vendredi 9 février 2018

Professeur de cégep suspendu pour prétendue « homophobie », la haine est peut-être ailleurs

Mise à jour du 9 février

Le Cégep du Vieux-Montréal a décidé de prolonger l’enquête qu’il mène sur le professeur de philosophie Jean Laberge et prolonge par conséquent sa suspension. L’établissement dit avoir recueilli « de nouveaux éléments ».

Jusqu’à nouvel ordre, Jean Laberge n’enseignera plus au Cégep du Vieux Montréal. Suspendu le 30 janvier en raison de publications prétendument homophobes sur Facebook, le professeur a vu l’enquête à son endroit être prolongée « pour une durée indéterminée », a indiqué Guylaine Fortin, la porte-parole du Cégep.

Le Cégep du Vieux Montréal n’a pas voulu préciser quels « nouveaux éléments » ont été recueillis pour justifier cette décision. Selon nos informations, au moins une autre plainte à l’endroit du professeur a été déposée auprès de la direction ces derniers jours. Il serait cette fois question de propos prétendument sexistes tenus en classe.

Notons que les jeunes gauchistes du Vieux Cégep avaient déjà par le passé dénoncé le professeur Laberge (avec d’autres professeurs pas assez à gauche) dans un « Catalogue des intervenant·es horribles du CVM ». On aimerait donc connaître quelles sont ces accusations et qui sont les étudiants (parfois bien peu modérés) qui rapportent ces propos prétendument sexistes.

Florilège des propos « horribles » que l’extrême gauche du Cégep du Vieux Montréal a relevés


Le racisme inverse n’existe pas, pas de discussion


Comportement « transphobe » de ce professeur d’un cours dont nous doutons même de sa pertinence pour ce qui n’est que le lycée en Europe

Jean Laberge a droit a plusieurs pages dans le document de dénonciation, il est la bête noire de la coterie LGBTQ2SAI+ du Cégep du Vieux Montréal. Les insultes anonymes sont légion.

On peut se demander devant cette mise au pilori si le Cégep du Vieux Montréal ne fait le jeu d’une minorité agissante très déterminée et qui est partie en croisade pour faire rentrer dans le rang les professeurs qui lui déplaisent. Cette coterie dresse des catalogues et appelle anonymement à la délation depuis plusieurs années :








Billet original du 5 février

Le professeur de philosophie Jean Laberge a été suspendu du Cégep du Vieux Montréal en attente d’éventuelles sanctions, a appris Radio-Canada. La direction lui reproche des propos  « homophobes » tenus en dehors de l’établissement, notamment sur sa page Facebook. Le professeur y déclare avoir une aversion pour l’homosexualité. Nous ne sommes pas sûrs si cet « aveu » vaut désormais « homophobie » de nos jours. Le professeur compte plaider le droit à la liberté d’expression.

Jean Laberge est un professeur « controversé » selon Radio-Canada. Fervent catholique, de droite, il se qualifie lui-même de « mouton noir » du Cégep du Vieux Montréal.

Depuis plusieurs mois, ses publications indisposent des étudiants et des collègues. Que ce soit sur sa page Facebook, publique, ou sur le site web du Huffington Post, où il tient un blogue. C’est un texte publié le 17 janvier sur son compte Facebook qui a provoqué la réaction de la direction du cégep. (Voir L’extrême gauche anti-québécoise et le « Catalogue des intervenant·es horribles du CVM.pdf ».)

Jean Laberge exprime sur sa page Facebook et son carnet son « aversion » pour l’homosexualité. Il parle de sa « peur » et son incompréhension de l’homosexualité, même s’il précise qu’il « les respecte » [les homosexuels]. Notez la nuance qui semble ne pas être avoir été perçue par les plumitifs de Radio-Canada.

Suspendu avec salaire



Le professeur a été suspendu mardi dernier, le temps de faire enquête. Il sera entendu par la direction mercredi et une décision devrait être rendue d’ici la fin de la semaine. Le cégep n’a pas voulu commenter l’affaire pour le moment.

Jean Laberge a écrit à ses collègues du département de philosophie pour qu’ils prennent sa défense, mais ceux-ci ont refusé.

Le professeur défend sa liberté d’expression

Joint chez lui par Radio-Canada, Jean Laberge ne comprend pas pourquoi on lui reproche des écrits publiés à l’extérieur de son travail. « C’est la dictature, c’est Big Brother, ça n’a aucun sens », dit-il.

Le professeur pense que le collège « commet une grave erreur » et lui cause « un préjudice considérable », en le privant de la liberté d’expression pour des propos qu’il n’a pas tenus en classe.
La devise du collège « Ouvert d’esprit » n’est que de la poudre aux yeux, de la fausse représentation.

Jean Laberge, dans un courriel à ses collègues du département de philosophie.

