mercredi 19 octobre 2011

Cour suprême — Un hyperlien n’est pas un acte de diffamation


La Cour suprême du Canada a rendu mercredi matin un jugement qui aura d’importantes implications sur Internet.
Le plus haut tribunal du pays a statué que l’inclusion d’hyperliens menant à des articles prétendument diffamatoires ne constitue pas, en soi, un acte de diffamation.

Pour qu’il y ait diffamation, ont dit six des neuf juges de la Cour suprême, il faut qu’il y ait diffusion de propos diffamatoires. Or, les juges estiment que l’inclusion d’un hyperlien ne constitue pas un acte de diffusion, mais équivaut plutôt à une note de bas de page, qui renvoie à une autre source, sans toutefois en répéter le contenu. Et c’est là la nuance importante. Autrement dit, si vous mettez un simple hyperlien vers un texte potentiellement diffamatoire, vous ne risquez pas d’être poursuivis. Si vous mettez l’hyperlien, mais qu’en plus, vous citez un passage diffamatoire, vous vous exposez à des poursuites.

Considérer un hyperlien comme un acte de diffusion aurait eu « pour effet de créer une présomption de responsabilité à l’égard de tous ceux qui créent des hyperliens. Cela restreindrait gravement la circulation de l’information dans l’Internet et, partant, la liberté d’expression », précise le jugement.

L'arrêt :  Wayne Crookes contre Jon Newton.




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Corée du Sud — la course à la réussite


En Corée du Sud, une société ultra compétitive, l'impératif de réussite conduit de plus en plus de familles à inscrire leurs enfants dans des cours du soir privés, les hagwons.

Ces instituts privés prolifèrent dans le pays. On en recense pas moins de 25 000 dans la seule ville de Séoul. Mathématiques, anglais et coréen sont les matières phares. Le phénomène est apparu il y a une quinzaine d'années et touche aujourd'hui huit écoliers sur dix.





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Animez vos cours d'histoire et d'ECR avec Historiquement incorrect



En France, plus que jamais, le passé s’invite dans le débat d’idées, mais sur le mode polémique. Qu’il s’agisse de définir l’identité nationale ou de s’interroger sur les fondements de la laïcité, que la controverse porte sur l’héritage de l’Occupation ou sur les séquelles de la décolonisation, qu’il soit question de la réforme des programmes d’histoire à l’école ou de la création d’un nouveau musée de l’histoire de France, tout est matière à dispute.

Mais la discussion est biaisée au départ, car les préjugés idéologiques, les tabous du moment et les intérêts partisans interfèrent dans le débat. L’histoire devient dès lors un champ de bataille où s’affrontent les passions contemporaines, le passé n’étant que le masque du présent. Réinterprétée afin de satisfaire aux canons politiques, sociaux et moraux d’aujourd’hui, l’histoire est ainsi déformée.

Une manipulation qui se traduit par des procédés contraires à la juste méthode historique : anachronisme, manichéisme, amputation de la réalité. En douze chapitres, en voici autant de grands exemples. Quelle a été la part des Arabes dans la transmission du savoir antique au Moyen âge ? L’Église a-t-elle fait obstacle à la science ? À qui a profité la colonisation ? La Première et la Deuxième Guerre mondiale ont-elles été menées au nom des droits de l’homme ? Quel rôle l’immigration a-t-elle joué dans la construction de la France ? Quelle est la place de l’islam dans notre histoire nationale ? Pour aborder ces sujets brûlants, ce livre n’hésite pas à sortir des chemins balisés par le politiquement correct.

Extrait
 « S'appuyant sur les travaux les plus récents des historiens, ce livre confronte les acquis de la recherche avec les faits, en rappelant des éléments occultés ou déformés par le prêt-à-penser et en s'efforçant d'échapper aux passions rétrospectives qu'il dénonce.
En histoire, le politiquement correct se traduit par trois symptômes principaux. En premier lieu l'anachronisme, le passé étant jugé selon les critères politiques moraux, mentaux et culturels d'aujourd'hui. En deuxième lieu le manichéisme, l'histoire étant conçue comme la lutte du bien et du mal, mais un bien et un mal définis selon les normes actuellement dominantes. En troisième lieu l'esprit réducteur, la complexité du passé étant gommée au profit d'un ou deux facteurs explicatifs qui, en occupant tout le champ de la connaissance, faussent l'interprétation de la réalité. Ce sont ces trois péchés de l'historien qui ont été traqués ici.

[...]
Prétendre changer l'histoire est un projet totalitaire : « Celui qui a le contrôle du passé a le contrôle du futur, celui qui a le contrôle du présent a le contrôle du passé », écrivit George Orwell dans 1984.
Face au laminoir de l'historiquement correct, l'incorrection s'impose donc. Elle est à la fois un réflexe de salubrité publique et une nécessité intime, celle de la liberté d'esprit.

