Le nombre d’élèves en difficulté ne cesse d’augmenter dans les écoles québécoises. En deux ans seulement, on en compte 15 000 de plus, a appris
Le Journal de Québec. Au secondaire, près de 30 % des élèves font maintenant partie de cette catégorie dans le public.
En 2015-2016, le ministère de l’Éducation a recensé 207 016 élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA) dans les écoles publiques et privées, comparativement à 191 747 deux ans auparavant. Depuis au moins une dizaine d’années, le nombre d’élèves en difficulté ne cesse d’augmenter dans les écoles de la province.
L'article du Journal de Québec
ne semble pas se demander pourquoi ce nombre ne cesse d'augmenter (si ce n'est pour dire qu'il faut consacrer plus d'argent dans un dépistage précoce).
Ses enfants viennent-ils de familles plus « fragiles » qu'avant ? Les diagnostics sont-ils devenus plus sensibles ? Diagnostique-t-on trop ou mieux ? Y a-t-il un intérêt financier à déclarer des enfants en difficulté pour les écoles, les enseignants ? Plus de budgets, plus de postes à pourvoir ?
On apprend
aujourd'hui que le gouvernement de Québec soutient que ce nombre est attribuable à la hausse des dépistages, des professionnels du milieu de l'éducation avancent qu'il est plutôt le résultat des compressions dans le réseau.
C’est le cas de Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement, qui déplore que les services offerts aux jeunes en difficulté aient été réduits à la suite des compressions des dernières années. Sa position vient contredire celle du ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, Sébastien Proulx.
Pour le ministre, qui dit ne pas être surpris par les chiffres, l’augmentation du nombre de jeunes en difficulté s’explique plutôt par la hausse des diagnostics précoces et par le fait que ces derniers sont plus précis.
Brigitte Dubé, porte-parole de la Coalition des parents d’enfants à besoins particuliers du Québec, abonde dans le même sens. « Il y a une meilleure compréhension de ces problématiques-là. Il y a un meilleur dépistage des conditions neuro-développementales », confirme-t-elle.
Mais Sébastien Proulx soutient qu’il y a plus de ressources que jamais malgré les compressions.
« Il y a plus de professionnels auprès des enfants qu’il y en a jamais eu. Et ce qu’il y a en plus aujourd’hui : une concertation entre le milieu de la famille, le milieu de la santé, le milieu communautaire, les services de garde et l’école. Vous pouvez compter sur moi pour que cette concertation soit encore plus grande à l’avenir », conclut-il.