L'animatrice de « vie spirituelle » à l'école Wilfrid-Léger (voir notre reportage sur cette école et le nouvel-âge amérindien) ne le cache même pas. Son école doit présenter les côtés positifs aux enfants « tous blancs » de son école afin de lutter contre les « préjugés ». Il semble que la critique de l'immigration soit bannie de ces initiatives.
Le temps d’une journée, l’école Wilfrid-Léger s’est métissée. En visite à Waterloo, 56 élèves en classe d’accueil à l’école secondaire Cavelier-De LaSalle issus de la République démocratique du Congo, de la Syrie ou encore de la République dominicaine, ont rencontré une soixantaine de jeunes Waterlois de 5e secondaire excités de faire la connaissance de ces nouveaux arrivants au Québec.
« Ici, à Waterloo, il n’y a pas de multiculturalisme, souligne Stéphanie Rondeau-Chaput, animatrice de vie spirituelle et d’engagement communautaire à l’école, et instigatrice de ce projet interculturel. Il y en a à Granby, mais dès qu’on arrive à Waterloo, ça n’existe plus. Nos élèves de secondaire 5 n’ont jamais été confrontés à ça, alors qu’ils vont aller l’an prochain au cégep à Granby, à Montréal ou Sherbrooke. La seule chose qui se rend à Waterloo, c’est les préjugés, les terribles nouvelles — comme les attentats —, et les migrants qui arrivent en grand nombre. »
Anne-Élisabeth Grisé, en 5e secondaire confirme : « À Waterloo, on vit pas dans un milieu où il y a plein d’ethnies. Ici, on est tous blancs à l’école, alors c’est vraiment une belle occasion d’interagir avec leur culture. »
Selon Mme Rondeau-Chaput, les élèves de Waterloo n’ont jamais accès à l’autre côté de l’immigration afin d’avoir un jugement critique.
« On s’est dit qu’il fallait équilibrer ça et leur permettre de rencontrer de vraies personnes, afin de développer un regard plus bienveillant et ouvert, explique-t-elle. Donnons-leur l’occasion de rencontrer des élèves immigrés de leur âge, pour qu’ils apprennent quelles sont leurs réalités et qu’ils développent des liens. »
Un repas communautaire préparé par les élèves de Waterloo et leurs parents était prévu, avec ragoût de pattes de cochon, tourtière, dinde, sucre à la crème et j’en passe. Et pour faire digérer le tout, de la danse en ligne « câllée » par Christine Gosselin, conseillère pédagogique à la commission scolaire du Val-des-Cerfs !
« On était préparés à bien recevoir les jeunes et à profiter de la journée d’aujourd’hui », analyse pour sa part Daniel Noiseux, directeur de l’école Wilfrid-Léger.
Cette rencontre a ainsi permis de faire d’une pierre deux coups : « Quand on côtoie des immigrants, on apprend à aimer les autres, et on apprend à aimer sa propre culture, dit-il. Ça va leur donner l’occasion de redécouvrir leurs racines. » En effet, « je ne suis pas sûr que tout le monde a déjà mangé du ragoût de pattes de cochon ! », de renchérir Mme Rondeau-Chaput.
Dialogue entre les cultures
Aucun doute qu’autant les élèves montréalais que ceux de Wilfrid-Léger auront été nombreux à avoir vécu toute une expérience.
« On était tous stressés au début de rencontrer de nouvelles personnes, mais on apprend à se connaître, et je pense qu’on a du plaisir », dit d’un ton énergique Anne-Élisabeth Grisé.
« C’est vraiment le fun, enchaîne Sophie Gagné-Bourassa. Ça nous permet d’en apprendre plus sur les cultures d’autres pays. »
Effectivement, les élèves d’ici ont peu l’occasion de mettre leurs préjugés en perspective. « Je reste tout le temps ici à Waterloo, avec les mêmes personnes, on ne va pas vraiment loin », indique Gabriel Saunier-Deschambeault, qui semblait emballé par la journée d’échange.