« Jean Laberge justifie son dégoût des homosexuels » [dixit Radio-Canada... il parle en réalité de l’homosexualité]

« J’ai un malaise depuis toujours envers l’homosexualité, nous dit-il au téléphone. Mais je ne déclare pas la guerre aux homosexuels. »

Il justifie son sentiment de dégoût de l’homosexualité par des raisons « d’inspiration chrétienne » et affirme n’avoir jamais partagé cela dans ses cours au cégep. « J’ai toujours observé un devoir strict de réserve. »

« J’ai des raisons de penser que l’homosexualité est une vision des choses qui est limitée, qui ne mène pas à l’épanouissement des êtres humains », dit le professeur de philosophie.

J’ai le droit de ne pas préférer l’homosexualité et j’invite les gens à ne pas choisir cette voie-là.

Jean Laberge, en entrevue à Radio-Canada.
« Je parle en tant que croyant », explique le professeur qui s’est déjà présenté au cégep avec une grande croix autour du cou, à l’époque du projet de Charte des valeurs. « Je ne cherche pas à convaincre, je cherche simplement à faire réfléchir », ajoute-t-il.

Ce n’est pas la première fois que Jean Laberge tient de tels propos. Sur le site du Huffington Post, en juillet 2017, il critiquait « le lobby des groupes LGBT », qui expliquerait, selon lui, « l’émasculation des hommes ».

Selon Radio-Canada « En 2013, la Cour suprême avait rabroué [[sic] étrange notion juridique... “condamné” est le terme] un militant anti-homosexualité (lui-même ancien homosexuel) pour ses écrits en statuant que tout n’était pas permis au nom de la liberté d’expression. » Il s’agit de l’arrêt de Whatcott. Selon cet arrêt, même dire la vérité et rappeler le taux important de maladies infectieuses liées à la sodomie (il y a d’excellentes raisons physiologiques à cela) peut être condamné si cela vise de manière « véhémente » un groupe particulier protégé par la loi. Voir Cour suprême — « toutes les déclarations véridiques » ne doivent pas « être à l’abri de toute restriction ».

La Cour avait toutefois précisé que, pour être interdits, les propos devaient avoir un caractère « haineux ». Mais cette notion est extrêmement vague et très subjective (cela fait du mauvais droit) et le juge Rothstein semble se contredire, car les tracts de Whatcott étaient laconiques et citaient surtout des annonces placées dans certains magazines LGBT, des statistiques et des passages de la Bible, mais ce juge parvient à condamner les simples citations que Whatcott en fait, qui seraient haineuses, et dire que ces mêmes passages dans la Bible ne sont pas haineux. Voir Arrêt Whatcott : la Bible pas « haineuse », mais le juge Rothstein a-t-il tout lu ? Reproduire une annonce d’une revue homo et un verset biblique : un discours haineux ?

Le professeur en droit des libertés de la personne à l’Université Laval, Louis-Philippe Lampron, rappelle que la Cour suprême ne considère pas comme haineux les propos qui portent atteinte à la dignité d’un groupe, qui les méprisent ou les ridiculisent.

« Ce n’est pas suffisant pour équivaloir à de la propagande haineuse, dit-il. Il faut qu’on s’approche de propos qui incitent les gens à la détestation et/ou la violence physique à l’égard de ce groupe-là. »

Notons qu’il y a dans le chef des juges canadiens un amalgame entre la détestation du péché (l’homosexualité ici) enseignée par les grandes religions et la détestation des homosexuels. L’argument sous-tendant cet amalgame serait que le comportement homosexuel (l’homosexualité condamnée par Whatcott) ne serait pas un choix, qu’il serait aussi enraciné en quelque sorte que la couleur de la peau, qu’il serait un comportement réflexif inné et inaltérable et qu’on ne peut donc discuter de sa validité. Argument discutable.

Arrêt Whatcott « controversé » et les craintes de l’époque semblent se réaliser

Gwen Landolt, vice-présidente nationale de REAL Women of Canada, avait qualifié la décision du juge Rothstein de « très déprimante » et de « mauvaise nouvelle ».

Mme Landolt a accusé la Cour suprême de « danser sur des charbons ardents, un pied ici et un pied là, en essayant de faire croire qu’elle fait une chose, alors qu’elle en fait une autre. »

« D’un côté, les juges disent : “Oh, non, non, non, nous ne bâillonnons pas vraiment la liberté de religion et la liberté d’expression et la liberté d’opinion”, mais en fait, ce qu’ils disent faire n’est pas ce qu’ils ont fait », a ajouté Gwen Landolt.

