mercredi 8 mai 2024

Entrevue avec Frédéric Lacroix, membre du Collectif pour le Cégep français.

Le député fédéral franco-ontarien Francis Drouin a traité deux militants pour la protection du français du Québec de « plein de marde ».

Entrevue avec Frédéric Lacroix, membre du Collectif pour le Cégep français.


Forte inquiétude dans le cégep anglophone face à la mauvaise connaissance du français de ses élèves (et profs)

Élèves à risque d’échec, cours de français pour certains profs, possibles licenciements et contestations judiciaires des autochtones: la réforme de la loi 101 cause tout un casse-tête pour la direction du collège Dawson. 
 

Le plus important cégep anglophone de Montréal (11 000 élèves) met les bouchées doubles pour se conformer à la nouvelle Charte de la langue française, mais de l’aveu même de sa directrice générale, la commande est importante.

«On a dû réviser tous nos programmes et tous nos profils dans les programmes», confie Diane Gauvin, en entrevue.

Les nouvelles exigences apportées par l’adoption du projet de loi 96 prévoient que tous les élèves, sauf les «ayant-droits» issus de la minorité historique anglophone, devront désormais réussir l’épreuve uniforme de français pour obtenir leur certificat d’études.

À compter de l’automne prochain, les élèves devront aussi suivre trois cours de leur programme en français, sauf les «ayants droit», qui pourront plutôt choisir des cours de français langue seconde, s’ils le souhaitent.

«Très inquiets»

Mais déjà, la directrice générale appréhende les résultats de la première épreuve uniforme de français, qui surviendra en décembre prochain.

Plusieurs étudiants, souligne-t-elle, ont fait leur parcours scolaire en anglais dans le système privé non subventionné, et donc soustrait à la Charte. D’autres sont des allophones arrivés au Québec récemment, qui n’ont jamais étudié en français.

«On est très inquiets [...]. On a des cohortes qui sont un peu des cobayes, au départ», explique Mme Gauvin.

Si les résultats sont trop mauvais, Dawson envisage de rehausser ses exigences de maîtrise du français lors des prochaines admissions.

Mais comme le fait remarquer Mme Gauvin, ces étudiants ne réussiront pas mieux dans le réseau francophone et devront soit abandonner leurs études supérieures, soit se tourner vers l’Ontario.

Mise à niveau des enseignants anglophones

Les nouvelles exigences obligeront aussi certains enseignants anglophones à suivre eux-mêmes des cours de français, afin d’obtenir de maîtriser suffisamment la langue pour enseigner leur matière.

«On ne parle pas de profs qui ne parlent pas du tout français ou qui ont un niveau très bas. On parle de ceux qui ont juste besoin d’une petite poussée», souligne Diane Gauvin.

Mais l’ajout de cours de français viendra gruger dans l’offre de cours optionnels. «On va avoir des professeurs sans emploi à cause de ça», reconnaît Mme Gauvin.

Autochtones

Pour ajouter au casse-tête, l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador a intenté une poursuite contre le gouvernement afin de soustraire les élèves autochtones à la nouvelle Charte, qui porterait atteinte à leurs droits ancestraux. [De ne parler qu'en anglais ?]

Depuis, le gouvernement Legault a publié un projet de règlement afin d’exempter ces étudiants, en les déclarant admissibles à recevoir l’enseignement en anglais.

Mais, selon Diane Gauvin, plusieurs d’entre eux ne reconnaissent tout simplement pas l’autorité du Québec, estimant relever du fédéral, et refuseront de remplir le document nécessaire pour obtenir une exemption.

«Donc, moi, je n’ai aucun moyen de les diplômer, mais pour eux c’est une position politique très importante», dit la DG, qui s’attend à ce que ce débat fasse «beaucoup de bruit» dans les prochains mois.

 
Source : Le Journal de Montréal

Québec — baisse marquée de la fécondité (1,38 enfant/femme) en 2023

En 2023, le Québec a enregistré une des plus faibles fécondités de son histoire. L’espérance de vie stagne quant à elle au niveau atteint avant la pandémie. Dans ce contexte, l’accroissement naturel de la population, soit la différence entre les naissances et les décès, a été pratiquement nul. L’arrivée d’un nombre record de migrants internationaux a toutefois généré une forte croissance démographique, en plus d’occasionner un ralentissement ponctuel du vieillissement de la population. Au terme de l’année 2023, le Québec compte près de 9 millions d’habitants et d’habitantes.

