samedi 31 décembre 2016

Fin de mandat socialiste en France : interdiction de la fessée

C’est une autre réforme idéologique sociétale dont les Français ne voulaient pas (70 % des Français disent non) mais que le gouvernement socialiste français très impopulaire veut imposer avant son départ : l’interdiction de la fessée. C’est également une réforme voulue par un organisme supranational, le Conseil de l’Europe.

Pourtant en 2015, la secrétaire d’État à la Famille, Laurence Rossignol, a répondu que la France doit avoir « une réflexion collective » sur « l’utilité des punitions corporelles dans l’éducation des enfants ». Mais « ça ne passera pas par la loi », a-t-elle précisé, pour ne pas « couper le pays en deux camps ».

En réalité, « c’est très très massif et clair, affirme Jérôme Fourquet, directeur du département opinion publique à l’IFOP. Sept Français sur dix ne veulent pas que la loi interdise la fessée. » Il y voit deux explications principales : « Les Français accordent sans doute à la fessée un certain nombre de vertus pédagogiques, détaille-t-il, et ils trouvent incongrue cette injonction européenne, alors qu’il y a par exemple des failles béantes sur la question de la délinquance des mineurs. » Autre élément sur ce score sans appel : « La part des tout à fait favorables à l’interdiction s’élève à 7 %, insiste-t-il. Tandis que les tout à fait opposés sont 27 %. »

Le consensus existe parmi tous les partis politiques, même si l’on note une opposition plus forte à droite qu’à gauche. Sauf auprès des électeurs (peu nombreux) d’Europe Écologie-Les Verts (un parti en fait peu soucieux de l’écologie, mais très progressiste au niveau social et migratoire), où 52 % de l’électorat est favorable à l’interdiction des châtiments corporels.

Eh, bien malgré cela le parlement français a voté le 22 décembre de manière définitive l’article 68 du projet de loi « Égalité et Citoyenneté » — ces intitulés qui fleurent bon la novlangue orwellienne — précise désormais que l’exercice de l’autorité parentale exclut « tout traitement cruel, dégradant ou humiliant, y compris tout recours aux violences corporelles. » Ce texte a pour but de « contribuer à apaiser la société française, à donner sa juste place à la jeunesse, à lutter contre la délinquance et le terrorisme, et à donner tout leur sens aux termes égalité et fraternité de la devise républicaine ».



Et la Suède ?

Pourtant, le bilan en Suède où la fessée a été interdite il y a 40 ans, le bilan n’est pas que rose. » En 1979, « le pays où les enfants comptent » fut le premier à interdire la fessée. Près de quarante ans plus tard, quel bilan tire-t-il de sa loi ? « Vous ne trouverez personne en Suède pour oser la contester, répond le psychiatre David Eberhard. Cela ne se fait pas chez nous. » Les associations de protection de l’enfance sont dithyrambiques. Mais certains, comme l’avocate Ruby Harrold-Claesson, n’hésitent pas à dénoncer « une loi tout à fait inutile et même dangereuse ».

Selon une étude de 2001 sur « Les châtiments corporels sur les enfants en Suède », réalisée par la Fondation suédoise pour le bien-être des enfants, 92 % des parents déclarent que « c’est mal de donner la fessée » à un enfant. Dans les années 1960, plus de 90 % des parents admettaient frapper leurs enfants. En 2011, ils sont à peine plus de 10 %. Dans le même temps, les statistiques sur les enfants violentés s’emballent : entre 2001 et 2010, les signalements à la police pour maltraitance ont augmenté de 62 % pour les enfants de 7 à 14 ans, et de 176 % pour les moins de 7 ans. « Une plus grande tendance à signaler les abus », justifie la fondation. Tandis que le gouvernement suédois estime que « l’augmentation du nombre des signalements montre une diminution de la tolérance à l’égard des agressions contre les enfants ». Quant au médiateur pour les enfants, il précise que les enquêtes révèlent aussi « un important déclin des formes les plus graves de châtiments corporels, comme les coups de poing et l’utilisation d’objets ». « La tolérance zéro contre les châtiments corporels est efficace non seulement en ce qui concerne les “versions douces” comme la fessée, mais aussi en ce qui concerne les formes les plus sérieuses de violence familiale », se félicite-t-il.

Ce n’est pas l’avis du psychiatre David Eberhard, auteur de Les enfants suédois ont pris le pouvoir : « Ceux qui respectent la loi sont des parents qui n’en avaient pas besoin, affirme-t-il.

Pour faire baisser les sévices sur les enfants, il faut faire une loi sur les sévices sur les enfants. Vous avez déjà cela en France ! »Lui ne se dit « pas contre la loi », mais contre ses dérives : « C’est devenu peu à peu l’interdiction de corriger les enfants de quelque manière que ce soit, explique le psychiatre. Avec ce modèle d’éducation centrée sur les enfants, de “choyés”, les petits Suédois sont devenus “rois”. » « Il y a pourtant une différence entre une petite tape pour que l’enfant comprenne qu’il ne faut pas toucher au four et un abus réel !, lance-t-il. Or, en Suède, tout est mis sur le même plan. Je ne dis pas qu’il ne faut pas écouter son enfant, mais la famille, ce n’est pas la démocratie ! C’est une relation asymétrique. »

7000 plaintes pour « maltraitance »

Dans la nouvelle génération d’adultes, note le psychiatre, « il y a pas mal de gens autocentrés, qui n’ont pas appris qu’ils avaient aussi des obligations dans la société. Par exemple, on voit que les plus jeunes se mettent bien plus en congé maladie que les plus âgés ». Les troubles de l’anxiété et les tendances à des comportements autodestructeurs, ajoute-t-il, ont également augmenté en Suède.

Pour Ruby Harrold-Claesson, avocate et présidente du Comité nordique pour les droits de l’homme, un groupe de pression qui milite « pour la protection des droits de la famille », la loi a de nombreux effets pervers. « Elle a causé beaucoup de dommages à la relation entre parents et enfants, explique-t-elle. Les tribunaux appliquent la loi sans prendre en compte les circonstances entourant la fessée. De nombreux parents ont désormais peur de leurs enfants ! Ils n’osent plus les corriger, craignant d’être signalés à la police, jugés et condamnés à une amende et même de la prison. Résultat : les enfants ne peuvent jamais savoir où sont les limites. » Près de quarante ans après l’entrée en vigueur de la loi, « comment ces enfants, devenus parents, vont-ils être en mesure de fixer des limites ?, interroge-t-elle. Les conséquences de cette loi se retrouvent aujourd’hui dans la société, où nous avons davantage de parents incapables d’élever leurs enfants, d’enseignants chahutés par les élèves, de plus en plus de gangs de jeunes violents et de plus en plus d’alcool et de tabac chez les adolescents ».

Chaque année, « il y a au moins 7000 plaintes pour “maltraitance” d’enfants à la police et 10 % des cas sont poursuivis en justice, détaille l’avocate. Le problème, c’est que tout est qualifié de “maltraitance” ! Parfois des enfants racontent n’importe quoi pour se rendre intéressants ou se venger de leurs parents ». Elle rapporte par exemple l’histoire de cet homme interpellé parce qu’il avait giflé sa belle-fille, qui lui avait craché au visage parce qu’il venait de lui refuser l’achat d’un DVD. Ou de cette fillette de 6 ans, qui a appelé la police, en colère contre sa mère qui ne voulait pas lui offrir un sac. « Dès qu’une plainte est déposée contre les parents, les services sociaux placent l’enfant dans un foyer », précise l’avocate. Depuis 2012, Ruby Harrold-Claesson bataille pour qu’un couple de Ghanéens récupère son enfant. « Arrivée à 6 ans en Suède, objet de moqueries car seule Noire dans sa classe, cette petite ne voulait plus aller à l’école, raconte l’avocate. Un matin, sa mère, en retard, lui a donné une petite fessée. Cela a suffi pour que les services sociaux la placent. Et même si les parents ont été complètement innocentés fin 2014, ils n’ont toujours pas pu ramener leur fille à la maison. »

Sources : Le Figaro, Le Parisien, Libération

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Chaque année, de plus en plus de parents décident de sortir leurs enfants de l’école et de se charger eux-mêmes de leur instruction. Parmi eux, beaucoup d’enseignants, rebutés par ce qu’ils ont vu dans l’école publique. Et déterminés à expérimenter d’autres méthodes pédagogiques.

