Le récit mythologique des Lumières veut que le paysan de cet âge des ténèbres qu'aurait été le Moyen Âge ait été « taillable et corvéable à merci » et qu'il fallait mettre fin à cette « féodalité ».
La ponction fiscale est de tout temps. Elle n’est pas plus lourde au Moyen Age que dans l’Antiquité ou les temps modernes, selon Jacques Heers[1]. Les paysans médiévaux doivent supporter corvées, banalités, cens, taille, champart, gabelle et dîme. Certes, énoncé comme cela, ces taxes et impôts paraissent bien nombreux.
Cependant, le paysan du XXIe siècle supporte quant à lui l’impôt sur le revenu, la taxe foncière, la taxe d’habitation, la TIPP sur l’essence, les timbres fiscaux pour les formalités administratives, les droits de succession, les frais de notaires sur les biens immobiliers, les prélèvements sociaux, les prélèvements libératoires sur les produits financiers et surtout notre bonne TVA qui grève absolument tous les biens et services. Est-il mieux loti que son lointain ancêtre ?
Les corvées au Moyen âge représentent 1 à 2 jours de travail par an, 6 au maximum. Elles consistent à entretenir les ponts, les routes, à curer les fossés : c’est une forme de contribution locale, qui relève aujourd’hui des communes. Peu à peu les droits féodaux tombèrent en désuétude et furent remplacés par les impôts d’État. Mais à la fin de l’Ancien Régime, les propriétaires bourgeois qui avaient des terres mirent un zèle extraordinaire à faire revivre les anciens droits auxquels ces terres avaient pu être soumises par le passé. Ils ne cherchaient cependant pas à assurer la contrepartie de protection assurée par l'ancienne noblesse qui était devenue la charge du pouvoir central ni à exonérer leurs paysans des impôts d’État ! Les paysans étaient alors doublement imposés. Voilà pourquoi sous la Révolution française, les droits qui n’avaient plus de « féodaux » que le nom avaient mauvaise réputation et furent abolis avec grand soulagement.
[1] Jacques Heers, spécialiste de l’histoire du Moyen-Age, il est directeur des études Médiévales à Paris IV. Il est l'auteur de Le Moyen Âge, une imposture.
La ponction fiscale est de tout temps. Elle n’est pas plus lourde au Moyen Age que dans l’Antiquité ou les temps modernes, selon Jacques Heers[1]. Les paysans médiévaux doivent supporter corvées, banalités, cens, taille, champart, gabelle et dîme. Certes, énoncé comme cela, ces taxes et impôts paraissent bien nombreux.
Cependant, le paysan du XXIe siècle supporte quant à lui l’impôt sur le revenu, la taxe foncière, la taxe d’habitation, la TIPP sur l’essence, les timbres fiscaux pour les formalités administratives, les droits de succession, les frais de notaires sur les biens immobiliers, les prélèvements sociaux, les prélèvements libératoires sur les produits financiers et surtout notre bonne TVA qui grève absolument tous les biens et services. Est-il mieux loti que son lointain ancêtre ?
La Moisson de Pierre Bruegel dit l'Ancien vers 1565 |
Les corvées au Moyen âge représentent 1 à 2 jours de travail par an, 6 au maximum. Elles consistent à entretenir les ponts, les routes, à curer les fossés : c’est une forme de contribution locale, qui relève aujourd’hui des communes. Peu à peu les droits féodaux tombèrent en désuétude et furent remplacés par les impôts d’État. Mais à la fin de l’Ancien Régime, les propriétaires bourgeois qui avaient des terres mirent un zèle extraordinaire à faire revivre les anciens droits auxquels ces terres avaient pu être soumises par le passé. Ils ne cherchaient cependant pas à assurer la contrepartie de protection assurée par l'ancienne noblesse qui était devenue la charge du pouvoir central ni à exonérer leurs paysans des impôts d’État ! Les paysans étaient alors doublement imposés. Voilà pourquoi sous la Révolution française, les droits qui n’avaient plus de « féodaux » que le nom avaient mauvaise réputation et furent abolis avec grand soulagement.
[1] Jacques Heers, spécialiste de l’histoire du Moyen-Age, il est directeur des études Médiévales à Paris IV. Il est l'auteur de Le Moyen Âge, une imposture.
Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)