À elles seules, les universités McGill et Concordia obtiendront au total 622 millions sur le 1,04 milliard qui sera consenti à terme par le gouvernement du Québec à toutes les universités dans la liste des projets en réalisation, peut-on lire dans le Plan québécois des infrastructures 2023-2033 déposé avec le budget mardi.
Campus de la McGill University |
« Est-ce que le Premier ministre peut admettre que son budget en matière d’enseignement supérieur finance directement l’anglicisation du Québec ? » a demandé le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon au Premier ministre François Legault à la période de questions jeudi.
Le leader indépendantiste a calculé que, à titre d’exemple, si l’on reporte les investissements en infrastructures du Québec en fonction des effectifs inscrits, cela revient à 28 500 $ par étudiant de McGill et à 357 $ par étudiant de l’UQAM.
L’ensemble des universités de langue française se partage « un maigre 40 % », a-t-il dénoncé en notant que les constituantes de l’Université du Québec « obtiennent 5 % de la tarte ».
Le chef caquiste a éludé la question. Il a toutefois fait valoir que son gouvernement avait plafonné les places dans les cégeps anglophones à 17 % de la population collégiale. M. Legault a par ailleurs accusé le PQ de vouloir fermer la moitié des cégeps anglophones. En quoi serait-ce un mal dans une province qui se dit officiellement francophone, où le français est en déclin, l’anglais est devenu la langue d’immigrés allophones qui s’assimilent trop à l’anglais et la majorité de la clientèle des cégeps anglophones n'est pas d'origine anglophone ? Qu’est-ce que le chef caquiste essaie de dire ?
« Pendant que la CAQ met tous ses efforts sur le faucon pèlerin pour convaincre une population déjà convaincue de l’urgence d’agir en français, on est en train de passer à côté de questions essentielles comme la disproportion du financement octroyé aux universités anglophones. »
Le chef péquiste a aussi reproché au gouvernement de consacrer 200 millions par année pour financer la formation universitaire d’étudiants canadiens et internationaux inscrits dans les établissements anglophones.
Il a demandé au chef de la CAQ de reprendre la proposition du PQ, c’est-à-dire d’imposer un quota maximum de 20 % d’étudiants étrangers anglophones sur le total d’étudiants accueillis.
M. Legault a répliqué en reprochant au PQ de trahir ainsi l’héritage de la loi 101 de René Lévesque, qui prévoyait que les anglophones du reste du Canada inscrits dans les universités anglophones ici paieraient les mêmes droits de scolarité que les Québécois. Comme si les choses n’avaient pas changé depuis et comme si René Lévesque ne pouvait pas s’être trompé sur ce sujet…