Huit heures du matin, un vendredi du mois de septembre. Dans la maison des Hérino, parents et enfants s’activent dans la cuisine, entre tartines, café et galettes de riz. Pourtant, des cinq membres de la famille, seul Rodolphe, 43 ans, doit partir à temps pour arriver à l’école. Il est professeur de physique-chimie dans un collège ; sa femme, Claire, est institutrice, en « disponibilité » depuis plusieurs années. S’ils le voulaient, leurs trois enfants, Martin, Marion et Antoine, pourraient aller se recoucher une fois le petit déjeuner englouti : aucun d’eux n’est scolarisé. Du tout, ni dans le public, ni dans le privé. Rodolphe reconnaît qu’il lui a fallu plusieurs années pour assumer le paradoxe : « Je vis d’un système que je refuse pour mes enfants. Au début, c’était très culpabilisant. »


Bande-annonce d'Être et Devenir

En toute légalité

Un choix atypique, certes, mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, pas illégal. Car si, depuis Jules Ferry, l’instruction est obligatoire, l’enseignement, lui, est libre, et chaque parent peut choisir le mode d’éducation qu’il estime adapté pour son enfant. Dès lors qu’il accède au fameux « socle commun de connaissances, de compétences et de culture » — ce qu’un inspecteur de l’Éducation nationale est censé contrôler annuellement —, tout est possible. En 2015, près de 25 000 petits filous ont ainsi échappé à l’appel du maître, sans même avoir besoin de s’inventer une fièvre en posant le thermomètre sur le radiateur. Sur 8,1 millions d’enfants soumis à l’obligation scolaire, le chiffre peut sembler dérisoire. Sauf qu’il est en constante augmentation : en sept ans, il a même été multiplié par deux, au point d’alerter le ministère de l’Éducation nationale qui se dit désormais « préoccupé » par la tendance. D’autant que, dans le documentaire Être et devenir (1), sorti en 2014, qui retrace les parcours de familles pratiquant l’instruction à domicile, la proportion d’enseignants parmi les dissidents est pour le moins saisissante... Et un brin déstabilisante. Comment des professeurs, témoins privilégiés et acteurs principaux du système, sont-ils devenus des apostats de l’école ?

Sur le papier, Soline Lucas avait coché toutes les cases d’une scolarité exemplaire. Excellente élève, benjamine de sa promotion à la Femis, prestigieuse école de cinéma parisienne, elle se décrit comme un « pur produit de l’Éducation nationale ». « Mais, socialement, j’étais une handicapée de la vie, assène la trentenaire en guise d’introduction. Je n’ai pas profité de cette réussite scolaire. J’ai subi du harcèlement scolaire, des moqueries. J’ai été témoin de violences ordinaires et d’humiliations auxquelles je ne voulais pas exposer mes enfants. »





Très intéressée par les pédagogies alternatives, Soline commence par se mettre en quête d’une école Montessori pour ses petits garçons. Cette méthode, mise en place au début du XXe siècle par une pédagogue italienne, favorise l’autonomie des élèves : rarement assis derrière une table, ils sont en circulation constante dans l’espace, en fonction des activités qu’ils choisissent eux-mêmes d’entreprendre. « Pour moi, c’était la panacée ! » sourit-elle. Elle-même passe le concours de professeur des écoles, avec l’idée d’adapter ses enseignements dans cette direction. Double échec. Les écoles Montessori sont chères et trop éloignées du domicile familial. Quant aux résultats qu’elle-même obtient en tant qu’institutrice dans sa classe de moyenne section du XVe arrondissement de Paris, ils ne sont pas à la hauteur de ses ambitions. « Je n’arrivais pas à aller au bout de ce que je voulais mettre en place, reconnaît-elle franchement. Ils s’emmerdaient. Mais ils s’emmerdaient vraiment ! » Résultat : tout le monde est rentré à la maison, Soline comprise, son congé parental en bandoulière. C’est alors qu’a débuté pour la famille Lucas une expérience pour le moins radicale.

Car ce n’est pas pour faire l’école à la maison que les enseignants rencontrés par Marianne ont claqué la porte de l’Éducation nationale, mais pour tenter l’aventure de « l’apprentissage autonome ». Pas de programme scolaire, pas de matières séparées les unes des autres, pas de leçon, pas de contrôle, ni de notes : les enfants ne s’intéressent qu’à ce qu’ils veulent, et à leur rythme. L’idée peut sembler dingue, elle n’est pourtant pas nouvelle. Dès 1971, le penseur autrichien Ivan Illitch publie Une société sans école, un livre de référence chez les adeptes de la non-scolarisation. Farouche contempteur de la société de consommation, Illitch insiste sur les capacités d’apprentissage naturelles de l’enfant : « Ce n’est pas l’école qui apprend à l’enfant à parler, à jouer, à aimer, à se sociabiliser, qui lui apporte la connaissance d’une deuxième langue, le goût de la lecture », écrit-il.

« Gourou de secte »

Aux États-Unis, une abondante littérature documente ces théories ; l’école Sudbury, pour ne citer qu’elle, les applique depuis près de cinquante ans. En France, en revanche, quiconque se recommande de tels principes passe vite pour un gourou de secte. Car l’apprentissage autonome suppose d’accepter des situations... inhabituelles. Comme le fait, par exemple, qu’un enfant de 12 ans soit un virtuose de piano, mais sans savoir déchiffrer une ligne de texte. Même les plus détendus des parents reconnaissent d’ailleurs quelques sueurs froides : pendant des semaines, Antoine, 7 ans, ne s’est intéressé qu’à l’histoire de la Première Guerre mondiale, à l’exclusion de tout autre sujet. « Bien sûr, que nous avons des peurs, aujourd’hui encore, affirme Claire, la maman du jeune expert en poilus. Mais on a aussi la certitude que suivre les aspirations profondes d’un enfant, ça marche. »

Attablée dans le jardin de sa maison corrézienne, Claire raconte comment, malgré sa profonde aspiration à enseigner, elle a renoncé à consacrer son temps à l’Éducation nationale. Ingénieur agronome de formation, elle commence par donner naissance à trois enfants, puis passe le concours de professeur des écoles. Mais, devant sa première classe, le rêve se fissure. « Les élèves étaient très nombreux, se souvient-elle. Il y avait le fait d’être enfermée dans une salle, de passer le plus clair de mon temps à faire de la discipline... Et puis, surtout, de voir à quel point ils s’en foutaient. » L’expérience aidant, la jeune femme aurait sans doute encaissé la déception. Mais il se trouve que, parallèlement à ces débuts difficiles, le fils aîné du couple développe une phobie scolaire carabinée.

Âgé de 7 ans à l’époque, Antoine est malade à la seule idée de franchir le seuil de la classe. « C’était insupportable de le laisser dans un état pareil », se souvient Rodolphe, son père. Démunis, les parents décident de « sortir » Antoine de l’école, qualifiant la décision de « mesure d’urgence ». Claire demande et obtient une mise en disponibilité, qui lui permet de quitter l’Éducation nationale pour un temps, sans démissionner. L’année suivante, les deux autres enfants du couple rentrent aussi à la maison. « Marion avait 6 ans, et elle n’était pas aussi mal que son frère à l’école. Mais, quand elle en est sortie, j’ai remarqué très vite un changement énorme en matière de créativité, c’était manifeste. » Aujourd’hui, Marion a 15 ans ; elle fabrique des bijoux et se passionne pour le cinéma. Son frère cadet, Martin, n’a su lire qu’à 12 ans. Mais d’un seul coup, et impeccablement.

« Il s’est mis à dévorer J.K. Rowling ou Timothée de Fombelle, sans aucune forme de transition en termes d’apprentissage », se souvient sa mère. Quand il ne s’adonne pas à l’une de ses activités sportives, natation ou rugby, Martin lit aussi des livres de cuisine, dont il teste les recettes en famille. Quant à Antoine, 17 ans, il s’est formé à un logiciel d’animation en 3D grâce à un Clom, ces cours disponibles gratuitement sur Internet. Il travaille en ce moment à ses premières réalisations cinématographiques. À les observer tous les trois, beaux comme des astres, racontant leurs projets avec enthousiasme autour de la soupe concoctée avec les légumes du jardin, on soupçonnerait presque la famille Hérino d’avoir trouvé la recette du bonheur...

Une lubie pour riches bobos ?

Ce sont les parents eux-mêmes qui tempèrent les enthousiasmes. La tribu habite en rase campagne, à quarante minutes de voiture de Limoges. Claire a passé de longues heures à faire le taxi pour accompagner ses enfants à un stage chez un menuisier ou au cours de guitare ; le prix à payer pour éviter l’isolement social. Dans un avenir proche, les Hérino aimeraient développer une pratique plus collective, constituer « une communauté éducative », selon leurs termes, qui serait accessible à tous, y compris à ceux qui vont à l’école. « Pour qu’un enfant qui souhaite apprendre le russe, par exemple, puisse être soutenu dans son élan, explique la jeune quadragénaire. On ne dit pas que la déscolarisation est le meilleur choix pour tous. Il se trouve que, moi, ça m’a passionnée, parce que ça entrait en résonance avec ma vocation personnelle. Je le vis comme un cadeau non prémédité. »

[...]


Pour l'instant, l'Education nationale a tendance à tenir ce projet à distance, en renforçant plutôt le contrôle des familles qui pratiquent l'instruction à domicile. Pour l'institution, il s'agit évidemment d'éviter que certains parents ne partent en roue libre et ne privent leurs enfants de l'accès à la connaissance ; chez les adeptes de l'apprentissage autonome, ce «fliquage» est perçu comme une entrave à la fameuse liberté d'enseignement, inscrite dans la loi. «Il y aurait pourtant des choses à apprendre de nous, notamment sur les façons de préserver les capacités d'adaptation et d'innovation des enfants !» estime Soline Lucas. En termes d'expérience, cette maman de trois petits garçons non scolarisés en connaît un rayon : la famille vit en itinérance, dans une caravane, en mode carpe diem. «Il faudrait nous considérer comme des chercheurs», propose la jeune femme. Chercheurs ou savants fous, tous ont le mérite d'interroger les conditionnements... Et de bousculer les certitudes.

