Selon un sondage BVA, les Français estiment que l’école doit s’adapter à chaque enfant afin de transmettre les fondamentaux et de réduire les inégalités.
Un constat sans ambiguïté. À lire le sondage BVA, on mesure le haut degré d’insatisfaction des familles française à l’égard de l’école. Plus de 9 parents d’élèves sur dix — public et privé confondus — voudraient la voir réformée : dans certains domaines pour 52 % d’entre eux, en profondeur pour 44 %.
S’ils aspirent au changement, c’est qu’en dépit des réformes successives, l’école, selon eux, n’est pas à la hauteur des enjeux. Ainsi, à peine 56 % des sondés considèrent qu’elle permet à tous les élèves de maîtriser les « fondamentaux » (lire, écrire, compter), alors que cette tâche est identifiée comme sa mission première (2).
L’intégralité du sondage
Les parents d’élève du (semi — ) privé plus sévères
Les familles apparaissent d’ailleurs de plus en plus critiques au fur et à mesure que leurs enfants avancent dans leur scolarité. Signe peut-être, relève Julien Goarant, directeur clientèle chez BVA, que « les lacunes, identifiées trop tard, se font sentir pleinement à partir du collège ». Les parents de lycéens sont en tout cas seulement 42 % à penser que l’école offre à tous cette maîtrise.
Sur ce même point, les parents d’élèves du privé [il n’est pas clair si c’est uniquement ceux du privé sous contrat soumis à de nombreuses restrictions] se montrent les plus sévères : ils sont seulement 48 % (contre 58 % dans le public) à exprimer pareille opinion. « Sans doute présentent-ils des attentes plus fortes vis-à-vis de l’école. Sans doute aussi leur sentiment d’inefficacité de l’école publique explique-t-il en partie leur repli vers le privé », ajoute le sondeur.
Leur point de vue rejoint en tout cas les enseignements d’études récentes, réalisées par ou avec l’Éducation nationale, et qui attestent notamment d’une baisse de niveau en orthographe et d’une vraie faiblesse en mathématiques, matière dans laquelle nos élèves de CM1 sont bons derniers de la classe européenne.
Un manque d’adaptabilité de l’école
En France plus qu’ailleurs, ces difficultés scolaires sont souvent, comme le montre l’étude PISA conduite par l’OCDE, corrélées au niveau social des parents. Ce dont une majorité de sondés semble avoir conscience, puisque 58 % d’entre eux pensent que l’école ne permet pas de réduire les inégalités sociales. Autre jugement, encore plus sévère : les deux tiers des parents estiment que l’école ne sait pas « s’adapter à chaque enfant ».
Ce qu’ils attendent d’elle ? Un soutien renforcé dès les premières difficultés rencontrées (76 % jugent cette idée « prioritaire ») et des pédagogies adaptées à chacun (62 %). Autrement dit, alors que le quinquennat qui s’achève a été marqué par 60 000 créations de postes dans l’éducation, le recrutement d’enseignants supplémentaires (57 %) n’est pas, aux yeux des sondés, la seule ni même la principale solution.
« Ce sondage conforte nos observations : les enseignants français sont plutôt bien formés d’un point de vue académique [anglicisme], mais ont besoin d’être mieux armés pour gérer l’hétérogénéité des classes et aider les élèves en difficulté », commente Éric Charbonnier, expert éducation à l’OCDE. Les sondés sont ainsi une majorité à juger « prioritaire » un renforcement de la formation des professeurs, initiale (57 %) et continue (56 %). « Parce qu’ils n’ont pas une mauvaise opinion des enseignants, les Français considèrent que c’est leur formation qui est défaillante », observe Julien Goarant.
Pour plus d’autonomie des établissements
Rejoignant là encore les recommandations de l’OCDE, les parents d’élèves se prononcent pour une plus grande autonomie des écoles. Plus de huit sur dix estiment que donner la possibilité aux chefs d’établissement de recruter leurs équipes influerait positivement sur la réussite scolaire, l’implication des enseignants ou encore la qualité de l’accompagnement des élèves. « Au Royaume-Uni ou aux Pays-Bas, les établissements, jouissant d’une plus grande autonomie, utilisent souvent une partie de leurs moyens pour renforcer l’accompagnement personnalisé et l’aide aux devoirs », abonde Éric Charbonnier.
Les parents sont en tout cas très nombreux (86 %, et jusqu’à 92 % dans le cas des classes sociales défavorisées) à répondre par l’affirmative lorsqu’on leur demande si les élèves devraient pouvoir, au moins jusqu’à la fin du collège, effectuer les devoirs à l’école, après les cours, avec l’aide d’un adulte compétent. Des devoirs qui, aujourd’hui, pèsent souvent sur l’ambiance familiale et renforcent les inégalités sociales, chaque enfant ne bénéficiant pas, hors de l’école, du même soutien. « Même si beaucoup sont orientés avant tout vers la réussite de leurs propres enfants, les Français attendent de l’école, très liée à la République, davantage d’égalité, via un accompagnement adapté à chacun », conclut Julien Goarant.
