mercredi 10 septembre 2025

Charlie Kirk, animateur de « Prouvez que j'ai tort », assassiné lors d'un débat en plein air à l'Université d'Utah Valley

L'assassin présumé de Charlie Kirk vivait avec son partenaire transgenre, ont déclaré des hauts responsables du FBI à Fox News Digital. 

Les responsables du Bureau ont confirmé que Tyler Robinson, 22 ans, entretenait une « relation amoureuse » avec cette personne dont l'identité n'a pas été révélée, un homme qui serait « en transition vers le sexe féminin», et qu'ils partageaient un appartement à Saint George, dans le Sud de l'Utah. Ces responsables du FBI ont déclaré à Fox News Digital que le partenaire de Robinson coopérait pleinement à l'enquête du FBI.

Des responsables du FBI ont déclaré à Fox News Digital que le FBI disposait de SMS et d'autres communications entre Robinson et sa compagne qui ont aidé les agents du FBI à se concentrer sur Robinson. Selon Fox News Digital, les responsables ont déclaré que le FBI avait saisi des preuves dans leur appartement, notamment des ordinateurs, qui ont été envoyés à Quantico pour être examinés.

Le FBI a refusé de commenter la question de savoir si le compagnon homosexuel de Robinson serait inculpé.

« Le FBI enquête sur un nombre record d'indices », a déclaré un porte-parole du FBI. « Chaque connexion, chaque groupe, chaque lien fera l'objet d'une enquête et toute personne impliquée dans cette affaire, où qu'elle se trouve dans le monde, sera traduite en justice. »

L'appartement que Robinson et son partenaire partageaient se trouve dans la même communauté du sud de l'Utah où vivent les parents de Robinson. Il est situé à environ quatre heures de l'université de l'Utah Valley, où Robinson aurait tiré sur Kirk.

Selon Andy Ngo, l'amant de l'assassin de Charlie Kirk s'appelerait Lance Twiggs. Il aurait été élevé dans une famille mormone mais aurait perdu la foi. Il aurait été expulsé de sa famille après avoir refusé l'aide de pasteurs mormons. 

Twiggs a ajouté : « Si vous êtes confronté à un évangélisme tordu, partez simplement, car vous ne pourrez pas les aider et ils continueront à vous faire du mal. »

Un voisin de Twiggs et Robinson, Josh Kemp, a déclaré au Sun qu'il pensait que Twiggs était transgenre et qu'il les avait vus s'embrasser environ deux semaines avant l'assassinat. 


Kirk a été tué mercredi alors qu'il s'adressait à une foule sur le campus de l'université à Orem. Les autorités pensent qu'un seul coup de feu a été tiré depuis le toit d'un bâtiment situé à environ 200 mètres. Kirk était âgé de 31 ans, marié et père de deux jeunes enfants.

L'appartement de Tyler Robinson

Robinson vivait dans cet immeuble de Saint George, dans l'Utah, avec son colocataire et son compagnon.

Quelques instants avant que Robinson ne tire sur Kirk, un membre du public a demandé à Kirk : « Savez-vous combien de personnes transgenres ont commis des fusillades de masse au cours des dix dernières années ? » 

Kirk a répondu : « Trop. » 

On a ensuite demandé à Kirk : « Savez-vous combien de tireurs de masse il y a eu en Amérique au cours des dix dernières années ? » 

Kirk a répondu : « En comptant ou en ne comptant pas la violence des gangs ? » 

Kirk a ensuite été assassiné. 

Une source policière a déclaré à Fox News Digital que le père de Robinson, qui l'a finalement livré aux autorités, a déclaré au FBI qu'il avait reconnu son fils grâce aux images de vidéosurveillance que le directeur du FBI, Kash Patel, avait ordonné de rendre publiques alors que la chasse à l'homme durait depuis 33 heures.

La source a déclaré à Fox News Digital que lorsque Robinson est arrivé chez son père, il a dit qu'il voulait se suicider. La source a déclaré à Fox News Digital que le père s'était entretenu avec un pasteur que la famille connaissait avant de livrer son fils. 