Source : Marianne

La gauche française en quête désespérée d'intellectuels

Extrait d’un article d’Eugénie Bastié publié cette semaine dans Le Figaro : 


Depuis l’affaire Dreyfus, la gauche s’est toujours conçue comme le parti des intellectuels. Celui de l’intelligentsia guidant le peuple vers les Lumières de la Raison. Avec Mai 68, la domination était devenue sans partage. Intellectuel de gauche était un pléonasme : au Flore, c’était une évidence. Les nouveaux philosophes et Sartre étaient reçus par Giscard à l’Élysée. Foucault manifestait avec les sans-papiers, et Bourdieu avec les cheminots de Lyon. Ô tempora, ô mores… Pour un Raphaël Glucksmann qui alterne sur son compte Twitter indignation et compassion 2.0, ce sont les « réacs » qui monopolisent aujourd’hui les unes des hebdos !

[Note du carnet : Il omet de dire que c’est souvent pour les abreuver de critiques acerbes. Comme le signale Mathieu Bock-Côté par ailleurs : « le multiculturalisme contrôle encore le récit public, même si sa puissance d’intimidation auprès du commun des mortels est bien moins grande qu’il y a vingt ans. J’ajoute que les multiculturalistes, devant la contestation de leur modèle de société, ont tendance, comme on dit, à se «radicaliser». Ils diabolisent comme jamais leurs adversaires. » Nous ajouterions que ce n’est pas que le multiculturalisme qui domine encore le récit public par ses relais médiatiques, scolaires et universitaires, mais toute la panoplie des idées dites « progressistes », même si en France peu d’intellectuels de talent défendent encore ces attaques « boboïstes » contre la famille, contre la culture, l’identité, la majorité, contre la nation, les frontières, contre les limites en général y compris dans l’identité sexuelle et contre un conservatisme prudent.]

En librairies, les conservateurs triomphent. Critique de l’Europe, nécessité de frontières, retour de l’identité, exigence de sécurité, rejet de l’immigration massive : les thèmes à l’opposé de la gauche progressiste dictent l’agenda médiatique. On ne veut plus changer la vie, mais sauver ce qui peut encore l’être. Il est désormais plus tendance d’avoir raison avec Alain Finkielkraut que tort avec Jean-Michel Aphatie [un journaliste militant de gauche tendance bobo, flagorneur avec les puissants de gauche et narquois avec ceux qui ne le sont pas].

Labellisés « réacs »

« Les idées, les slogans, les partis que nous avons portés, lancés, soutenus, sont devenus inaudibles. Nous — qui croyons encore au projet européen, au cosmopolitisme républicain, à la société ouverte — sommes ébranlés », admet Raphaël Glucksmann dans un papier amer intitulé « La gauche sociale-libérale est morte ». Voilà l’inédit : cette défaite de la pensée est reconnue. [...]

« Cette crise de la pensée de gauche révèle un élément constitutif : face à un réel qui lui donne tort, la gauche refuse d’entrer en crise avec une obstination doctrinaire qui dépasse l’entendement », constate le politologue Dominique Reynié. Un refus de l’aggiornamento dont Alain Badiou est l’illustration la plus éclatante. Philosophe maoïste régnant en maître à l’université, Badiou continue à minimiser les crimes commis par le communisme. « La gauche n’a pas poussé jusqu’au bout la critique du socialisme, comme l’a été celle du fascisme, c’est là la clé de l’impuissance actuelle de ses intellectuels », analyse l’essayiste Jacques Julliard. Un refus de mise à jour du logiciel qu’on retrouve aussi dans une complaisance obstinée envers l’islamisme, en dépit de la réalité. Aux États-Unis, on dit qu’un néoconservateur est un démocrate giflé par le réel. Ce réel tragique, l’historien de gauche Pierre Nora y a fait référence lors de son discours de réception d’Alain Finkielkraut à l’Académie française, confessant : « Peut-être les événements de cette dernière année sont-ils en train de me donner tort. »

« La gauche n’a pas livré bataille. Elle a abandonné en rase campagne toutes les idées sur lesquelles reposait son alliance avec le peuple : laïcité, école républicaine, sécurité, nation », poursuit Jacques Julliard. Tel Flaubert qui au siècle dernier s’émouvait des Bohémiens (« Je suis pour toutes les minorités », écrivait-il à George Sand) et souhaitait l’écrasement de la Commune (« Que le peuple est stupide », écrivait-il à Louis Ménard), une partie de l’intelligentsia de gauche s’est détournée du peuple pour vouer un culte aux minorités. Les musulmans, les migrants, les Roms et les transsexuels sont devenus les nouveaux damnés de la terre. Et elle préfère le bidonville de Calais aux hauts-fourneaux désaffectés de Florange [en Lorraine dont la sidérurgie s’est effondrée].

Coincée entre paléomarxisme et boboïsme flaubertien, la gauche peine à se réinventer. Faute d’ouvrir des pistes, elle fait des listes. Faute d’idées, elle « fait barrage » à celles de droite. C’est la « gauche castor » selon les mots du politologue Laurent Bouvet ou encore la « gauche réflexe, cette grenouille disséquée dont l’appareil nerveux fonctionne encore, mais dont le cerveau est mort ». Ceux qui à gauche osent s’emparer de certains débats dits « populistes » se voient immédiatement labélisés « réacs » : Alain Finkielkraut, Michel Onfray, Jacques Sapir, Jean-Pierre Le Goff, Jacques Julliard, Christophe Guilly n’ont plus le droit de se dire « de gauche ». Le républicain Régis Debray ou l’anti-euro Emmanuel Todd sont de plus en plus suspects. Quant à Jean-Claude Michéa, on le lit plus dans les cercles de droite que chez les militants du MJS [jeunes socialistes].

Signe des temps, Jean-Christophe Cambadélis [ancien militant d’extrême gauche, aujourd’hui président du Parti socialiste français] n’a vendu que 326 exemplaires de son dernier livre. Faut-il pour autant proclamer la mort clinique du « gauchisme culturel » ? Il lui reste quelques bastions. « Dans l’université et en particulier dans les sciences sociales, la domination de la gauche s’affermit », assure Dominique Reynié. Ce que Pierre Nora décrit comme « une radicalisation à gauche de “la basse intelligentsia” ». Claquemurée sur elle-même, cette gauche universitaire ne veut plus exister médiatiquement. Depuis Bourdieu qui refusait de se rendre à la télévision en présence d’un contradicteur, nombre de ses épigones répugnent à entrer dans l’arène pour affronter les monstres qu’ils prétendent dénoncer. C’est l’écrivain Édouard Louis qui refuse avec son ami philosophe Geoffroy de Lagasnerie de participer aux Rendez-vous de l’histoire de Blois au motif que l’universitaire Marcel Gauchet, « ce militant de la réaction », y est invité. Méprisant les plateaux télé, ces intellectuels se réfugient dans la citadelle des sciences sociales. « Pour une certaine gauche universitaire, intervenir dans le débat public de façon généraliste, c’est se commettre », estime Laurent Bouvet. « Ce gauchisme de la chaire a perdu contact avec la société », assure Jacques Julliard. « Il ne lui reste plus que le paradigme de la déconstruction par lequel elle entend déconstruire ces catégories du réel qui lui donnent tort », dit Dominique Reynié.

« Double humiliation »

L’espace d’un moment, cette gauche radicale a voulu croire qu’elle serait sauvée par la politique. En 2010, le succès de librairie de Stéphane Hessel, [avec le minuscule opuscule] Indignez-vous !, qui s’appuyait sur un renouveau de l’idée « sartrienne » d’engagement révolutionnaire, s’écoulait à 2 millions d’exemplaires [le faible prix de cette plaquette et le peu de pages à lire expliquent en partie ce succès à notre avis, les médias firent également un battage important au tour de ce personnage et de son petit livre]. L’émergence de Syriza en Grèce, de Podemos en Espagne, de Bernie Sanders aux États-Unis, de Jeremy Corbyn au Royaume-Uni ou l’actuelle campagne de la « France insoumise » de Jean-Luc Mélenchon témoignent de cette métamorphose de la gauche post-marxiste. Dans À demain Gramsci, le politologue Gaël Brustier théorisait les enjeux de ce nouveau « populisme de gauche », inspiré des travaux d’Ernesto Laclau et de Chantal Mouffe, qui voudraient propager en Occident les révolutions d’Amérique latine. Prônant un « néo-gramscisme », il ambitionne de reconstruire une « Weltanschauung alternative à la superstructure “nationale-populiste” qui est en train de devenir dominante partout en Occident ». Las !, Chavez et Castro sont morts [et il n’est pas évident qu’ils ne s’appuyaient pas sur un certain populisme nationaliste, pardon anti-impérialiste], Tsipras a baissé les bras, Podemos est sur le déclin, Nuit debout s’est recouchée pendant les vacances et la « radicalité » est retournée à son aporie.

