L’ancien ministre Joseph Facal continue sa série de chroniques pour dénoncer le controversé programme d’Éthique et de culture religieuse (ECR) imposé par le gouvernement québécois à toutes les écoles (privées ou publiques) tout au long de la scolarité obligatoire (moins une année).
Je ne pourrai ici faire écho à l’avalanche de commentaires reçus, mais je note d’abord que les partisans du cours d’ECR jouent sur tous les tableaux.
Si vous critiquez un manuel, ils vous diront qu’un manuel n’est qu’un support et qu’il y en a des tas d’autres.
Si vous dites que beaucoup de manuels ont été examinés et critiqués, notamment par Nadia El-Mabrouk et le Conseil du statut de la femme, on vous dira que c’est le programme ministériel qui fait foi de tout.
Ouverture ?
Si vous critiquez les orientations énoncées dans les documents gouvernementaux fondant le cours, comme l’a fait Joëlle Quérin, on vous dit qu’il faut faire confiance aux gens sur le terrain.
Si vous rapportez des témoignages d’étudiants, on vous dit que votre échantillon est trop limité.
Si vous rapportez des témoignages de parents, on vous dit que les parents défendent toujours leurs enfants.
Si vous rapportez des remarques faites par des enseignants, on vous dit qu’il ne faut pas généraliser.
De toutes les objections qu’on m’a faites, voici ma favorite : oui, il est possible qu’un prof verse dans le prosélytisme, mais il s’en fait aussi, et depuis longtemps, dans d’autres matières.
Je décerne à cet « argument » la palme d’or de l’idiotie.
Évidemment, à travers tout cela, des tas de témoignages de gens qui font de leur mieux, voient les problèmes, m’expriment leurs malaises... et me demandent parfois de ne pas dire leur nom.
Comme toujours, les gens les plus impliqués dans l’implantation et la reproduction de ce cours défendent leur statut et leur bébé.
Ils n’admettront jamais que ce cours ne devrait pas exister sous sa forme actuelle.
Pourquoi ? Parce qu’ils se considèrent — et leurs propos le révèlent — en mission purificatrice, salvatrice.
Leur cours n’est pas à mettre sur le même plan qu’un cours de biologie ou de mathématiques ou de littérature ou même d’histoire des religions.
Ils luttent pour le Bien, pour la Vertu, pour le Progrès, contre les « méchants », contre les « fermés », contre les « racistes », contre les « islamophobes », etc.
Diversité ?
À la limite, je pourrais comprendre qu’on veuille transmettre aux jeunes des valeurs morales au moyen d’un solide cours d’éthique.
Le problème est que l’étudiant retire du cours d’ECR l’impression que la morale passe forcément par la religion [Note du carnet : c’est plus ou moins vrai, que la morale passe forcément par le respect de toutes les religions, qu’il ne faut surtout pas faire de tri. Sinon, on peut craindre que la morale soit surtout l’acceptation par les volets «dialogue» et «éthique» du politiquement correct par le truchement de la recherche de consensus.]
Les religions, elles, sont généralement présentées sous l’angle de leurs récits mythiques fondateurs et de leurs rituels, rarement confrontées à la raison, à la non-croyance ou aux dérives auxquelles elles peuvent conduire.
Les partisans du cours d’ECR plaident beaucoup au nom de la « diversité ».
Mais leur amour de la « diversité » ne va pas jusqu’à embrasser la diversité intellectuelle qui permettrait d’encaisser la critique.
[Ou la présence réelle d’options différentes et vraiment diverses, d’où l’élimination des cours de religion chrétienne. Mais on comprend qu'il ne faut un seul programme non pas, bien évidemment, par amour de la diversité, mais pour imposer à tous une conception philosophique unique par rapport à la diversité non seulement religieuse, mais en bout de course ethnique et culturelle. Bref, influencer les enfants des autres pour assurer le « vivre ensemble » multiculturaliste dans une société qui, de manière délibérée de la part de nos dirigeants, devient de plus en plus hétérogène. Voir L'immigration transforme rapidement la Rive-Sud de Montréal et Démographie — En 15 ans, les minorités visibles sont passées au Québec de 7 % à 13 % de la population ]
C’est plus que troublant...
