vendredi 28 octobre 2016

Plusieurs écoles privées religieuses très conservatrices parmi les meilleures au Québec

Le Journal de Québec a publié aujourd’hui la liste des 10 meilleurs établissements publics et privés du Québec, en plus des 5 meilleures institutions de chaque région. Le classement détaillé de quelque 459 écoles secondaires du Québec paraîtra demain, dans un cahier spécial.

Quatre établissements fréquentés uniquement par des filles se retrouvent parmi les 10 des meilleures écoles privées, alors qu’ils n’étaient que deux l’an dernier.

Le Palmarès est dominé par deux institutions qui obtiennent la note parfaite de 10 sur 10 : l’école Pasteur, un collège privé d’inspiration française, et l’école Jeunes musulmans canadiens (JMC). Il s’agit d’une première pour ces deux établissements situés à Montréal.

Dans le réseau public, ce sont les écoles d’éducation internationale et à vocation particulière qui arrivent encore une fois en tête. L’école secondaire située à Saint-Paul-de-Montminy, dans Chaudière-Appalaches, fait de son côté une entrée remarquée parmi les 10 meilleures écoles publiques cette année, un véritable exploit pour cette école située en milieu défavorisé, où aucun élève n’est sélectionné.

Dans la région de Montréal, la première place ex aequo revient à l’école Pasteur, fondée en 1956, située à Cartierville, face à l’hôpital du Sacré-Cœur, l’école accueille quelque 800 élèves au préscolaire, primaire et secondaire. Au préscolaire, l’enseignement y est bilingue. L’apprentissage d’une deuxième langue seconde (espagnol, arabe ou grec) est offert dès la première année du primaire, ainsi qu’au secondaire. L’école définit ses objectifs comme l’« excellence en matière de français, de mathématiques et de sciences ». L’école déclare qu’elle « privilégie une méthode d’enseignement qui allie le meilleur des méthodes traditionnelles et l’utilisation appropriée d’outils technologiques. » Pasteur vise à inculquer aux jeunes le sens de l’effort et la valeur du travail bien accompli, à inciter les jeunes au respect de l’environnement et au respect d’autrui. Elle dit véhiculer des valeurs laïques comme la liberté de pensée, la tolérance et l’esprit critique.

Quant à l’école Jeunes musulmans canadiens (JMC), également première au classement, il s’agit d’un établissement privé où de jeunes musulmans suivraient le même cursus que tous les autres enfants québécois, mais avec en plus un enseignement de l’arabe et de l’islam. Cette école enseigne en français, elle est surtout fréquentée par des filles. Fondée en 2000, JMC demeure la plus grande école musulmane au Québec. C’est une école conservatrice.

« On est fier [...] L’école a fait un vrai développement. On veut former un jeune musulman pour bâtir un Québec et un Canada fort », explique Mohamed Najhi, conseiller pédagogique de l’école Jeunes musulmans canadiens. Ce dernier identifie parmi les facteurs de réussite de son établissement la taille des classes — d’environ 15 étudiants — et la stabilité du corps professoral.


Élèves de JMC recevant leur certificat de distinction au concours Mathematica

L’école Beth Rivkah, un établissement juif conservateur (habad loubavitch) pour jeunes filles dans le quartier Côte-des-Neiges, pointe aussi en quatrième place des écoles privées. Cet établissement a été fondé en 1956, son régime est francophone. Elle accueillait 113 élèves en 2013. Selon le site internet de l’école, « L’école a été fondée pour fournir une éducation complète dans un environnement sûr, sécuritaire et chaleureux aux jeunes filles juives, quels que soient leur appartenance religieuse ou leurs milieux économiques. Aucune élève n’a jamais été refusée en raison de considérations financières. » Selon Charles Sharar, il y avait, en 2003, 287 foyers habad loubavitch à Montréal, pour un total de 1.038 jeunes (0-24 ans). Le taux de fécondité de cette communauté est estimé à 5,1 enfants/femme (il est de 1,6 au Québec et de 1,1 enfant/femme francophone sur l’île de Montréal).