Comme le temps passe… En 1985, après le tournant de la rigueur, le « concert des potes » de SOS Racisme rassemblait un million de personnes place de la Concorde autour de la « France multiculturelle ». Chanteurs et intellectuels de gauche communiaient dans la lutte contre le Front national et le rejet du « libéralisme sauvage ». Trente ans plus tard, la jeunesse vote Marine Le Pen, défile contre le mariage homo ou rêve de vivre entre Londres, Chang-haï et San Francisco…

Impuissante à conjurer l’hégémonie de la mondialisation néolibérale, la gauche s’est retrouvée prise au dépourvu par le retour du religieux et de l’identitaire. Là est sans doute la clé du désamour qu’elle inspire. « C’est une crise de l’imagination de l’avenir », expliquait Marcel Gauchet dans l’émission « Répliques ». « L’une des caractéristiques de la gauche, c’est la maîtrise du devenir, or nous vivons sous le signe d’une histoire subie », ajoutait l’auteur du Désenchantement du monde, concluant : « La gauche se montre incapable de penser une société différente. » Comme le dit Jean Birnbaum : « La gauche se vivait comme le parti de l’égalité, or elle voit “son” peuple saisi par un vigoureux désir anti-égalitaire. La gauche se vivait comme le parti de l’universel, or elle constate la puissance d’attraction de l’internationalisme djihadiste. C’est une double humiliation. » Elle n’a même plus de Sartre pour lui dire qu’elle est « ce grand cadavre à la renverse où les vers se sont mis ». Ni de BHL pour s’en faire l’écho. Reste un acronyme d’agence bancaire : la Belle Alliance populaire. [Note du carnet : ou de terrible défaite française, la Bataille de Belle-Alliance étant le nom que les Allemands donnaient à ce que les Anglophones appelèrent la Bataille de Waterloo et qui fut d’abord connu sous le nom de bataille de Mont-Saint-Jean en France.]


Le sens du passé contre l'illusion adolescente d'un recommencement absolu

‎« Le sens du passé n'est pas seulement ce qui nous donne le pouvoir de méditer sur les ruines des civilisations disparues ou de se lamenter sur la folie éternelle des hommes. Il est aussi - et peut-être même avant tout - ce qui permet à chacun (individu ou peuple) de s'inscrire dans une continuité historique et dans une sommes de filiations et de fidélités et d'échapper ainsi à l'illusion adolescente d'un recommencement absolu. »

Jean-Claude Michéa, 
Le complexe d'Orphée. « La gauche, les gens ordinaires et la religion du progrès »

Et en prime :

« C'est évidement pour cette école du grand nombre que l'ignorance devra être enseignée de toutes les façons concevables. Or c'est là une activité qui ne va pas de soi, et pour laquelle les enseignants traditionnels ont jusqu'ici, malgré certains progrès, été assez mal formés. L'enseignement de l'ignorance impliquera donc qu'on rééduque ces derniers, c'est-à-dire qu'on les oblige à « travailler autrement :», sous le despotisme éclairé d'une armée puissante et bien organisée d'« experts en sciences de l'éducation ». La tâche fondamentale de ces experts sera, bien entendu, de définir et d'imposer les conditions pédagogiques et matérielles de ce que Debord appellait la « dissolution de la logique » : il s'agit, notons-le d'une véritable révolution culturelle car, comme le précise Debord, jusqu'à une période récente, « presque tout le monde pensait avec un minimum de logique, à l'éclatante exception des crétins et des militants ». En ce sens, on pourrait dire que la réforme scolaire idéale, du point de vue capitaliste, est donc celle qui réussirait le plus vite possible à transformer chaque lycéen et chaque étudiant en un crétin militant. »

Jean-Claude Michéa,
L’Enseignement de l’ignorance, 1999.

Sur Michéa et son Complexe d'Orphée :

Michéa est surtout connu pour sa critique du libéralisme, ce qui lui a valu de passer pour un gauchiste auprès de certains lecteurs. Dans ce livre il critique plus spécifiquement la gauche, ce qui peut être déconcertant. Uniquement quand on oublie le lien généalogique entre le libéralisme et la gauche.

Orphée, le prince des poètes, nous précise la mythologie grecque, eut le privilège de rechercher son amour dans l'Hadès, à la seule condition qu'au moment de sortir, il ne devait se retourner. Contrevenant à l'instruction des dieux, Orphée vit disparaître à tout jamais celle qu'il chérissait. Deux fondements mentaux président l'univers de la gauche libérale : le sens de l'histoire qui par nécessité va de la droite à la gauche en passant par le centre, et l'impérieux besoin de "vivre avec son temps". La conjonction des deux se traduit non seulement par un rejet du passé, mais par la haine de celui-ci. Il devient vital pour l'homme de gauche d'échapper à un passé psychologiquement insupportable. Affirmer par exemple que du passé, des valeurs peuvent être retrouvées, affirmées, revient à être un réactionnaire.

Semblable donc au pauvre Orphée, le nouvel Adam libéral est condamné à gravir le sentier escarpé du « Progrès » sans jamais pouvoir s'autoriser le moindre regard en arrière. Voudrait-il enfreindre ce tabou — « c'était mieux avant » — qu'il se verrait automatiquement relégué au rang de Beauf, d'extrémiste, de réactionnaire, tant les valeurs des gens ordinaires sont condamnées à n'être plus que l'expression d'un impardonnable « populisme ». C'est que la « Gauche » et la « Droite » ont rallié le mythe originel de la pensée capitaliste : cette anthropologie noire qui fait de l'homme un égoïste par nature. La première tient tout jugement moral pour une discrimination potentielle, la seconde pour l'expression d'une préférence strictement privée. Fort de cette impossible limite, le capitalisme prospère, faisant spectacle des critiques censées le remettre en cause. Comment s'est opérée cette, double césure morale et politique ? Comment la gauche a-t-elle abandonné l'ambition d'une société décente qui était celle des premiers socialistes ? En un mot, comment le loup libéral est-il entré dans la bergerie socialiste ? Voici quelques-unes des questions qu'explore Jean-Claude Michéa dans cet essai nourri d'histoire, d'anthropologie et de philosophie.

Jean-Claude Michéa est l'auteur de nombreux ouvrages, tous publiés aux éditions Climats, parmi lesquels : L'Enseignement de l'ignorance (1999), Impasse Adam Smith (2002, Champs-Flammarion, 2006), L'Empire du moindre mal (2007) et Orwell, anarchiste tory (4e édition, 2008). La Double Pensée, recueil inédit d'interventions, a paru en 2008 dans la collection Champs-Flammarion.

Jean-Claude Michéa
chez Climats
publié à Paris
le 5 octobre 2011
357 pages
ISBN-13: 978-2081260474







Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

samedi 10 décembre 2016

La gauche progressiste, les « agités du global », principale responsable pour Patrick Buisson de la radicalisation islamiste en France

À l’occasion de la sortie de son livre La Cause du peuple, Patrick Buisson évoque Nicolas Sarkozy, Donald Trump, le hiatus entre les promesses de campagne et l’action politique, le combat entre « les enracinés du local » et « les agités du global », l’absence de culture de la classe politique, l’identité, l’amitié française, le lien social, les enjeux métapolitiques, la révolution conservatrice, le fait religieux, le sursaut identitaire, la possible guerre civile... mais aussi son espérance : nous sommes à la fin d’un cycle et au début d’un autre.

Pour Patrick Buisson, la gauche progressiste est incapable de comprendre le fait religieux et que l’homme est un animal religieux qui a un besoin de sacré (ce n’est pas une phase dépassée).

Cette même gauche est une des principales responsables de la radicalisation islamiste en France : « “le mariage pour tous”, la banalisation de l’avortement, la dépréciation des valeurs masculines, la théorie du genre, l’ABC de l’égalité [la lutte contre les  “stéréotypes sexuels” à l’école], la pornographie à la télévision, tout cela est vécu comme des agressions [par les croyants musulmans qui considère leur religion-culture comme supérieure et moins décadente]. Et cette radicalisation de l’islam, elle est vue -- effectivement -- à l’évolution de notre société sous l’impulsion de la gauche progressiste qui a considéré que c’était des avancées sociales et qui est finalement confrontée à ce qui est son imposture fondatrice et fondamentale. »

À savoir que la gauche progressiste veut bien reconnaître la différence culturelle, et même l’exalter en paroles, mais dès qu’elle s’affirme quotidienne, alors là elle doit être bannie de l’espace public. Cette gauche veut bien aimer l’Autre, à condition qu’il renonce à être lui-même.





Sous les bombes avec les sœurs de l'Hôpital Saint-Louis d'Alep en Syrie

Depuis six ans, les sœurs de Saint-Joseph de l’Apparition vivent dans l’horreur de la bataille d’Alep.

Très émue à l’évocation de son quotidien douloureux, sœur Archangella vous livre le témoignage de sa vie « en enfer » et raconte comment la guerre a éprouvé sa foi. En dépit des bombardements et des combats, « devant la violence, devant les morts, on ne peut pas se résigner » : chaque jour, les sœurs sauvent des vies à l’hôpital Saint-Louis d’Alep.

Ne les abandonnez pas ! Soutenez-les.

Pour faire un don : http://bit.ly/19g3SFk (PayPal, carte bancaire, virement)

Faites un don si vous souhaitez aider les Chrétiens d’Orient en participant au financement des missions menées par SOS Chrétiens d’Orient et ses bénévoles.


vendredi 9 décembre 2016

Professeur en Colombie-Britannique licencié pour délit d'opinion

Un enseignant a été congédié, il y a une semaine, par une prestigieuse école secondaire privée de Colombie-Britannique après qu’une étudiante s’est plainte qu’il avait exprimé son opposition personnelle à l’avortement lors d’un cours de droit.

Le récit des derniers jours de cet enseignant anonyme dans une école privée « chic » a été raconté mercredi dans le National Post par la chroniqueuse Christie Blatchford.

