Outils pédagogiques problématiques au Québec : des parents se plaignent au Réseau éducation, sexe et identité. Entrevue avec Athena Davis, co-coordinatrice du Réseau éducation, sexe et identité (RESI).
Carnet voué à la promotion d'une véritable liberté scolaire au Québec, pour une diversité de programmes, pour une plus grande concurrence dans l'enseignement.
mardi 15 octobre 2024
Critique de la définition du sexe dans un manuel approuvé par le ministère de l'Éducation du Québec
François Chapleau, professeur émérite de biologie, a écrit au ministère de l'Éducation afin de recommander des changements dans les manuels scolaires.
Dans sa lettre, il explique pourquoi la définition du "sexe" donnée est erronée. Il offre ce que pourrait être une définition scientifique du "sexe" pour le programme. Finalement, il critique le processus de vérification du programme du ministère.
Comme il s'agit d'un dossier d'intérêt public qui devrait intéresser tous les parents et élèves, il a rendu cette lettre publique.
Le 13 octobre, 2024
M. Martin Cléroux, directeur
Direction des ressources didactiques et des bibliothèques scolaires
Ministère de l’Éducation
1035, rue de la Chevrotière, 13e étage
Québec (Québec) G1R 5A5
Cher Monsieur,
Merci pour votre réponse du 30 juillet 2024[1] à ma lettre du 23 mai[2] au ministre de l’Éducation concernant la définition pseudoscientifique du mot « sexe »[3] dans le manuel de 5e année de la collection Passeport Citoyen de la maison ERPI pour le programme Culture et citoyenneté québécoise (CCQ).
Dans votre réponse, vous avez indiqué que le manuel concerné était encore en cours d’approbation ce qui sous-entendait que la version controversée de la définition du mot « sexe » n’était pas approuvée.
Vous avez également écrit que : « Le programme [CCQ] a été approuvé au terme d’un processus de vérification rigoureux impliquant de nombreux experts des domaines de référence en éducation, en philosophie et en sociologie. » [Aucun en biologie...]
Les manuels de la série Passeport Citoyen ont finalement été approuvés le 2 septembre 2024. La définition du mot « sexe » a été modifiée et correspond maintenant à la nouvelle définition du programme CCQ[4]. Le sexe serait une : catégorie qui répartit la population entre femmes et hommes à partir de caractéristiques physiologiques.
Malheureusement, cette définition n’a aucun lien véritable avec la réalité du sexe dans le monde vivant (incluant l’humain). On n’y indique même pas son rôle fondamental dans la reproduction. Il semble donc que vous n’ayez pas de véritable expert en sciences naturelles ou en biologie dans votre équipe de vérification. C’est une grave omission et cela invalide votre processus de vérification sur ce sujet.
1. Critique de la définition du mot «sexe » du programme CCQ
La définition de « sexe » en tant que « catégorie », nécessite l’ajout d’un qualificatif et une explication puisqu’une catégorie peut prendre plusieurs formes[5]. Le sexe est une catégorie « biologique » qui s’appuie sur une propriété universelle de la reproduction sexuée (par rapport aux autres modes de reproduction) qui est : la fusion de deux gamètes de tailles distinctes pour former un nouvel individu[6]. Cette réalité doit être communiquée aux élèves.
En plus d’être anthropocentrique (il y a plus d’un million d’espèces à reproduction sexuée), le fait d’indiquer que le sexe « répartit la population entre hommes et femmes » est tout simplement faux. Le sexe ne « répartit » rien, il est au cœur du processus de production de mâles et de femelles (c’est-à-dire, la reproduction sexuée). Et puisqu’il n’y a que deux sexes, il est toujours binaire. Ainsi, il aurait été préférable de dire que la catégorie « sexe » chez les humains est « constituée » de deux catégories d’individus, les mâles et les femelles, qui se distinguent, non pas par des « caractères physiologiques »[7], mais par une anatomie qui produira l’un ou l’autre des deux types de gamètes. Il s’agit donc ici de deux catégories bien délimitées, bien ancrées dans la biologie et le monde réel. Et, vous en conviendrez, nos enfants sont en droit d’avoir une éducation fondée sur la réalité.
