mercredi 14 janvier 2009

Dénatalité et politique familiale (suite), les coûts

On se rappellera que dans les années 1990-1996 à la suite de l'introduction d'une prime à la naissance (d'un maximum de 8000 $), le taux de fécondité du Québec avait rebondi pour dépasser 1,6 enfant/femme chacune de ces années (1,63 en 1990, 1,65 en 1991, 1,66 en 1992, 1,63 en 1993, 1,64 en 1994, 1,62 en 1995 et 1,61 en 1996).

Après son abolition en 1997 par le Parti québécois, pour des raisons idéologiques, le taux de fécondité allait s'effondrer jusqu'à 1,46 enfant par femme en 2002 malgré la mise en place d'un réseau de garderies très coûteux qui cherchait, selon d'aucuns, surtout à éviter que les femmes ne restent trop longtemps à la maison plutôt que d'encourager la natalité. Rappelons qu'en 1982, Claire Bonenfant, présidente du Conseil de la femme lors d'un gouvernement péquiste précédent, avait demandé, au sujet d'une politique aux timides conséquences natalistes : « Cette politique sera-t-elle une politique nataliste déguisée cherchant à nous retourner aux berceaux et aux fourneaux ou bien se présente-t-elle comme une politique de justice sociale ? »

Après de nombreuses années d'expansion économique et des programmes de plus en plus coûteux, le taux de fécondité est remonté à 1,6 enfant par femme au Québec. Le même taux que pendant les années 1990-1996, années peu prospères.

Notons toutefois que le nombre de naissances est aujourd'hui plus bas que pendant ces années 90-96. C'est ainsi que si 98 013 enfants naquirent en 1990 au Québec, il n'en est né que 84 200 en 2007 même si le taux de fécondité est quasi identique. L'explication est simple : le Québec a déjà emprunté la pente de la décroissance démographique et il y a aujourd'hui moins de femmes fécondes (c'est-à-dire entre 15 et 49 ans)...

On ne sait pas trop quelle est l'importance de l'expansion économique dans la hausse de la natalité, on connaît cependant le prix de cette politique voulue par les progressistes et féministes du Québec (le PQ et le PLQ qui ne s'en distingue guère dans le domaine).

Le prix de ce modèle « progressiste »

The Economist de Londres nous rappelle ce prix. Il est nettement plus important que le modèle rétrograde des primes à la naissance (un montant maximum de 8 000 $ par enfant à la fin du programme).

« Les services de garde subventionnés et les congés parentaux, qui permettent aux parents de continuer à gagner jusqu'aux trois quarts de leur salaire, sont à ce point populaires que même les prévisions les plus folles du gouvernement ont été dépassées. Leur prix est bien au-delà des budgets prévus. Il y a maintenant 200 000 places en garderies subventionnées, coûtant chacune 13 000 dollars. Dans les deux prochaines années, 20 000 places supplémentaires doivent être créées. [Ce qui portera le coût total à près de 2,9 milliards de $ par an.] Les congés parentaux devaient coûter un milliard de dollars par année, ils dépassent de 50 % cette prédiction. [1,5 milliard par an donc] »

Soit un coût annuel de 4,4 milliards par an pour cette politique « progressiste » aux résultats très humbles (1,6 enfants par femme) contre en moyenne 0,2 milliard par an pour la politique de prime à la naissance (1,6 enfants par femme) qui « risquait » de garder les femmes à la maison (coût du programme des primes à la naissance de 1989-1996: 1,406 milliards).

L'hebdomadaire conclut que « [c]es deux programmes contribuent à faire du Québec l'endroit le plus endetté en Amérique du Nord et où les impôts sont les plus lourds. » Mais les programmes sont populaires, car on a fait croire qu'ils étaient la seule manière de garantir la survie de la société québécoise, l'épanouissement du fait français en Amérique du Nord.

Avec 1,66 enfant par femme cet épanouissement du fait français n'est toutefois pas du tout assuré malgré le tribut exorbitant payé à cette politique progressiste. Rappelons aussi que les groupes les plus féconds sont les autochtones et les allophones de première génération, pas les francophones.

Baby-boom redouté en Chine malgré l'absence de politique nataliste

La difficulté d'expliquer l'augmentation récente et timide de la fécondité au Québec (s'agit-il d'un effet de l'embellie économique des années 2000, d'un désir croissant d'enfants chez les mères, d'une immigration récente plus nombreuse et plus féconde, des résultats d'une politique dite familiale de plus en plus coûteuse ?) est illustrée en partie par un exemple chinois.