À la lecture de cet article, John Hof de l’organisme pro-vie, United for Life BC, a déclaré : « C’est atroce. Cela dépense les bornes du bon sens. Il prive ce gars de ses libertés fondamentales. Il s’agit d’un exemple extrême de rectitude politique ».

John Carpay du Centre juridique pour les libertés constitutionnelles a ajouté : « Bien qu’une l’école privée puisse décider de ses propres règles internes, je me demande ce que les parents qui envoient leurs enfants à cette école pensent de cette réaction extrême. Est-ce qu’ils veulent vraiment que leurs propres enfants soient élevés dans de délicats cocons qui les protègent de toute idée contrariante et qu’ils se mettent à crier “on me provoque” dès qu’ils entendent des propos qui leur déplaisent ? »

L’enseignant avait été amené à mentionner son propre point de vue sur l’avortement en classe de droit en dernière année de cette école (12e année) pour expliquer qu’« Il y a une différence entre la morale souvent privée et la loi. Je désapprouve personnellement l’avortement, mais la loi est souvent différente de nos opinions personnelles. »

Peu après, le cours a été suspendu pour une pause. Plusieurs élèves ne sont pas revenus, l’une d’entre elles était en train de se plaindre à l’administrateur sur le fait que l’enseignant avait l’« avait provoquée » (triggered dans le jargon moderne de politiquement correct) et que l’opinion de son professeur l’avait fait sentir « en danger ».

« Ce qui arriva à l’enseignant les deux jours suivants rappela la Révolution culturelle dans la Chine de Mao », de déclarer Blatchford. Dans un premier temps, la jeune fille, flanquée d’un enseignant qui la soutenait, brava le professeur hérétique. « Alors que je ne faisais pas montre de suffisamment de contritions [parce qu’il considérait qu’un couloir bondé était le mauvais endroit pour traiter de cette question], je fus convoqué à l’étage et je fus bombardé de questions par deux administrateurs qui m’ont dit que je risquais mon poste. »

Les administrateurs ne purent définir son crime, mais ils lui ont clairement fait comprendre que si ses excuses n’étaient pas satisfaisantes, il serait congédié. Bien qu’il ait été un bon professeur, le « confort » de l’étudiant prenait le pas, déclara-t-il.

Le professeur fut ensuite soumis à une séance de critiques devant sa classe de droit alors que les administrateurs de l’école et l’élève offensée répertoriaient ses infractions et lui dictait la manière de s’amender. Sa tentative d’excuse devant toute la classe fut loin d’être satisfaisante pour le tribunal scolaire : quand l’enseignant déclara à la plaignante qu’il pensait qu’elle était une bonne élève et qu’il l’aimait bien, celle-ci s’enfuit de la classe en larmes et les supérieurs de l’enseignant le « fustigèrent », pour reprendre les paroles de Blatchford, car il avait été « trop personnel ».

Le 30 novembre, on lui interdit l’accès à sa classe alors qu’il s’y rendait en classe, il fut illico amené devant le principal de l’établissement et sommairement licencié, puis ramené à la porte de l’école. « Tel est le coût, écrit Blatchford, d’un petit faux pas dans un monde à la rectitude politique écrasante ».

L’enseignant refuse pour l’instant d’identifier l’école si ce n’est en la caractérisant comme un établissement visiblement militant dans son soutien à la cause LGBT au point de soumettre les enseignants à une « formation sur le genre » animée par le groupe de pression Qmunity qui, selon les souvenirs du professeur, leur disait que « nul n’est à 100 % homme ou femelle (même si visiblement dans ce cas, le professeur hérétique était trop mâle pour pouvoir exprimer son opinion sur l’avortement.) »

Le professeur refuse de nommer l’école, il ne veut pas donner une mauvaise réputation : « Ils m’ont mal traité, dit-il, mais je suis réticent à l’idée de donner un mauvais nom à l’école... Elle valorise et aide beaucoup d’enfants qui, autrement, seraient laissés pour compte... », a-t-il déclaré.


Ne dites plus... parlez pédagogiste... (cuvée 2016)

Voici un petit glossaire destiné à clarifier autant que faire se peut le vocabulaire et les notions employés dans le système éducatif français. Les mauvaises langues qui prétendent que le système français est sclérosé en seront pour leurs frais. Il a en effet fallu introduire un grand nombre de mots nouveaux et certaines entrées ont dû être presque entièrement réécrites. Preuve, s’il en est, du dynamisme du métier d’enseignant.

En pédagogiste En français
acquérir un capital lexical Apprendre du vocabulaire.
action positive Traitement préférentiel ou discrimination positive. Recommandation de l’OQLF pour gommer toute réaction et qui vient de donner à cette expression sans éclat, qui peut inclure tant de sens possibles et aucun, la définition suivante : « Ensemble cohérent de mesures prises pour éliminer la discrimination subie par un groupe de personnes et remédier aux inégalités de fait en leur accordant temporairement certains avantages préférentiels, notamment en matière de recrutement. »
appréhender la signification Comprendre.
apprenant Celui qui apprend. Les élèves, les étudiants, les stagiaires, et tous ceux qui apprennent sont des apprenants. Construit sur le modèle d’enseignant. L’apprenant va à l’école pour apprendre, et l’enseignant pour enseigner. Le « rapport enseignant/enseigné » était autrefois considéré comme un sujet douloureux. Sans doute le problème a-t-il été réglé, puisque personne ne parle du « rapport enseignant/apprenant ».
apprenant à réussite différée (ARD) Sorte d’apprenant dont la réussite scolaire est reportée dans un futur plus ou moins proche. Repose sur une conception optimiste de l’échec scolaire. Synonyme moins optimiste : élève en grande difficulté (EGD). Synonyme archaïque : cancre (l’usage de ce terme est déconseillé). L’EGD et l’ARD ne produisent pas de perles, comme leur ancêtre le cancre. « Le problème de l’apprenant à réussite différée, c’est sa difficulté à maîtriser les savoirs et les savoir-faire, sans parler du savoir-être ». L’apprenant à réussite différée contribue à créer divers types d’emplois : psychologue scolaire, surveillant, didacticien, chercheur en sciences de l’éducation, psychiatre (pour les enseignants). Sa contribution à la richesse nationale est ainsi considérable. C’est une des raisons pour lesquelles il convient de le conserver précieusement. Voir aussi orientation.
appui au vivre ensemble Lutter contre la radicalisation et l’intimidation. Le gouvernement du Québec a décidé d’octroyer 400 000 $ au Collège de Maisonneuve pour y « implanter des mesures d’appui au vivre ensemble », comprendre « Lutter contre la radicalisation islamiste et le climat d’intimidation qui règne au collège ».
auto Préfixe clé de la pédagogie nouvelle. On le trouve partout : depuis que les établissements sont autonomes, l’élève est lui aussi prié de développer son autonomie. Il doit apprendre à s’auto-enseigner, à s’auto-aider, à s’auto-piloter. Il devient même un s’auto-apprenant.
avoir droit à Être obligé de. Les élèves du Québec « ont droit au service de l’éducation préscolaire et aux services d’enseignement primaire et secondaire prévus » (reportage d’Émilie Dubreuil le 29/IV/2014, à la SRC). Les parents qui ne veulent pas profiter de « ce droit » et préfèrent une autre éducation sont dans la mire des services gouvernementaux.
centration sur l’apprenant Cri de ralliement des pédagogues. Toutes les autres centrations sont à rejeter avec force et détermination, car elles sont immorales et inefficaces. L’apprenant est au cœur de nos préoccupations de pédagogues.
classe hétérogène Classe faible.
classe très hétérogène Classe très faible.
classe homogène Non attesté. On dit « bonne classe ».
compétence non acquise Aucun travail.
compétence transversale Ne dites plus « Le français, c’est important dans toutes les matières » mais « La maîtrise de la langue est une compétence transversale fondamentale. »
consensus social Permet d’imposer son point de vue tout en ignorant l’avis de la majorité ou en étant intolérant envers une minorité. C’est ainsi que — même si deux sondages Léger-Marketing successifs [1] [2] révèlent que l’immense majorité des Québécois veut pouvoir choisir la formation morale et religieuse de leurs enfants et ne pas suivre le cours ECR si c’est leur choix — la présidente de la Fédération des commissions scolaires (FCSQ), Josée Bouchard, s’insurge au nom du « consensus social » contre la possibilité pour une école privée d’avoir un choix en la matière.
coparent Fonctionnaire de l’enseignement public (voir cette histoire en Ontario).
didacticien des langues N’enseigne pas les langues. Dit aux autres comment faire.
dissidence Fin de monopole, situation inquiétante.
élargir les notions Approfondir.
encadrement Surveillance de près de ce que les parents enseignent à leurs enfants à la maison. Il y a « un manque d’encadrement pour les jeunes qui font l’école à la maison » (J.-F. Roberge, 7/XII/2016)
ennui (vieilli) Ne dites plus « Nicolas s’ennuie en classe, il regarde par la fenêtre », mais dites « Fâché de ne pouvoir exprimer ses potentialités de manière interne, Nicolas s’investit dans l’espace extérieur ».
géniteur d’apprenants Parent d’élève. Parfois appelé « co-éducateurs », voir aussi « coparent » ci-dessus.
gérer l’hétérogénéité Se dit d’un enseignant qui se débrouille dans une classe faible ou très faible.
geste antidémocratique Géniteur qui désire choisir l’éducation de ses enfants-apprenants. Pour le chroniqueur du Devoir Louis Cornellier, « scolariser son enfant à la maison est un geste antisocial, antidémocratique ».
implicite Ce que l’auteur a voulu dire tout en ne le disant pas explicitement. Prétexte inépuisable à l’emploi des modaux. « Il faut faire dégager l’implicite. »
interventions pédagogiques visant la socialisation égalitaire hors classe Bannir activités parascolaires trop « genrées » qui heurtent les fonctionnaires féministes. Le Conseil du statut de la femme dans un rapport en 2016 préconise comme urgent que le gouvernement mettent « au point de nouvelles formes d’interventions pédagogiques pratiques visant la socialisation égalitaire des garçons et des filles dans les périodes hors classe. » C’est peu clair, c’est un rapport bureaucratique après tout. Nous supputons que cela signifie plus de sports ou d’activités destinés d’abord aux garçons ou aux filles. Plus de sport brutal pour les garçons, macramé et yoga pour tous ?
inspection La voix de son maître. Fait appliquer les Instructions Officielles, quelles qu’elles soient, car les Instructions Officielles sont toujours bonnes et il faut les appliquer sans faille. Possède une
grande capacité de nuisance.
magistral Voir « relation frontale » ; préférer la « centration sur l’apprenant ».
moderniser Enlever toute connotation religieuse. Pour Le Soleil, l’école St-Roch, pourtant sise à Saint-Roch, «  modernise son nom » quand elle opte pour le nom d’« école des berges ».
motricité Ne dites plus « courir, sauter, nager, etc. », mais « habiletés caractéristiques de la motricité de l’enfant ».
moyen-âge Époque où aurait existé le libre choix en matière d’enseignement. Apprenant qu’une école catholique pourrait désormais enseigner le cours d’éthique et culture religieuse dans une perspective catholique, Pauline Marois, chef du PQ, s’est exclamée « Non mais, sur quelle planète on vit ! » pour conclure par un très étayé « On n’est pas au moyen âge ! » (Pour voir comment Pauline Marois a renié ses promesses en la matière, lire ici).
négligenceNe pas suivre le programme pédagogique gouvernemental. Devrait mener à une action de la DPJ. (Enlever les enfants ?) Souhait du député J.-F. Roberge : « la DPJ intervient seulement si un jeune est victime de négligence, et, malheureusement, une scolarisation qui ne respecte pas le programme, qui ne mène pas à un diplôme, ce n’est pas considéré comme de la négligence. » (7/XII/2016)
notions d’éducation sexuelle autour de la différence et du respect Enseigner en classes d’éthique et de culture religieuse, français, anglais, histoire, mathématiques que l’homosexualité, l’homoparentalité, le mariage homosexualité sont au moins aussi normaux que l’hétérosexualité.
offrir Imposer sans exception : « Les écoles québécoises offrent un cours d’éthique et de culture religieuse ».
perspective actionnelle Considère l’apprenant non plus seulement comme un sujet communiquant, mais comme un acteur social « ayant à accomplir des tâches (qui ne sont pas seulement langagières) dans des circonstances et un environnement donnés, à l’intérieur d’un domaine d’action particulier. Si les actes de parole se réalisent dans des activités langagières, celles-ci s’inscrivent elles-mêmes à l’intérieur d’actions en contexte social qui seules leur donnent leur pleine signification » (Cadre européen commun de référence). C’est de plus en plus compliqué d’apprendre une langue. Bientôt cela se fera en sautant à cloche-pied tout en tapant dans les mains. Ce sera l’approche créativo-corporelle.

