jeudi 26 avril 2018

Plus de conflits interethniques rapportés à l’école québécoise

Les élèves du Québec observent de plus en plus de conflits entre groupes ethniques. Les cas restent relativement peu nombreux en chiffres absolus, mais c’est l’une des tendances préoccupantes qui se dégage d’une étude dévoilée jeudi, à Québec.

La violence en général est en baisse dans les écoles québécoises, mais les insultes par texto au primaire sont en hausse et il y a davantage de conflits entre groupes ethniques, révèle une enquête panquébécoise.

L’« Enquête sur la violence dans les écoles québécoises » s’est penchée sur l’évolution de certaines caractéristiques liées à la violence dans les écoles primaires et secondaires de la province entre 2013, 2015 et 2017.

La professeure et titulaire de la Chaire de recherche sécurité et violence en milieu éducatif de l’Université Laval, Claire Beaumont, précise toutefois que les changements positifs observés sont survenus surtout entre 2013 et 2015 ou entre 2013 et 2017 ; presque aucun changement n’a été observé entre 2015 et 2017. Mme Beaumont précise que ces quelques changements positifs masquent une sombre réalité : la baisse du nombre global de comportements violents ne signifie pas que les gestes posés sont moins graves.


L’enquête note par ailleurs une augmentation des insultes et des humiliations par texto au primaire.

Au fil des années, on a noté un accroissement important de l’usage d’appareils technologiques comme des cellulaires par des élèves du primaire et du secondaire.

Au secondaire, cette progression n’a pas été accompagnée d’une hausse des déclarations de cyberagressions de la part des élèves. Au primaire, cependant, les élèves de 4e, 5e et 6e années ont mentionné recevoir plus d’insultes et de messages humiliants par texto en 2017, comparativement à 2013.

La professeure Beaumont souligne que les élèves sont moins témoins d’impolitesse envers les adultes et voient moins d’élèves se présenter à l’école sous l’influence de drogue ou d’alcool. Les conflits entre groupes ethniques ont toutefois été davantage observés au fil des ans par les élèves du primaire et du secondaire.

La professeure affirme qu’à ce moment-ci, il est difficile de dire s’il y a carrément plus de conflits entre groupes ethniques dans les écoles du Québec, ou si les jeunes sont simplement plus aux aguets en raison de l’actualité.

On intervient plus sur le vivre-ensemble et l’acceptation des communautés différentes. Tout ça peut faire en sorte qu’on est peut-être plus sensible à parler d’un conflit ethnique.

L’enquête a été réalisée auprès de 24 000 élèves du primaire et du secondaire, de 3700 parents et de 1600 membres du personnel de 84 établissements scolaires de la province.

Tableaux extraits de l’Enquête sur la violence dans les écoles québécoises
(Cliquer sur les images pour les agrandir)