Bien que dans des cas extrêmement rares, l’identification du sexe d’une personne peut être complexe, aucune anomalie du développement sexuel[8] et aucun enjeu social[9] ne peuvent remettre en question la réalité strictement binaire du sexe. Or, jamais le caractère strict de cette réalité n’est affirmé dans le programme CCQ, dans les manuels associés[10] ou dans le matériel connexe produit par des partenaires d’enseignement[11]. Ainsi, nulle part, les mots « femme » et « homme » ne sont définis. Cela invisibilise la réalité biologique de ces mots qui est pourtant importante dans nos sociétés (médecine, espace sécuritaire pour les femmes, sports féminins, éducation des enfants, etc.). Ces omissions sont indignes d’un programme qui prétend être ancré dans la réalité et l’esprit critique. Nos enfants méritent mieux.
2. Vers une définition scientifique du mot « sexe » pour le programme CCQ
Le sexe pourrait être défini comme suit[12] :
Sexe : terme lié au processus de formation d’un nouvel individu dans le cadre de la reproduction sexuée. Le sexe est « binaire » parce que la reproduction sexuée nécessite toujours deux types de gamètes de tailles distinctes pour la production, lors de la conception, d’un nouvel individu. Ainsi,
- le sexe mâle correspond à l’individu (ou la structure[13]) dont l’anatomie a évolué pour la production de petits gamètes (spermatozoïdes ou pollen) et
- le sexe femelle correspond à l’individu (ou la structure) dont l’anatomie (ou la structure) a évolué pour produire de gros gamètes (ovules, ovocytes ou œufs).
Note : Il n’existe pas de 3e type de gamète ou de 3e sexe.
Chez l’humain,
- la trajectoire développementale mâle ou femelle est déterminée à la conception, par l’assemblage des chromosomes sexuels provenant des deux gamètes[14].
- une fois le sexe déterminé chez un humain, la trajectoire développementale de l’autre sexe est activement inhibée[15],
- l’appartenance à un des deux sexes est définitive et immuable,
- cette appartenance est inscrite dans chaque cellule du corps,
- cette appartenance fait partie de l’identité de chaque personne puisqu’elle a une influence sur les comportements et les attitudes,
- la femme est la femelle adulte de notre espèce, et
- l’homme est le mâle adulte de notre espèce.
Toutes les caractéristiques humaines ci-haut mentionnées du sexe se retrouvent chez les mammifères, sauf pour le nom commun des mâles et des femelles.
3. Revoir les volets sexualité et identité du programme CCQ
Peu importe les raisons qui ont mené à l’élaboration de la définition fautive du sexe dans le programme CCQ, rien ne peut justifier que nos programmes d’enseignement se dissocient de la réalité ou la transforment. Ceci est d’autant plus important que le déni de réalité pour un concept aussi fondamental que le sexe peut pousser des enfants vulnérables vers des questionnements inutiles et potentiellement délétères concernant leur identité.
Je vous demande donc de revoir immédiatement la définition du mot « sexe » dans le programme CCQ, et de vous assurer que l’identité sexuelle y soit expliquée de façon réaliste, positive et constructive en se fondant sur les données existantes. Ceci doit être fait non seulement dans le programme CCQ, mais aussi dans le matériel pédagogique (manuels et autres documents) lié au programme, incluant le matériel fourni par les partenaires d’enseignement concernés par ce sujet (regroupement, associations, etc.).
Quant au caractère « rigoureux » de votre processus de vérification, permettez-moi de douter de son efficacité, car dans le cas du « sexe » vous avez permis que des éléments transformateurs de notre rapport avec le monde réel s’incrustent dans le programme. La population est en droit d’exiger qu’un organisme dont la responsabilité est de veiller sur la qualité de l’éducation de nos enfants fasse un meilleur travail.
Pour le moment, le lien de confiance avec le ministère sur ce sujet est brisé. J’espère qu'il saura rectifier la situation.
Je demeure disponible pour répondre à vos questions.
Veuillez agréer, monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs.
François Chapleau
Professeur émérite
Département de biologie
Université d’Ottawa
Ottawa, Ontario.