Les jeunes montréalais étaient sur la même longueur d’onde. « Je trouve que c’est cool, car on peut connaître plus de vrais Québécois qui habitent ici », lâche Darlee Goma, 13 ans, originaire du Congo-Brazzaville et des États-Unis.
Gabriel espère d’ailleurs pouvoir garder contact avec plusieurs des jeunes de l’école Cavelier-De LaSalle. « Pour me faire de nouveaux amis », dit-il.
Ils auront tous l’occasion de nourrir cette nouvelle amitié le 22 janvier prochain, alors que les Waterlois se rendront à leur tour à Montréal afin de rendre visite à leurs correspondants de l’école Cavelier-De LaSalle, pour un voyage culturel qui s’annonce des plus exaltants.
Les 64 élèves de 5e secondaire de Waterloo alimentent ainsi une vision plus nuancée de l’immigration. « Ce qui est important pour moi, c’est l’objectif d’avoir un regard plus juste sur toute la réalité de l’immigration, insiste Mme Rondeau-Chaput. Pour pouvoir créer un dialogue et une bienveillance entre les gens qui ont des différences. »
Une première à Waterloo
Selon Daniel Noiseux, directeur de l’école Wilfrid-Léger, à Waterloo, accueillir autant d’élèves d’origines ethniques différentes constituait une première pour cet établissement scolaire. «Je tiens à féliciter notre équipe et nos élèves de l’accueil chaleureux qu’ils ont réservé aux élèves [récemment arrivés au Québec].»
C’était également une première pour les professeurs montréalais qui accompagnaient les élèves immigrants. «C’est tellement excitant. En près de dix ans comme professeur en classe d’accueil, on n’a jamais fait quelque chose comme ça», s’enthousiasme Alissa Gosselin, professeur de français langue seconde, dont les 14 élèves sont issus de 11 nationalités différentes.
Cette initiative était préparée depuis deux mois. Deux personnes immigrantes étaient notamment venues sensibiliser les jeunes waterlois à l’immigration. Des documentaires sur le sujet avaient également été visionnés et un module complet sur l’immigration est au programme des élèves en Éthique et culture religieuse.
Le temps d’une journée, l’école Wilfrid-Léger s’est métissée. En visite à Waterloo, 56 élèves en classe d’accueil à l’école secondaire Cavelier-De LaSalle issus de la République démocratique du Congo, de la Syrie ou encore de la République dominicaine, ont rencontré une soixantaine de jeunes Waterlois de 5e secondaire excités de faire la connaissance de ces nouveaux arrivants au Québec.
« Ici, à Waterloo, il n’y a pas de multiculturalisme, souligne Stéphanie Rondeau-Chaput, animatrice de vie spirituelle et d’engagement communautaire à l’école, et instigatrice de ce projet interculturel. Il y en a à Granby, mais dès qu’on arrive à Waterloo, ça n’existe plus. Nos élèves de secondaire 5 n’ont jamais été confrontés à ça, alors qu’ils vont aller l’an prochain au cégep à Granby, à Montréal ou Sherbrooke. La seule chose qui se rend à Waterloo, c’est les préjugés, les terribles nouvelles — comme les attentats —, et les migrants qui arrivent en grand nombre. »
Anne-Élisabeth Grisé, en 5e secondaire confirme : « À Waterloo, on vit pas dans un milieu où il y a plein d’ethnies. Ici, on est tous blancs à l’école, alors c’est vraiment une belle occasion d’interagir avec leur culture. »
Selon Mme Rondeau-Chaput, les élèves de Waterloo n’ont jamais accès à l’autre côté de l’immigration afin d’avoir un jugement critique.