Je ne pourrai ici faire écho à l’avalanche de commentaires reçus, mais je note d’abord que les partisans du cours d’ECR jouent sur tous les tableaux.
Si vous critiquez un manuel, ils vous diront qu’un manuel n’est qu’un support et qu’il y en a des tas d’autres.
Si vous dites que beaucoup de manuels ont été examinés et critiqués, notamment par Nadia El-Mabrouk et le Conseil du statut de la femme, on vous dira que c’est le programme ministériel qui fait foi de tout.
Ouverture ?
Si vous critiquez les orientations énoncées dans les documents gouvernementaux fondant le cours, comme l’a fait Joëlle Quérin, on vous dit qu’il faut faire confiance aux gens sur le terrain.
Joëlle Quérin chez Mario Dumont
Si vous rapportez des témoignages d’étudiants, on vous dit que votre échantillon est trop limité.
Si vous rapportez des témoignages de parents, on vous dit que les parents défendent toujours leurs enfants.
Si vous rapportez des remarques faites par des enseignants, on vous dit qu’il ne faut pas généraliser.
De toutes les objections qu’on m’a faites, voici ma favorite : oui, il est possible qu’un prof verse dans le prosélytisme, mais il s’en fait aussi, et depuis longtemps, dans d’autres matières.
Je décerne à cet « argument » la palme d’or de l’idiotie.
Évidemment, à travers tout cela, des tas de témoignages de gens qui font de leur mieux, voient les problèmes, m’expriment leurs malaises... et me demandent parfois de ne pas dire leur nom.
Comme toujours, les gens les plus impliqués dans l’implantation et la reproduction de ce cours défendent leur statut et leur bébé.
Ils n’admettront jamais que ce cours ne devrait pas exister sous sa forme actuelle.
Pourquoi ? Parce qu’ils se considèrent — et leurs propos le révèlent — en mission purificatrice, salvatrice.
Leur cours n’est pas à mettre sur le même plan qu’un cours de biologie ou de mathématiques ou de littérature ou même d’histoire des religions.
Ils luttent pour le Bien, pour la Vertu, pour le Progrès, contre les « méchants », contre les « fermés », contre les « racistes », contre les « islamophobes », etc.
Diversité ?
À la limite, je pourrais comprendre qu’on veuille transmettre aux jeunes des valeurs morales au moyen d’un solide cours d’éthique.
Le problème est que l’étudiant retire du cours d’ECR l’impression que la morale passe forcément par la religion [Note du carnet : c’est plus ou moins vrai, que la morale passe forcément par le respect de toutes les religions, qu’il ne faut surtout pas faire de tri. Sinon, on peut craindre que la morale soit surtout l’acceptation par les volets «dialogue» et «éthique» du politiquement correct par le truchement de la recherche de consensus.]
Les religions, elles, sont généralement présentées sous l’angle de leurs récits mythiques fondateurs et de leurs rituels, rarement confrontées à la raison, à la non-croyance ou aux dérives auxquelles elles peuvent conduire.
Les partisans du cours d’ECR plaident beaucoup au nom de la « diversité ».
Mais leur amour de la « diversité » ne va pas jusqu’à embrasser la diversité intellectuelle qui permettrait d’encaisser la critique.
[Ou la présence réelle d’options différentes et vraiment diverses, d’où l’élimination des cours de religion chrétienne. Mais on comprend qu'il ne faut un seul programme non pas, bien évidemment, par amour de la diversité, mais pour imposer à tous une conception philosophique unique par rapport à la diversité non seulement religieuse, mais en bout de course ethnique et culturelle. Bref, influencer les enfants des autres pour assurer le « vivre ensemble » multiculturaliste dans une société qui, de manière délibérée de la part de nos dirigeants, devient de plus en plus hétérogène. Voir L'immigration transforme rapidement la Rive-Sud de Montréal et Démographie — En 15 ans, les minorités visibles sont passées au Québec de 7 % à 13 % de la population ]
C’est plus que troublant...