vendredi 31 octobre 2008

Trois réunions d'information sur le cours ECR en novembre

Réunion d'informations à venir

NORD DU LAC SAINT-JEAN
Réunion manuels ECR et aspects juridiques
Dimanche 9 novembre 2008 à 19 h 00
À l'église St-Cyrille de Normandin
1069, rue Saint-Cyrille
Normandin

Informations : laccle<arrobe>yahoo.ca

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SAGUENAY
Réunion manuels ECR et aspects juridiques

Dimanche 9 novembre 2008 à 13h30
Au sous-sol de l'église Saint-Marc
1694, rue Sirois, arrondissement La Baie, Saguenay

Informations : (418) 544-3789


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CANTONS DE L'EST-MONTÉRÉGIE

FARNHAM
Réunion manuels ECR uniquement

Lundi 17 novembre 2008 à 19h00
Salle des chevaliers de Colomb,
303, rue St-Joseph à Farnham

Informations : (450) 293-2682
cantinallard<arrobe>sympatico.ca


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jeudi 30 octobre 2008

La majorité des Sherbrookois pour le droit de retrait et d'exemption au cours d'ECR

Le nouveau cours d'éthique et de culture religieuse, qui remplace les cours d'enseignement moral ou moral et religieux, divise profondément la population sherbrookoise.

Selon un sondage Segma Unimarketing réalisé pour Radio-Canada et La Tribune, un peu plus de personnes s'opposent au cours que ceux qui l'approuvent.

Question : êtes-vous d'accord avec le remplacement du cours d'enseignement moral et religieux par le cours d'éthique et de culture religieuse dans les écoles du Québec ?

Oui42 %
Non43 %
Je ne sais pas, refus15 %


La question est quelque peu inexacte. Ce remplacement n'a lieu que dans les écoles publiques ; dans les écoles confessionnelles catholiques ou protestantes, il s'agit plutôt d'un cours imposé supplémentaire.

Question : Croyez-vous que le ministère de l'Éducation devrait permettre aux parents d'exempter leur enfant de ce cours et faciliter les procédures de retrait ?

Oui56 %
Non37 %
Je ne sais pas, refus7 %

Par ailleurs, plus de la moitié des répondants, soit 56 %, estiment que le ministère de l'Éducation devrait permettre aux parents d'exempter leur enfant de ce cours. Un peu plus du tiers des Sherbrookois croient que ça ne devrait pas être le cas.



Le reportage ressort — sans aucune vérification indépendante — l'affirmation de la ministre du Monopole de l'Éducation, Mme Courchesne, selon laquelle à peine un peu plus de 1 % des enfants ont fait l'objet d'une demande d'exemption du cours d'éthique et de culture. Ceci malgré l'assurance de se voir refuser cette demande. Or, ce chiffre d'après nos informations ne comprend pas les demandes d'exemption auprès des écoles privées (650 rien qu'à Loyola !) puisqu'elles ne doivent pas être transmises au ministère.

Selon Radio-Canada, 51 % des répondants au sondage n'étaient pas en mesure d'identifier les différences entre l'ancien cours et la nouvelle formation. Toutefois, plus les gens connaîtraient la « nomenclature » du cours, plus ils y sont favorables. Cette phrase est un peu sibylline. Comment a-t-on testé cette connaissance ? Dans quelle mesure y a-t-il corrélation ? Que signifie « nomenclature » ici ? Connaître les slogans : ouvert sur la diversité, pour un meilleur vivre-ensemble, etc. ? Qui va dire que cela est mauvais ? Mais que connaissent d'autres les parents alors qu'ils n'ont souvent vu aucun manuel d'éthique et de culture religieuse ?

Notons enfin que Mme Lavallée a fourni des chiffres d'un autre sondage aux journalistes de Radio-Canada, mais que Radio-Canada s'est bien gardée de les répercuter. C'est ainsi que Mme Lavallée a appris aux journalistes de Radio-Canada le résultat du sondage Léger Marketing où 72 % des parents se déclarent en faveur du choix. Mieux : 80 % des jeunes de 24 à 35 ans, catégorie qui a le plus de chances d'avoir des enfants qui suivent le cours dès le primaire, sont en faveur de ce choix. Pas un mot après le montage.

Méthodologie

Le sondage a été effectué auprès de 517 répondants entre le 22 et le 27 octobre 2008. La marge d'erreur associée est de ±4,3 %, 19 fois sur 20.

Jean-Pierre Proulx sur le sondage qui donne 72 % des parents pour le choix entre le cours ECR et un cours de religion confessionnel

Jean-Pierre Proulx, un des pères du cours ECR, commente le sondage Léger Marketing selon lequel 72 % des parents québécois sont pour le choix entre ECR et un cours de religion confessionnel.
Un sondage Léger Marketing commandé par l’Association des parents catholiques du Québec (APCQ) nous apprenait jeudi que 72 % des parents seraient « d'accord pour [qu’ils] aient le choix entre l'enseignement religieux confessionnel et le cours d'éthique et de culture religieuse ? ». Ce sondage confirme en l’amplifiant ce qu’un sondage CROP/La Presse avait déjà révélé il y a quelque temps.
En effet, ce sondage effectué en décembre révélait que 57 % des Québécois répondant à la même question étaient en faveur de cette liberté de choix.

Cette augmentation devrait troubler les gens, comme le professeur J.-P. Proulx, qui veulent imposer l'absence de choix.
Les résultats de ce sondage ne sont pas surprenants. En effet, les questions qui favorisent la liberté des gens plutôt que la contrainte reçoivent a priori plus la faveur des répondants. C’est là un phénomène normal que les spécialistes connaissent bien : c’est celui de la désirabilité sociale.
Désirabilité sociale. Le terme semble mal choisi. En psychologie, le concept de désirabilité sociale désigne le biais qui consiste à vouloir se présenter sous un jour favorable à ses interlocuteurs. C'est l'effet qui explique que les intentions de vote de certains partis extrémistes sont sous-estimées, car les gens n'osent avouer leur adhésion à ces partis. On ne voit pas trop le rapport ici à moins que Jean-Pierre Proulx veuille dire que le cours d'ECR est mal perçu dans la population alors que celle-ci a été abreuvée de slogans positifs sur ce cours « ouvert sur la diversité, qui prépare à un meilleur vivre-ensemble, à prédominance chrétienne, etc. » et ceci alors que les opposants à l'imposition du cours d'ECR étaient catalogués de catholiques les plus intégristes par Radio-Canada. Rien que cela ! On ne voit donc pas très bien la désirabilité sociale à soutenir les positions de la CLÉ !
Dire cela n’est pas dévaloriser la valeur intrinsèque de la question et de la réponse qui a été donnée; c’est plutôt une invitation à en évaluer la portée.
Bref, l'explication sur la prétendue désirabilité sociale invoquée par M. Jean-Pierre Proulx n'a guère d'importance, puisqu'on peut toujours vouloir évaluer la portée d'une question et d'une réponse d'un sondage (le en est ambigu dans la phrase du père du cours d'ECR).
D’un point de vue politique, elle constitue évidemment un argument utile en démocratie pour tenter de convaincre le décideur que la où va la majorité, là est la légitimité. Au demeurant c’est l’objectif, légitime, de l’APCQ : « Nous pensons, écrit-elle, que la manière la plus simple de résoudre la diversité des opinions est de suivre la sagesse des Québécois exprimée dans ce sondage et permettre l'option d'un enseignement religieux et moral confessionnel à l'école ».

Mais précisément, la question, au plan politique, est de décider ce qui est le plus sage. Et à cet égard, à moins de vouloir gouverner par sondage, il y a un certain nombre d’éléments à prendre en considération. Voyons voir.
Un démocrate, mais peu de gens au Monopole de l'Éducation semblent l'être ces jours-ci, penserait que faire ce que la grande majorité de la population veut est sage dans un domaine aussi subjectif que l'éducation morale et religieuse. Surtout quand ce désir ne porte ombrage à personne puisqu'il s'agit d'offrir plus de choix.
Nos valeurs et nos choix de société.

Les politiques sociales et culturelles québécoises adoptées au cours des quinze dernières années visent toutes à favoriser le vivre-ensemble dans une société de plus en plus diversifiée. L’école, dont l’une des missions, est la socialisation des élèves, vise aussi à favoriser ce vivre-ensemble. On s’est démocratiquement entendu là-dessus.
« On » ? Ah ? On ne m'a absolument rien demandé. Et, même si c'était le cas, pourquoi l'État devrait-il pouvoir imposer sa formation morale et philosophique à tous ?

En quoi le cours de religion confessionnel chrétien empêchait-il le vivre-ensemble ?
De ce point de vue, la position défendue par l’ACPQ s’éloigne de ce choix de société puisqu’elle a pour effet de séparer les enfants selon leur appartenance religieuse ou leur non-appartenance à aucune. Elle croit qu’il est préférable qu’il en soit ainsi. Mais vu les buts sociétaux déjà fixés, on peut, et c’est mon cas, estimer qu’elle fait erreur. Mais c’est ici affaire de convictions et de valeurs.
En effet, c'est l'affaire de convictions et précisément dans ce domaine le mieux est de tolérer la diversité de convictions ce que M. Proulx cherche à nier en se cachant derrière de prétendues valeurs communes québécoises que ce cours incarnerait. Ce qui n'est en rien prouvé comme l'atteste la très grande méfiance de nationalistes québécois envers ce cours dans lequel ils voient l'imposition du modèle multiculturel (ou interculturel pour faire plaisir à MM. Bouchard et Taylor).
Les règles de droit

Nos chartes québécoise et canadienne obligent l’État à ne privilégier aucune religion en particulier en raison de la norme d’égalité devant la loi qu’elle garantit aux citoyens. Comme jusqu’en septembre dernier, la loi autorisait les seules religions catholiques et protestantes à dispenser des enseignements confessionnels, il a fallu pendant plus de 20 ans déroger à ces chartes. En 2005, l’Assemblée nationale a unanimement conclu qu’il fallait mettre un terme à cet état de choses.