Billet du 12 septembre

Le suspect dans le cadre du meurtre de l'activiste conservateur Charlie Kirk survenu deux jours plus tôt dans une université de l'Utah a été arrêté, a confirmé le FBI en conférence de presse vendredi matin, précisant qu'il s'agit d'un dénommé Tyler Robinson.

La veille, un membre de la famille de Tyler Robinson a contacté un ami de la famille, qui a ensuite appelé les autorités pour les informer que Robinson leur avait avoué ou laissé entendre son implication dans l’assassinat de Charlie Kirk.

Le directeur du FBI, Kash Patel, a déclaré que le suspect avait été arrêté à 22 h jeudi, soit 33 heures après le meurtre de Charlie Kirk.


Des photos d'identité judiciaire montrent Tyler Robinson, le tueur présumé de Charlie Kirk, publiées par le département de la sécurité publique de l'Utah le 12 septembre 2025.

Un membre de la famille de Tyler Robinson, interrogé par les enquêteurs, a déclaré que le suspect était devenu plus politisé dans les dernières années, selon le gouverneur Cox.

Tyler Robinson avait émis des opinions négatives au sujet de Charlie Kirk avant sa venue sur le campus de l'Université Utah Valley pour un débat public, ajoute-t-on.

Selon le Daily Telegraph, Robinson vivait dans une maison de six chambres d'une valeur de 600 000 dollars américains à Washington, dans l'Utah, une ville de 30.000 habitants de la classe moyenne supérieure. Elle fait partie de la zone métropolitaine de Saint-George de 200 000 habitants.

Des inscriptions extrémistes gravées sur les douilles

Les enquêteurs ont également découvert des inscriptions gravées sur les douilles trouvées avec l’arme à feu, a déclaré le gouverneur de l'Utah, Spencer Cox, en conférence de presse.

Les inscriptions sur les douilles indiquaient : Hey, fasciste! Attrape!, Si tu lis ceci, tu es gay et O bella ciao, bella ciao.

La police fédérale avait déclaré jeudi avoir retrouvé l'arme du crime, une arme à feu munie d'une lunette de visée, dans des bosquets, ainsi qu'une empreinte de chaussure et une empreinte de paume.

Les enquêteurs ont également obtenu les conversations de Robinson sur la plate-forme de messagerie Discord, a indiqué M. Cox. Dans ces messages, Tyler Robinson affirmait avoir besoin d'une arme à feu et décrivait ensuite avoir laissé l'arme dans un buisson, enveloppée dans une serviette.


Billet du 11 septembre

Slogans « antifascistes » et pro-trans retrouvés sur les cartouches

Les enquêteurs ont découvert dans le fusil des cartouches marquées de slogans transgenres et antifascistes, selon le Wall Street Journal. L’arme, un ancien fusil de chasse calibre .30, a été retrouvée dans les bois près de l’Université de la Vallée de l’Utah, avec trois munitions intactes également gravées.

Réjouissances après l'assassinat de Kirk

Le département d’État de Marco Rubio interdira l’entrée sur le territoire à tout étranger ayant célébré en ligne l’assassinat de Charlie Kirk, confirme le vice-secrétaire d’État Chris Landau.

 

Bien évidemment, Charlie Kirk n'a jamais dit que le port d'armes s'était bien uniquement pour les blancs. Par contre, les positions de Kirk sur Gaza étaient alignées sur une vision conservatrice pro-Israël, anti-Hamas et anti-immigration musulmane. Toutefois, Charlie Kirk a exprimé des opinions sur les guerres en général qui reflètent une perspective nationaliste et sceptique envers l'interventionnisme américain. Kirk a régulièrement attaqué ce qu'il appelle le « complexe militaro-industriel », accusant les politiciens et les entreprises de défense de profiter des guerres. En 2024, il a dénoncé les démocrates et certains républicains pour leur soutien à des budgets militaires massifs, comme les 61 milliards de dollars d'aide à l'Ukraine, qu'il a qualifiés de « chèque en blanc » pour des conflits étrangers au détriment des contribuables américains.