Filles de Beth Rivkah apprenant l’écriture hébraïque


Palmarès des écoles
Cote sur 10
Cote Écoles privées
Écoles publiques
10 Pasteur, Montréal
10 Jeunes musulmans canadiens, Montréal
9,9
École d’éducation internationale, McMasterville
9,9
École d’éducation internationale, Westmount
9,8 Sainte-Anne de Lachine, Montréal
9,8 Beth Rivkah, Montréal
9,8 The Study, Westmount
9.7 Jean-Eudes, Montréal
9,7 Jean-de-Brébeuf, Montréal
9,7 Miss Edgar’s and Miss Cramp’s, Westmount
9,6 Saint-Nom-de-Marie, Montréal
9,5 Notre-Dame, Montréal
9,5 Beaubois, Montréal
9,5
Collège Saint-Louis, Montréal
9,5 Saint-Sacrement, Terrebonne


Comment sont classées les écoles ?

Le Palmarès des écoles secondaires du Québec, réalisé par l’Institut Fraser, classe les écoles secondaires publiques et privées en fonction d’une « cote globale », qui est basée en bonne partie sur les résultats des élèves aux examens ministériels de quatrième et cinquième secondaires de l’année 2014-2015. À cet indicateur s’ajoute, entre autres, l’écart entre les garçons et les filles et la proportion d’élèves qui accusent un retard dans leur parcours scolaire. Les données de l’Institut Fraser font aussi état du pourcentage d’élèves handicapés ou en difficulté d’apprentissage ou d’adaptation (EHDAA) de chaque école, ce qui peut expliquer en partie la performance d’un établissement.

Classement des écoles de l'Institut Fraser : les filles dominent désormais aussi en maths

L’écart se creuse encore davantage entre les garçons et les filles dans le réseau scolaire québécois, révèle la nouvelle édition du Palmarès des écoles de l’Institut Fraser, si bien que plusieurs établissements strictement féminins trônent maintenant au sommet de ce classement.

Au cours des cinq dernières années, les résultats des élèves aux examens ministériels démontrent que l’avance des filles sur les garçons s’accentue en français. L’écart est de 4,7 %, alors qu’il était de 4,4 % en 2011.

« C’est une tendance qui semble difficile à freiner », affirme Peter Cowley, auteur de ce classement réalisé par l’Institut Fraser. Dans 95 % des écoles secondaires québécoises, les résultats des filles sont supérieurs à ceux des garçons en français.


Il n’y a pas qu’en français où les filles réussissent mieux que les garçons à l’école. C’est désormais aussi vrai pour les mathématiques au Québec, puisque les résultats aux examens ministériels démontrent un écart de 3,5 %.

Une réalité qui étonne Peter Cowley, de l’institut Fraser. « C’est plutôt le contraire que l’on observe dans d’autres provinces », affirme celui qui réalise des palmarès semblables en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique.

Le scénario est aussi semblable à l’échelle internationale, où les garçons ont généralement une avance sur les filles en mathématiques, selon les résultats des élèves au Programme international pour le suivi des acquis (PISA) de L’OCDE.

Comment expliquer alors qu’au Québec, les résultats des filles sont supérieurs à ceux des garçons en maths dans 72 % des écoles secondaires ? « C’est une bonne question, ça reste une énigme », affirme Jocelyn Dagenais, enseignant et président du Groupe des responsables en mathématique au secondaire.

Dans les écoles québécoises, trois différents cours de mathématiques sont offerts à partir de la troisième secondaire, une formule différente de celle offerte dans d’autres provinces canadiennes. Cette réalité ne pourrait toutefois pas permettre d’expliquer l’écart entre les garçons et les filles, selon M. Dagenais.

Source : Journal de Québec et Institut Fraser