dimanche 8 novembre 2009

Angleterre — Éducation sexuelle dès la maternelle

Le gouvernement britannique a inscrit au programme scolaire l'éducation sexuelle et l'étude des relations humaines, à partir de la rentrée 2011, pour les enfants âgés de 5 à 16 ans. Les élèves apprendront dorénavant en primaire à nommer toutes les parties de leur corps, y compris les plus intimes. Ils se pencheront aussi sur la puberté, les différentes formes de « famille » (le mariage, l’union civile, la famille monoparentale, l’homoparentalité), le divorce... Au secondaire, les adolescents anglais aborderont la sexualité, l’homosexualité, la reproduction, la contraception, la grossesse, les maladies sexuellement transmissibles.

Jusqu'ici, l'éducation sexuelle était laissée au libre arbitre des écoles. Dorénavant, tous les établissements scolaires seront tenus de l'enseigner. Les parents pourront demander que leurs enfants soient exemptés de cette formation pour des raisons morales ou religieuses pour leurs enfants de moins de 16 ans. Jusqu’à récemment, les parents pouvaient décider que leurs enfants soient exemptés de ce type de matières jusqu’à ce que leur progéniture ait 19 ans. Mais, selon M. Ed Balls, ministre des Écoles, l’État devait restreindre ce droit des parents, car les jeunes peuvent désormais voter à 18 ans et qu’à 16 ans ils atteignent la majorité sexuelle .

Le tiers des écoles en Angleterre sont des écoles confessionnelles. Même les écoles confessionnelles (le plus souvent publiques en Angleterre) devront enseigner tous les éléments du nouveau programme y compris les unions homosexuelles, la contraception et l’avortement, bien que l’Administration ait précisé que cela pourrait se faire dans le cadre de « leurs préceptes religieux ».

M. Ed Balls a déclaré « Vous pouvez faire la promotion du mariage, vous pouvez enseigner la fidélité et qu’il ne faut pas avoir de sexe en dehors du mariage, mais vous ne pourrez nous empêcher d’informer les jeunes au sujet de la contraception en dehors du mariage. »

« Il en va de même pour l’homosexualité. Certaines religions ont une opinion sur ce qui est bon ou mal en termes religieux – ce qu’elles devront enseigner c’est l’importance de la tolérance. »

Londres prétend ainsi lutter contre le taux de grossesse particulièrement élevé des adolescentes britanniques. En la matière, a calculé l'Organisation de coopération et développement économiques (OCDE), le Royaume-Uni arrive en quatrième position, derrière le Mexique, la Turquie et les États-Unis. Tous les ans, près de 40 000 jeunes filles de moins de 18 ans sont enceintes. En 2007, dernière année pour laquelle les statistiques sont connues, on a compté 4 376 avortements chez les moins de 16 ans, 10 % de plus qu'en 2006.

Pas une nouveauté, simplement une généralisation

En 2005, le Daily Telegraph avait déjà décrit la colère de parents qui venaient d’apprendre que leurs enfants de 12 ans recevaient des leçons sexuelles explicites au cours desquelles on leur parlait de la sodomie, de la sexualité orale en parlant de « tailler une pipe » et de la masturbation mutuelle. Après avoir enquêté sur le sujet, le correspondant du Daily Telegraph en était arrivé à trois conclusions : « Premièrement, l’utilisation fréquente de matériel didactique explicite et vulgaire. Deuxièmement, l’école n’informe pas les parents sur ce qui sera enseigné à leurs enfants de 12 ans. Et troisièmement, les parents n’ont pratiquement aucune possibilité de savoir ce qui se donne en classe d’éducation sexuelle. »

Critiques acerbes

De nombreuses critiques ont immédiatement fusé. Citons ici quelques extraits de l’article de Gerald Warner of Craigenmaddie, journaliste et ancien conseiller de l’ex Premier ministre conservateur John Major :
« 
La campagne d’abolition de l’enfance continue à marche forcée. Le gouvernement a décidé d’imposer l’« éducation sexuelle » aux jeunes écoliers à partir de 5 ans. La sexualisation prématurée des enfants et la promotion de sujets émoustillants [à ce sujet lire la dérive observée des cours techniques d’éducation sexuelle vers des cours d’hédonisme sexuel] dès un âge tendre est précisément la cause d’une augmentation du nombre de grossesses chez les adolescentes (que les hypocrites qui imposent ce programme dégénéré disent vouloir réduire). Mais, voilà, les fanatiques s’entêtent à vouloir détruire le peu d’innocence que nos enfants peuvent encore avoir à notre époque.

Alors que l’hystérie antipédophile empêche une mère d’accompagner son propre enfant jusqu’à la balançoire d’une aire de jeux de son quartier en l’absence d’une vérification en bonne et due forme de son casier judiciaire, les mauvais traitements les plus importants infligés aux jeunes enfants de ce pays sont le fait du gouvernement.