Pour être conforme à la lettre et à l’esprit de nos chartes, il faudrait donc, pour rendre possible la proposition de l’APCQ, offrir le choix non seulement, comme le propose la question de leur sondage, « entre l'enseignement religieux confessionnel et le cours d'éthique et de culture religieuse », mais entre plusieurs enseignements confessionnels. Ce qui nous mène au troisième élément.
Bref, les règles de droit ne sont précisément pas un obstacle, il y aurait moyen d'offrir différents cours de religion confessionnels (ou un seul dans les écoles privées que M. Proulx semble opportunément oublier alors que son cours d'ECR leur est, pour l'instant, également imposé). Cela se fait dans d'autres pays démocratiques comme la Belgique ou l'Allemagne.
La gestion pédagogique de la diversité.

Le souhait de l’ACPQ examiné dans toutes ses implications soulève la question de sa faisabilité. À cet égard, les écoles québécoises ont déjà de l’expérience. Depuis le regroupement des écoles sur une base linguistique, celles-ci étaient tenues d’offrir en option l’enseignement religieux catholique, l’enseignement religieux protestant et la formation morale non confessionnelle. Or l’expérience a montré que sur le plan de la gestion pédagogique, ce système d’options était devenu impraticable, en particulier au primaire. Il implique en effet une redistribution complexe des tâches entre les enseignantes et les enseignants et une réorganisation des horaires et des locaux qui l’est tout autant. Le résultat est connu : ce sont les groupes minoritaires qui sont mal servis. La proposition de l’ACPQ aurait comme effet prévisible d’accroître les difficultés et de rendre illusoire le droit à l’égalité.
C'est là, à mon avis, le point essentiel du long commentaire de M. Proulx, à savoir que, dans la pratique, les minorités se voient mal desservies. L'ennui, c'est qu'on n'est pas sûr que ces minorités seront mieux desservies avec un cours à prédominance chrétienne dans son volet religieux et relativiste, sous une mince couche de respect et de tolérance, dans son volet éthique.

Pire, le cours d'ECR est maintenant imposé aux écoles confessionnelles privées là où les minorités pouvaient envoyer leurs enfants pour les former dans un milieu conforme à leurs croyances. L'État s'immisce donc partout et force l'adoption d'une culture religieuse commune à dominante chrétienne partout et une vision de l'éthique dépouillée de son cadre religieux partout.

Nous savons pour avoir parlé à leur directeur qu'en pratique plusieurs de ces écoles se refuseront tout simplement à enseigner le programme d'ECR dans la forme prévue par le Monopole de l'Éducation, mais n'en disent rien de peur de perdre leur permis ou leurs subventions. Rappelons que Québec a fermé de nombreuses écoles protestantes francophones à la suite de la déconfessionalisation. Toutes ces écoles ne sont pas prêtes à engager des poursuites juridiques coûteuses contre l'État comme Loyola. Voilà l'état de coercition dans lequel certaines écoles se trouvent au Québec de par l'intolérance du Monopole et de ses « sages ».

On ne voit donc pas vraiment en quoi les minorités sont mieux traitées.

Ne parlons même pas des catholiques — même les catholiques au niveau purement socioculturel —, voudraient-ils un enseignement confessionnel que cela n'aurait quasiment aucun poids. C'est presque suspect&thinsp: sont-ils des extrémistes ?
La position de l’ACPQ soulève une autre difficulté de nature pastorale, cette fois au regard de ses propres espérances. Les évêques du Québec ont décidé qu’il était dorénavant préférable que l’éducation de la foi se fasse non plus à l’école, mais dans le cadre paroissial. La plupart des diocèses ont déjà commencé à investir temps et ressources dans cette direction. On objectera qu’ils ont pris cette décision à leur corps défendant, poussés qu’ils ont été par les décisions gouvernementales. Cette objection est en partie vraie. Mais ce qui l’est davantage, c’est qu’ils ont assumé maintenant cet état de fait et qu’ils ne vont pas revenir en arrière.
On ne voit pas pourquoi ils ne pourraient revenir « en arrière ». On a déjà vu des revirements plus étranges. On sait aussi que les évêques se sont surtout résignés à accepter mollement le cours d'ECR : il est évident qu'un bon cours de religion confessionnel à l'école donné à 80 % des enfants est préférable à un cours du dimanche donné à une dizaine de pour cent d'enfants pratiquants. À moins que les évêques aient renoncé à annoncé la Bonne Nouvelle. Ce qui serait un comble.
Au surplus, ils ne sont plus convaincus du tout que la forme de statu quo que réclame l’ACPQ au regard des catholiques, servirait bien l’éducation de la foi. Le témoignage public et récent de l’évêque de St-Jérôme, Pierre Morisette est sans équivoque à cet égard.
Mgr Morissette est un des évêques en faveur du cours d'ECR, un tiers des évêques du Québec serait contre celui-ci. Malgré cela, Mgr Morissette rappelle dans son témoignage que « les parents ont à être vigilants à l’égard de ce qui se passe avec le cours d'Éthique et culture religieuse ». Vigilance sans équivoque. Pour ce qui est du statu quo, ce que les évêques lui reprochaient surtout c'était la piètre qualité des enseignants qui étaient affectés au cours de religion : certains n'étaient visiblement pas même croyants. On peut vouloir un cours de religion confessionnel et améliorer le statu quo !
Pour ma part, j’estime que la décision de l’Assemblée nationale et du gouvernement de mettre au programme commun des écoles du Québec un cours d’éthique et de culture religieuse a été une décision pertinente et que c’est de côté que se trouve la sagesse. D’autant que ce programme, comme j’ai eu récemment l’occasion de l’écrire, rejoint les aspirations d’une majorité de Québécois.
Le père du cours ECR trouve que sa décision de ne pas admettre de choix (même dans les écoles privées) fut sage. Pourquoi ne sommes-nous pas surpris ? Pour ce qui est de la majorité, il s'agit d'une faible majorité (52 %) sondée en août alors que les manuels étaient quasi inexistants, mais les slogans favorables au cours nombreux.

Louis O'Neill sur le sondage donnant 72 % des parents en faveur de la liberté de choix

Louis O'Neill, professeur émérite et théologien, commente sur son carnet le sondage Léger Marketing qui précise que 72 % des parents québécois sont pour la liberté de choix entre le cours d'ECR et un cours de religion confessionnel :
PARENTS DÉMOCRATES

Selon un récent sondage effectué par Léger Marketing, 72 % des parents du Québec sont favorables au libre choix entre un cours d’enseignement religieux confessionnel et le nouveau cours d’éthique et de culture religieuse.

Ce qui ne veut pas dire que tous ces parents inscriraient leurs enfants à un cours d’enseignement religieux. Au fait, selon d’autres sondages, la proportion de parents tentés par un tel choix se situerait autour de 60 %. Ce qui demeure considérable, surtout quand on sait tout le travail de sape qui a été accompli dans le but de discréditer l’enseignement religieux, tant catholique que protestant.

Ce qu’exprime ce 72 %, c’est la préférence en faveur de la liberté de choix. Beaucoup de parents qui éventuellement n’opteraient pas pour un enseignement religieux confessionnel pour leurs enfants veulent néanmoins qu’on respecte le droit d’autres parents d’exercer un tel choix. C’est un comportement démocratique qui leur fait honneur.

La ministre de l’Éducation refuse l’exercice de ce droit. Elle a opté pour l’intolérance. Elle craint peut-être que la tendance révélée par le sondage ne mette en péril le cours d’éthique et de culture religieuse qui, nonobstant sa lourde armature et sa pléthore de gourous et d’experts, ne pourrait peut-être pas soutenir la concurrence avec un cours d’enseignement religieux confessionnel. D’où la préférence pour la méthode forte. Mais elle devrait se rappeler qu’« à vaincre sans péril on triomphe sans gloire ». Et peut-être même qu’on ne triomphe pas longtemps.

Pétition en ligne contre l'imposition du cours d'ECR

Une pétition en ligne contre l'imposition du cours d'Éthique et culture religieuse vient d'être lancée.

Signez-la ici.

lundi 27 octobre 2008

« Cette intolérable liberté »

Critique intéressante de Carl Bergeron, directeur du journal en ligne L'Intelligence conséquente, sur le cours d'éthique et de culture religieuse et ses thuriféraires. M. Bergeron s'en prend aussi un peu à la stratégie de la CLÉ, cette critique n'est pas non plus inintéressante. On y lira une analyse truculente des méthodes du Devoir pour défendre le cours d'ECR qu'il a décidé d'appuyer dans un éditorial il y a quelques mois déjà (Vain Combat, 27 février 2008).