Autre cagnotte pour la famille de Charlie Kirk : plus de 2,3 millions d'accumulés.

Tucker Carlson affirme que Neil Patel et lui ont organisé une collecte de fonds pour la famille de Charlie Kirk et ont lancé l'initiative avec 1 million de dollars. Plus de 2,3 millions de dollars ont été accumulés ce vendredi matin.


 

Billet originel du 10 septembre 

Charlie Kirk, militant conservateur et fondateur de Turning Point USA, est décédé après avoir été abattu mercredi devant un large foule lors d'un événement organisé sur le campus de l'université d'Utah Valley.

Le président Donald Trump a confirmé la mort de Kirk dans un message publié sur Truth Social.

« Le grand, voire légendaire, Charlie Kirk est décédé. Personne ne comprenait ou n'avait mieux le cœur de la jeunesse aux États-Unis d'Amérique que Charlie. Il était aimé et admiré par TOUS, en particulier par moi, et maintenant, il n'est plus parmi nous », a écrit Trump. « Melania et moi-même adressons nos condoléances à sa magnifique épouse Erika et à sa famille. Charlie, nous t'aimons ! »

Charlie Kirk s'exprime avant d'être abattu lors de la visite de Turning Point à l'université Utah Valley à Orem, dans l'Utah, le mercredi 10 septembre 2025.

Kirk est décédé après avoir été transporté à l'hôpital dans un état critique après avoir été abattu mercredi lors d'un événement dans l'Utah, a déclaré un responsable des forces de l'ordre à l'Associated Press.

Une vidéo publiée depuis l'événement semble montrer Kirk se faire tirer dessus alors qu'il s'adressait à la foule depuis une tente blanche. Après le coup de feu, la foule s'est dispersée, les spectateurs criant « Courez, courez, courez ! ».

Charlie Kirk a été tué d'une seule balle au cou alors qu'il abordait la seconde question de la foule, selon Jason Chaffetz, témoin de la scène, question qui portait sur les transgenres et les tueries auxquelles ils seraient associés (le dernier exemple étant le transgenre Robin Westman, 23 ans, qui a tué deux enfants dans une école catholique de Minneapolis).


(Il existe une version en gros plan du moment tragique où Charlie Kirk a été assassiné, ici, une balle, le sang gicle de son cou)

La violence politique de la gauche 

Une figure conservatrice de premier plan a été abattue sur scène, dans une reconstitution presque minute par minute de la tentative d'assassinat du président l'année dernière... un autre accès de violence politique de gauche qui n'a suscité que très peu d'intérêt de la part de la presse. Charlie sur Twitter il y a tout juste cinq mois :


Chasse à l'homme

Dans une déclaration à Fox News Digital, la porte-parole de l'UVU, Ellen Treanor, a déclaré : « Un suspect était initialement en détention, mais à ma connaissance, cette personne a été libérée. Notre police du campus mène actuellement une enquête en collaboration avec la police d'Orem. » 

Dans un communiqué, l'UVU a déclaré que la police escortait les étudiants hors du campus : « Le campus de l'UVU est fermé. Les cours sont annulés. Ceux qui se trouvent sur le campus doivent rester en sécurité jusqu'à ce que les policiers puissent les escorter hors du campus en toute sécurité. La police se rend actuellement de bâtiment en bâtiment pour escorter les personnes hors du campus. Les routes menant au campus sont actuellement fermées. »

« Nous avions un conférencier, Charlie Kirk, qui avait été invité par un groupe d'étudiants, Turning Point USA, et qui s'exprimait aujourd'hui à midi sur le campus », indique le communiqué.

