jeudi 7 avril 2011

Discrimination raciale officielle dans les universités sud-africaines

Interrogé par le Sunday Times de Johannesbourg, le Dr Neville Alexander, directeur d'une unité de recherche à l'Université du Cap, a déclaré que les politiques d'entrée du vice-recteur Max Price fondée sur la race sont « stupides » et « assez ridicules ».

Les doyens d'autres facultés de médecine ailleurs ont également déclaré que ces politiques sont discriminatoires.

Selon le Sunday Times, pour avoir une chance réaliste d'être admis au programme de cinq ans en médecine à l'Université du Cap, un élève blanc doit avoir obtenu au moins 90 % pour cinq sujets lors des examens de fin du secondaire et au moins 80 % pour le sixième de ceux-ci. Ces examens sont organisés au niveau provincial, ils comprennent au moins sept sujets de base, quelques sujets à option sont possibles. Cet élève blanc doit également avoir au moins de 80 % dans un examen national qui mesure ses compétences scolaires linguistiques et mathématiques.

Un élève indo-pakistanais devra avoir obtenu au moins 90 % dans quatre sujets à ses examens finaux provinciaux du secondaire, 80 % dans les deux autres sujets et 80 % à l'examen national.

Un élève métis doit obtenir 80 % dans quatre sujets, 70 % dans les deux autres et au moins 53 % à l'examen national de compétence pour être considéré comme un étudiant potentiel.

Les étudiants noirs, par contre, qui ont entre 70 % et 79 % dans six matières et au moins 50 % à l'examen national de compétence pour avoir une bonne chance d'obtenir une place.

La plupart des autres facultés de médecine sud-africaines utilisent des quotas raciaux, mais aucune ne stipule ouvertement que les élèves d'une couleur particulière doit avoir de meilleures notes que des ceux d'une autre race pour être admis.

Les jeunes blancs désireux d'étudier la médecine en Afrique du Sud semblent être les plus discriminés de manière défavorable.

Ils ne sont plus admissibles au programme de médecine de 7 ans de l'Université (principalement afrikaans) de Stellenbosch. La faculté de médecine de l'Université du Kwazoulou-Natal n'a réservé en 2011 que quatre places sur 210 à des candidats blancs.

Campus de l'Université de Stellenbosch, pas de blancs admis au programme de 7 ans de médecine

Selon le Sunday Times de Johannesbourg, les sept facultés de médecine en Afrique du Sud ne peuvent accepter que 1350 nouveaux élèves pour l'année universitaire 2011. L'Université du Cap offrait 200 places (80 pour blancs et Indiens, 80 pour des noirs et 40 pour des métis) la population métisse est majoritaire dans la province du Cap occidental : 50,2 % en 2007, les Blancs y représentent 18,4 % selon les mêmes statistiques.

L'Université de Stellenbosch offrent 220 places en faculté de médecine, l'Université de l'État libre 120 places, l'Université de Prétoria 220 (121 réservées aux candidats noirs), l'Université du Limpopo 200, Kwazoulou-Natal (145 pour les noirs, 40 pour des indo-pakistanais, 19 pour des métis, 4 pour des blancs et 2 autres) et l'Université du Witwatersrand 180. L'Université Walter Sisulu a omis de fournir des chiffres pour sa faculté de médecine.

Le vice-recteur Prce a déclaré que les blancs et les Indo-pakistanais combleraient 150 des 200 places si la race n'était pas utilisée pour déterminer qui peut être admis dans la faculté de médecine du Cap : « Ce sont principalement des étudiants blancs qui se plaignent de ne pas être admis alors que des noirs ayant étudié à la même école qu'eux, mais ayant obtenu de moins bons résultats sont admis. C'est très difficile pour les gens à accepter et à comprendre, mais cela s'explique par la plus grande concurrence pour les places réservées pour les blancs. »

Le problème commence à faire du bruit hors d'Afrique du Sud alors que les étudiants qui se présentent en faculté aujourd'hui sont généralement nés après la fin de l'apartheid. C'est ainsi que France Culture dans son émission « Frontières » de ce 7 avril abordait le problème.

Écoutez l'émission :



(France Culture, 7 avril 2011, 5 minutes)

Voir aussi :

Afrique du Sud – Pour la sixième année de suite, le taux de réussite aux examens de fin d'études secondaires diminue

Curiosité du jour : augmenter de 25 % les notes de tous les finissants sud-africains ?




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Mathieu Bock-Côté : « Oui à la loi 101 au cégep ! »

Le sociologue et chroniqueur Mathieu Bock-Côté défend l'application de la loi 101 aux cégeps :

« D’où vient cette hésitation à affirmer notre identité collective ? D’où vient le fait que nous confondions toujours la défense de notre langue avec une manifestation de radicalisme, d’intolérance ?

Il ne manque pas de citoyens du monde aujourd’hui. La mode est aux nomades. Ils parlent souvent le « Justin Trudeau », en mélangeant le français et l’anglais dans la même phrase. Ils se sentent très branchés en nous imposant ce sabir.

Grand bien leur fasse, mais je ne suis pas du lot. Je n’ai qu’un seul pays, le Québec, et j’ai de plus en plus le sentiment de le perdre, qu’il m’échappe pour de bon. L’anglicisation de Montréal n’est-elle pas criante ?

Un sentiment puissant s’impose à moi. Je ne veux pas que mes enfants et les leurs me regardent dans 50 ans comme l’étrange représentant d’une nation marginalisée dans sa métropole et refoulée de plus en plus loin dans des régions devenues « réserves à Canadiens-français ».
Il faut prendre les mesures nécessaires pour éviter que Montréal ne se détache définitivement du reste du Québec, à la manière d’une métropole devenue indifférente à son pays. Il faut les prendre maintenant.

Quelles mesures ? On les connait. Un véritable enseignement de l’histoire nationale. Une abolition du cours ECR. Une suspension du multiculturalisme d’État. Une révision de nos politiques d’immigration.

Il faut en ajouter une autre, fondamentale, dont débattront bientôt les militants péquistes en Congrès   l’application de la loi 101 au cégep. Les raisons sont nombreuses. Je me contenterai de les résumer tant cette mesure devrait aller de soi.

Pour l’essentiel, elles relèvent de l’adaptation de la loi 101 au 21e siècle. À cela s’ajoute le fait que 50 % des immigrants quittent le réseau scolaire francophone dès qu’on leur en donne l’occasion. Et celui qui choisit le cégep anglais se désaffiliera probablement de la majorité francophone.

Mais l’éternel rassemblement des génuflecteurs se dressera contre cette mesure. Il radotera le blabla exaspérant des « droits fondamentaux », comme si la défense du français transformait le Québec en dictature. Il y en a qui ont pris l’habitude de confondre leur mollesse avec de la tolérance.

Si je demeure souverainiste, je ne suis plus militant péquiste depuis longtemps. Mais à ceux qui sont encore dans ce parti et qui portent cette proposition, je conserve toute mon estime et leur dit : ne reculez pas devant les injures. Tenez bon. Tenez la ligne. Vous menez une bataille pour le Québec. »

On apprenait aussi cette semaine qu'il y avait en 2008 plus de francophones que d'allophones dans les cégeps anglophones. La polémique sur l'extension de la loi 101 aux cégeps anglophones a été ravivée à la suite d'une étude qui montrait qu'ils étaient de plus en plus populaires et que la très grande majorité des étudiants dans les cégeps anglophones reconnaissent avoir l'intention de travailler en anglais ou de poursuivre des études universitaires en anglais après le collégial.





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