La fin de l'article de M. Bergeron indique bien sous quel angle, selon lui, il faut attaquer le cours ECR :
« Le noyau idéologique du programme ECR a un nom : le multiculturalisme. La mise en place du cours ECR et son caractère obligatoire ne signe pas un commencement d’altération des libertés, mais signe la fin d’une longue manoeuvre d’anesthésie de toutes les fonctions vitales de transmission de la culture. Ça prenait un sacré culot pour imposer cette horreur du début du primaire jusqu’à la fin du secondaire ; que le régime se soit cru autorisé à aller de l’avant ne fait que confirmer son arrogance et sa conviction missionnaire. Critiquer le cours ECR sous l’angle du multiculturalisme reviendrait à tisser la toile qui manque présentement à la CLE en touchant aux sujets limitrophes : politique d’immigration, enseignement de l’histoire, charte des droits, identité nationale, propagande festivo-multiculturelle, réforme socioconstructiviste de l’éducation, etc. Le régime veut fabriquer un nouveau peuple, un homme nouveau, une société utopique, et le cours d’ECR n’est que le point d’orgue de ce Programme de rééducation intégrale. L’erreur de la CLE est de véhiculer sa résistance antitotalitaire par la foi plutôt que par la nation, empêchant ainsi son combat de se lier aux autres poches de résistances qui se forment actuellement contre l’inter/multiculturalisme d’État.

L’inspiration antitotalitaire peut certes être chrétienne, elle l’a même été à plusieurs reprises dans l’histoire, mais son articulation politique, dans le contexte qui est le nôtre en 2008 au Québec, doit reposer sur un langage compréhensible par tous : celui de la nation. Ce n’est pas tout d’avoir raison sur le fond, encore faut-il être rassembleur sur la forme. Il est inutile de penser à obtenir des accommodements auprès du régime, car ces accommodements ne seront toujours que de petites victoires trahissant de grandes défaites. Il faut au contraire renverser tout le régime par la critique de l’inter/multiculturalisme d’État et du chartisme victimaire, une tâche colossale qui ne peut s’accomplir qu’à travers un programme de ressaisissement national. »

(Une petite erreur dans l'article de M. Bergeron : le site de Pour une école libre au Québec est indépendant de la CLÉ. Nous épousons toutefois la même cause dans le dossier ECR : la liberté de choix.)

samedi 25 octobre 2008

La DPJ, une menace inapplicable contre les parents qui retirent leurs enfants du cours d'ECR

La Voix de l'Est rapporte que les parents qui retirent leur enfant du cours d'éthique et culture religieuse peuvent le faire sans craindre que la Direction de la protection de la jeunesse intervienne. Manquer un cours ne justifie pas un signalement à la DPJ, selon Francine Gosselin, porte-parole du Centre jeunesse de la Montérégie.

Francine Gosselin insiste : « manquer un cours ne compromet pas le développement. » D'autant plus que la réussite du cours d'éthique et culture religieuse n'est pas nécessaire pour obtenir son diplôme d'études secondaires.

Restent les menaces de renvoi de l'école et les convocations des enfants seuls dans le bureau du directeur... Ah, la tolérance en action.

vendredi 24 octobre 2008

Denise Bombardier et les 72 % de parents qui veulent le choix en matière d'éducation morale et religieuse


Écoutez l'émission


Mme Bombardier pense toujours que seuls les catholiques s'opposent. Ah, il reste encore beaucoup de travail à faire !

Étrange également que Mme Bombardier ne comprenne pas que la seule façon tolérante de résoudre cette question qui suscite de telles réactions épidermiques, de pacifier les esprits, est de permettre le choix !

Les arguments des pro-choix berlinois

Logo de la campagne liberté de choix!

Nous en avions déjà parlé : il y a deux ans, les écoles secondaires et les cégeps berlinois, ville fortement à gauche, ont décidé de remplacer les cours de religions par des cours d'éthique, un mélange de philosophie, de valeurs morales et d'histoire des religions.

Une coalition est née récemment dans le but de permettre les enfants de choisir entre ce cours d'éthique similaire au cours ECR québécois et un cours de religion confessionnel (catholique, protestant, judaïque ou musulman).

logo PRO-Reli

La coalition Pro Reli a donc lancé fin septembre une initiative dont l'objectif est d'organiser un référendum dans la capitale. Le pape Benoît XVI a annoncé la semaine dernière qu'il leur apportait son soutien. Les partisans de l'enseignement religieux à l'école publique doivent récolter 170 000 signatures avant le 21 janvier 2009 pour obtenir l'organisation d'une consultation populaire.

Jeune partisan du choix en éducation morale et religieuse

Il nous a paru intéressant de nous pencher sur les arguments que les partisans du libre en choix en matière d'éducation morale et religieuses.

Sept arguments pour le choix

1) Le libre choix

Ce n'est qu'en proposant à l’école un choix entre l'éthique et la religion que chaque élève jouit d’une véritable liberté de choix. Ce n’est qu’en traitant de la même manière l'instruction religieuse et le cours d'éthique qu’ils peuvent choisir librement une des options en fonction de leurs convictions. Un programme d’éthique obligatoire démontre un manque de tolérance envers l’autre.

2) Respecter la diversité culturelle

Berlin vit de sa diversité culturelle. Elle doit être respectée. C'est pourquoi il faut prendre en compte chacun dans son identité religieuse et culturelle. Dans une ville multiculturelle comme Berlin, il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac sans aucune distinction. Le cours obligatoire éthique traite tous les élèves sans aucune distinction. Offrir le choix d’un cours d’éthique ou de religion, en revanche, de par sa diversité de ce choix prend au sérieux les différences des élèves. De la sorte, que les élèves soient chrétiens, juifs, musulmans ou athées ils sont respectés pour ce qu’ils sont.

3) Promouvoir la tolérance

Les cours d’éthique et de religion font la promotion de la tolérance envers l’autre. Les élèves n'y apprennent pas seulement à valoriser leurs propres convictions de base, mais également à respecter les convictions en tant que telles. On incite de la sorte au respect et à la tolérance par rapport aux convictions d’autrui.

4) Témoignage authentique des professeurs

Dans le domaine de l’éthique ou de la religion, les enseignants n’enseignent pas une matière uniquement théorique. En tant que représentants de différents systèmes philosophiques, ils peuvent témoigner des valeurs que ces systèmes représentent. La théorie et la pratique vont ainsi de pair.

5) Protéger la neutralité des visions du monde

Faire de l'éthique un cours obligatoire pour tous pose un dilemme. Ce cours doit transmettre des valeurs, mais comme sujet obligatoire (non facultatif) il doit demeurer neutre. Il n'existe cependant pas de véritable transmission de valeurs sans système de référence. Et un système de référence est toujours couplé à des convictions à base idéologique qu'elles soient religieuses ou humanistes et laïques.

6) Empêcher le monopole étatique

La transmission de valeurs dans un sujet comme l’éthique n’est pas neutre sur le plan de la conception du monde. Quand l’éthique devient un sujet obligatoire – comme à Berlin –, l’État s’immisce inutilement dans le domaine philosophique. Cette intervention est contraire au devoir de neutralité de l’État.
En permettant le choix entre la religion et l’éthique, on résout cette contradiction. L’État s’efface complètement. L’élève décide seul s’il veut suivre une instruction morale confessionnelle ou une instruction humaniste et laïque.

7) Combattre le fondamentalisme

Permettre le choix entre un cours d’éthique ou un cours de religion diminue le risque de fondamentalisme. Des fanatiques religieux et des extrémistes radicaux existent malheureusement partout. Faire de la religion un cours d'instruction complet permet à celui de jouer un rôle de contrepoids important. Les élèves pourront apprendre dans ces cours officiels que la religion et le respect de constitution ne sont pas contradictoires. Ils y apprendront de manière concrète à travers le dialogue avec les autres conceptions du monde que vivre ses convictions ne peut qu’approfondir le respect et la tolérance envers les autres convictions.

Riverside School Board: “An injustice which I and many parents included feel has been committed”

(Incident similaire à celui déjà déploré de la Commission scolaire des Affluents à Repentigny il y a quelques jours : Des commissaires tentent de museler des parents et leur avocat.)
« On October 21st I was supposed to present to my school board an appeal to the decision that my child could not be exempt from the ethics and religious culture course. However, I was not able to present it because the lawyer I had brought with me to present the legal part of my argument was not allowed to express himself. It is unfortunate that we as parents have little to stand on in order to defend our rights and those of our children. I still wanted to share the contents of the letter with those parents who need help with arguments to sustain their will to exclude their child from the ERC course.

Gina Petrozza


A letter intended for the Riverside School Board

Dear Ladies and Gentlemen,

I am here today to plead my case with you on an injustice which I and many parents included feel has been committed. The ethics and religious culture course is not adapted to my child or any child for that matter.

I have seen two presentations from the Ministry of Education so it's not that I did not give it a chance.

I am the mother of five children, I am not a psychologist but I can assure you that a second look at the program can make one wonder, why such a program and why should it be taught to young kids. My child is a physical and spiritual being…PHYSICAL and SPIRITUAL. If we want to argue with that then we can go on for a long time and maybe this is where some of us may diverge. Certainly, by the looks of this course,
the government does.

I, as the parent of my child am in full realization of this and therefore take responsibility to guide my child as to form a complete whole being. A whole being that is ,which will, yes, have had the proper academic education administered by the state, whose needs as far as proper shelter and nutrition have been met and also, a set of values by which to live by.

These set of values are my responsibility as a parent towards my child. Furthermore these set of values are deeply tied in with my faith, something I transmit to my child. For I truly believe that we can set as many laws as we would like but our deep set knowledge of what is good and bad is tied in with our vision of who we are, where we came from and what happens after its all over.

Yes, I happen to be Catholic, not in a minority as some may wish to believe and belief in God guides my actions towards my fellow citizens more so than any man-made laws, rules or regulations.

As a bonus, when things turn sour and there seems to be nothing to hold on to I have something real to give me hope. I have my faith in God. A very specific God with a history, a story, a personal relationship.

This is not a religious pep talk. It is an explanation of what I'd like to transmit to my child. A set of values based on the reality not the probability or theory that God exists. A concrete testimony of my faith. It is essential, I hope you will agree, as essential as providing for my child in every other way.