« Vers 12 h 20, des coups [un seul selon plusieurs témoin] de feu ont été tirés depuis un bâtiment situé à environ 200 mètres du conférencier. À notre connaissance, l'individu a été touché et immédiatement emmené par son personnel de sécurité », a déclaré M. Treanor.

Dans une alerte diffusée à l'ensemble du campus, l'université de l'Utah Valley a déclaré : « Un seul coup de feu a été tiré sur le campus en direction d'un conférencier invité. La police mène actuellement une enquête. »


Kirk a épousé l'ancienne Miss Arizona USA Erika Frantzve en mai 2021. Ils ont eu deux enfants, une fille de 3 ans et un fils de 1 an.

Il est l'auteur de quatre livres, dont le plus récent, « The MAGA Doctrine: The Only Ideas that Will Win the Future » (La doctrine MAGA : les seules idées qui gagneront l'avenir). Kirk est l'animateur du podcast The Charlie Kirk Show, qui a été téléchargé plus de 120 millions de fois au cours des 12 derniers mois et se classe régulièrement parmi les 10 émissions les plus écoutées du classement Apple Podcasts.

Réaction du multimilliardaire Elon Musk

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Nashville (2023) : 3 enfants et 3 adultes abattus dans une école privée chrétienne par une meurtrière trans (m à j : menaces préalables, motifs écrits)

Robin Westman achète des armes
peu avant le bain de sang
Haine (2022) — le tueur du club LGBTQ se dit « non binaire », veut qu’on utilise « they » comme pronom, né dans une famille décomposée  
 
  • Il y a quelques semaines (2025), un transgenre mécontent a ouvert le feu dans une école catholique de Minneapolis. Il y a tué deux enfants et blessé une douzaine d'autres personnes. La psychotranssexualité est l'une des nombreuses nouvelles identités passionnantes de notre époque, mais les médias américains somnolents ne semblent pas intéressés par le sujet. Ils persistent, de manière tout à fait frauduleuse, à désigner Robin Westman par le pronom « elle », alors que M. Westman lui-même avait renoncé à sa transsexualité avant le carnage :

Robin Westman, l'auteur de la fusillade dans une école de Minneapolis, a avoué qu'il était « fatigué d'être trans » : « J'aurais aimé ne jamais m'être lavé le cerveau ».

Certes, il voulait être une fille, mais il a fini par comprendre qu'il ne l'était pas : « Je sais simplement que je ne peux pas y arriver ».

Mais est-ce vrai ? « S'identifier » est très bien vu, jusqu'à ce que vous décidiez revenir sur cette identification et être ce que vous étiez à la naissance. Ainsi, au New York Times, à Radio-Canada, France Inter et ailleurs, M. Westman est une femme pour l'éternité.

Si j'étais journaliste dans le Minnesota, je serais curieux de savoir à quelles procédures irréversibles M. Westman s'est soumis, car il serait très dur pour n'importe quel jeune homme ou jeune femme de se rendre compte qu'il ou elle est désormais, disons, impuissant(e) à vie à cause d'une phase adolescente passagère. Les « soins qui affirment le genre » se révèlent finalement pas si affirmatifs ou positifs que ça. 

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Pour l'OCDE, certains étudiants à l'université française n'ont pas les compétences à l'écrit d'un enfant de 10 ans

Jour de rentrée pour des étudiants en BTS dans un lycée de Poitiers

L’OCDE (l'Organisation de coopération et de développement économiques) pointe le paradoxe français : un record d’accès à l’enseignement supérieur mais une réussite universitaire en berne, notamment faute d’une véritable éducation à l’orientation. Cette dernière reste le maillon faible du lycée, comme le dénoncent de multiples rapports. L'organisation critique également le niveau – faible – d'une minorité de diplômés du supérieur.