Le gouvernement n’a aucunement considérer l’impact potentiellement troublant qu’aura l’inutile information sexuelle sur la représentation que les enfants se font de leurs parents.

Pourquoi enseigner la reproduction à des écoliers de 7 ans ? Pour éviter des grossesses prématurées répond machinalement la nomenklatura. Combien de fillettes de 7 ans sont-elles tombées enceintes l’année dernière ? L’augmentation des grossesses chez les jeunes adolescentes est la preuve même que cette doctrine fallacieuse est contre-productive. Pour l’imposer davantage, le gouvernement réduit le droit des parents de soustraire leurs enfants de ces classes.

[…]

Autre atteinte à la liberté de conscience : l’imposition faite aux écoles confessionnelles d’enseigner ce programme rébarbatif. Concession cosmétique : ces écoles pourront le faire dans le cadre de « leurs préceptes religieux », mais elles devront fournir de l’information factuelle sur la contraception, l’homosexualité, etc. Les écoles catholiques devront donc dire à leurs élèves : « La contraception est péché mortel. Maintenant voici les méthodes contraceptives et comment les employer… » ou encore « L’Église condamne la sodomie comme un des quatre péchés qui crient vengeance au ciel, mais si jamais vous êtes intéressé, voici de quoi il s’agit… » ?

Si tout ceci paraît fou, c’est qu’il s’agit simplement d’une méthode cynique pour imposer des valeurs antichrétienne aux écoles confessionnelles. Il sera intéressant, toutefois, d’observer jusqu’à quel point le gouvernement va vérifier que les écoles musulmanes appliquent vraiment ce programme. Tout à coup, c’est l’heure de la fatwa pour le Nouveau Parti travailliste.

Ce gouvernement travailliste a été l’administration la plus frénétiquement opposée à la famille et à la morale judéo-chrétienne de l’histoire britannique. Il a complètement défait le tissu social avec sa croisade anti-famille. Ici, il dévoile son ordre du jour néo-marxiste, digne de l’École de Francfort, partagé par l’Union européenne. L’éducation sexuelle obligatoire a toujours été un article important du programme de l’École de Francfort.

Quand Georg Lukacs devint commissaire de l’Instruction publique sous la brève dictature communiste de Béla Kun en Hongrie en 1919, il obligea les écoles à enseigner un programme d’éducation sexuelle pornographique qui valorisait la promiscuité et dénigrait les valeurs chrétiennes. Le but était de séparer les enfants de leurs parents et de la morale traditionnelle, de détruire l’institution familiale exécrée dans le cadre du « terrorisme culturel ». Le résultat fut une génération d'inadaptés sociaux en Hongrie. Quatre ans plus tard, il était un des fondateurs de l’École de Francfort, la tendance culturelle et sociologique la plus influente dans notre Occident dégénéré contemporain. Nous vivons dans l’ombre de sa néfaste influence.
 »

Résumé du programme

Première étape clé (de 5 à 7 ans)

Les enfants devront apprendre :
  1. Les changements physiques de base de leur corps depuis leur naissance et les différences entre les garçons et les filles.
  2. Identifier les différentes « relations » (maritale ou non) et leur importance. [Ceci est également au programme du premier cycle du primaire au Québec dans le cours ECR]


Deuxième étape clé (de 7 à 11 ans)

Les enfants devront apprendre :
  1. La puberté, y compris les changements au niveau des corps, des sentiments et des attitudes
  2. Les rapports entre ces changements et la reproduction humaine.
  3. Comment écouter et respecter les points de vue et les sentiments.
  4. Les différentes « relations » humaines y compris le mariage, les unions civiles et la séparation.


Troisième étape clé (de 11 à 14 ans)

Les professeurs devront enseigner :
  1. L’activité sexuelle, la reproduction humaine, la contraception, la grossesse et les maladies sexuellement transmissibles.
  2. Comment s’y prendre lors d’une rupture
  3. Les relations homosexuelles y compris les unions civiles.
  4. La nature et l’importance du mariage et des relations stables pour l’éducation des enfants.
  5. L’orientation sexuelle et l’impact des préjugés, de l’intimidation et de la discrimination


Quatrième étape clé (de 14 à 16 ans)

Les professeurs devront enseigner :
  1. Comment les médias représentent les jeunes, l’image et la santé corporelles
  2. Comment et où obtenir de l’information sur la santé et des conseils sur la sexualité.
  3. Les compétences parentales et leur impact sur la vie de la famille.
  4. Impact de la séparation, du divorce et du deuil sur les familles.


Sources : Le Monde, The Daily Telegraph.








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