I am not ready to give up this task to the state. You may argue that all this course will do is teach my child to be aware of other religious beliefs which will further help him or her understand, get along and deal with their neighbour. I argue that the end does not justify the means.

Rather by introducing our children to various ideologies, all that we are doing by the process of simple logical thinking is neutralizing all religion. The idea that nothing is good and nothing is bad and all is equal cannot be applied to a belief which is supposed to anchor a person for life.

Permit me to give you an analogy. Nancy's mom says to her one day. "Dear Nancy I have to tell you that you are my child but I am not sure who your Dad is really; could be Harry, Bob, John, Jack and I still can't remember the other guy's name.

In conclusion, my child needs one certainty, one truth. The way in which this course suggests open mindedness it plays with empathy in such a way that the mind fogs the line between acceptance of another religious culture with belief in another religious culture. I can pay testimony to this because as I was there sitting for the whole hour and a half through the education minister's preacher I could feel myself being lulled into a neutral state of mind, uncomfortably close to confusion.

Now, I've been around for a lot longer than my child whose only in grade 4. She can't help but wonder why I'm teaching her one thing at home and it sounds so different at school.

Therefore I can do what I like at home and even through church programs but the group therapy followed at school nullifies all. This may sound funny now but I worry for the future of all our children who will be led to believe that there is nothing out there that is real or can be taken seriously enough. A void is what is being created and a spiritual void can hurt as much as physical ailment and even more so for there is no pill for the pain. Or maybe the government has provided here too, with something new on the pharmaceutical market maybe.

Let me add that tolerance acceptance of others is learned at home. If parents criticize and put down any other group the child learns and imitates no matter what is taught at school. On the other hand it does not work with matters of faith because any religion is accepted on faith and strengthened by the faith of others around not by a constant remitting in question of an already abstract idea. This is what constant exposure to other religious cultures registers as, in a child's mind.

My second argument for the refusal of the ethics and religious culture course to be taught to my child is that the government has ruthlessly violated the charter of rights and liberties of the people.

Article 41 used to say that as parents we have the right to demand that in places of public education our children receive religious and moral education in conformity to our convictions.

Today the article 41 reads as the parents having the right to ensure religious education in conformity to their convictions only if the rights and interests of their children are met.

In other words the child's rights as a minor and of course unable to judge for himself precedes parental authority. Conclusion: our children are no longer under the guidance of their parents but now under the government's tutorial in matters of religious and moral instruction.

In addition the government abrogated article 20 in the public instruction law which once permitted a teacher to have the choice in not teaching certain contents which entered in conflict with their own convictions. Now, all teachers are forced to teach all contents of government programs such as the ethics and religious culture course.

No other country takes away the right to parental authority over their children. We should seriously ask ourselves why this one does and in by which interests it is motivated.

I still ask myself what was wrong with the choice of 75% of parents in Quebec when they ticked off Catholic instruction for their child and that at the same time the faiths of the rest of the population was respected by giving moral instruction. Finally the majority is not happy because their child is introduced to a mish mash of ideologies and the second group finds itself with an imposition of all kinds of religions. Confusion is on the agenda for both parents and children.

I love my country and the liberties and freedoms which I enjoy by being part of it. I can see that we have taken for granted those liberties and freedoms. I can see that things are changing and that if we don't stand up for our rights they will soon disappear, first in a subtle fashion and then with enforcement. The law which takes away my right over my child's wellbeing touches me personally. My right over this being entrusted to me by God will have to supercede my loyalty to government.
 »

jeudi 23 octobre 2008

72 % des parents québécois partisans d’un choix entre ECR et cours confessionnel

Un sondage réalisé par la société Léger Marketing pour le compte de l’Association des parents catholiques du Québec (APCQ) révèle que près des trois quarts des parents québécois (72 %) sont d’accord pour que les parents aient le choix entre l’enseignement religieux confessionnel et le cours d’éthique et de culture religieuse. Ce chiffre est de 68 % pour les Québécois sans enfant.

Quant à l’ensemble de la population québécoise, c’est plus des deux tiers (69 %) de celle-ci qui sont d’accord pour que les parents aient le choix entre l’enseignement religieux confessionnel et le cours d’éthique et de culture religieuse. Un quart (26 %) de la population est en désaccord avec le fait que les parents aient le choix entre l’enseignement religieux confessionnel et le cours d’éthique et de culture religieuse, alors que 5 % n’ont pas d’opinion sur cette question ou refusent d’y répondre.

Mme Jean Morse-Chevrier, présidente de l’Association des parents catholiques du Québec s’est réjouie de ces résultats : « Nous nous félicitons que la population reconnaisse que les parents doivent avoir l’option d’un enseignement religieux et moral pour leurs enfants à l’école en accord avec leur propre confession religieuse. Il faut souligner que, contrairement à ce qu’on entend parfois, la population n’est pas pour l’imposition du seul cours d’éthique et de culture religieuse qui est obligatoire dans toutes les écoles primaires et secondaires du Québec. Nous pensons que la manière la plus simple de résoudre la diversité des opinions est de suivre la sagesse des Québécois exprimée dans ce sondage et permettre l’option d’un enseignement religieux et moral confessionnel à l’école. »

C’est parmi les Québécois âgés de 25 à 34 ans que l’on retrouve la plus forte proportion de personnes en accord avec le fait que les parents aient le choix entre les deux types d’enseignement (80 %). Cette proportion se situe entre 66 % et 73 % pour les personnes de plus de 35 ans. De plus, 71 % des Québécois francophones sont d’accord pour que les parents aient le choix entre l’enseignement religieux confessionnel et le cours d’éthique et de culture religieuse (contre 63 % des non-francophones).

Question : Seriez-vous d'accord pour que les parents aient le choix entre l'enseignement religieux confessionnel et le cours d'éthique et de culture religieuse ?

Résultat pour l’ensemble de la population québécoise

Oui69 %
Non26 %
Je ne sais pas, refus5 %


Résultat pour les Québécois ayant un enfant ou plus

Oui72 %
Non26 %
Je ne sais pas, refus2 %


Méthodologie

L’Association des parents catholiques du Québec a mandaté Léger Marketing afin d’évaluer la perception de la population québécoise envers le cours obligatoire d’éthique et de culture religieuse. Dans l’ensemble, 1 076 Québécois ont été interrogés entre le 9 et le 14 octobre 2008.

À l’aide des plus récentes données de Statistique Canada, les résultats ont été pondérés selon le sexe, l'âge, les régions et la langue maternelle afin de rendre l'échantillon représentatif de l'ensemble de la population adulte du Québec. Finalement, nous obtenons avec les 1 076 personnes sondées, une marge d'erreur maximale de ± 2,9 %, et ce, 19 fois sur 20.

Richard Martineau contre le cours d'ECR

Richard Martineau prend position, pas de cours d'éthique et de culture religieuse à l'école. Enfin, surtout pas de culture religieuse.

Extraits :
Le débat sur le fameux cours d'éthique et de culture religieuse confronte deux camps.

Ceux qui trouvent géniale l'idée d'ouvrir les jeunes à la diversité religieuse, avec l'angle culturel ET historique.

Et ceux qui voudraient que les enfants puissent être exemptés de ce cours afin de suivre un enseignement confessionnel.

Je propose une troisième voie.

Pourquoi ne sortirait-on pas tout simplement la religion des écoles ?

[...]

TOUT SE VAUT

Quant à l'approche « neutre » prônée par le nouveau cours d'éthique et de culture religieuse (étudier les cultures sous l'angle historique et culturel), elle pèche par excès de politesse.

En effet, selon cette approche politically correct, TOUTES les religions s'équivalent et aucun dogme, même le plus ridicule ou le plus discriminatoire, ne mérite d'être jugé ou remis en question.

C'est le triomphe du relativisme. Il n'y a pas de morale absolue ni de valeurs universelles, mais DES morales et DES valeurs qui se valent toutes.

Comme le disait le philosophe grec Protagoras, chaque individu croit ce qui est vrai pour lui, et personne d'autre que lui ne peut critiquer ses croyances ou ses valeurs.

Bref, il ne faut pas dire « L'excision est une mutilation sexiste qu'il faut condamner », mais « L'excision est une pratique culturelle millénaire qu'il faut comprendre ».

mercredi 22 octobre 2008

Salmigondis de la ministre Courchesne à l'Assemblée nationale sur fond de cours ECR et de drapeau québécois sans croix

Nous reproduisons ci-dessous l'échange qui a eu lieu cet après-midi à l'Assemblée nationale de Québec vers 15 h 37.
— M. Proulx (ADQ) : Oui, M. le Président. D'abord, je vous salue pour cette première journée. Ma question sera à la ministre de l'Éducation. Vous savez, dans le cours d'éthique et culture religieuse, beaucoup de gens se font entendre depuis un certain temps peut-être parce que le cours est commencé, les gens apprennent à connaître le contenu. Je ne sais pas si, M. le Président, vous avez eu la chance ou si la ministre a lu la chronique de Richard Martineau la semaine dernière qui s'intitulait Dessine-moi un drapeau . Je vous fais lecture d'un paragraphe, M. le Président. « Discussion dans l'auto, l'autre jour, avec une de mes filles. C'est Richard Martineau qui dit: Comment tu trouves ça ton cours d'éthique. Alors, elle répond qu'elle trouve le prof très dynamique et elle dit: Cette semaine, on va redessiner le drapeau québécois, le prof dit qu'il n'est plus représentatif de la nouvelle réalité parce qu'il y a une croix dessus, il faut en créer un autre qui refléterait mieux le Québec d'aujourd'hui. »

M. le Président, le drapeau québécois, c'est celui qui est à côté de vous, c'est celui pour lequel tous les parlementaires devraient avoir beaucoup, beaucoup, beaucoup de respect. Est-ce que la ministre tolère qu'un enseignant au Québec dise à des étudiants que ce drapeau-là n'est pas digne de tous les Québécois ?

