Rappel des deux recommandations du rapport Bouchard-Taylor qui visent à promouvoir le multiculturalisme :
« D1 Que l'État entreprenne une vigoureuse campagne afin de promouvoir l'interculturalisme au sein de notre société, afin qu'il soit davantage connu.Le tout d'une excellente pédagogie pour les jeunes Québécois, associant métissage, fête, immigration et réjouissance prétendument populaire. On pourra en parler en classe comme d'un exemple de cette merveilleuse courtepointe québécoise métissée qui se construit grâce au dialogue et à la tolérance.
[...]
D3 Que l'État encourage sous toutes sortes de formes les contacts interculturels comme moyens de réduire les stéréotypes et de favoriser la participation et l'intégration à la société québécoise. »

Le thème de la courtepointe métissée est récurrent dans les manuels CEC du primaire. Selon les auteurs, « des morceaux de courtepointe [parsemés dans le texte des manuels] nous rappellent que la diversité permet de faire un tout harmonieux »
On en a donc beaucoup parlé et Radio-Canada a joué son rôle machinal de caisse de résonance du métissage heureux. Étrangement les médias n'ont quasiment pas parlé de la réalité de certains quartiers ethniquement mixtes : la fuite des Québécois de souche et la lente constitution de ghettos. Il faut dire que là aussi la police montréalaise adopte des solutions « fun » pour se rapprocher des jeunes des communautés ethniques, comme cette voiture couverte de graffiti.

Mais là ne s'arrête pas la « supercherie », comme le signale le carnetier Carl Bergeron, « le même Devoir, tout penaud, nous apprenait le lendemain que ledit “événement” avait été planifié par trois agences de communication et n’avait rien d’improvisé. Il était douteux, en effet, que la ministre de l’Immigration pût se trouver par hasard au cœur d’un “flash mob”, organisé comme par hasard par des jeunes des “minorités visibles”, et auquel participera comme par hasard un policier noir du SPVM, accessoirement doué pour le breakdancing de rue — tous ces hasards se recoupant comme par hasard. »
Est-ce que ces agences de communication ont fait ce travail gratuitement ? Si ce n'est le cas, qui les a payées ? D'après Sylvain Grand’Maison, « [e]n fouillant sur le site FaceBook de l’événement et sur le web, on découvre qu’une troupe de danse métissée aurait été engagée, que le Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) a été mis à profit, que Solotech assurait la sonorisation, que Location Jean Légaré fournissait les véhicules de transport, qu’on avait aussi recruté des vidéastes et photographes officiels, que le Ministère de l’Immigration aurait possiblement [il serait bon de savoir si c'est le cas] commandité l’événement et que 3 firmes de communications ont participé au battage médiatique dont Papyrus communications et Style communications. C’est un peu gros. »
Notez que cette vidéo « spontanée » est de Tourisme Montréal (si on en croit la chaîne YouTube qui l'héberge). Tourisme Montréal qui semble axer sa communication vers l'aspect « fun », lesbien, gay, travelo, épicurien, multiculturel et métissé de Montréal.
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