pouvoir être laïc
Empêcher autrui de ne pas être laïc (dans le sens areligieux ou antireligieux du terme). Andrée Lajoie, professeure émérite au Centre de recherche en droit public de l’Université de Montréal, citée par la Presse du lundi 21 juin 2010 à la page 11, sortant de sa réserve universitaire, pense que, même si le gouvernement ne parvenait pas à renverser le jugement Loyola pour des raisons de liberté religieuse, il pourrait toujours utiliser la clause dérogatoire. « On verra si le Canada est un pays où l’on peut être laïc », avance-t-elle. Qu’est-ce qui empêche Madame Lajoie d’être laïque, d’envoyer ses enfants à une école laïque gratuite ? Il s’agit plutôt pour elle d’imposer à tous son point de vue laïciste.
relation frontale Cours donné par un professeur dans une salle de classe. Lorsque le professeur est face à ses élèves, il fait de la « pédagogie frontale ». Les pédagogues lui préfèrent une « relation plus en médiation, basée sur une centration sur le sujet apprenant ». Cette « pédagogie différenciée » lui permet d’apprendre « selon son propre itinéraire d’appropriation de savoirs ».
représentation d’un jugement par un symbole  Note.
sciences de l’éducation Les sciences de l’éducation sont à l’enseignant ce que l’entomologie est au papillon. L’entomologiste décrit le papillon ; mais le papillon, lui, il vole. Cependant, l’entomologiste ne dit pas au papillon comment voler.
situation d’apprentissage Leçon.
situation de réinvestissement Révision.
stratégie de recherche Ne dites plus « réfléchir », mais « mettre en œuvre une stratégie de recherche ».
violence à l’école Une des activités favorites de l’apprenant à réussite différée.
Se pratique volontiers dans les lieux de vie.


Allemagne — Garçons orphelins sous la tutelle de pédophiles

Un récent scandale impliquant le Sénat de Berlin qui, dans les années 1970, a placé des garçons orphelins sous la tutelle de pédophiles, atteste que le problème des abus sexuels contre les enfants n’a rien perdu de son actualité.

Des experts de Göttingen qui menaient une enquête sur les liens entre le Sénat de Berlin et un réseau de pédophiles, ont établi que l’école d’Odenwald, un internat pour orphelins de l’ouest de l’Allemagne dont une partie des places étaient financées par le Sénat, était également impliquée dans le scandale. Les experts appellent le Sénat à ouvrir une enquête supplémentaire sur les abus sexuels commis contre les élèves de l’école. « Ce ne sont pas des problèmes du passé », estime Christine Bergmann, ancienne ministre de la Famille et membre d’une commission indépendante d’enquête sur les sévices sexuels sur mineurs en Allemagne fédérale et dans l’ancienne RDA. « Dissimuler des scandales liés aux abus sexuels est érigé en système et le manque de volonté politique ne permet pas de venir à bout du problème », estime Norbert Denef, porte-parole de l’organisation « Netzwerk B » qui défend les intérêts des enfants victimes d’abus sexuels. En près d’un an de travail, la commission a reçu environ 415 demandes d’audience et 67 rapports écrits. 38 audiences confidentielles ont eu lieu depuis septembre. La commission a reçu également environ 200 appels téléphoniques. « Sur le plan politique, cette commission n’est autorisée qu’à écouter des histoires de victimes, elle n’est pas habilitée à s’occuper d’enquêtes réelles », a déploré Norbert Denef dans un entretien à Sputnik.

Ce dernier n’a pas été étonné par les dernières accusations en lien avec l’école d’Odenwald.

« On pourrait croire qu’un haut mur de silence y est érigé, notamment par ses anciens élèves devenus célèbres. A mon avis, ces célébrités ont empêché l’ouverture d’une enquête véritable », a-t-il ajouté. M. Denef estime que les autorités doivent agir plus activement car de nombreuses histoires différentes ont fait surface ces six dernières années. « A notre avis, cette tactique n’a qu’un seul objectif, à savoir se débarrasser des personnes posant des questions délicates. Mais à chaque fois on organise des audiences, tandis que les victimes espèrent que dans leur cas concret la situation ne tardera pas à se débloquer », signale Norbert Denef. Cependant la commission ne peut rien faire de concret. Elle n’a pas de pouvoirs et d’accès aux fichiers. Elle éprouve également des problèmes de financement. Avec son budget de 1,4 million d’euros, qui lui est débloqué jusqu’à 2019, elle ne peut organiser que 500 audiences confidentielles, tandis qu’elle a déjà reçu des demande afin d’en organiser 415. « Nous n’avons pas besoin d’une commission dans le cadre de laquelle des hommes politiques nous disent que quelque chose sera fait, alors que rien ne se passe en réalité », constate Norbert Denef.

Quant au scandale du Sénat de Berlin, les membres de la commission soulignent que c’est au Sénat lui-même de fournir des informations complètes.

« Nous voulons faire en sorte que cela se passe sur une base volontaire. Parce que nous voulons défendre les enfants à l’avenir. Parce que la société doit prendre conscience de ce problème. Il n’y a rien de plus important », a réagi à cette situation Christine Bergmann.

Grande-Bretagne — 83 suspects de pédophilie... dans le football

La police britannique a annoncé vendredi avoir identifié « 83 suspects potentiels » dans l’enquête sur le vaste scandale de pédophilie qui secoue le milieu du football au Royaume-Uni.

Le Conseil national des chefs de la police (NPCC), organisme de coordination des forces de police locales, ne précise pas si ces « suspects potentiels » sont encore en activité dans le football, mort ou en vie, mais évoque des affaires « anciennes ».

Le NPCC indique également que 98 clubs de football, de tous niveaux, avaient été cités dans le cadre des enquêtes.

Selon lui, 98 % des 350 victimes potentielles, âgées 7 à 20 ans au moment des faits, sont de sexe masculin.

