
« Le nombre des élèves dans l’école primaire n’a pas augmenté. [il était de 4 551 293 en 1886 avant le mythique Jules Ferry dans une France de moins de 40 millions d'habitants et de 4 002 000 en 2000 (Quid 2002)] En revanche, la population des écoliers a un peu changé, du fait de la présence de nombreux enfants d’immigrés qui viennent de contrées dont la culture est profondément différente de la nôtre. L’immigration n’est certes pas un phénomène nouveau dans notre pays [minime pendant un millénaire avant 1860].Notons que la France n’est pas seule à connaître ces résultats scolaires décevants dans les zones à forte immigration allophone.
Mais c’est l’origine de l’immigration actuelle qui ajoute une difficulté supplémentaire à l’école primaire. La France a connu, au cours du siècle dernier, une immigration massive de Polonais qui venaient dans le Nord et dans l’Est pour y être mineurs. Au risque de heurter, je dirais qu’ils avaient avec le pays d’accueil un patrimoine commun : le catholicisme. Les prêtres ont joué un rôle très important dans l’intégration des enfants qui allaient au catéchisme et y recevaient un enseignement sur des bases communes aux petits Français, qu’on le veuille ou non.
L’Église catholique a été le ciment de cette intégration. Un processus un peu différent a joué plus tard pour les Italiens et, après la guerre d’Espagne, pour les Espagnols. Les jeunes, mais aussi les parents, apprenaient aisément et rapidement le français, les trois langues ayant des racines et des structures semblables. Et là encore, il y avait une culture commune : la culture gréco-latine chrétienne.
Le même processus ne joue pas aujourd’hui avec l’immigration d’origine maghrébine. Elle appartient à une culture fondamentalement différente de la nôtre. »
D’autres pays européens connaissent une même corrélation entre une forte immigration et des difficultés scolaires accrues. Exemple : la Belgique où, comme le relatait le quotidien de Bruxelles Le Soir,
« Les performances scolaires des élèves issus de l'immigration sont toujours plus faibles que celles des Belges de souche, même si on isole le facteur socio-économique, la langue parlée à la maison et le type d'enseignement suivi.Autre exemple, le canton de Genève à forte immigration dont les résultats sont moins bons que les autres cantons romands à moindre immigration :
Voilà ce qui ressort-il d'une étude de l'ULB rendue publique jeudi à Bruxelles par la Fondation Roi Baudouin. Ces résultats approfondissent, pour la Belgique, les résultats d'une enquête internationale PISA de l'OCDE, sortie en mai dernier.
Lorsqu'on examine les scores moyens en mathématiques dans les deux Communautés, on constate dans les deux cas des écarts importants entre élèves autochtones et élèves issus de l'immigration. Il existe également des différences entre élèves de la deuxième génération et les nouveaux arrivants.
En Communauté française, 17 % des élèves autochtones ont un niveau très faible en maths. Ils sont 36 % chez les élèves de la deuxième génération. Quant aux nouveaux arrivants, la moitié d'entre eux rencontrent [sic : éprouvent] de sérieux problèmes [difficultés] en mathématiques.
En Flandre, les pourcentages sont respectivement de 7 %, 42 % et 29 %. En outre, les immigrés arrivés en Belgique avant l'âge de 6 ans obtiennent un meilleur niveau que ceux arrivés plus âgés. Les facteurs d'explication de ces chiffres sont multiples. Les élèves qui parlent le français ou le néerlandais à la maison ont de meilleurs résultats que ceux qui y parlent une autre langue.
Pourtant, même quand les immigrés parlent la même langue que les autochtones à la maison, ils ont toujours des scores plus faibles que les seconds. Par ailleurs, les écarts entre autochtones et immigrés persistent dans toutes les filières d'enseignement (général, technique et professionnel).
Enfin, plus l'élève est issu d'une famille avec un statut socioéconomique élevé, plus il aura des scores élevés en maths. Ainsi, les enfants d'employés, avec ou sans lien avec l'histoire migratoire, ont des scores plus élevés en maths que les enfants d'ouvriers. L'étude conclut dès lors que la langue et la position socioéconomique des parents n'expliquent qu'une partie des différences entre autochtones et immigrés.
Il existe bel et bien une « problématique spécifique » en ce qui concerne les élèves issus de l'immigration. Les établissements scolaires jouent un rôle. La réussite des élèves dépend aussi de l'école, a souligné Andrea Rea, chargé de cours à l'ULB. La Fondation pointe du doigt, par exemple, le manque d'interaction entre parents d'immigrés et professeurs. Elle prône notamment une meilleure connaissance du système scolaire pour les parents par, entre autres, la lecture du journal de classe et des contacts avec les professeurs. »
« Le Valais et Fribourg ont non seulement les meilleures performances, mais également les taux les plus faibles de non-réponses; Genève a pour sa part un taux deux fois plus élevé d'items laissés sans réponse. De plus, ces taux sont fortement dépendants de la langue parlée à la maison. »
« Quant à la proportion d'élèves dont un membre n'est pas né en Suisse, d'élèves se déclarant non-francophones et parlant à la maison une autre langue que le français, elle est nettement plus élevée à Genève que dans les cantons de Fribourg, Valais et Jura »