+
(Résident de Cantley, Qc)
Cc: Bernard Drainville, ministre de l’Éducation
Comité de sages sur l’identité de genre
Références
[1]Réponse du ministère de l’Éducation (30 juillet) https://dropbox.com/scl/fi/ecpgnqr3k4vi78dedj6qn/Lettre-M.-Chapleau.pdf?rlkey=puypbc8swgez5qrck5lf9jckd&dl=0
[2] Lettre du 23 mai : https://dropbox.com/scl/fi/vztermda35j9nx781piyu/Lettre-au-min.-Drainville.pdf?rlkey=ymo3sfnnc71gpx8l74r477nv1&dl=0
[3] La définition précédente du mot sexe dans le Passeport Citoyen était : catégorie sociale déterminée à la naissance à partir de certains critères comme l’observation des organes sexuels externes.
[4] https://education.gouv.qc.ca/fileadmin/site_web/documents/education/jeunes/pfeq/CCQ-Programme-Primaire.pdf (p. 59)
[5] La version précédente de la définition du sexe du programme CCQ indiquait qu’il s’agissait d’une catégorie « sociale ». Enlever le qualificatif « sociale » de la définition n’exclut pas que la catégorie soit interprétée comme étant « sociale », alors que cela est faux.
[6] Il s’agit de l’anisogamie https://larousse.fr/dictionnaires/francais/anisogamie/3611
[7] L’utilisation de l’expression « caractères physiologiques » suggère implicitement que l’identification des mâles et femelles serait liée à des traits qui montrent une certaine variabilité. Ceci impliquerait que la définition des sexes serait arbitraire (c-à-d, une construction sociale), alors que c’est faux.
[8] Voir la vidéo « Le sexe est réel et binaire : 2. Les personnes intersexes n'invalident pas la binarité sexuelle » https://youtu.be/nI9lvjxPFQU Transcription (avec réf.) sur http://lesexeestbinaire.com
[9] Ce sujet est traité dans les 2 vidéos suivantes de la série « Le sexe est réel et binaire » : Le sexe n'est pas un continuum https://youtu.be/giCZ2zWmnz8 ; Le sexe n'est pas une construction sociale https://youtu.be/-MM0krDt6MI Transcription (avec réf.) sur http://lesexeestbinaire.com
[10] Girard, M.-C. et F. Chapleau. Analyse des manuels didactiques de l’élève Culture et citoyenneté québécoise sous les angles de la rigueur scientifique et du droit des femmes à l’égalité. Étude déposée au Comité de sages sur l’identité de genre; au ministère de l’Éducation du Québec; au Secrétariat à la condition féminine et Conseil du statut de la femme. (Octobre 2024)
[11] Girard, M.-C. et F. Chapleau. Analyse des ressources et outils liés aux stéréotypes sexuels et à l’identité de genre de la Boîte à outils SansStéréotypes. Étude déposée au Comité de sages sur l’identité de genre, au Secrétariat à la condition féminine, au Conseil du statut de la femme et au ministère de l’Éducation du Québec. (Juin 2024)
[12] Sur ce sujet, voir la vidéo : Le sexe est réel et binaire : 1. Importance, définition et controverses Lien : https://youtu.be/k7z5RQa4ucI Transcription (avec réf.) sur http://lesexeestbinaire.com
[13] Chez la plupart des animaux, un individu sera mâle ou femelle (gonochronisme). Il y existe d’autres systèmes sexuels (trad. libre de « sexual systems ») beaucoup plus rares et qui ne se retrouvent pas chez les mammifères. Ainsi, chez les poissons, on retrouve des espèces qui sont des hermaphrodites séquentiels, c’est-à-dire qu’ils changent de sexe durant leur vie (p. ex. poissons clowns) ou des hermaphrodites simultanés qui portent les deux sexes et qui sont même capables d’autofécondation (p. ex., killi des mangroves). Mais, peu importe le système d’organisation du sexe; il sera toujours binaire.
[14] Il n’est certainement pas assigné à la naissance.