On apprend ainsi que la Chine pourrait connaître un « baby-boom » (enfin à la Québécoise donc une ondelette) malgré sa politique de restriction des naissances. Les responsables chinois du planning familial s'inquiètent ainsi d'un possible "boom" des naissances, un sondage montrant le désir croissant des mères d'avoir plus d'un enfant. Selon ce sondage effectué par la Commission d'État pour le Planning familial, environ 70,7 % des femmes ont l'intention d'avoir au moins deux bébés, a rapporté vendredi le journal China Daily, citant Jiang Fan, vice-ministre chargé de la commission.

« Le chiffre a augmenté de 7,6 points de pourcentage entre 2001 et 2006, ce qui indique la possibilité d'un boom des naissances », a-t-il analysé. Environ 83 % des femmes interrogées souhaitent avoir un fils et une fille, a ajouté Jiang Fan.

La Chine a introduit une politique de restriction des naissances à fin des années 70. Par une application rigoureuse de cette politique, la Chine a réduit le taux de croissance de la population de 1,2 % en 1978 à 0,52 % en 2007. La population continue de croître grâce à l'allongement de la durée de vie. Li Bin, ministre chargée de la commission, a indiqué jeudi que les autorités chinoises devaient adhérer à la politique existante de restriction des naissances et s'efforcer de maintenir une basse fécondité.

Allocution par Marie-Josée Croteau, à la Marche du 18 octobre 2008, à Montréal

Je suis présidente de la Coalition pour la liberté en éducation (CLÉ), mais je suis surtout mère de trois enfants qui sont au primaire. C’est pour eux, que j’ai joint les rangs de la CLÉ. La Coalition regroupe des parents bénévoles de toutes les régions du Québec. Notre mission est d’informer les parents qu’ils ont perdu des droits à leur insu et que maintenant leurs enfants sont obligés de suivre le cours d’éthique et de culture religieuse (ECR) et cela dans toutes les écoles du Québec !

Nous dénonçons l’attitude du gouvernement du Québec qui a modifié l’article 41 de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne sans consulter la population. C’est l’État désormais qui décidera ce qui est moralement bien pour nos enfants. Il peut donc obliger les enfants à suivre des cours qui vont à l’encontre des valeurs ou principes familiaux.

C’est ce qui se produit avec le cours ECR. Dès l’âge de six ans, on présentera aux enfants toutes les religions que vous soyez d’accord ou non ! En éthique on poussera les jeunes à se conformer au groupe et à la pensée politique dominante. On veut créer une culture publique commune qui risque d’être déconnectée de la moralité de vos familles et de votre religion. (…)

Cela va trop loin et visiblement nous devons parler plus fort car :
  1. Mme Courchesne est sourde à nos demandes pourtant raisonnables et s’entête à imposer ce cours à tous malgré la controverse qui l’entoure.
  2. Aucune exemption n’est accordée à ce cours alors qu’on accordait facilement ces mêmes exemptions hier à ceux qui ne voulaient pas des cours d’éducation religieuse.
  3. Devant la crispation des autorités scolaires, des parents, poussés à bout, au prix de grands sacrifices, se voient obligés de retirer leurs enfants du cours ECR.
  4. Pire, certains parents font l’objet d’intimidation de la part de certains directeurs d’école qui menacent d’expulsion les enfants et promettent de signaler leur cas à la DPJ.

Le gouvernement prétend présenter un cours prônant le vivre ensemble, le respect des différences. Quel respect porte-il à nous les parents ? Il nous impose le cours, sans aucun choix et sans exemption possible. Il parle de dialogue alors qu’il utilise l’intimidation et les menaces pour faire peur aux parents. Voilà des actes qui en disent long sur la valeur de son sermon sur la tolérance.

Afin de soutenir les parents, la CLÉ a mis en place un système de plaintes auprès duquel vous pouvez rapporter, de façon confidentielle, les mauvaises expériences vécues dans les cours ECR, mais également dans d’autres cours ou activités à l’école qui vous paraissent contraires à la liberté de conscience et de religion. Déjà nous en recevons de nombreuses, et ce n’est qu’un début. Ce que nous demandons au gouvernement c’est que le cours ECR soit optionnel. Nous réclamons que l’école publique offre d’autres options à nos enfants afin de pouvoir choisir pour nos enfants un enseignement moral ou religieux conforme à nos croyances et à nos convictions.

Il faut que les parents québécois et les professeurs recouvrent les droits dont ils ont été dépossédés pour imposer ce cours. Parents, levons-nous, revendiquons nos droits pour l’avenir de nos enfants, pour l’avenir du Québec. M. Charest et Mme Courchesne: respectez enfin les droits de tous les parents québécois !