Les principaux éléments du plan dévoilé vendredi incluent un « accent mis sur la croissance économique, avec environ 60 % des admissions qui se situeront dans la catégorie économique » et le « maintien de l’accent sur des approches novatrices et communautaires pour répondre aux besoins divers en matière de main-d’œuvre et de population dans tout le pays ».
Trudeau fabrique la haine.
Ottawa vient d’annoncer qu’il vise 1,2 million d’immigrants dans les trois prochaines années.
Les 401 000 de l’an prochain seraient un record historique.
Si le gouvernement Legault laissait faire, on aurait 91 000 immigrants au Québec l’an prochain, alors qu’on n’arrive pas à en intégrer 50 000.
Comme l’écrivait René Lévesque en 1970, à l’époque où on appelait un chat un chat :
« On s’est donné un ministère de l’Immigration. L’autre, à Ottawa, pour lequel on paie, y a le droit de continuer à nous noyer, c’est lui qui a le pouvoir. Mais on en a un à Québec pour enregistrer la noyade. »
Trudeau a souvent l’air imbécile, mais il travaille activement, farouchement, consciencieusement contre le Québec français.
Et on s’étonne que les Québécois se crispent ?
Nous partageons la frustration de José Facal. Sur le fond,
- Le chômage au Canada est toujours important, il est même plus important chez les immigrants. Ce n’est ni le moment d’augmenter massivement l’immigration alors qu’il y a tant de chômeurs locaux ni de considérer importer autant des gens économiquement précaires. Une étude de Statistique Canada publiée en août a montré qu’au cours des premiers mois de la pandémie, les immigrants récents au Canada étaient plus susceptibles que les travailleurs nés au Canada de perdre leur emploi, principalement parce qu’ils les avaient occupés moins longtemps et, dans l’ensemble, sont surreprésentés dans les emplois à bas salaire. Cela inclut les emplois dans le secteur des services.
- L’ajout de population augmente le PIB, mais augmente-t-il vraiment le PIB par habitant ? La Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’Indonésie, le Vietnam, la Russie, la Pologne, la Hongrie n’ont quasiment aucune immigration. Comme on le voit ci-dessous dans le graphique qui compare le revenu national brut par habitant en pouvoir d’achat et en dollars constants pour éliminer l’effet d’inflation, la Corée, la Russie, la Chine la Pologne et la Hongrie ont vu leur RNB par habitant croître plus vite que le Canada et la France depuis 22 ans. La France et le Canada ont multiplié par un peu moins de 1,5 leur RNB/habitant, alors que les autres l’ont tous au moins doublé. La croissance de la Russie est la plus variable (fin du communiste, sanctions internationales, prix du pétrole). Il est possible que la croissance de ces pays à faible immigration soit due en partie à un effet de rattrapage. Il n’en demeure pas moins qu’une très faible immigration ne les a pas empêchés de voir leur économie croître au moins aussi bien que des pays à forte immigration comme le Canada et la France. Ce qui est vrai, cependant, c’est qu’à terme il est possible que les pays à faible natalité (et à faible immigration) connaissent une diminution de la demande intérieure et que cela grèvera leur taux de croissance. On observe ainsi un lent déclin du RNB/habitant au Japon, un des pays les plus vieux de la planète et dont la population se contracte lentement depuis 20 ans. Les retraités coûtent et ne produisent plus guère.
- Bien évidemment la croissance démographique (par l’immigration ou non) n’est en rien le seul facteur qui explique la croissance économique par habitant d’un pays. C’est ainsi que des pays avec une croissance démographique raisonnable comme l’Afrique du Sud, l’Argentine et le Brésil connaissent des croissances économiques par habitant anémiques.
- L’immigration de masse semble une solution facile qui évite de se pencher sur d’autres solutions : la robotisation pour augmenter la productivité et la natalité à long terme pour rajeunir la population (ce que l’immigration fait nettement moins puisque les immigrants sont souvent dans la trentaine en arrivant).
- Même si le PIB/habitant augmente quel est le prix de dénaturer ou de changer son pays ? La France est-elle dans un meilleur état après des décennies d’immigration non européenne ? Vraiment ?
L’opposition critique la mise en œuvre, pas l’immigration de masse
Dans le plan déposé au Parlement, les libéraux n’ont pas précisé les objectifs pour les différentes catégories d’immigration.
Selon la porte-parole conservatrice en matière d’immigration, Raquel Dancho, les libéraux doivent détailler la manière dont ils atteindront leurs objectifs, et non seulement des chiffres. « Les libéraux n’ont pas réussi à gérer efficacement le système d’immigration pendant la pandémie », a-t-elle déclaré dans un communiqué. Il ne s’agit pas une critique de fond du modèle immigrationniste. Ce qu’avait fait le candidat malheureux Derek Sloane lors de sa campagne à la chefferie : « Je pense que notre politique d’immigration doit d’abord répondre aux besoins du Canada. Je n’ai pas peur de suggérer que nous devrions réduire nos niveaux d’immigration pour nous aligner sur les niveaux d’immigration dans d’autres pays développés. Cela aura des effets positifs sur les salaires de la classe moyenne et les prix des logements dans nos plus grandes villes. » Le candidat gagnant du Parti dit conservateur du Canada semble simplement vouloir mieux administrer les politiques des libéraux, pas les remettre en question.
La critique du Nouveau parti démocratique (NPD) en matière d’immigration, Jenny Kwan, presse le gouvernement Trudeau d’accorder le statut de résident permanent aux gens qui sont déjà présents sur le territoire canadien et qui désirent l’obtenir.
Elle cite en exemple les travailleurs étrangers temporaires et les étudiants étrangers qui ont obtenu un emploi.
Dans une réaction qu’il a fait parvenir à radio-canada.ca, le Bloc québécois affirme qu’Ottawa « ne tient pas compte de sa propre capacité à gérer les dossiers et veut quand même augmenter ses cibles en immigration ». Le Bloc québécois affirme que les témoignages, récoltés en comité parlementaire, faisaient état de délais importants dans les procédures d’immigration en raison de la situation pandémique actuelle.
« Encore une fois, le gouvernement fédéral va à l’encontre de l’approche québécoise en matière d’immigration […], affirme Christine Normandin, porte-parole bloquiste sur ces sujets. Pour le Bloc Québécois, c’est au Québec de déterminer son nombre d’immigrants en fonction de sa capacité d’intégration. »
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L’immigration, le remède imaginaire