Tout est parti à la mi-novembre des révélations d’Andy Woodward, ancien joueur du club de Crewe Alexandra aujourd’hui âgé de 43 ans, qui a raconté son calvaire dans le quotidien The Guardian. Depuis, plus de vingt joueurs, parmi lesquels plusieurs anciens internationaux, ont pris la parole pour raconter qu’ils avaient été agressés sexuellement par un entraîneur ou un recruteur lorsqu’ils étaient enfants.

La Fédération anglaise (FA) et les clubs anglais sont accusés dans le même temps d’avoir couvert pendant des décennies des actes de pédophilie.

Plusieurs enquêtes ont été ouvertes par Scotland Yard, mais aussi dans les régions de Londres, Manchester, Cambridge, Birmingham, Liverpool, Norwich, Newcastle, en Écosse et dans les Galles du Nord.

Les gars, l’école et le Conseil du statut de la femme

Chronique de Mario Dumont sur les difficultés des garçons et le récent rapport du Conseil du statut de la femme sur l’école... Il y poursuit notre billet désabusé intitulé Le Conseil du statut de la femme, déconnecté : « Du chemin à faire pour l’égalité des sexes en milieu scolaire ».


Le problème du décrochage scolaire des garçons est connu. Les garçons décrochent presque deux fois plus que les filles. Si on juge un arbre à ses fruits, force est d’admettre que notre système d’éducation comporte des failles par rapport aux gars.

Pourtant, le Conseil du statut de la femme a publié cette semaine un rapport sur l’égalité entre les sexes en milieu scolaire qui n’en fait pas véritablement mention. Je gage que si la situation avait été inversée, soit un décrochage supérieur chez les filles, une part importante du même rapport aurait sonné l’alarme.

Au contraire, le rapport du Conseil détaille les travaux d’un groupe de femmes qui se sont efforcées dans les dernières années de trouver dans les écoles et les cahiers scolaires des exemples de stéréotypes négatifs pour les femmes qui seraient encore véhiculés. Comme des chercheurs de bijoux avec leur détecteur de métaux sur une plage, elles ont fouillé et trouvé peu d’exemples convaincants. [Note du carnet : en quoi être une femme au foyer est négatif, pourtant le CSF et son bras coercitif au Monopole de l’éducation, le BAMD, font la chasse à ces images comme si elles étaient dégradantes parce que stéréotypées.]

Détourner l’attention

Sauf que leur exercice crée une gigantesque diversion par rapport à la vraie inégalité flagrante : l’écart de décrochage. [Note : et la féminisation massive de la profession d’enseignant.] Le choix de ne pas en parler n’est pas insignifiant, surtout dans un rapport dont le titre parle d’égalité entre les sexes.

Doit-on comprendre que le Conseil du statut de la femme utilise le mot égalité pour bien paraître pendant que ses travaux font un tri parmi les inégalités ? J’ai d’ailleurs sursauté en entendant leur porte-parole tenter de justifier que le décrochage chez les garçons serait moins grave que chez les filles.

Avec des mots polis, l’étude du Conseil semble même ouvrir la porte à une réduction des chances des garçons dans le milieu scolaire. On y voit une remise en cause des programmes particuliers comme les concentrations sport-études s’adressant à des groupes de garçons. Pourtant, ces activités apparaissent comme un moyen d’accrocher certains sportifs à l’école.

Que dire de ce concept « d’interventions pédagogiques visant la socialisation égalitaire [...] hors classe » ? Finis les jeux de gars à la récréation ?

Compliqué


Comprenons-nous. Le problème est complexe. Le Québec n’est pas le seul endroit où les garçons ont tendance à quitter l’école trop tôt. Il s’agit au contraire d’un constat répandu. Mais la performance du Québec en la matière est particulièrement mauvaise.

Les solutions ne sont pas simples. Nous avons vu passer une multitude d’hypothèses au fil des ans. Il manque de modèles masculins parmi les enseignants. Les choix de romans ou d’autres textes de lecture sont faits par des femmes qui inconsciemment préfèrent des sujets plus intéressants pour les filles.

Certains pensent que l’ensemble du modèle de l’organisation scolaire rebiffe les gars. Pas assez de sport, d’activités qui brassent. D’autres croient que les garçons auraient besoin d’une approche plus pratique, moins théorique. Qui a raison ? Qui détient la clé ? Difficile à dire. Cependant, la négation du problème a peu de chance de nous mener à bon port.

Puisque cela semble n’être qu’une affaire de femmes, j’espère que le Conseil va recevoir l’avis des mamans inquiètes de la réussite de leurs fils.


Voir aussi 

Le Conseil du statut de la femme du Québec et son influence idéologique sur les manuels scolaires au Québec

Pour le Conseil du statut de la femme, seuls les croyants doivent faire des concessions

La révolution sexuelle et le féminisme, héritage des années soixante

Classement des écoles de l’Institut Fraser (2016) : les filles dominent désormais aussi en maths

L’État se féminise et se « diversifie »

Le Petit Chaperon rouge serait trop sexiste

Le ministère [français] n’approuve pas les manuels. « Seul le régime de Vichy s’est permis cela. » [Et le Québec...]

Table ronde sur le matériel pédagogique ECR

Conférence du « politburo » du Monopole de l’Éducation du Québec

Québec — Les garçons et la lecture

Comment faire réussir les garçons à l’école (donnez-leur des profs masculins par exemple)

Les garçons éduqués dans le cadre d’une famille traditionnelle ont de meilleurs résultats scolaires

Boris Cyrulnik : l’école valorise la docilité des filles et dévalorise la hardiesse des garçons


La CAQ veut que la DPJ puisse sévir contre les parents rétifs au Monopole de l'Éducation du Québec

Sébastien Schneeberger
La Coalition avenir Québec (CAQ) propose de donner plus de pouvoirs à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), pour qu’elle puisse débarquer dans les écoles dites clandestines ou illégales et contraindre les enfants qui y sont à fréquenter une école qui respecte le programme scolaire du Monopole de l’Éducation du Québec.

Les députés Jean-François Roberge (ex-instituteur et partisan du programme ECR) et Sébastien Schneeberger ont demandé à l’Assemblée nationale mercredi de profiter du projet de loi 99, qui modifiera la Loi sur la protection de la jeunesse, pour donner des armes supplémentaires à la DPJ. Celle-ci pourrait s’assurer que tous les petits Québécois fréquentent une école conforme aux critères du Ministère (ce que ne vérifie pas en ce moment le ministère de l’Éducation), et mieux enquêter sur ce qu’ils pensent être des cas de « négligence éducationnelle ».

Selon M. Roberge, il faut qu’au Québec, le droit à l’éducation soit traité « sur le même pied que le droit à un toit, le droit d’être vêtu, le droit d’être nourri, le droit d’avoir des soins de santé ».

Nous sommes d’accord avec M. Roberge quant au devoir d’éduquer ses enfants, le problème c’est qui décide du type de l’éducation de ses propres enfants ? Les parents ont-ils encore leur mot à dire ou le gouvernement sera-t-il juge et partie, et même seul juge et partie ? Les parents ont-ils encore le droit à ne pas suivre le programme étatique unique ?

Pour ces deux députés, deux problèmes persistent au Québec depuis plusieurs années :

— Un manque d’encadrement pédagogique pour les jeunes qui font l’école à la maison, comme le soulignait la Protectrice du citoyen dans son rapport de 2015 [M. Roberge ne semble n’en avoir retenu que ce que la presse avait souligné : il faut plus surveiller ces parents originaux, ce rapport était nettement plus riche, on peut par exemple aider les parents avec des ressources supplémentaires sans vouloir à tout prix qu’ils se conforment à une méthodologie ou à une idéologie particulière] ;

— Le statut des écoles clandestines et illégales, où les élèves ne suivent pas le cursus approuvé par le gouvernement.

Selon eux, il est temps de remplir le trou béant qui figure dans la Loi sur la protection de la jeunesse de manière à ce que tout jeune au Québec reçoive une éducation de qualité.

À nouveau, nous sommes d’accord, mais ces deux députés prétendent-ils que les élèves des écoles publiques québécoises reçoivent une éducation de qualité ? Selon quels critères ? Pourquoi tant d’élèves vont-ils au privé ? Pourquoi tant d’élèves finissent-ils leur secondaire avec un si faible bagage culturel ? Qu’en est-il des parents de décrocheurs ? La DPJ interviendra-t-elle aussi ? Ou ces députés ont-ils choisi une cible facile avec les écoles « clandestines » parce qu’elles sont surtout religieuses ?

M. Roberge a affirmé : « En juin dernier, nombre de Québécois [Note du carnet : M. Roberge devrait parler en son nom] espéraient que le problème se réglerait quand la DPJ est débarquée dans une école clandestine [juive] à Montréal. Malheureusement, ils ont été déçus, car rien ne s’est passé. »

En réalité, rien ne prouve que cette école (en fait deux) soit illégale... En effet, les yéchivas — comme les séminaires catholiques — ne sont pas soumises à la loi de l’enseignement... (Lire la décision du juge Dugré.) Le reste fait partie du sensationnalisme facile des médias dès qu’on parle d’écoles dites illégales ou clandestines, ouvertes pourtant depuis plus de 50 ans dans certains cas ! La DPJ est intervenue avec fracas et un intérêt médiatique prévisible dans deux écoles juives de Montréal pour enquêter sur des signalements de négligence. Signalements de la part de qui ? On ne le sait. Quelques semaines plus tard, les dossiers ont été fermés comme à l’accoutumée parce que les enfants n’avaient subi aucuns sévices physiques et se développaient normalement. Les acquis éducationnels des enfants n’ont pas été évalués, les parents ayant certifié que leurs enfants bénéficient de l’école à la maison et qu’ils sont suivis par la commission English Montréal... Ce que les médias avaient déjà rapporté auparavant.

