Le ministre socialiste français de l'Éducation, Vincent Peillon |
À une semaine de la manifestation contre le « mariage homosexuel », prévue le 13 janvier à Paris, le ministre de l’Éducation, Vincent Peillon, tance l’enseignement catholique. En plein marasme économique, alors que le gouvernement socialiste est impuissant les socialistes semblent vouloir innover sur le seul terrain qui ne coûte rien dans l'immédiat : changer la définition du mariage et les règles d'adoption. Une priorité qui devrait toucher autour de 0,1 % des couples avec enfants (si on en croit les chiffres au Canada et en Grande-Bretagne où un projet similaire s'attire également les foudres de nombreux citoyens).
M. Peillon craint que des débats en classe ne laissent s’insinuer ici ou là quelques relents d’« homophobie ».
M. Peillon a annoncé au Monde l’envoi à ses recteurs [chef des commissions scolaires] d’un courrier leur enjoignant d’observer « la plus grande vigilance » en ce qui concerne les établissements privés scolarisant deux millions d’enfants, quasiment un jeune sur cinq.
« Il ne me semble pas opportun d’importer dans l’école le débat sur le "mariage pour tous" [nom orwellien choisi par le pouvoir socialiste]. »
M. Peillon a ajouté : « Je ne veux pas raviver la guerre scolaire. Et suis très respectueux du caractère propre de l’enseignement catholique. [Hmm.] Mais, en retour, cet enseignement, qui est sous contrat avec l’État, doit respecter le principe de neutralité et de liberté de conscience de chacun. Il est du devoir de l’État d’être garant du respect de ces principes. »
Depuis quand l'enseignement catholique doit-il être neutre ? À moins qu'il s'agisse d'une menace : puisque vous recevez des subventions (« sous contrat ») vous avez intérêt à rester cois.
Ces déclarations sur la neutralité requise dans l’enseignement n’ont pas empêché la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem, d’aller dans une école publique, avec pour mission « de convaincre, même les plus jeunes » captifs quant au mariage homosexuel parce que ces gens « s'aiment ». Aucun élève ne semble avoir demandé : « Si c'est l'amoooour qui fonde le mariage, M'dame, et un frère et une sœur qui s'aiment, pourquoi c'est interdit ? Et un homme et deux femmes, M'dame ? Vous êtes musulmane vous devez comprendre, ça M'dame. »
Les réactions ne se sont pas fait attendre.
Le député-maire de Neuilly Jean-Christophe Fromantin a écrit une lettre ouverte au ministre Vincent Peillon : « Le 14 octobre vous proposiez un débat national sur la légalisation du cannabis, aujourd’hui vous jouez les Commissaires du peuple en prenant à partie à l’Enseignement catholique...[...] Votre déclaration à l’enseignement catholique marque un retour de l’intolérance. De quoi avez-vous peur ? La loi Debré de 1959 autorise les écoles privées à rappeler aux élèves la doctrine chrétienne. »
Pour le Cardinal Vingt-Trois, archevêque de Paris, Vincent Peillon veut établir une « police de la pensée ».
Pour le sénateur de Vendée Bruno Retailleau : « En demandant aux recteurs de contrôler le débat sur le mariage pour tous dans les établissements privés, Vincent Peillon vient de placer l’enseignement catholique sous liberté surveillée. C’est une double faute. Une faute à l’égard des professeurs, auxquels il dénie le droit de penser par eux-mêmes. Et une faute à l’égard des familles, auxquelles il refuse le droit d’une école conforme à leurs convictions. [...] Vincent Peillon dévoile ainsi la véritable nature de la morale laïque qu’il veut imposer dans les écoles : une pensée officielle, relayée par les ministres eux-mêmes puisque la porte-parole du gouvernement fait régulièrement la promotion du mariage pour tous dans les classes d’enfants. »
Pour le député de la Haute-Loire, Laurent Wauquiez a été ministre chargé des Affaires européennes puis ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche : « Jamais on n'aurait accepté ces propos sur l'islam ou sur les juifs. Tout le monde l'aurait aussitôt taxée d'antisémitisme ou de racisme. Toutes les religions ont droit à un égal et même respect. »
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