mercredi 16 juillet 2025

Poilièvre — Plus de gens doivent quitter le Canada qu'y entrer pendant les deux prochaines années

Des dizaines d'étudiants asiatiques organisent un rassemblement près du Canadore College à North Bay (Ontario) pour réclamer des solutions au manque de logements abordables dans la région.

Le chef du Parti conservateur fédéral, Pierre Poilièvre, réclame une ligne plus dure en matière d'immigration, affirmant lundi qu'il souhaite voir instaurer des « plafonds très stricts » sur le nombre de nouveaux arrivants autorisés à entrer dans le pays.

S'adressant aux journalistes lors d'une conférence de presse à Ottawa, M. Poilièvre a déclaré que le Canada avait du mal à intégrer les nouveaux arrivants et qu'il souhaitait voir plus de personnes quitter le pays qu'y entrer « pendant que nous rattrapons notre retard ».

« Nous avons des millions de personnes dont les permis expireront au cours des deux prochaines années, et beaucoup d'entre elles partiront », a-t-il déclaré. « Nous avons besoin que plus de personnes partent qu'arrivent au cours des deux prochaines années. »

M. Poilievre a déjà critiqué la gestion du dossier de l'immigration par le précédent gouvernement libéral. Lors des dernières élections, il avait promis de « rétablir l'ordre » dans ce qu'il avait qualifié de système « défaillant ».

Poilièvre veut « des plafonds très stricts en matière d'immigration »

Le chef conservateur Pierre Poilièvre a déclaré lundi aux journalistes qu'il fallait que « plus de personnes quittent » le Canada qu'il n'y en ait qui y entrent, sans préciser combien.

M. Poilèevre affirme désormais que le premier ministre Mark Carney devrait aller encore plus loin en appelant à une migration nette négative.

L'immigration est au cœur de ses messages post-électoraux sur les réseaux sociaux et de ses déclarations publiques.

« Notre pays est divisé et nous ne sommes pas en mesure d'intégrer les gens à ce rythme », a déclaré M. Poilievre jeudi à propos des niveaux élevés d'immigration qui ont conduit à une croissance record de la population dans les années post-COVID.

Lors du Stampede (grand rodéo) de Calgary au début du mois, il a déclaré que le gouvernement libéral avait mené une « expérience ratée avec l'ouverture des frontières ».

« L'immigration doit être contrôlée. Elle doit se faire dans des proportions que nous pouvons absorber », a-t-il déclaré.

En 2022 et 2023, la population a augmenté respectivement de 2,5 % et 3,1 %, soit des taux de croissance deux à trois fois supérieurs à ceux enregistrés les années précédentes, selon les données de Statistique Canada.

Selon les estimations démographiques, le pays a accueilli quelque 3,6 millions de personnes supplémentaires depuis début 2020.

Cette croissance a été alimentée par une augmentation du nombre de résidents non permanents, dont beaucoup étaient des étudiants et des travailleurs étrangers à bas salaire.

Face à des signes de tension — taux d'inoccupation des logements locatifs historiquement bas, hausse des prix des logements, chômage élevé chez les jeunes et les immigrants et données préoccupantes sur l'accès aux soins de santé —, le dernier gouvernement libéral a réduit le nombre d'étudiants et de travailleurs étrangers temporaires.

Ces changements semblent avoir un impact. Statistique Canada a indiqué que le taux de croissance démographique était de 0,0 % au premier trimestre de cette année, soit le deuxième trimestre consécutif de baisse nette du nombre de résidents non permanents.

M. Carney s'est engagé à maintenir ces limites et à plafonner le nombre de résidents non permanents à 5 % de la population totale d'ici la fin de 2027. Ce chiffre serait bien inférieur à celui du début de l'année.

Les données fédérales indiquent qu'il y avait trois millions de résidents non permanents au Canada au troisième trimestre de 2024. Avec une population d'environ 40 millions d'habitants, cela représente environ 7,5 %.

La volonté de réduire ce chiffre à 5 % signifie que le nombre d'étudiants internationaux admis sera encore plus faible et que les entreprises se verront refuser les permis d'importation de main-d'œuvre, si le plan de M. Carney est pleinement mis en œuvre.

M. Poilièvre a déclaré que des réductions plus importantes étaient justifiées.

« Notre politique d'immigration devrait inviter les bonnes personnes en nombre suffisant, de manière à donner la priorité au Canada et aux Canadiens », a-t-il déclaré.

Source : CBC

 


Le 17 juillet 1761 — la Nouvelle-France a 14 % d'habitants de moins qu'en 1759

Le 17 juillet 1761, dix mois après la capitulation de Montréal, le commandant James Murray envoie à William Pitt, ministre de la Guerre britannique, un relevé de la situation du pays conquis, et il constate que, depuis 1759, il y a au Canada dix mille habitants de moins [1]. Dix mille habitants de moins sur un total qui ne peut pas avoir dépassé de beaucoup soixante-dix mille, c’est là, pour la Nouvelle-France, le prix de la défaite et de l’invasion.