[15] Biason-Lauber A. WNT4, RSPO1, and FOXL2 in sex development. Semin Reprod Med. 2012 Oct; 30(5):387-95.Le 13 octobre, 2024
M. Martin Cléroux, directeur
Direction des ressources didactiques et des bibliothèques scolaires
Ministère de l’Éducation
1035, rue de la Chevrotière, 13e étage
Québec (Québec)
G1R 5A5
Table des matières du manuel approuvé de 5e année de la collection Passeport Citoyen de la maison ERPI pour le programme Culture et citoyenneté québécoise (CCQ). Le manuel reprend de vastes pans du programme ECR sur le dialogue, la diversité, le vivre-ensemble, la transition écologique (tout cela très politiquement correct).
Voir aussi
L'idéologie LGBTQ/trans dans le nouveau cours de culture et citoyenneté québécoise
Le rôle des femmes dans les religions selon le livre ECR d’ERPI pour la 2e secondaire
Canada — cinq femmes anthropologues bannies d'un colloque pour « transphobie »
Pour le gouvernement québécois, le sexe est une catégorie sociale, la biologie abolie (2023, extraits du programme ci-dessous) :
France -- Le ministère n'approuve pas les manuels. « Seul le régime de Vichy s’est permis cela. » (contrairement au Québec...)
Table ronde sur le matériel pédagogique ECR
Conférence du « politburo » du Monopole de l'Éducation du Québec (rencontre avec le personnel du Bureau d'approbation du matériel didactique, BAMD)
ECR — Dix ans plus tard, le ministère considère corriger les manuels qu'il a pourtant approuvés
France — Tous contre l’enseignement catholique : cible à abattre
Mise à pied d’un chef d’établissement catholique à Pau pour « atteintes à la laïcité » [!?], attaques par voie de presse contre l’établissement parisien Stanislas, caricature des écoles hors contrat : ces tirs croisés contre l’enseignement libre menacent-ils son identité ?
Le Grand Fossé n’est pas seulement le 25ème album des aventures d’Astérix et Obélix, il est aussi l’abîme d’incompréhension qui sépare l’enseignement catholique d’avec la vision caricaturale que s’en font nombre d’acteurs du paysage politique et médiatique français. Sans aucun doute, le grand effondrement du catholicisme hexagonal de ces soixante dernières années, savamment analysé par le sociologue Guillaume Cuchet, n’est pas pour rien dans cette difficulté grandissante à se comprendre. À force de manquer de clarté évangélique, le rétablissement d’une proclamation authentique de la foi au sein des écoles privées fait grincer des dents, en interne, et pousser des cris d’orfraie, en externe.
Raccourcis idéologiques et vérité brutalisée
Il n’empêche, alors même que les progressistes chantent les bienfaits de l’ouverture, le bonheur de l’acceptation des différences, ce sont les mêmes bien-pensants qui s’érigent, sans gêne aucune, en censeurs à tout crin. Les apôtres du vivre-ensemble n’ont pas le dialogue pour tous chevillé à l’âme. Quand le dialogue et la confrontation d’idées favorisent le sens de la nuance, le pointage réflexe du doigt témoigne d’un déficit intellectuel, sinon d’une peur panique. On jette l’anathème ou l’on voue aux gémonies pour mieux s’affranchir de débattre. Lorsque l’outrance a valeur de carburant et que l’exagération tient lieu de boussole, l’excès se pratiquant au mépris du sens des mots, c’est toujours la vérité qui se trouve brutalisée.