— Le Président : Mme la ministre de l'Éducation.

Des voix ...

— Le Président : S'il vous plaît. S'il vous plaît, la question a été posée. Mme la ministre de l'Éducation.

— Mme Courchesne : M. le Président, c'est bien sûr que je veux réitérer en cette Chambre que nous avons un profond respect pour le drapeau québécois et ça va tout à fait de soi par ailleurs que nous puissions dans nos salles de classe pouvoir enseigner à nos jeunes tout autant ce respect, mais aussi d'enseigner dans ce cours ce que veut dire la participation citoyenne et comment on devient un citoyen responsable et on peut apprendre à devenir un citoyen responsable dès le plus jeune âge, M. le Président.
Quel rapport y a-t-il entre la suppression de la croix du drapeau et la formation de citoyen responsable, etc. ?

Puisqu'on parle du cours d'éthique religieuse, je tiens à souligner à cette Assemblée qu'il se peut – qu'il se peut – qu'il y ait des accrocs de parcours, puisque c'était un défi énorme de pouvoir changer un cours sur 11 années d'enseignement.
Pourquoi ce manque de prudence ?
Mais, M. le Président, moi, je suis très reconnaissance à l'égard de tous les enseignants du Québec qui ont relevé le défi et qui relèvent le défi en ce moment
Le gouvernement leur a enlevé le droit de ne pas relever le défi (abrogation de l'article 20 de la Loi sur l'instruction publique) !
et je sais que nous avons davantage – davantage – je dirais, rassurer les parents sur ce cours-là. Et autant il y a certains qui puissent encore ne pas être d'accord..., moi, j'ai, à mon bureau, une très grande majorité de parents qui apprennent à fréquenter ce cours et qui sont très positifs...
Euh. Tous ces parents en faveur du cours d'ECR sont au bureau de Mme Courchesne ? A-t-elle ne fût-ce que reçu des gens opposés à ce cours comme ceux de la CLÉ ? Est-ce là une manière de dialoguer ?
— Le Président: En conclusion, Mme la ministre.

— Mme Courchesne: ...à cet égard-là, M. le Président.

— Le Président: Merci, Mme la ministre. M. le député de Trois-Rivières, pour l'additionnelle.

— M. Proulx: Oui, M. le Président. Mme la ministre n'est pas sans savoir, M. le Président, que, la semaine dernière, il y avait entre 1 500 et 2 000 personnes qui marchaient à Montréal pour justement décrier le cours d'éthique et de culture religieuse.

Est-ce que la ministre à tout le moins s'engage à ce que des événements comme celui-là ne se reproduise plus? Quelles démarches avez-vous faites, M. le Président, pour que cela ne se reproduise plus et qu'un enseignant montre à des enfants que notre drapeau, il est dépassé aujourd'hui?

— Le Président: Mme la ministre, à vous la parole.

— Mme Courchesne: M. le Président, c'est évident que, lorsque nous avons... on attire à notre attention sur des éléments comme celui-là, c'est évident que nous remontons la filière et que nous allons à la source pour nous assurer des propos qui doivent être correctement tenus dans toutes les salles de classe.
Bref, d'être plus sournois dans l'imposition de l'interculturalisme ?
Mais, M. le Président, je tiens à dire à cette Assemblée, pour votre information, que, sur 1 million d'enfants qui fréquentent nos écoles aujourd'hui, il y a 1 112 qui ont fait une demande d'exemption.
Dans les écoles publiques uniquement, il n'y a pas 1 million d'enfants dans le secteur public. Plus de mille demandes de dérogation dans le secteur public, malgré l'assurance que toutes les demandes seraient refusées !
M. le Président, c'est à peu près 1 %.
Alors, je pense qu'on doit encore une fois dire que, comme société québécoise, nous relevons un très beau défi pour apprendre à mieux vivre ensemble au Québec.
Slogans d'une vacuité totale. Comment vivait-on mal ensemble auparavant, en quoi l'intimidation et les menaces pour imposer ce cours montrent que « nous relevons un très beau défi pour apprendre à mieux vivre ensemble au Québec » ?

Hans Küng passé sous silence dans Le Devoir ?

Patrice Perreault, « bibliste » de Granby a fait publier un même texte dans la Voix de l'Est et dans le Devoir. Chose intéressante c'est la Voix de l'Est — qui limite pourtant le plus la longueur des textes (au maximum 600 mots) — qui a publié l'intégralité de la lettre de ce « bibliste ». Le Devoir, pour sa part, a raccourci la lettre pour en omettre un passage qui invoque Hans Küng, théologien interdit d'enseigner la théologie par le Vatican. Pour ne pas effrayer certains catholiques qui croient vraiment encore que les partisans du cours d'ECR sont des catholiques orthodoxes ? Un peu comme le passage sous silence systématique dans Le Devoir de l'opposition d'une école catholique privée, Loyola, au cours d'ECR.

À des fins pédagogiques, nous reproduisons ci-dessous la lettre de M. Perreault dans son intégralité avec le passage supprimé par le Devoir en rouge.
La manifestation orchestrée par la Coalition pour la liberté en éducation (CLE) le 18 octobre suscite une perplexité certaine. Comment expliquer une telle opposition au nouveau programme? Est-il possible que celle-ci tire son origine d'une certaine compréhension du phénomène religieux?

Celui-ci, comme toute dimension humaine, est marqué par une ambiguïté produisant des effets opposés. Il peut tout aussi bien libérer qu'asservir. Autrement dit, le religieux peut se nourrir de valeurs d'exclusion ou d'inclusion. Le philosophe Henri Bergson parlait de la dimension plus conservatrice du phénomène religieux qui prône la sécurité face à l'angoisse existentielle.
Il n'est pas certain que l'angoisse existentielle libère !
Les gens adhérant à cette dynamique religieuse cherchent à conformer le réel à leur conception de l'Absolu ou de la religion. En général, ces personnes adoptent des valeurs éthiques axées sur des repères limpides et considérés comme immuables. Un certain pessimisme anthropologique caractérise cette approche du phénomène religieux au point de renforcer une forme de conservatisme social.
Oui, ce pessimisme anthropologique est bien conforme à la nature pécheresse des hommes pour les chrétiens. On ne sait pas trop d'où les optimistes anthropologiques tirent leur optimisme, mais ce n'est pas dans le christianisme ni même la triste réalité historique.
Une orientation première

L'autre dimension du religieux met l'accent sur des normes d'ouverture à l'altérité. Elle reconnaît la complexité du réel, établit une relation inclusive plutôt qu'antagonique avec la différence.

Cette relation donne naissance à la conscience sociale et suscite l'engagement avec d'autres pour transformer le monde. Il importe, ici, de faire observer qu'il s'agit d'une typologie et qu'aucune personne ne correspond entièrement à l'une ou à l'autre dimension. Cependant, il existe fréquemment une composante majeure qui détermine, en grande partie, l'orientation première.

À cet égard, le nouveau Programme d'éthique et de culture religieuse constitue un excellent test de Rorschach. Les réactions manifestées à ce programme s'avèrent fort révélatrices des tendances fondamentales. Par exemple, l'opposition farouche de parents trahit une attitude religieuse bien spécifique. Elle s'appuie sur un modèle culturel «d'exclusion» décrit plus haut. Ce modèle dessine une frontière hermétique entre le monde «extérieur» considéré comme hostile et l'univers «intérieur» de la communauté perçu comme un havre de paix et d'harmonie.

Or, le nouveau programme ECR s'inscrit dans la compréhension du phénomène religieux comme espace inclusif.
On ne sache pas que le volet éthique du programme ECR s'inscrive dans une quelconque compréhension du phénomène religieux.
Pour le programme, la différence ne constitue pas une menace à l'identité personnelle, mais en représente un aspect incontournable puisqu'elle incite à entrer en relation avec l'altérité. La frontière devient poreuse et inclusive entre le monde «extérieur» et le monde «intérieur» de la communauté. Au lieu d'observer un antagonisme du binôme monde-communauté, le paradigme privilégié par le programme, conçoit plutôt la communauté comme une partie intégrante du monde en relation étroite avec d'autres communautés humaines incarnées au cœur d'une biosphère dynamique en changement perpétuel.
On ne voit pas très bien où ce « bibliste » veut en venir. Croit-il vraiment que les gens contre le programme d'ECR ne considèrent pas que leur communauté est dans le monde changeant ? Mais ce « bibliste » ne connait-il pas la distinction entre le « dans le monde» et « de ce monde » dont le Christ parle ?