L’éducation est la mère des batailles, serinent tour à tour les politiques avec raison. Mais quid de l’orientation ? L’édition 2025 du rapport international de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) intitulée « Regards sur l’éducation » révèle à quel point la France est à la traîne concernant ce volet essentiel. Seuls 34 % des étudiants inscrits en licence universitaire en France en 2023 ont obtenu leur diplôme dans les temps : trois ans, le plus souvent. Il faut attendre quatre ans – un redoublement ou une réorientation – pour n’obtenir qu’un très maigre 46 % de réussite. A contrario, dans l’OCDE, les étudiants réussissent en moyenne à décrocher leur licence du premier coup et 59 % l’obtiennent grâce à un an supplémentaire.

L’OCDE souligne que nombre d’étudiants ne finissent pas leurs études, en particulier les hommes, en raison d’une inadéquation entre attentes et réalité de la formation, ou d’un manque de soutien aux étudiants.

Autre problème : diplôme ne veut pas toujours dire compétences. Ces dernières, notamment en maîtrise de l’écrit et des mathématiques, ont stagné ou diminué sur la dernière décennie dans la plupart des pays membres.

« En France, il y a des adultes qui ont passé des années à l’école et parfois à l’université et qui n’ont même pas les compétences en littératie [compétences à l’écrit, NDLR] d’un enfant de 10 ans », a relevé Andreas Schleicher, directeur du département d’Éducation et des compétences de l’OCDE, lors de la présentation. Ainsi, 13 % des diplômés universitaires de l’OCDE présentent de faibles compétences en littératie. En France, ce chiffre est de 8 % en 2023, selon l’enquête PIAAC. 

Sources : Marianne, Le Parisien

France — « L’État profond a fait main basse sur l’Éducation nationale »

Dans son nouveau livre *, l’enseignant et essayiste Joachim Le Floch-Imad dévoile les causes profondes de la faillite de l’école selon lui et déplore la démission des dirigeants politiques successifs face à l’État dans l’État que constitue désormais l’Éducation nationale. Joachim Le Floch-Imad est diplômé de Sciences Po et de la Sorbonne, Joachim Le Floch-Imad est enseignant et essayiste. Il est l’auteur, au Cerf, de Tolstoï, une vie philosophique (Prix Brantôme de la biographie historique 2024).

— La régression éducative nous précipitera dans la tiers-mondisation », écrivez-vous. N’est-ce pas alarmiste ? En quoi la crise de l’école est-elle un défi existentiel ? Notre économie vaudra demain ce que vaut notre école aujourd’hui, tant en matière de gains de productivité que d’innovation et de croissance. Selon les économistes E. Hanushek et L. Wößmann, 25 points Pisa en plus représentent 30 % de PIB supplémentaires à l’horizon 2100. Cela devrait nous inquiéter, alors que la moitié des collégiens ne maîtrise pas les compétences élémentaires en français et que le niveau en mathématiques des écoliers se situe, selon Timss, entre le Kazakhstan et le Monténégro.

— Le délitement éducatif ne fait pas qu’appauvrir la France : il la défait. De la capacité de l’école à transmettre les savoirs dépend en effet le maintien de la paix civile, la barbarie des actes s’inscrivant dans le vide de la pensée. Se joue également la survie d’un modèle de citoyenneté, d’une culture et d’une langue. Peut-on « faire nation » lorsque la moitié des 16-24 ans ignore en quelle année a débuté la Révolution française ? La France qui veut rester la France doit comprendre qu’aucune cause n’importe plus que celle de l’école.

— Vous attribuez la responsabilité de cette crise aux élites coupables d’« un suicide assisté ». Qu’est-ce qui vous fait dire cela ?

— Nous ne sommes pas gouvernés par une élite, mais par une caste qui s’en donne le nom sans en assumer les devoirs. En discours, celle-ci rivalise de slogans pour expliquer que l’école est « la mère des batailles ». En actes, le courage, le sens de l’intérêt général et le souci du long terme font défaut, si bien que les ministres abdiquent très tôt et sont relégués à un rôle de gestionnaire ou de communicant. Sans cap, l’école navigue quant à elle à vue, au gré d’effets d’annonce et de propositions de façade sur des sujets aussi périphériques que les rythmes scolaires, l’éducation à la sexualité ou l’écocitoyenneté. Le retrait du politique crée une brèche dans laquelle s’engouffre l’administration de la Rue de Grenelle, avec ses « experts », lobbys et syndicats qui édulcorent les réformes, voire refusent de les mettre en œuvre.