« On s’est dit qu’il fallait équilibrer ça et leur permettre de rencontrer de vraies personnes, afin de développer un regard plus bienveillant et ouvert, explique-t-elle. Donnons-leur l’occasion de rencontrer des élèves immigrés de leur âge, pour qu’ils apprennent quelles sont leurs réalités et qu’ils développent des liens. »
Un repas communautaire préparé par les élèves de Waterloo et leurs parents était prévu, avec ragoût de pattes de cochon, tourtière, dinde, sucre à la crème et j’en passe. Et pour faire digérer le tout, de la danse en ligne « câllée » par Christine Gosselin, conseillère pédagogique à la commission scolaire du Val-des-Cerfs !
« On était préparés à bien recevoir les jeunes et à profiter de la journée d’aujourd’hui », analyse pour sa part Daniel Noiseux, directeur de l’école Wilfrid-Léger.
Cette rencontre a ainsi permis de faire d’une pierre deux coups : « Quand on côtoie des immigrants, on apprend à aimer les autres, et on apprend à aimer sa propre culture, dit-il. Ça va leur donner l’occasion de redécouvrir leurs racines. » En effet, « je ne suis pas sûr que tout le monde a déjà mangé du ragoût de pattes de cochon ! », de renchérir Mme Rondeau-Chaput.
Dialogue entre les cultures
Aucun doute qu’autant les élèves montréalais que ceux de Wilfrid-Léger auront été nombreux à avoir vécu toute une expérience.
« On était tous stressés au début de rencontrer de nouvelles personnes, mais on apprend à se connaître, et je pense qu’on a du plaisir », dit d’un ton énergique Anne-Élisabeth Grisé.
« C’est vraiment le fun, enchaîne Sophie Gagné-Bourassa. Ça nous permet d’en apprendre plus sur les cultures d’autres pays. »
Effectivement, les élèves d’ici ont peu l’occasion de mettre leurs préjugés en perspective. « Je reste tout le temps ici à Waterloo, avec les mêmes personnes, on ne va pas vraiment loin », indique Gabriel Saunier-Deschambeault, qui semblait emballé par la journée d’échange.
Les jeunes montréalais étaient sur la même longueur d’onde. « Je trouve que c’est cool, car on peut connaître plus de vrais Québécois qui habitent ici », lâche Darlee Goma, 13 ans, originaire du Congo-Brazzaville et des États-Unis.
Gabriel espère d’ailleurs pouvoir garder contact avec plusieurs des jeunes de l’école Cavelier-De LaSalle. « Pour me faire de nouveaux amis », dit-il.
Ils auront tous l’occasion de nourrir cette nouvelle amitié le 22 janvier prochain, alors que les Waterlois se rendront à leur tour à Montréal afin de rendre visite à leurs correspondants de l’école Cavelier-De LaSalle, pour un voyage culturel qui s’annonce des plus exaltants.
Les 64 élèves de 5e secondaire de Waterloo alimentent ainsi une vision plus nuancée de l’immigration. « Ce qui est important pour moi, c’est l’objectif d’avoir un regard plus juste sur toute la réalité de l’immigration, insiste Mme Rondeau-Chaput. Pour pouvoir créer un dialogue et une bienveillance entre les gens qui ont des différences. »
Une première à Waterloo
Selon Daniel Noiseux, directeur de l’école Wilfrid-Léger, à Waterloo, accueillir autant d’élèves d’origines ethniques différentes constituait une première pour cet établissement scolaire. «Je tiens à féliciter notre équipe et nos élèves de l’accueil chaleureux qu’ils ont réservé aux élèves [récemment arrivés au Québec].»
C’était également une première pour les professeurs montréalais qui accompagnaient les élèves immigrants. «C’est tellement excitant. En près de dix ans comme professeur en classe d’accueil, on n’a jamais fait quelque chose comme ça», s’enthousiasme Alissa Gosselin, professeur de français langue seconde, dont les 14 élèves sont issus de 11 nationalités différentes.
Cette initiative était préparée depuis deux mois. Deux personnes immigrantes étaient notamment venues sensibiliser les jeunes waterlois à l’immigration. Des documentaires sur le sujet avaient également été visionnés et un module complet sur l’immigration est au programme des élèves en Éthique et culture religieuse.