Voir Jean 15, 19 : « Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui lui appartiendrait; mais vous n'êtes pas du monde : c'est moi qui vous ai mis à part du monde et voilà pourquoi le monde vous hait. »

Voir aussi Jean 17, 14-18 :«14 Je leur ai donné ta parole et le monde les a pris en haine, parce qu'ils ne sont pas du monde, comme je ne suis pas du monde. 15 Je ne te demande pas de les ôter du monde, mais de les garder du mauvais. 16 Ils ne sont pas du monde comme je ne suis pas du monde. 17 Consacre-les par la vérité : ta parole est vérité. 18 Comme tu m'as envoyé dans le monde, je les envoie dans le monde. »

Fin des certitudes

Un tel paradigme implique la fin des certitudes absolues. Cela explique l'accusation fausse de relativisme du programme.
Facile d'affirmer que cette accusation est fausse, il faudrait encore le prouver. Car, quand il n'y a plus de certitudes absolues, comme c'est le cas par exemple dans le volet d'éthique du cours, que reste-t-il ? Un relativisme borné en classe par le respect, la non-violence et l'esprit des Chartes de droits au mieux. C'est maigre et n'aura pas nécessairement d'effet en dehors de la classe pour les jeunes adultes devenus autonomes ou plutôt « anomes ».
Ses visées cherchent davantage à permettre à l'enfant de comprendre le phénomène religieux et de lui donner les outils pour écouter les représentations différentes tout en le situant dans la tradition culturelle et historique de la société.
En les situant de quelle façon et dans quelle tradition culturelle de quelle société ? La tradition judéo-chrétienne de la société québécoise ? Ou une autre « tradition » plus récente et privilégiée par certains pédagogistes et partisans de ce cours ? Bref, l'arbitraire.
En d'autres termes, le programme permettra de saisir que l'autre ne pense pas nécessairement comme soi et que sa différence est légitime.
Toutes les différences sont d'ailleurs légitimes (mais attention on n'est pas relativistes !), sauf celles des gens de le CLÉ ?
Pour les parents qui entrevoient le phénomène religieux comme un espace délimité par une frontière stricte, le paradigme du nouveau programme suscite tout un choc culturel. Dès lors, peut-on se surprendre qu'ils souhaitent préserver à tout prix leurs enfants de ce programme? [...]
Cette ellipse ([...]) remplace ce passage publié, lui, dans la Voix de l'Est mais pas dans le Devoir :

Le grand théologien Hans Küng résume bien les causes de ce choc culturel par la concomitance de paradigmes socioreligieux qui fait se côtoyer des personnes croyantes qui ne partagent pas la même mentalité. Cela suscite un conflit des représentations face au réel et à la société.

Est-il possible que l'opposition face au nouveau programme ECR résulte de la collision entre divers paradigmes, l'un moderne et l'autre plus «écohumaniste» qui intègre le pluralisme dans un système ouvert? Si cela s'avère, il importe dès lors d'accompagner, avec sollicitude et par le dialogue, tant les personnes opposées à ce programme que leurs enfants dans ce douloureux passage.
Euh, pour les forcer à passer contre leur gré ?
Cependant, rappelons que dans tout vrai dialogue, les personnes acceptent la possibilité de se laisser transformer complètement par l'échange afin de créer, espérons-le, une société plus inclusive, égalitaire, solidaire et unie dans la diversité.
Il semble pourtant simple d'assurer cette diversité : laisser le choix comme le demande justement la CLÉ&thinsp!

En passant, la transformation semble être un but en soi pour ce « bibliste ». On ne voit pas pourquoi quand tout est devenu légitime.

Plus de précisions sur les menaces et intimidations faites à l'encontre de parents de Granby

La Voix de l'Est du 21 octobre rapporte plus de détails sur les menaces et intimidations faites à l'encontre des parents de Granby qui, inquiets de l'éducation morale et religieuse de leurs enfants, les ont retirés du cours d'éthique et de culture religieuse imposé par l'État à tous les enfants du Québec.
« Un signalement à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ). Voilà de quoi sont menacés les parents qui refusent que leur enfant assiste au cours d'éthique et culture religieuse. Julie Clément n'en revenait pas, vendredi, en lisant une lettre que lui a adressée Paul André Boudreau, directeur de l'école secondaire Paul-Germain-Ostiguy à Saint-Césaire. […] Si votre enfant persiste à ne pas assister au cours d'éthique et culture religieuse, je devrai signaler son absence à la DPJ avec les conséquences qui en découleront, écrit-il. »
Menaces, appel à la DPJ
« C'est un signe d'intimidation. On embarque dans les menaces, c'est insensé, lance Mme Clément. Je suis étonnée, je m'attendais à ce qu'on me parle d'abord d'une retenue. »
Menaces de renvoi !
« Si c'est vrai cette menace, la DPJ viendra à la maison et on discutera en prenant un café, lance Diane Gagné. La menace de DPJ n'est pas ce qui choque le plus cette mère, dont le fils étudie en 4e secondaire. La directrice a rencontré mon fils sans que je sois là, soutient Diane Gagné. Ça lui a fait peur. Il ne veut pas se faire sortir de l'école. »
Notons que cette direction menace également de renvoi de l’école publique cet étudiant sans problème… alors que le Gouvernement investit des millions de dollars contre le décrochage scolaire !

Intimider les enfants en l'absence des parents

Linda Foisy reproche également à la direction d'avoir intimidé ses jumeaux qui sont en 4e secondaire.
« Moi et mon conjoint avons écrit à la directrice pour lui dire que c'est à nous qu'elle devait s'adresser, note Mme Foisy. C'était de l'intimidation de rencontrer mes fils. »
Du bluff ? Commission scolaire s'en remet à la justice

Ces tentatives d'intimidation ne visent qu'à effrayer les parents, selon Sylvain Lamontagne insitigateur du mouvement de boycottage à Valcourt. Certains ont abandonné la bataille, trop inquiets des représailles. « C'est un jeu de patience, lance-t-il. Le plus patient des deux va gagner. » Sandra Thibodeau, agente de communication à la commission scolaire du Val-des-Cerfs, admet qu'un signalement à la DPJ n'est peut-être pas approprié. « On sait que nous ne sommes pas devant des cas de négligence parentale, dit-elle. On n'en est même pas encore à des suspensions. » À quoi doivent s'attendre les parents ? « Je ne suis pas en mesure de dire quelle est la suite des choses, répond Mme Thibodeau. Il est trop tôt pour dire quelles seront les sanctions. »

Pourquoi alors toutes ces menaces officielles de sanctions ?

Selon la Voix de l'Est, la commission scolaire du Val-des-Cerfs espère que la Cour supérieure lui donnera une piste de solution. Le juge Jean-Guy Dubois déterminera, le 6 novembre au palais de justice de Drummondville, quand la cause sera entendue.

mardi 21 octobre 2008

Questioning the Ethics and religious culture course

(Version anglaise de l'émission Sel et Lumière consacrée au cours d'ECR, mais avec un peu de matériel original en anglais)

In continuing its Catholic religion course, Montreal’s Loyola High School now contravenes the government’s new Ethics and Religious Culture curriculum.

Salt and Light, a Canadian Catholic not-for-profit cable network, investigates the reasons behind the refusal of Loyola to teach this course. As we will see, Loyola's principal, Paul Donovan, claims ERC imposes a relativistic agenda on students and that this ideology may not be imposed by a government on a Catholic institution.

In the process of this report, Salt and Light asks Bishop Pierre Morissette, one of the bishops in favour of this course, Mr. Bergevin, a representative of Quebec’s Ministry of Education, Richard Décarie of the Coalition pour la liberté en éducation and the principal of Loyola High School to present their point of views on this controversial course.

Switch to full screen mode to read the subtitles.

lundi 20 octobre 2008

Pensum du Devoir à la suite de la manifestation pour la liberté de choix

Voilà plusieurs semaines que le Devoir ne parle plus du cours d’éthique et de culture religieuse. Rien sur les deux procès qui se profilent en Cour supérieure du Québec au sujet de ce programme imposé, rien sur les déclarations critiques du nonce apostolique, rien sur la manifestation qui se préparait à Montréal contre l’imposition de ce cours, rien sur les mesures d’intimidation et les menaces de signalement à la DPJ qui frappent les parents récalcitrants au cours d’éthique et de culture religieuse imposé à tous au nom de la tolérance et de la diversité.

À reculons

Las! Ces procès existent bien, les autres médias que le Devoir en ont finalement parlé, ils ont même abordé dans leurs éditions régionales le sujet des menaces répétées contre les parents et leurs enfants qui refusent ce cours et enfin – goutte qui a fait déborder le vase – près de 2 000 personnes ont défilé dans les rues de Montréal pour demander le libre choix en matière d’éducation morale et religieuse. Le Devoir, à reculons, allait devoir à nouveau parler de l’opposition au cours ECR.

Et pourtant, Le Devoir pensait avoir réglé la question en faisant faire un sondage et en le publiant à sa une : une faible majorité (52 %) des Québécois approuverait le cours d’éthique et de culture religieuse et seule une petite minorité (16 %) voulait encore des anciens cours de religion confessionnels (souvent mal enseignés par des professeurs non-croyants ou même pas enseignés du tout dans certaines écoles publiques).

Le Devoir, chantre de la majorité silencieuse !

Or, voilà que pour défendre bec et ongles ce cours dont le Devoir a déjà pris la défense dans un éditorial (« Vain combat », le 27 février 2008), Mme Marie-Andrée Chouinard commet un nouvel éditorial pour condamner au nom de « la majorité silencieuse » les opposants à l’imposition du cours d’éthique et de culture religieuse.

On aura tout vu ! Le Devoir porte-voix de tous les combats progressistes et minoritaires comme le « mariage gay » qui se fait le chantre de cette majorité silencieuse trop souvent conservatrice à son goût !

Le Devoir devrait pourtant se souvenir qu’à force de pédagogie et de confrontation à la réalité de faibles majorités mal informées peuvent facilement changer d’avis.

Faut-il rappeler que les parents n’ont pas analysé le cours ECR de leurs enfants, n’ont pas entendu les voix discordantes, mais quasi uniquement celles des promoteurs de ce cours qui bénéficient de tout le poids du gouvernement, de son monopole en matière de programme et de médias partisans comme le Devoir ? Bref, il n’y a pas eu débat ; cette majorité est fragile.