[Au sujet d'un livre à succès de Frédéric Lenoir, auteur que recommandait vivement le député libéral M. Pigeon lors d'une conférence où il était venu défendre l'imposition du cours ECR pour s'enfuir ensuite devant les critiques de membres du public.]

Comment Jésus est devenu Dieu. Dès l'intitulé, le propos du livre est explicite : aux yeux de Frédéric Lenoir, Jésus n'est pas né Dieu, il l'est devenu. Il n'était qu'un homme, en réalité, mais un homme exceptionnel : une sorte de prophète, prêchant l'amour et la solidarité entre tous. Ce n'est que longtemps après sa mort, étape par étape, qu'il a été divinisé. Il l'a été pour des raisons politiques, au IVe siècle, sous la pression des empereurs romains, désireux de renforcer leur pouvoir en s'appuyant sur la religion chrétienne.

Le Jésus de Frédéric Lenoir, qui nie la nature divine du Christ et refuse l'idée que Dieu a pu donner son Fils aux hommes par amour pour eux, n'est pas celui du christianisme. C'est la liberté de l'auteur, assurément, d'adhérer ou non à la foi chrétienne. Mais sur le plan historique, ses affirmations se heurtent à un obstacle. Ainsi que le remarque Bernard Sesboué, prêtre qui a répondu à Lenoir en historien, si la foi peut être discutée à l'infini, il existe un terrain qui a son objectivité : l'histoire de la foi. Or, rappelle Sesboué, « dès l'époque apostolique, les chrétiens ont cru que Jésus de Nazareth était Fils de Dieu et donc Dieu au sens fort de ce terme ». Le Jésus de Fréderic Lenoir, purement humain, est une reconstruction postérieure à Jésus.
Jésus au goût du jour

Paru en 2010, le livre de Lenoir n'est pas le premier du genre. Quoi de plus facile que de fabriquer un Jésus au goût du jour, en prenant la pose avantageuse de l'esprit non conformiste ? À ce jeu, il y a cent cinquante ans, Renan faisait scandale. Aujourd'hui, ses émules sont écoutés comme des oracles officiels.

En 1994, Jacques Duquesne, journaliste en vue et spécialiste des questions religieuses, fait lui paraître un Jésus bien accueilli par les médias, confraternité oblige. L'ouvrage prétend rien moins que révéler la véritable histoire du Christ, celle qui a été occultée. « Le livre s'appelle Jésus tout simplement observe un hebdomadaire. Mais il aurait pu s'appeler Le Vrai Jésus. Ou, plus provocateur, Jésus tel que l'Église ne l'a jamais raconté. Ou, plus iconoclaste encore, Jésus tel qu'on vous l'a caché. » Prétendant pourfendre les « légendes » racontées par l'Église, Duquesne leur oppose, affirme-t-il, le point de vue des historiens et des scientifiques. « Je crois utile, précise-t-il, de sortir les gens d'un certain fondamentalisme. » Justification fourre-tout expéditive, car son livre remet en cause la virginité de Marie, les miracles de Jésus, la Résurrection, le péché originel et la Rédemption. Pour quelqu'un qui continue de se dire catholique, ce n'est pas tout à fait rien.

Des exégètes comme Charles Perrot ou Pierre Grelot, qui ont passé leur vie à étudier la vie du Christ d'après les sources disponibles, pointent les défauts de méthode de l'ouvrage de Dusquesne. Son auteur utilise les Évangiles, comme une documentation de journaliste, y puisant ce qui vient à l'appui de sa thèse et rejetant le reste, puis mixe le tout avec ses propres lectures, dans le but de répondre aux questions sur Jésus de l'homme de la rue. « Le résultat n'est qu'un Jésus superficiel et faux », conclut Pierre Grelot. Ajoutant, en désignant Jacques Duquesne : « J'ose mettre en question sa foi catholique authentique. »

Mais face à une vedette médiatique, que pèse l'avis d'un exégète ? Le Jésus de Duquesne  est un best-seller  — 400 000 exemplaires vendus — et le livre, adapté pour la télévision par Serge Moati en 1999, est programmé par TF1 en plusieurs épisodes. Pour Noël, délicate attention envers les chrétiens.

Chapitres

  • Le Jésus de l'histoire et le Jésus de la foi
  • Ce que l'Occident médiéval doit aux Arabes et ce qu'il ne leur doit pas
  • Galilée, l'Église et la science
  • Colonisation : la France est-elle coupable ?
  • Nous ne comprenons plus la Grande Guerre
  • La Seconde Guerre mondiale au prisme de la Solution finale
  • Le Vatican contre Hitler
  • Chrétiens et Juifs à travers l'histoire
  • Identité nationale, identités françaises
  • La France et l'islam : une longue confrontation

Historiquement incorrect
par Jean Sévillia
chez Fayard
Paris, octobre 2011
360 pages
ISBN 13 : 9782213655222



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