— Quel est cet État dans l’État qui aurait fait « main basse sur l’Éducation nationale » ?

— L’État dans l’État, immuable et indépendant des gouvernements, constitue moins un bloc qu’une coalition. Il y a d’abord les tenants des pédagogies constructivistes qui voient l’école comme une contre-société libertaire. Leur credo est celui de l’Éducation nouvelle et de son pionnier Roger Cousinet : « Il faut que le maître cesse d’enseigner pour que les élèves commencent à apprendre. » Cette idéologie infuse à tous les échelons, de l’administration centrale aux rectorats en passant par l’Inspection générale.

Je pense en outre à l’omniprésence des syndicats, malgré une faible représentativité, et à leurs responsables, qui sortent de leurs prérogatives et défient l’autorité du ministre. Les illustrations ne manquent pas, de la prise en otage des copies du bac sous Blanquer au refus d’appliquer le « choc des savoirs » et l’interdiction de l’abaya, en passant par le mouvement des « désobéisseurs » sous Darcos et les consignes de vote proextrême gauche aux élections législatives. S’y ajoutent ces associations agréées qui importent leur militantisme dans les classes et les instances où l’on décide des programmes. SOS Méditerranée, La Ligue des droits de l’homme, l’Observatoire des inégalités, CoExist : la liste est longue.

Il y a enfin le pouvoir des juges constitutionnels et administratifs, ainsi que de Bercy qui traite l’école comme une variable d’ajustement, au prix d’efforts budgétaires mal ciblés. On réduit les dépenses nécessaires et on arrose le désert quand des économies s’imposent, à l’université, par exemple, où l’échec massif en premier cycle coûte 543 millions par an.

— Vous parlez d’« État profond ». Ne craignez-vous pas le procès en « populisme » et en « complotisme » ?

— La priorité est moins de traquer le « populisme » que de défendre les plus modestes qui n’ont que l’école pour s’élever. Notre classe dirigeante s’en désintéresse, car elle se sait à l’abri du naufrage, sa reproduction sociale étant assurée grâce au hors contrat [privé non subventionné], au contournement de la carte scolaire [inscrire l'enfant ailleurs que dans les écoles publiques proches de sa résidence] et à la scolarisation à l’étranger. Le problème n’est pas que l’on cherche le meilleur pour ses enfants, mais que l’on organise l’enseignement de l’ignorance pour ceux des autres. La notion d’État profond renvoie à l’impuissance politique, un mal souvent pointé en matière économique, judiciaire et migratoire, et qui frappe tout autant l’éducation. La cohorte de ministres corsetés en témoigne. Même Anne Genetet a dit s’être heurtée, Rue de Grenelle, à une administration avançant seule et prenant des décisions politiques.

— Vous expliquez que ce coup d’État a été rendu possible par la démission des hommes politiques…

—  Notre impuissance éducative est consentie, et même fabriquée — à force de renoncements, d’amateurisme et d’aveuglement. Le politique, ayant consenti à son effacement, n’est plus qu’un contre-pouvoir, un figurant parmi d’autres. Briser cet engrenage pour rétablir la souveraineté populaire sera l’enjeu majeur de l’élection présidentielle à venir.

— De Gaulle concluait déjà « qu’aucune institution ne peut être vraiment réformée si ses membres n’y consentent pas, à moins de faire table rase par la dictature ou par la révolution ». Ne serait-il pas plus simple de « raser la Rue de Grenelle », selon le mot de Jacques Julliard ?