« Dans les faits, ce qu’ils ont fait, c’est de s’attaquer aux croyances religieuses et de donner préséance, à nouveau, comme ils ne cessent de faire, aux droits des homosexuels. »

Selon Landolt, la Cour a sévèrement brimé la liberté de religion en « manipulant et en déformant » la véritable intention de cette liberté « pour servir leur propre objectif, à savoir protéger les homosexuels. »

Pour Mme Landolt, les chrétiens feraient mieux de considérer cette décision comme un « coup de semonce », car ils vont être assaillis s’ils osent défendre la morale sexuelle chrétienne sur la place publique.

Haine et jubilation malsaine

Entretemps, sur la page Facebook du prof Laberge certains internautes s’en donnent à cœur joie avec des arguments qui valent leur pesant de cacahouètes (mal orthographiées).







Accros aux écrans : l'« héroïne numérique »

Aujourd’hui, les scientifiques en sont persuadés : les écrans sont dangereux pour nos enfants. Ils agissent sur leur cerveau, leur concentration. En France, des médecins lancent l’alerte. Aux États-Unis, d’anciens salariés racontent comment les industriels entretiennent la dépendance aux jeux sur téléphones intelligents (ordiphones), et des scientifiques dénoncent leur impact sur le développement de l’enfant. Que se passe-t-il réellement face aux écrans ?

Rayane a 3 ans. Pendant de longs mois, sa maman s’inquiète : toujours dans sa bulle, il ne parle plus et multiplie les crises de nerfs. Un jour, un médecin conseille à cette maman ne plus jamais laisser son enfant regarder de comptines sur son cellulaire. Rayane pouvait y passer des heures ! Au bout de quelques jours, sevré d’écran, Rayane redit « maman » pour la première fois depuis un an. Peu à peu, il redevient un petit garçon ouvert et joyeux.




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Malgré des prix fixés par ordinateur, les conductrices d'Uber gagnent moins que les conducteurs

Les hommes qui conduisent pour Uber gagnent en moyenne 7 % de plus que les femmes, d’après une étude menée auprès de plus d’un million de conducteurs et conductrices.

Alors que l’économie des petits boulots, devait être, selon certains, la solution pour une société égale entre les sexes, une nouvelle étude de l’Université Stanford sur Uber vient contrer cette prévision : les femmes conductrices gagnent moins que les hommes conducteurs. Après avoir interrogé plus de 1,8 million de conducteurs1, dont 27 % étaient des femmes, cette étude menée par l’Université de Stanford de Chicago et l’équipe économique d’Uber révèle que les hommes gagnent 7 % de plus par heure que les femmes. Elles gagnent en effet 1,24 $ américains, soit 1 €, de moins par heure que ses homologues masculins, cela fait en moyenne une perte de 130 $ américains par semaine.

Les cinq auteurs de l’étude, parmi lesquels on trouve les deux économistes en chef d’Uber, Jonathan Hall et John A. List ou encore le professeur d’économie Paul Oyer, la professeure-assistante en économie à Stanford Rebecca Diamond et Cody Cook de chez Uber, ont analysé les données récoltées par Uber sur ses chauffeurs et leurs gains.

Un algorithme distribue les courses et détermine le prix de la course

Selon les auteurs de l’étude interrogés par Freakonomics, Uber paie ses conducteurs en fonction d’une formule relativement simple et transparente qui tient compte de la longueur du trajet parcouru en milles, de la durée du trajet et, potentiellement, d’un multiplicateur de surchauffe quand la demande est excessivement élevée.

Ainsi, le tarif lui-même est déterminé par un algorithme qui ne tient pas compte du sexe du conducteur. La répartition des courses parmi les conducteurs disponibles ne tient, elle aussi, pas compte du sexe des conducteurs. La structure de rémunération est directement liée à la productivité des conducteurs et non négociée.

Cette transparence et cette simplicité de rémunération sont ce qui rend Uber si intéressant pour l’étude des écarts de rémunération entre les sexes.

Auteurs surpris

Rebecca Diamond pensait qu’il y avait des raisons de penser que l’écart salarial entre hommes et femmes chez Uber pouvait être faible, mais elle y est entrée avec un esprit très ouvert.

La prédiction de John List était plus ou moins que les hommes et les femmes gagneraient la même chose, mais s’il y avait une différence, il pensait que l’écart de rémunération favoriserait légèrement les femmes pour deux raisons. Primo, List savait que les femmes travaillaient moins d’heures par semaine, mais qu’elles pourraient choisir les meilleures heures pendant la semaine. Secundo, s’il y avait une discrimination, il pensait qu’elle aurait lieu dans le chef des clients et que ceux-ci préféreraient les conductrices aux conducteurs.

Aucune discrimination de la part des clients

List et Diamond déclarent à Freakonomics n’avoir trouvé aucune preuve de discrimination du côté des clients, ce qui signifie que les conducteurs ne préfèrent pas les hommes aux femmes ou les femmes aux hommes. Ils considèrent les hommes et les femmes de la même manière lorsqu’il s’agit d’être leur chauffeur. Les chercheurs n’ont pas constaté de différences globales dans les taux de refus entre les conducteurs masculins et féminins par les clients. Et si l’on considère ce paramètre dans la régression, il ne contribue pas à l’écart entre les sexes.