La Place-Royale de Québec est presque entièrement détruite par les Anglais. De l’église Notre-Dame-des-Victoires, il ne reste que les murs calcinés, comme en témoigne une gravure (ci-dessus) de l’officier de marine Richard Short réalisée en 1761.
 
Devant l’ennemi les Canadiens n’ont point accoutumé de se ménager. Au début de la guerre, ils sont seuls à composer les partis qui disputent aux Anglais les marches de l’Ohio. Ce sont eux qui, avec Beaujeu, remportent la belle victoire de la Manongahéla [2] (près de Pittsburgh actuel) ; eux encore qui, avec Villiers, vengent Jumonville et reprennent le fort Duquesne (Pittsburgh actuel) [3]. Ils ont une part beaucoup moindre à la journée de Carillon où la milice n’est représentée que par un détachement de deux cent cinquante hommes [4]. Au siège de Québec, tout le monde prend part à la résistance, même les écoliers, même les séminaristes [5]. À la bataille d’Abraham, les milices forment les deux ailes de l’armée de Montcalm [6]

L’armée de Braddock tombant dans l’embuscade tendue par les Français et de leurs alliés amérindiens à la bataille de la Monongahéla.

Mais c’est surtout dans les deux dernières campagnes que Lévis a recours à la milice, cette milice où toute la population mâle de la colonie, de seize à soixante ans, est enrégimentée [7]. Il verse un certain nombre d’habitants dans ses bataillons de réguliers qui ne peuvent plus se recruter autrement [8]; et quand, en plein hiver, il reprend l’offensive contre l’envahisseur, il emmène tout ce qui est mobilisable dans les districts des Trois-Rivières et de Montréal. De soldats et de miliciens il y a, à Sainte-Foy, à peu de chose près, le même nombre [9]. La dernière victoire française sur la terre canadienne coûte aux milices du Canada cinquante-et-un tués et cent quatre-vingt-dix blessés [10].

Déjà décimé par la guerre et par la maladie, ce malheureux peuple a enfin à subir l’invasion. Les Anglais ont entrepris de décourager la résistance par la dévastation systématique. Dès son entrée dans le fleuve, Wolfe se fait la main sur Gaspé et Montlouis. Parvenu devant Québec il adresse aux habitants, le 27 juin 1759, une proclamation qui se termine sur des menaces terribles. Malheur aux Canadiens s’ils persistent à prendre part « à une dispute qui ne regarde que les deux couronnes [11]. » Le bombardement de Québec commence. Il dure soixante-huit jours. Lorsque Ramezay capitule, la Haute-Ville est à demi détruite, la Basse-Ville l’est tout à fait [12]

Principales batailles de la guerre de Sept Ans (qui commença plus tôt en Amérique du Nord qu’en Europe où elle débuta en 1756)

Le retour offensif de Lévis en 1760 achève la ruine de la petite capitale. Battu à Sainte-Foy, Murray incendie les faubourgs de Saint-Roch et de la Potasse [13]. Les campagnes n’ont pas été épargnées davantage. Exaspéré par l’échec que Montcalm lui inflige à Montmorency, Wolfe livre tout le pays à ses soldats. Ils brûlent toutes les paroisses de l’ile d’Orléans, toutes celles de la côte nord depuis l’Ange-Gardien jusqu’à la baie Saint-Paul, toutes celles de la côte sud depuis L’Islet jusqu’à la Rivière-Ouelle [14]. Le plus souvent l’incendie éclaire le massacre. Les rangers, sorte de coureurs de bois que commande le major Rogers, tiennent à honneur de rapporter des chevelures françaises [15]. Un officier américain se signale par sa fureur sanguinaire : c’est le capitaine Montgomery, un futur lieutenant de Washington. Les Canadiens se vengeront plus tard de l’égorgeur de Saint-Joachim [16].

Murray ne fait pas la guerre plus humainement que Wolfe. Lui aussi, il refuse aux Canadiens le droit de défendre leur patrie [17]. Il prétend réduire Lévis aux débris du détachement de la marine et des sept bataillons de réguliers. Toutes les fois qu’il trouve une maison abandonnée de son propriétaire, c’est-à-dire dont le propriétaire sert à son rang de milicien, il la détruit [18]. Par ses ordres lord Rollo, qui a déjà passé au feu l’île Saint-Jean, renouvelle son exploit à Sorel [19]. Cette guerre sans pitié se prolonge quinze mois sur le sol de la Nouvelle-France. Wolfe paraît à l’entrée du Saint-Laurent le 11 juin 1759, Lévis traite le 8 septembre 1760. Ce que fut le lendemain de cette invasion de barbares on le devine ; la famine et l’hiver achèvent l’œuvre de mort.

Extrait de la colonisation de la Nouvelle France, huitième partie, La guerre de Sept Ans.

Voir aussi  

Histoire — Le 8 juillet 1758 eut lieu la victoire de Fort Carillon

Québec — La communauté anglophone a demandé de modifier le programme d’Histoire pour le rendre plus canadien et divers 

Dix février 1763 — Signature du traité de Paris 

Histoire — Pas de célébration pour le 350e anniversaire de d’Iberville

Préconisé par le rapport Durham, l’Acte d’Union voté en juillet 1840 par le parlement britannique prend effet le 10 février 1841.