 En 2023, 77 950 bébés sont nés au Québec, soit une baisse de 3 % par rapport à 2022 (80 700) et le nombre le plus faible depuis 2005.

L’indice de fécondité chute de manière importante pour s’établir à 1,38 enfant par femme en 2023, comparativement à 1,48 en 2022. La fécondité se maintient tout juste au-dessus du creux historique de 1,36 enregistré en 1987. La chute de la dernière année s’inscrit dans une tendance à la baisse observée depuis une quinzaine d’années.

La baisse de la fécondité n’est pas unique au Québec. Elle s’observe également au Canada et dans plusieurs autres pays développés. À l’échelle canadienne, la fécondité du Québec est supérieure à celle de la majorité des autres provinces.

(cliquez pour agrandir)

En 2023, la fécondité des Québécoises a diminué dans tous les groupes d’âge sauf chez les femmes de 40 ans et plus. L’âge moyen à la maternité poursuit sa hausse et s’établit à 31,3 ans.

 Le nombre de décès au Québec en 2023 est estimé à 77 550, une légère baisse par rapport aux 78 400 décès de 2022. Cela ramène l’espérance de vie de la population québécoise à 82,5 ans en 2023, un niveau semblable à celui observé avant la pandémie. Les femmes peuvent espérer vivre jusqu’à 84,3 ans et les hommes jusqu’à 80,7 ans, selon les conditions observées en 2023. Même si l’espérance de vie est plutôt stagnante au Québec depuis 2016, elle reste parmi les plus élevées au monde.

On observe une hausse de la mortalité chez les 25-44 ans au cours de la période 2020-2023, qui s’explique principalement par la hausse des décès par surdose. La hausse de la mortalité à ces âges est toutefois moins forte au Québec que dans le reste du Canada ou qu’aux États-Unis.

En 2023, l’ensemble des échanges migratoires avec l’extérieur du Québec (internationaux et interprovinciaux) ont engendré un gain total d’environ 217 600 personnes, ce qui surpasse nettement le précédent sommet enregistré en 2022 (environ 150 700 personnes).



Au prorata de la population, le gain de population attribuable aux migrations externes se chiffre à 2,5 % en 2023, soit un gain d’une ampleur jamais atteinte depuis au moins 1972. Dans le reste du Canada, l’accroissement migratoire est encore plus élevé, soit de 3,3 %, du jamais vu pour un pays de l’OCDE depuis au moins 1950.

En 2023, le Québec a accueilli 52 800 immigrants et immigrantes à titre de résidents permanents, et a surtout connu une augmentation inédite de 174 200 résidents non permanents (principalement des travailleurs étrangers temporaires, des étudiants internationaux et des demandeurs d’asile). En contrepartie, l’émigration nette vers l’étranger (– 5 200 personnes) et le solde des échanges migratoires avec les autres provinces (– 4 200 personnes) n’ont entraîné que des pertes limitées.

Plus du tiers des personnes immigrantes proviennent de la France, du Cameroun et de la Chine

En 2023, le Québec a accueilli 11 % de l’ensemble des personnes admises au Canada comme résidents permanents.

La France arrive en tête des pays d’origine de celles admises au Québec (13 %), devant le Cameroun (12 %) et la Chine (11 %). Suivent l’Algérie, le Maroc, la Tunisie et Haïti, d’où proviennent entre 4 % et 5 % des personnes immigrantes.

Plus de 560 000 résidents non permanents étaient présents au Québec au 1er janvier 2024

La forte augmentation du nombre de résidents non permanents enregistrée en 2023 porte leur effectif total à 560 200 personnes au 1er janvier 2024. À cette date, le Québec était le lieu de résidence de 54 % des demandeurs d’asile présents au Canada, de 19 % des travailleurs temporaires, de 11 % des étudiants internationaux et de 15 % de ceux étant titulaires tant d’un permis de travail que d’un permis d’études, selon les estimations de Statistique Canada basées sur les données administratives d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.

L'« accroissement démographique » est un quasi synonyme d'immigration, vu le faible niveau des naissances et donc du solde naturel.

Voir aussi

Le 5 avril 1669 — Jean-Talon finance des mesures natalistes