Les hommes travaillent plus et roulent plus vite

L’étude a révélé que la différence de salaire est liée à de simples facteurs d’habitudes chez les chauffeurs. Il faut notamment savoir que les chauffeurs hommes travailleraient 50 % plus souvent ce qui, logiquement, leur permet de toucher en moyenne 21,28 dollars par heure contre 20,04 dollars par heure pour les chauffeurs femmes.

Cette habitude de rouler plus leur permettrait également de mieux connaître le marché et de savoir où et quand il y a les meilleurs prix, Uber changeant les prix de la course en fonction de l’horaire, du lieu ou encore de la demande.

Et ce n’est pas tout : selon Uber les hommes ont tendance à rouler en moyenne 2,2 % plus rapidement que les femmes. Ils se rendent de fait plus rapidement à destination et peuvent plus rapidement accepter une nouvelle course. Si sur une journée cela ne fait pas une grande différence, sur le long terme cette habitude de conduire plus rapidement leur permet de gagner plus d’argent et vient s’ajouter à tous les autres paramètres.

Contrairement à l’intention de certains chercheurs, l’heure quand les courses sont effectuées n’est pas un facteur qui explique le fait que les hommes gagnent plus d’argent (ce serait plutôt l’inverse).

Des choix, des contraintes et des intérêts différents

Pour John List, auteur de l’étude et professeur en Économie à l’Université de Chicago, il faut prendre également certaines « contraintes » en compte. « Les femmes ont plus de contraintes — à savoir, emmener l’enfant à l’école le matin, devoir emmener Johnny à son match de football. Et je pense que ces contraintes conduisent alors les femmes à accumuler moins d’expérience », et donc d’argent.

Pour Rebecca Diamond de l’Université de Stanford, « [i]l est logique de payer les personnes qui font un travail plus productif. Il est normal de payer plus les gens qui travaillent plus d’heures. Je ne pense pas qu’il s’agit là de choses qu’il faudrait jamais changer parce qu’elles seraient un problème. Nous devrions rétribuer les gens en fonction de la productivité. »

Selon Rebecca Diamond, ces différences salariales s’expliquent fondamentalement par des choix différents des hommes et des femmes et non de la discrimination sur le lieu du travail, « à savoir comment les hommes et les femmes font des choix concernant leur vie, plus que simplement dans leur travail », comme les répartitions des tâches à la maison.





[1] Uber emploie à lui seul plus de 3 millions de conducteurs actifs dans le monde qui effectuent 15 millions de courses par jour.

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Liberté reconnue des pâtissiers qui refusaient de confectionner un gâteau pour un mariage homo

Un tribunal de Californie a reconnu lundi à une pâtissière le droit de refuser de vendre un gâteau de mariage à deux personnes de même sexe. Devant les deux lesbiennes préparant leur mariage, Cathy Miller avait invoqué ses « convictions religieuses » pour ne pas confectionner le gâteau. Le juge a expliqué :

« Aucun pâtissier n’a le droit de mettre ses produits dans une vitrine publique, d’ouvrir sa boutique puis de refuser des ventes pour des questions de race, religion, genre ou identité sexuelle. La différence ici est que le gâteau en question n’a pas encore été cuisiné et que l’État de Californie [qui a engagé les poursuites], veut forcer [la pâtissière Cathy] Miller à utiliser ses talents pour créer un gâteau qu’elle n’a pas encore fait tout en sachant que son œuvre sera affichée pour célébrer une union que sa religion interdit. Si ce tribunal forçait [Cathy Miller] à obtempérer, ce serait faire violence à l’essence de la liberté d’expression garantie dans le premier amendement de la Constitution. »

Un différend similaire oppose un couple d’hommes, aujourd’hui mariés, à un pâtissier du Colorado. La décision de la Cour suprême des États-Unis est attendue d’ici juin. Dans cette affaire devenue emblématique s’opposent un pâtissier de l’État du Colorado, Jack Phillips, et deux hommes aujourd’hui mariés, Dave Mullins et Charlie Craig. La transaction commerciale avortée remonte au 19 juillet 2012. Personne n’imaginait à l’époque qu’on en parlerait cinq ans plus tard au sommet du pouvoir judiciaire des États-Unis et que les protagonistes seraient à la Une de la presse nationale.

Invoquant sa foi chrétienne, Jack Phillips a tout bonnement expliqué dans sa pâtisserie en banlieue de Denver, « Masterpiece Cakeshop », qu’il ne pouvait prendre une commande venant de MM. Mullins et Craig. Les deux époux ont alors déposé plainte sur le fondement d’une loi du Colorado interdisant toute discrimination aux commerces accueillant le public.