Un constat sans ambiguïté. À lire le sondage BVA, on mesure le haut degré d’insatisfaction des familles française à l’égard de l’école. Plus de 9 parents d’élèves sur dix — public et privé confondus — voudraient la voir réformée : dans certains domaines pour 52 % d’entre eux, en profondeur pour 44 %.
S’ils aspirent au changement, c’est qu’en dépit des réformes successives, l’école, selon eux, n’est pas à la hauteur des enjeux. Ainsi, à peine 56 % des sondés considèrent qu’elle permet à tous les élèves de maîtriser les « fondamentaux » (lire, écrire, compter), alors que cette tâche est identifiée comme sa mission première (2).
L’intégralité du sondage
Les parents d’élève du (semi — ) privé plus sévères
Les familles apparaissent d’ailleurs de plus en plus critiques au fur et à mesure que leurs enfants avancent dans leur scolarité. Signe peut-être, relève Julien Goarant, directeur clientèle chez BVA, que « les lacunes, identifiées trop tard, se font sentir pleinement à partir du collège ». Les parents de lycéens sont en tout cas seulement 42 % à penser que l’école offre à tous cette maîtrise.
Sur ce même point, les parents d’élèves du privé [il n’est pas clair si c’est uniquement ceux du privé sous contrat soumis à de nombreuses restrictions] se montrent les plus sévères : ils sont seulement 48 % (contre 58 % dans le public) à exprimer pareille opinion. « Sans doute présentent-ils des attentes plus fortes vis-à-vis de l’école. Sans doute aussi leur sentiment d’inefficacité de l’école publique explique-t-il en partie leur repli vers le privé », ajoute le sondeur.
Leur point de vue rejoint en tout cas les enseignements d’études récentes, réalisées par ou avec l’Éducation nationale, et qui attestent notamment d’une baisse de niveau en orthographe et d’une vraie faiblesse en mathématiques, matière dans laquelle nos élèves de CM1 sont bons derniers de la classe européenne.
Un manque d’adaptabilité de l’école
En France plus qu’ailleurs, ces difficultés scolaires sont souvent, comme le montre l’étude PISA conduite par l’OCDE, corrélées au niveau social des parents. Ce dont une majorité de sondés semble avoir conscience, puisque 58 % d’entre eux pensent que l’école ne permet pas de réduire les inégalités sociales. Autre jugement, encore plus sévère : les deux tiers des parents estiment que l’école ne sait pas « s’adapter à chaque enfant ».
Ce qu’ils attendent d’elle ? Un soutien renforcé dès les premières difficultés rencontrées (76 % jugent cette idée « prioritaire ») et des pédagogies adaptées à chacun (62 %). Autrement dit, alors que le quinquennat qui s’achève a été marqué par 60 000 créations de postes dans l’éducation, le recrutement d’enseignants supplémentaires (57 %) n’est pas, aux yeux des sondés, la seule ni même la principale solution.
« Ce sondage conforte nos observations : les enseignants français sont plutôt bien formés d’un point de vue académique [anglicisme], mais ont besoin d’être mieux armés pour gérer l’hétérogénéité des classes et aider les élèves en difficulté », commente Éric Charbonnier, expert éducation à l’OCDE. Les sondés sont ainsi une majorité à juger « prioritaire » un renforcement de la formation des professeurs, initiale (57 %) et continue (56 %). « Parce qu’ils n’ont pas une mauvaise opinion des enseignants, les Français considèrent que c’est leur formation qui est défaillante », observe Julien Goarant.
Pour plus d’autonomie des établissements
Rejoignant là encore les recommandations de l’OCDE, les parents d’élèves se prononcent pour une plus grande autonomie des écoles. Plus de huit sur dix estiment que donner la possibilité aux chefs d’établissement de recruter leurs équipes influerait positivement sur la réussite scolaire, l’implication des enseignants ou encore la qualité de l’accompagnement des élèves. « Au Royaume-Uni ou aux Pays-Bas, les établissements, jouissant d’une plus grande autonomie, utilisent souvent une partie de leurs moyens pour renforcer l’accompagnement personnalisé et l’aide aux devoirs », abonde Éric Charbonnier.
Les parents sont en tout cas très nombreux (86 %, et jusqu’à 92 % dans le cas des classes sociales défavorisées) à répondre par l’affirmative lorsqu’on leur demande si les élèves devraient pouvoir, au moins jusqu’à la fin du collège, effectuer les devoirs à l’école, après les cours, avec l’aide d’un adulte compétent. Des devoirs qui, aujourd’hui, pèsent souvent sur l’ambiance familiale et renforcent les inégalités sociales, chaque enfant ne bénéficiant pas, hors de l’école, du même soutien. « Même si beaucoup sont orientés avant tout vers la réussite de leurs propres enfants, les Français attendent de l’école, très liée à la République, davantage d’égalité, via un accompagnement adapté à chacun », conclut Julien Goarant.
Source : La Croix
(1) Enquête réalisée en ligne auprès de 604 parents d’enfants scolarisés au primaire et/ou au secondaire du 4 au 9 janvier 2017.
(2) Suivent « apprendre à l’élève à apprendre, en lui faisant acquérir des méthodes de travail » et « former l’élève pour qu’il soit capable de réussir sa vie professionnelle ».