Gageons même qu’il y a nettement plus de Québécois qui sont en faveur de liberté de choix entre le cours d’éthique et de culture religieuse et un cours confessionnel, qu’il y en a en faveur du seul cours d’ECR.

Et le respect dû aux minorités et aux droits fondamentaux ?

Rappelons enfin que, même si seule une infime minorité de la population trouvait que ses droits fondamentaux de décider de la formation morale et spirituelle étaient brimés par l’imposition de ce cours, il faudrait défendre ces personnes. Le Devoir a-t-il oublié la croisade qu’il a menée en faveur des « mariages gays » où une autre minorité (pro-gay) « vociférait » (pour reprendre les termes peu amènes du Devoir) alors que la majorité offrait d’abord « un consentement silencieux » à la préservation du mariage aux seuls hétérosexuels ?

Approximations et volonté de minimisation

Citons un passage assez typique de la prose de Mme Chouinard :
« Sa croisade [de Mgr Ouellet] trouve écho dans la lutte menée par la Coalition pour la liberté en éducation (CLE), qui manifestait samedi encore en opposition au cours, obligatoire de la première année à la cinquième secondaire. Dirigé par des croyants chrétiens, le mouvement a permis d’acheminer au ministère de l’Éducation 1200 demandes d’exemption – toutes refusées à ce jour. Il est également à la source du boycottage de ce contenu par 72 élèves retiré du cours par leurs parents. Il passera sous peu à Drummondville pour contester la validité du cours. »
  1. Admirez le cliché journalistique bon marché : « croisade ».
  2. Combien de gens ont manifesté samedi ? Ne cherchez pas dans le Devoir, vous ne le saurez pas.
  3. Le Devoir s’est un peu amélioré, auparavant il pensait que la CLÉ ne regroupait que des catholiques... Cela a pris du temps, mais à force de répétition et de pédagogie patiente.
  4. Les 1200 demandes d’exemption – exemptions qui ne sont bien sûr pas proposées par les écoles puisque la Ministre Courchesne a fait savoir qu’elle les refuserait toutes – ne comprennent pas les demandes d’exemption auprès des écoles privées confessionnelles, meilleur terreau que les écoles publiques. Or, dans ce réseau, la seule école Loyola a récolté plus de 600 demandes d’exemption et au moins une autre école, l’école chrétienne Emmanuel de Dollard-des-Ormeaux, a également demandé l’exemption à titre d’établissement confessionnel. Enfin d’autres écoles privées n’enseignent pas le programme mais n’osent s’y opposer officiellement de crainte de perdre des subsides ou leur permis quand celles-ci ne reçoivent aucune subvention. Nous sommes au courant d’au moins trois écoles dans cette situation de trois confessions différentes !
  5. La CLÉ n’est pas vraiment à la source du boycottage; elle n’a jamais appelé au boycottage, mais a accompagné les parents qui désiraient exercer le droit de retrait de leurs enfants. Elle n’a fait que suivre des parents une fois de plus totalement démunis devant le Monopole de l’Éducation et sa machine administrative.
  6. La poursuite à Drummondville ne porte pas sur la validité du cours, mais, d’une part, sur la validité du processus administratif suivi pour aboutir au refus de toutes les demandes d’exemption et, d’autre part, sur la validité de la loi 95 qui impose ce cours. La question n’a jamais porté sur la validité du contenu du cours ou même sur la possibilité de l'enseigner, car il existe certainement des parents qui approuvent ce cours et ils peuvent le choisir pour leurs enfants. Non le litige se fonde sur le processus utilisé pour imposer ce programme à tous les parents même quand ils disent que ce cours est contraire au droit fondamental de la liberté de conscience et de religion. Billet de rattrapage pour les lecteurs mal informés du Devoir sur la poursuite de Drummondville.
  7. Il existe une autre poursuite, celle du collège Loyola qui demande le droit de présenter un cours équivalent, mais conforme à sa vocation d’école catholique en vertu sur l’article 22 du règlement d’application de la Loi sur l’enseignement privé, R.Q. c. E-9.1, r.1. Les lecteurs du seul Devoir n’en savent rien, le Devoir n’a jamais parlé du cas de l’école Loyola, même pas pour déformer la teneur de sa « croisade » contre le cours ECR.
Amusante aussi cette scie sur la déconfessionalisation comme prétexte à l'imposition du cours d'ECR aux écoles... mêmes les écoles privées confessionnelles&thinsp!
« Tant le Cardinal Ouellet que la CLÉ peuvent exposer des craintes qu'ils jugent légitimes. [encore heureux!] Ils peuvent voir dans la poursuite de la déconfessionalisation de l'école une attaque à leurs droits et la négation du religieux plutôt qu'une manière de se l'approprier autrement. [euh, de manière relativiste ?] »
Et ça se veut un journal sérieux !

Cours « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil »

Lu dans Pourquoi nos enfants sortent-ils de l'école ignorants ? de Patrick Moreau (Boréal, septembre 2008) :
« Le nouveau cours de culture religieuse qui entrera dans le programme du primaire et du secondaire à la prochaine rentrée est encore là pour en témoigner. Conçu dans l'urgence et sous la pression de l'actualité, il a moins pour but de faire acquérir aux élèves une connaissance des religions pratiquées dans le monde — il y a fort à parier qu'on ne leur fera pas lire d'extraits de l'Ancien Testament, des Upanishad ou du Livre de l'échelle de Mahomet — que de servir d'alibi à un discours naïvement moraliste sur le mode tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Malgré ces bons sentiments, je ne suis pas sûr qu'un tel moralisme puisse se targuer d'être progressiste&thinsp! »

(pp. 19-20)



dimanche 19 octobre 2008

Quelques photos de la marche pour la liberté de choix

Quelques photos de la marche pour la liberté de choix extraites de la galerie hébergée ici.



John Lennon avec nous !

All we are saying is give choice a chance


Vue du cortège à partir de la Place Canada



Partie du cortège rue Sainte-Catherine

partie du cortège rue Sainte-Catherine


Hommage à Fernand Ouellet...ébranler la suffisance identitaire

Hommage à Fernand Ouellet...ébranler la suffisance identitaire


Pancarte en arabe contre l'imposition du cours ECR

pancarte en arabe


Pancartes en italien et en anglais

pancartes en italien et en anglais


Tous unis pour la liberté en éducation !

Tous unis

Près de 2 000 personnes scandent « Oui à la liberté de choix ! »

Selon la Presse de Montréal, « Près de 2000 personnes en provenance des quatre coins du Québec ont marché dans les rues du centre-ville, hier après-midi, pour protester contre l'imposition du nouveau cours d'éthique et de culture religieuse. »

On note dans le court article de l'édition dominicale de la Presse deux témoignages intéressants :« J'ai appris à mes enfants que, lorsqu'on meurt, on va au ciel, explique Sonia Giguère, mère de cinq enfants, venue de Bronwsburg-Chatham. Mais dans le nouveau cours d'éthique et de culture religieuse, l'enseignant leur a expliqué que, lorsqu'on meurt, on disperse au vent les cendres du défunt. Cela a complètement ébranlé leur compréhension. C'est pour cette raison que je les ai retirés du cours. »

« Ce qui me fâche, c'est qu'avec ce cours, le gouvernement impose sa religion: le laïcisme-relativisme, explique un père de la région de la Mauricie, Ghislain Lebel. Tranquillement, ils sont en train d'enlever nos droits fondamentaux en tant que parents. On a le droit de choisir comment nos enfants vont être spirituellement élevés. »

La Gazette de Montréal, pour sa part, rapporte les propos de Flora Almeida Marlow une immigrante originaire de l'Inde. Elle a quatre enfants dont trois fréquentent des établissements publics de la région de Mascouche. Comme beaucoup de parents, elle a demandé à ce que ses enfants quittent la classe quand le cours est donné imposé aux enfants.

« Mes enfants doivent d'abord apprendre à se connaître avant d'apprendre d'autres choses, ils quittent la classe et vont à la bibliothèque pendant le cours d'ECR » de déclarer Mme Marlow.

« Je crois qu'une loi ne doit pas imposer aux gens comment ils devraient éduquer leurs enfants ».

Marie-Josée Croteau, présidente de la Coalition pour la liberté en éducation et organisatrice de la manifestation, abonde dans le même sens : « Ça n'a aucun sens d'apprendre sur sept religions différentes dès l'âge de 6 ans. Imaginez si on enseignait sept langues ou sept méthodes de mathématiques ! Plusieurs commencent à se rendre compte que c'est aberrant, et si la ministre Courchesne ne recule pas, nous serons de plus en plus nombreux à manifester. »

La connaissance culturelle des religions et celle des techniques de dialogue ne garantissent en rien l'harmonie

Nous reproduisons ci-dessous une lettre ouverte également envoyée à la Voix de l'Est.
M. Blouin, enseignant à l'école secondaire Wilfrid-Léger de Waterloo, saluait la semaine passée l'imposition du nouveau cours d'éthique et de culture religieuse tout en exprimant son exécration de la religion qui, selon lui, est «la gangrène de l'humanité, un fléau qui afflige l'Homme depuis tellement longtemps».

M. Blouin est la preuve vivante que le cours d'éthique et de culture religieuse et l'apprentissage de nombreuses religions au plan purement intellectuel n'est en rien la garantie que les communautés religieuses vivront de manière plus harmonieuse dans le nouveau «vivre ensemble» que le ministère essaie d'imposer. On peut parfaitement connaître la culture religieuse du christianisme et détester ce christianisme comme M. Blouin. On peut en dire autant, bien sûr, des autres religions.