Les juifs hassidiques ont des écoles talmudiques pour les garçons depuis plus de 50 ans à Montréal. Où est le problème ? Quelle est la raison de cette crispation soudaine de la part des politiciens québécois ? Notons que les juifs ne sont pas contre une bonne éducation (certaines de leurs écoles pour filles sont parmi les meilleures au Québec, Beth Rivkah notamment), mais ils sont pour une éducation particulière dont ils veulent conserver l’essence et l’originalité. Qui est M. Roberge pour décider de l’éducation des jeunes garçons juifs ?

Actuellement, la DPJ intervient seulement si un jeune est victime de négligence. Pour M. Roberge, « malheureusement, une scolarisation qui ne respecte pas le programme, qui ne mène pas à un diplôme, ce n’est pas considéré comme de la négligence. On a un problème. En 2016, la non-scolarisation devrait être considérée comme de la négligence. »

Des solutions simples et non liberticides : permettre facilement l’obtention de diplômes par équivalence de compétences, permettre d’autres programmes scolaires que celui du gouvernement ou encore réduire singulièrement les aspects obligatoires dans la scolarité au Québec (en abrogeant par exemple l’obligation de donner le cours ECR). C’est le manque de souplesse du Québec qui crée les écoles « illégales ». C’est ainsi que la Belle Province est l’unique juridiction en Amérique du Nord qui interdise les écoles mennonites conservatrices (principalement pour une question de qualification des enseignants qui doivent être membres de cette église), tous les autres États ou provinces ont réussi à trouver des aménagements qui ne mettent en rien en danger la qualité des écoles de leur ressort. Mais, au Québec, c’est la raideur administrative (aucune dispense !) soutenue par une presse et des députés qui font goulûment la chasse aux écoles « illégales » avec constance.

Que veut la CAQ en faisant intervenir la DPJ ? Que l’État québécois enlève les enfants des juifs hassidiques parce que ceux-ci ont une scolarité qui ne se conforme pas assez au programme pédagogique unique du Québec ?

Ce qui est neuf ce n’est évidemment pas l’éducation des enfants à la maison (des générations de fils de nobles et de bourgeois avaient des précepteurs) ou les écoles non soumises aux diktats de l’État, mais la mainmise croissante de l’État sur l’éducation des enfants. Mainmise qui ne garantit pas la qualité de l’enseignement. Notons que cet État est de plus en plus juge et partie­. Quels parents isolés pourront résister à des contrôles arbitraires, à des pressions de la part des commissions scolaires, de la DPJ armée de pouvoirs répressifs supplémentaires et qui bénéficie d’une certaine immunité ?

Rappelons une évidence : l’immense majorité des parents dans la ligne de mire de la CAQ ne cherchent pas à ce que leurs enfants ne sachent ni lire, ni écrire, ni compter. Ils ne sont pas négligents. Ils font ce choix parce qu’ils considèrent que l’éducation « dans les clous » tracés par le Monopole ou dans une école particulière n’est pas adaptée à leur enfant et cela pour des raisons diverses : parfois parce que l’enfant se sent mal à l’école, il s’en sent exclu ; parfois parce que les parents considèrent que l’éducation de l’école du coin n’est pas de qualité, n’offre pas un programme particulier ; que les enfants y feraient de mauvaises fréquentations (violence, drogues, élèves turbulents, etc.) ou encore que l’école ne respecte pas leurs convictions philosophiques ou religieuses.

Le problème du manque de diplomation est la conséquence même du monopole de l’éducation au Québec : seul l’État diplôme, un seul programme obligatoire est permis. Le monopole crée lui-même cette « négligence » que serait l’absence de diplôme québécois.

Mais, il faudrait d’abord à M. Roberge qu’il démontre que ne pas suivre le programme gouvernemental constitue une négligence : en quoi les garçons juifs orthodoxes ou les enfants mennonites qui n’ont pas de diplômes quand ils sortent de leurs écoles sont-ils victimes de négligence ? Sont-ils en général plus malheureux que les jeunes Québécois qui suivent le programme scolaire ? Seront-ils moins heureux par la suite ? Pour les enfants mennonites, par exemple, M. Roberge, sait-il quoi que ce soit ? A-t-il déjà rendu visite à ceux-ci ? Visiter les fermes de ces parents non munis d’un diplôme dûment estampillé par l’État ? Ces parents ne sont pas pauvres, il risque d’ailleurs d’être surpris... Quels sont les critères objectifs au-delà de préjugés corporatistes qui permettent à M. Roberge, instituteur au primaire jusqu’en 2014, de parler de négligence ?

Certains enfants instruits à la maison s’inscrivent dans des collèges ou universités hors Québec et en sortent diplômés. Ils sont parfois forcés à cet exil par le rigorisme et le manque d’ouverture des établissements québécois. Voir cette liste de 25 collèges ou universités anglophones qui acceptent des enfants instruits à la maison. Notons que le mouvement de l’instruction à domicile aux États-Unis connaît un succès croissant et que les jeunes instruits de la sorte s’en sortent bien, mieux en moyenne que les enfants de l’école publique américaine. Et il n’y a pas d’écart de résultats scolaires notables entre les États américains qui pratiquent le laissez-faire et ceux plus tatillons et autoritaires, pardon ceux qui « offrent [sic] un encadrement pédagogique pour les jeunes qui font l’école à la maison »... (Sur le mot « offrir » qui, en novlangue pédagogique, veut souvent dire plus clairement « imposer sans exception », lire notre lexique.)

Enfin, notons que ne pas suivre le programme du gouvernement québécois au primaire ou au secondaire ne signifie pas aujourd’hui qu’il soit impossible d’être diplômé, même au Québec et malgré les difficultés faites par les administrations scolaires, notamment les cégeps, aux enfants instruits à la maison. D’une part, il est possible de passer certains examens en tant qu’étudiant libre, c’est le cas du baccalauréat français, c’est l’équivalent du DEC québécois. On peut donc étudier à la maison comme on veut et passer l’examen quand on est prêt. Évidemment, à la fin on se conforme au programme choisi pour passer l’examen, mais ce n’est pas le cas pour toutes les années de la scolarisation à domicile. D’autre part, on peut ne pas suivre le programme du gouvernement, passer un examen très facile comme le TENS ou le GED reconnu au niveau international puis s’inscrire à une formation de type technique au Québec pour devenir électricien, mécanicien, etc. Nous connaissons de nombreux exemples de ce type. En quoi les parents de ces jeunes ont-ils été négligents ? Parce qu’ils n’ont pas suivi la voie que privilégie M. Roberge ?

À la lumière de ces éléments, le reste de l’intervention de M. Roberge à l’Assemblée nationale peut mieux se savourer : « On parle de milliers d’enfants qui n’auront jamais un diplôme, parce qu’ils sont victimes de la négligence du gouvernement libéral. À la CAQ, nous avons une solution audacieuse à proposer. Il faut changer la définition de négligence dans la Loi sur la protection de la jeunesse pour que tous les élèves québécois aient accès à une éducation qui respecte le programme et qui mène à l’obtention d’un diplôme ».

De son côté, Sébastien Schneeberger exhorte la ministre responsable de la DPJ à faire preuve de « courage » et à défendre cette idée auprès de ses collègues. Tout comme le ministre de l’Éducation, elle doit s’assurer qu’aucun enfant n’échappe au monopole gouvernemental scolaire québécois. « Nous avons à notre disposition des outils [répressifs], comme la DPJ, mais elle n’a pas toute la latitude pour intervenir. Le gouvernement n’est pas capable d’identifier ni de repérer les jeunes qui ne suivent pas une éducation appropriée [euh, disons plutôt approuvée par le gouvernement]. Résultat : on les laisse tomber. [Une preuve ?] Il faut mettre fin à cette triste réalité. Actuellement, avec le projet de loi 99, la Loi sur la protection de la jeunesse est ouverte. La ministre doit saisir cette occasion et accepter notre proposition », estime le député de Drummond–Bois-Francs.


En chambre, le ministre de l’Éducation Sébastien Proulx s’est montré ouvert à donner plus de pouvoirs répressifs soit à la DPJ ou au ministère de l’Éducation pour « cibler et intervenir » auprès des enfants qui ne fréquentent pas une école reconnue par le ministère de l’Éducation et à « revoir l’encadrement » de l’école à la maison. « Il y a d’ailleurs un projet de loi qui est en rédaction à cet effet-là. »

La ministre déléguée à la Protection de la jeunesse, Lucie Charlebois, a quant à elle affirmé qu’il « y aura des amendements » au projet de loi 99. Nous adresserons [sic : aborderons, répondrons à] cette question-là. »


Source : Journal des débats à l’Assemblée nationale

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Aux États-Unis par contre, l’administration Trump sera pour une liberté scolaire renforcée et plus autonome : États-Unis — Trump nomme Betsy Devos à l’éducation

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Radio-Canada écrit : « Québec donne plus d’argent pour l’école à la maison », mais ce n’est pas pour aider les parents dans leurs frais, mais pour les surveiller de plus près et payer des fonctionnaires.

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