— Il faut surtout rendre à chacun ses attributions naturelles : le politique fixe le cap et l’administration l’exécute. L’Éducation nationale n’est pas ingouvernable, mais mal gouvernée, du fait notamment de sa bureaucratie pléthorique. 20 % de la dépense totale des établissements est allouée à des personnels non enseignants, un record qui justifie des coupes dans le millefeuille administratif, les emplois de bureau semi-fictifs et les comités Théodule (Conseil scientifique de l’Éducation nationale, Conseil d’évaluation de l’école, etc.). Il est de même urgent de supprimer les INSPÉ (ex-IUFM) où l’on apprend aux professeurs à ne rien apprendre, avec des formations toujours plus idéologiques : « Guérir de “l’hégémonie hétérosexuelle” », « La nature a-t-elle un genre ? », « Queeriser le curriculum ». Cette thérapie de choc ne signifie pas la privatisation. La France a trop souffert des guerres scolaires pour en raviver le spectre. Si le Titanic se dirige vers l’iceberg, mieux vaut en changer le cap plutôt que d’inviter chacun à affréter son canot de sauvetage.

— Les racines de la crise de l’école sont lointaines. Emmanuel Macron n’a-t-il pas néanmoins aggravé cette crise ?

— Emmanuel Macron n’est pas l’initiateur du désastre éducatif, mais son accompagnateur. Dans la mesure où il avait décrit l’école comme son « domaine réservé », il porte l’entière responsabilité de la noirceur à laquelle elle est en proie. La valse des contre-ordres et des ministres — sept en trois ans — constitue le symptôme le plus éloquent de son manque de volonté politique. « Le pays vit pour l’administration, et non l’administration pour le pays », déplorait Emmanuel Macron en 2016 dans Révolution. Force est de constater pourtant que l’administration de l’Éducation nationale n’a jamais été aussi puissante ni autonome qu’à la fin de son second quinquennat. La révolution attendra. Le redressement de l’école aussi !

— Si vous étiez ministre de l’Éducation nationale, quelle mesure prendriez-vous d’emblée ?

— Notre école a besoin d’idéaux régulateurs clairs et de politiques publiques ambitieuses : recentrage sur les fondamentaux et la culture générale au détriment des sciences de l’éducation et de l’approche par compétences ; réécriture des programmes ; reconstruction de la valeur certificative des examens ; orientation plus précoce et revalorisation de la voie technique ; passage au collège modulaire ; remise à plat de la politique d’éducation prioritaire ; revalorisation des professeurs ; resanctuarisation et impunité zéro pour les élèves violents et les parents démissionnaires. Ce virage à 180 degrés implique de nettoyer les écuries d’Augias et de libérer le politique de l’emprise de la technostructure. Des rotations ciblées seront nécessaires aux postes clés, tant chez les directeurs d’administration qu’au sein de l’Inspection générale et des recteurs, dont certains profils donnent à frémir. Au besoin de cohérence dans les nominations s’ajoute celui de sanctionner ceux qui violent le devoir de « loyauté » et de « neutralité » auquel les textes officiels astreignent les agents publics. Ce changement de méthode fera grand bruit. Vu l’abîme dans lequel se trouve l’école, il est néanmoins illusoire d’imaginer la sauver sans vagues.

— Croyez-vous le sursaut possible ?

— Oui. L’histoire de France prouve notre capacité à surmonter l’esprit de défaite et à rebâtir sur les ruines. Du Portugal à l’Estonie, en passant par la Pologne ou le Maroc, bien des pays ont su redresser leur école via des décisions de bon sens. À nous de nous en inspirer pour trouver le remède à nos malheurs et la force de résister à nos déconstructeurs. Les trésors de dévouement dont sont capables nos enseignants me donnent envie d’y croire. Aussi longue que soit la nuit, l’aurore demeure inéluctable.


Source : Figaro Magazine



Main basse sur l’Éducation nationale : Enquête sur un suicide assisté

de Joachim Le Floch-Imad
paru le 21 août 2025,
aux éditions du Cerf,
à Paris,
274 pages
ISBN-10 : 2 204 157 759
ISBN-13 : 978-2204157759