Prenons l'exemple de l'érouv de la religion juive, ce fil qui délimite une zone où certaines activités sont permises lors des fêtes religieuses. Est-ce par ignorance du sens de l'érouv que de nombreux habitants de Westmount [Outremont] s'étaient opposés à ce signe communautaire? Rien n'est moins sûr: il est fort possible que c'est en apprenant le sens religieux de cet étrange fil que certains se sont opposés à ce qu'ils comprenaient désormais comme un symbole communautariste trop diviseur et trop visible.

J'espère que ces réactions hargneuses de la part d'un enseignant comme M. Blouin ouvriront les yeux de nombreux parents qui pensent que le cours d'éthique et de culture religieuse ne peut que «promouvoir une plus grande harmonie dans un Québec de plus en plus divers». Cela n'est non seulement pas prouvé, mais il existe de nombreux contre-exemples de personnes qui connaissent une religion et pourtant l'exècrent.

L'harmonie n'est pas garantie par une connaissance culturelle ou l'apprentissage de techniques du dialogue comme veut nous le fait croire le ministère de l'Éducation, c'est l'affaire d'un supplément d'empathie. On peut douter que le relativisme ambiant de ce même cours d'ÉCR et la désaffection envers la pratique religieuse fournissent ce supplément d'empathie.

samedi 18 octobre 2008

Environ 1 500 personnes manifestent contre l'imposition du cours d'ECR



Reportage vidéo de TVA sur la marche






Reportage radio de Radio-Canada sur la marche

Écoutez l'émission :



Reportage vidéo radio-canadien


Au sujet du millier d'exemptions dont parle la journaliste de Radio-Canada, Mme Émilie Dubreuil, il ne s'agit que d'une estimation des seules exemptions demandées (malgré leur refus assuré) dans les écoles publiques, ce chiffre ne comprend pas les demandes faites par les écoles privées confessionnelles (il y a par exemple plus de 600 demandes d'exemption au seul collège Loyola).

Vous remarquerez une coupure quand la SRC interroge la très jeune fille de Benoît Girouard. Elle n'est pas de notre fait, il s'agit d'une coupure de Radio-Canada. Selon certains témoins, ce serait pour omettre, parmi d'autres questions posées par Mme Dubreuil, celle-ci : « Est-ce que tu pries à Dieu contre le cours d'ECR ? » Mme Dubreuil aurait été prévenue par un avocat présent à la manifestation de procéder avec une grande prudence lors de la diffusion de propos de très jeunes enfants.

Il faut dire que, selon certains, il est heureux que Radio-Canada élimine au montage les parties les moins glorieuses des entrevues de Mme Dubreuil. (Voir Ils auraient bien pu montrer la partie du tournage où Émilie Dubreuil a « freaké » devant la caméra).


Benoit Girouard adresse la fouleBenoît Girouard adresse la foule

slogans en italien, français et anglais (il y avait aussi des slogans en arabe)Slogans en italien, français et anglais (il y avait aussi des slogans en arabe)

Raisons de la marche de protestation contre ECR

Richard Décarie, porte-parole de la Coalition pour la liberté en éducation, explique les raisons pour la marche de protestation : modification de l'article 41 de la Charte québécoise des droits et liberté, enseignants forcés d'enseigner le cours, menaces proférées à l'encontre des parents récalcitrants et de leurs enfants par le Monopole de l'Éducation.



vendredi 17 octobre 2008

Bientôt les résultats d'un sondage exclusif sur le cours ECR

Bientôt nous publierons les résultats d'un sondage exclusif Léger Marketing portant sur le cours ECR.

Discussion autour du cours ECR, des menaces du Monopole de l'Éducation et de la manifestation de la CLÉ

M. Richard Décarie, porte-parole de la Coalition pour la liberté en éducation (CLÉ), parle avec Paul Arcand au sujet du cours d'éthique et de culture religieuse, des raisons qui le pousse à s'opposer à ce cours, des menaces récentes proférées par le Monopole de l'Éducation (MELS) à l'encontre des parents récalcitrants et de la marche qu'organise la CLÉ samedi 18 octobre à Montréal.


Écoutez l'émission :

Intimidations et menaces d'appel à la DPJ pour imposer le dialogue, la tolérance et l'harmonie dans la diversité

À Granby, le Monopole de l'Éducation du Québec n'hésite pas à prendre les grands moyens pour faire rentrer dans le rang les parents qui, prenant à cœur la formation morale et spirituelle de leurs enfants, refusent que leur progéniture soit soumise au nouveau cours d'éthique et de culture religieuse. Ce cours que d'aucuns qualifient de relativiste a été imposé au Québec afin, selon le Monopole de l'Éducation, de favoriser le dialogue, l'autonomie des jeunes et l'harmonie dans la diversité.

C'est ainsi que la Commission scolaire du Val des cerfs à Granby menace les parents trop autonomes de les dénoncer aux services de la Direction de la protection de la jeunesse, laquelle pourrait rendre visite aux parents et au besoin leur soustraire leurs enfants...

Il y a décidément un monde entre les discours du Monopole de l'Éducation et ses actes !

13,5 millions de $ de subventions pour les manuels ECR du primaire

Selon un document émanant du Monopole de l'Éducation (MELS) en date du 6 décembre 2007, l'investissement total prévu pour financer les manuels d'ECR du primaire s'élève à 13,5 millions de dollars.

Le ministère avait alloué 3 700 000 $ à ce poste en 2006-2007. Pour l'année scolaire 2007-2008, une somme de 5,3 millions de $ est consentie par le ministère. À cette somme s'ajoute la participation des commissions scolaires qui devrait atteindre 4.500.000 $, soit le tiers de l'investissement total de 13,5 millions de dollars.

jeudi 16 octobre 2008

Le cours d’Éthique et culture des religions à l’école : qu’en penser ?

Un dossier complet de Sel et Lumière sur l'implantation du cours d'éthique et culture des religions au Québec. Rencontres avec M. Pierre Bergevin du Ministère de l'éducation, Mme Marie-Josée Croteau de la Coalition pour la liberté en éducation, Mgr Pierre Morissette de l’AECQ et M. Paul Donovan, Directeur de l'école secondaire Loyola.

Cours d'ECR : redessiner le drapeau québécois sans croix !

Joëlle Quérin, de l'UQAM, disait du nouveau cours d'éthique et culture religieuse entré en vigueur en septembre 2008 qu'il consistait « en un véritable lavage de cerveau multiculturaliste auquel les enfants auront droit [sic] de leur entrée à l'école primaire jusqu'à leur sortie de l'école secondaire. »

Un exemple de ce à quoi ce multiculturalisme (pardon, ne fachons pas MM. Bouchard et Taylor, d'interculturalisme) mène : redessiner le drapeau québécois sans croix pour ne pas heurter tous les nouveaux immigrants (euh, comme les Antillais, les Rwandais, Congolais et les Latinos chrétiens ?)

Même M. Martineau trouve cela un peu débile.



Maire de Saguenay au sujet du programme ECR : « C'est fou ! »

Le maire de Saguenay, Jean Tremblay, s'entretient avec Richard Martineau au sujet du laïcisme, de la véritable laïcité et du cours d'éthique et de culture religieuse qu'il oppose à l'école.




(Le son est légèrement désynchronisé par rapport à l'image, nos excuses)

mercredi 15 octobre 2008

Benoît XVI pour la liberté de choix entre cours de religion et cours d'éthique...à Berlin

Depuis toujours, les cours de catéchisme font partie intégrante du système scolaire allemand. Mais il y a deux ans, les collèges et lycées berlinois, ville fortement à gauche, ont décidé de les remplacer par des cours d'éthique, un mélange de philosophie, de valeurs morales et d'histoire des religions.

Pour Karim Hassan, professeur d'éthique dans un lycée berlinois, cette décision répond au mélange des cultures dans la capitale : « Nos élèves sont d'origines diverses, chaque groupe religieux devait donc participer à un cours de religion différent. Or il est essentiel d'apprendre à vivre ensemble et de découvrir les différences des autres. »

Il n'y a donc plus de catéchisme à l'école : pour étudier leur religion, les élèves peuvent profiter d'un enseignement religieux, mais en dehors des heures de cours.

Pour les associations chrétiennes, il y a là une volonté de marginaliser la religion. Selon elles, les élèves devraient avoir le choix entre éthique et religion dans leur emploi du temps, comme dans d'autres régions allemandes. Les églises berlinoises ont donc lancé fin septembre une initiative dont l'objectif est d'organiser un référendum dans la capitale. Le pape Benoït XVI a annoncé la semaine dernière qu'il leur apportait son soutien.


Selon le docteur Christoph Lehmann, fondateur de la campagne Pro-Reli : « Les églises ont la possibilité d'offrir des cours de religion dans les écoles mais ces cours n'ont pas le même statut qu'un cours normal. Beaucoup d'élèves choisissent de ne pas y participer parce qu'ils sont souvent tard l'après-midi ou très tôt le matin. »

Les lycéens sont en effet très pragmatiques sur les désagréments et les avantages du cours d'éthique unique et obligatoire. Un élève explique : « Je suis pour le retour des cours de religion, comme ça, j'aurai moins d'heures par jour, et puis les autres auront cours aussi et ne pourront pas rentrer chez eux. » Pour un autre : « Dans le cours d'éthique, on apprend plein de choses et puis on n'a pas beaucoup d'examens. C'est vraiment sympa et on discute beaucoup. »

La religion retrouvera-t-elle sa place à l'école ? Tout dépendra de l'issue de cette initiative. Les partisans de l'enseignement religieux à l'école publique doivent récolter 170 000 signatures avant le 21 janvier 2009 pour obtenir l'organisation d'une consultation populaire.

Poursuite en justice à Drummondville