jeudi 12 avril 2012

Bock-Coté : le multiculturalisme, l'anthropologie des progressistes et son refus du péché




« Le libéral pense que l'homme est médiocre, le conservateur croit qu'il est mauvais, le réactionnaire qu'il est terrifiant et le progressiste croit qu'il est bon. »
Pour le progressiste, la cité avilit l'homme qui est foncièrement bon. Il faut donc transformer la culture pour délivrer l'homme. Le délivrer des institutions, de la culture, qui développent chez lui des pulsions mauvaises. Il nous faut rencontrer l'homme originel.

Aujourd'hui, dans la sociologie héritée du marxisme, puisque l'ouvrier ne veut plus jouer le rôle de l'exclu par excellence — c'est la découverte du XXe siècle : l'ouvrier préfère l'abondance à la révolution — on s'est donc retourné vers un ouvrier de remplacement : c'est l'exclu, le marginal, le minoritaire. La majoritaire est alors toujours coupable, le minoritaire légitime. Pour le progressiste, il faut donc condamner les institutions et la culture majoritaire.

Si l'on croit comme les conservateurs et les libéraux que l'homme est un peu médiocre, les institutions ne répriment pas, bien au contraire, elles civilisent, elles refoulent en nous la part d'ombre.

L'authenticité, la transparence, est un mythe étrange chez les progressistes. Car, si tout est transparent, ce qui apparaîtra n'est pas nécessairement beau. Les cloisons sont nécessaires dans une vie.

« Les intellectuels ont les mains pures, mais ils n'ont pas de mains » disait Charles Péguy.

Bock-Côté se penche ensuite sur l'Éloge du sens commun par le sociologue Raymond Boudon et Marc Crapez. Dans Défense du bon sens, Marc Crapez définit le sens commun comme l’appréciation logique que porte la sagesse ordinaire. Il est combattu par un parti-pris scientiste dépréciant la perception spontanée.

La « règle du demi-savoir », fondée par Érasme, enseigne qu’une zone à risque sépare les connaissances courantes des connaissances savantes. Ceux qui méprisent le bon sens cèdent au dogmatisme d’un personnage bien connu de la philosophie et de la littérature : le pédant ou Trissotin de Molière.

Marc Crapez distingue les intellectuels, dénonciateurs du bon sens, des hommes d’étude et de réflexion que le bon sens préserve de l'esprit systématique.







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« On récolte ce que l’on sème »

Nathalie Elgrably-Lévy revient sur le boycott des collégiens et étudiants au Québec :

Le bras de fer se poursuit entre les étudiants et le gouvernement du Québec. Dans ce dossier, l’État bénéficie de la sympathie de la majorité des citoyens. Pourtant, il est partiellement responsable de l’attitude des étudiants, car il a lui-même, jadis, semé les graines du mécontentement.

En 1997, la ministre de l’Éducation, Pauline Marois, avait annoncé son plan d’action pour la réforme de l’éducation. Ses intentions étaient claires : passer de « l’accès du plus grand nombre au succès du plus grand nombre ». Elle avait même fixé des cibles pour le taux de diplomation.

Puis, en 2000, c’était au tour de son successeur, François Legault, de dévoiler sa Politique québécoise de financement des universités et d’annoncer l’instauration de contrats de performance.

Dans ces contrats, l’État obligeait les universités à se fixer des cibles de performance (dont les grands thèmes étaient imposés par le ministère de l’Éducation) et, en contrepartie, il s’engageait à augmenter le financement des institutions qui atteignent leurs objectifs.

La hausse du taux de diplomation était l’un des critères de performance.

Nivellement par le bas

Ne soyons pas naïfs ! Le nivellement par le bas est le moyen le plus simple et le plus rapide d’augmenter les taux de réussite et c’est précisément l’avenue empruntée par de nombreux établissements d’enseignement. Aujourd’hui, les nouveaux analphabètes fonctionnels ont en fait fréquenté l’école jusqu’à 16 ans. Voilà qui en dit long sur la qualité de l’enseignement au secondaire !

Comme les élèves qui terminent le secondaire sont moins bien formés, les cégeps doivent ensuite adapter leurs program­mes à cette nouvelle clientèle.

Ensuite, c’est au tour des universités de revoir leurs exigences à la baisse, d’une part pour tenir compte des capacités des étudiants et, d’autre part, pour atteindre le taux de diplomation visé. C’est ainsi qu’au lieu de réformer l’éducation, notre ministère l’a plutôt déformée.

Le nivellement par le bas est d’ailleurs confirmé par ce qu’il est convenu d’appeler « l’inflation des notes », un phénomène amplement documenté.

Deux chercheurs canadiens, James Côté et Anton Allahar, ont d’ailleurs montré que la note moyenne qui était de C il y a 30 ans oscille aujourd’hui entre B+ et A-. [voir Inflation des notes dans les universités nord-américaines ?]

Dévalorisation des diplômes

La classe politique voulait démocratiser l’éducation. Force est de constater que ses initiatives se sont soldées par la dévalorisation des diplômes.

Or, les employeurs ne sont pas dupes, ils ont ajusté les salaires en conséquence. L’Annuaire québécois des statistiques du travail indique d’ailleurs que, de 2000 à 2010, des diplômés universitai­res ont vu leur rémunération horaire croître plus lentement que n’importe quel autre groupe. C’est aussi le groupe où le nombre de chômeurs a augmenté le plus vite.

Nul doute que les étudiants doivent payer pour leur éducation. Mais, de grâce, ne banalisons pas les diplômes ! Quand les établissements d’enseignement ne seront plus obligés de privilégier le taux de diplomation, quand ils abandonneront le nivellement par le bas et qu’ils privilégieront la qualité des diplômes plutôt que le pourcentage de diplômés, les étudiants pourraient alors accepter plus facilement une hausse des frais de scolarité !




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Québec — À nouveau une légère baisse de la fécondité en 2011

Comme nous l'avions déjà mentionné, selon les données démographiques provisoires de l'Institut de la statistique du Québec, 88 500 enfants sont nés au Québec en 2011, un nombre à peu près semblable à celui enregistré en 2010 (88 300). Le nombre de naissances a entamé un lent déclin après avoir connu une sommet en l’année 2009 pour atteindre 88 891 naissances. Rappelons que la population du Québec a continué de croître pendant cette période (principalement en raison de l'immigration) et que, en conséquence, même avec 200 naissances supplémentaires en 2011 par rapport à 2010, le taux de natalité a légèrement baissé.

L’indice synthétique de fécondité est estimé à 1,691 enfant par femme en 2011, loin du taux de remplacement des générations fixé à 2,1 enfants par femme.

En 2010, il était de 1,704 alors qu'en 2008 et 2009 il s'élevait à 1,738 enfant par femme.

Seules trois régions québécoises ont un indice supérieur ou égale à 2,1 enfants par femme : Nord-du-Québec (2,8), Abitibi-Témiscamingue (2,1) et Côte-Nord (2,1). Toutes des régions à forte population autochtone.



Entretemps, le nombre de décès au Québec ne fait qu'augmenter :

20072008200920102011
   56 748 57 14957 20058 40059 300



Voir aussi

Taux de natalité du Québec à nouveau légèrement en baisse en 2011

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