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Forage de gaz de schiste au Québec avant l'interdiction de 2022 |
Ces jours-ci, nous analysons les boîtes de biscuits et les bouteilles de shampooing pour essayer d’acheter local. Surtout, les citoyens furieux face à l’outrecuidance de Donald Trump utilisent leur pouvoir de consommateur en évitant de favoriser les produits américains.
Ici, je parle d’une multitude de petits achats faits par les ménages, à coups de quelques dollars. Nous nous convainquons, avec raison, que tous ces gestes additionnés finissent par avoir un impact réel.
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Mais il est de ces achats que nous faisons collectivement, en vrac, à coups de centaines de millions de dollars. Dans ces cas, chaque consommateur est impuissant pour en choisir la provenance.
Par exemple: le pétrole et le gaz naturel. Vous vous présentez à la pompe. Pétrole canadien, américain ou d’ailleurs? Comment savoir? Tout relève d’une chaîne d’approvisionnement complexe... et de décisions politiques passées.
Made in USA
S’il est impossible de savoir d’où provient exactement le gaz ou le pétrole que vous consommez aujourd’hui, il y a deux choses que nous savons avec précision.
La première: depuis une décennie, une grande partie de notre pétrole et de notre gaz arrive des États-Unis.
La seconde: nous importons tout puisque nous avons fait le choix de ne rien produire.
Nous dépendons des États-Unis pour au moins la moitié de nos besoins parce que nous avons refusé les projets de pipelines qui auraient acheminé le pétrole canadien vers le Québec.
Ce choix a donné lieu à de grands discours politiques anti-pétrole de l’Ouest. Ces discours furent politiquement payants. Mais furent-ils bien fondés à la lumière de ce que nous vivons aujourd’hui?
Nous importons tout pour la simple raison que nous avons décidé de renoncer à toute exploitation locale. Après avoir mis les bâtons dans les roues d’une industrie naissante, le gouvernement du Québec a fait adopter en 2022 une loi assez radicale. Toute exploitation et même toute exploration des hydrocarbures sont interdites au Québec.
À ce moment, la CAQ arrivait en campagne électorale et voulait calmer les critiques en matière d’environnement. Le plus ridicule, c’est que malgré ce geste extrême, la CAQ a continué à se faire reprocher par les mêmes critiques de négliger les changements climatiques.
Potentiel énorme
J’ai obtenu copie d’un rapport que le gouvernement avait entre les mains au moment de freiner tout développement. On y découvre l’ampleur du potentiel gazier du Québec.
Les résultats de l’exploration déjà faite montrent que le Québec aurait la capacité de s’autosuffire en gaz pour une période de 60 ans. Nous sommes assis sur des réserves énormes.
La valeur de production pourrait dépasser les 200 milliards $. Nous boudons nos richesses et nous préférons verser des milliards aux États-Unis pour nous approvisionner. Je ne parle même pas des retombées économiques annuelles de centaines de millions que rapporteraient les opérations.
Le jour où nos députés ont adopté cette loi, sommes-nous vraiment devenus plus verts... ou plus dépendants des États-Unis?