S’il était nécessaire, une simple promenade sur les réseaux ou une revue de presse non exhaustive permettrait de s’en convaincre. À propos de la question scolaire, voici un petit florilège. L’universitaire Mathilde Larrère – par ailleurs membre du parlement de la Nupes et collaboratrice au site web Arrêt sur images – décrit sur X l’actuel gouvernement comme une « sortie de messe de Saint-Nicolas-du-Chardonnet ». L’Humanité titre en Une : « École privée : Sous contrat mais hors de contrôle ». Sur France 3, à l’occasion d’un journal télévisé régional est évoquée une école hors-contrat catholique dans laquelle le journaliste affirme que « les enfants sont élevés à la dure », sans autre forme de procès. L’émission du service public Complément d’enquête diffusait jeudi dernier sur France 2 un reportage à charge – dans le sillage de celui réalisé sur le Puy du Fou – “sobrement” intitulé : « Stanislas : les dérives d’une école d’excellence ». Autoritarisme, sexisme, homophobie : tout y est passé…
La réussite des méthodes traditionnelles d’enseignement
« Les plus petits esprits ont les plus gros préjugés » estimait Victor Hugo. Lorsque l’on assiste, sinon consternés, le plus souvent impuissants, à la détérioration des conditions de transmission du savoir dans l’enseignement public – sans même parler du contenu –, on s’attendrait à davantage d’humilité et de retenue chez les détracteurs de l’enseignement privé. Mais derrière ces critiques, il est difficile ne pas y voir de la jalousie [le ressentiment]. « Leur comportement nous est un reproche vivant, leur seule présence nous pèse. » lit-on dans le livre de la Sagesse (Sg 2, 14). Comme le soulignait la journaliste du Figaro, Eugénie Bastié, un Complément d’enquête sur les dérives de Sciences-Po aurait été, sans aucun doute, bien plus pertinent.
La réussite en effet des méthodes traditionnelles d’enseignement où se mêlent ordre, discipline, vouvoiement, estrades (supposées dans l’école catholique, et qui prévalent spécialement dans l’écosystème “hors contrat”) est à mettre en balance avec l’adversité ordinaire à laquelle est confrontée une grande partie des enseignants du public. Ce contraste interroge nécessairement et la ligne éducative et le projet pédagogique de ces deux univers scolaires. Sardou pourrait-il encore chanter : « J’ai fait les deux écoles et ça n’a rien changé. » ?
Jules l’imposteur (Dominique Martin Morin), petit ouvrage rédigé par François Brigneau dans lequel, avec une plume vive et documentée, le cofondateur du quotidien Présent épingle l’anticléricalisme de Jules Ferry. En parcourant l’histoire de la Troisième République, il en rappelle l’ambition à peine cachée : celle d’extorquer de l’âme des enfants les vérités de l’Église catholique. Des “hussards noirs” de Ferry aux propos de Vincent Peillon vantant l’école républicaine comme l’instrument privilégié d’émancipation « de tous les déterminismes », il n’y a qu’une suite logique. Déjà en 1866, le fondateur de la ligue de l’enseignement, Jean Macé, déclarait : « Nous avons à faire, non de la pédagogie, mais de la propagande républicaine ».
Catholique donc signe de contradiction
Des catholiques, de plus en plus nombreux, constatent avec effroi que l’État ne cesse d’évider sa législation des dernières normes morales d’origine chrétienne. Année après année, le ministère de l’Éducation Nationale donne le sentiment d’être davantage préoccupé par le transformisme social de ses élèves que par leur instruction.
Sur l’autre flanc, celui interne à la vie des écoles catholiques, la politique du plus petit dénominateur commun prévaut depuis longtemps. Aux Assises de l’enseignement catholique de l’an 2000, son secrétaire général dénonça la nostalgie d’une « école citadelle » et se prononça pour une « école carrefour ». Cette posture débouchera sur deux désastres : l’analphabétisme religieux généralisé et la disparition d’une culture chrétienne élémentaire.
Dans ce contexte, certains chefs d’établissements catholiques sous-contrat et l’univers catholique hors contrat dans son ensemble souhaitent absolument sortir de la tiédeur d’un catéchisme affadi. Comment peut-on se satisfaire d’un humanitarisme bon teint duquel le Christ n’apparaît plus que comme un instrument de décor parmi d’autres ? Désormais, même le secrétaire général de l’enseignement catholique, Philippe Delorme, plaide pour l’instruction obligatoire de cours de culture chrétienne dans les établissements privés catholique.
Depuis Antigone et le Christ lui-même, c’est rendre hommage à la raison humaine que de défendre ses convictions. C’est participer à l’élévation du débat que d’apporter la contradiction. Vivre en chrétien, c’est d’ailleurs accepter d’en devenir un signe. Et vivre en Français, c’est se réjouir d’en voir se lever.