mardi 30 avril 2013

Pétition et appui à la suppression du cours ECR

Une pétition circule actuellement pour la suppression du cours ECR. Elle est appuyée par l'Équipe autonomiste (que nous ne connaissons pas personnellement) :

Le cours d’éthique et culture religieuse, créé et rendu obligatoire par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, suscite beaucoup de désapprobation autant des professeurs qui l’enseignent que des parents dont les enfants le subissent. Selon les dires, cette formation ne serait qu’un cours d’accommodements raisonnables, faisant la promotion du multiculturalisme au détriment de la culture québécoise.

Équipe autonomiste a, dans son programme, une proposition (no 25) à l’étude, qui vise à abolir ce cours et à le remplacer par autre chose. Équipe autonomiste prône la culture générale mais dans le respect, entre autres, de notre valeur 5, «Le maintien et le respect des us et coutumes des Québécois».

Récemment, un citoyen motivé et convaincu, monsieur Karl Poirier, a invité le parti à signer la pétition qu’il a mise en ligne sur le site de l’Assemblée nationale. Comme cette action est dans le sens de l’orientation du parti, nous invitons nos membres et la population à signer cette pétition au lien https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-3801/index.html.

Équipe autonomiste félicite Karl Poirier pour son implication envers la société parce que... critiquer, c’est bien, agir, c’est mieux! 
Guy Boivin, Équipe Autonomiste

Notons que la phrase « Cela en apportant les modifications nécessaires à la mise en place d’un nouveau cours pour récupérer les 50 heures engendrées par cette abolition. » nous paraît peu précise. Personnellement, nous serions pour la possibilité de l'abolition pure et simple de ce cours dans les écoles privées et un choix d'option dans les écoles publiques selon la clientèle des écoles qui devraient gagner en autonomie.








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Déçue de la formation en éducation à l'université

Étudiante au baccalauréat en enseignement primaire et préscolaire à l'Université de Montréal, Marie-Ève Michaud quitte son programme. « Comment se fait-il que je puisse me permettre d'être absente aux deux tiers de mes cours sans que mes résultats (moyenne de 3.3) en soient affecté s? Je ne suis pas suffisamment stimulée, il n'y a pas de défis. Je paie environ 1500 $ par session universitaire pour finalement avoir à faire du « par cœur » deux jours avant l'examen. Je n'appelle pas cela une formation universitaire complète et pertinente. »


samedi 27 avril 2013

France — il ne fait pas bon s'opposer au mariage homosexuel (m-à-j, coup de pied à la tête d'un prêtre tombé)

Pour avoir attaqué une rame de train de banlieue, Mohamed Touré a été relaxé.

Pour avoir lancé une canette vide sur des policiers, un homme a été condamné à 4 mois de prison avec sursis.

Précisons que cet homme a agi en marge d'une manifestation contre la loi française sur le mariage et l'adoption pour les couples de même sexe.

De même que ne voyez pas un acte politique dans la mise en garde à vue pour 48 heures de plusieurs personnes, dont un agriculteur père de famille de 10 enfants et d'un couple parents de 5 enfants, dont le tort était de n'avoir pas entendu l'appel à la dispersion des forces de l'ordre.

Ailleurs, de retour d'une manifestation légale, deux femmes rentrent chez elles. Soudain, arrestation par un policier : « cachez votre t-shirt, je vous confisque vos pancartes ».



Une jeune conductrice a été arrêtée place du Trocadéro, alors qu’elle rentrait chez elle après la manifestation. Son crime : laisser flotter sur sa voiture un drapeau de la Manif pour tous. En dressant son procès‑verbal, le policier qui l’a verbalisée a reconnu qu’il avait pour consigne d’arrêter tout véhicule portant les couleurs de la Manif pour tous.

Jeunes filles opposées à la loi Taubira agitant des drapeaux séditieux de la Manif pour tous

Le Cercle des avocats contre la répression policière communique :
« Alors que le gouvernement a fait adopter dans la précipitation, et ce au mépris d’une opinion de plus en plus hostile, la loi dénaturant l’institution du mariage et fragilisant les plus faibles, les violences policières se multiplient. Hier Pascaline a été interpellée devant l’Assemblée nationale alors qu’elle était seule, un tee-shirt de la manif pour tous qui dépassait de son blouson, par deux policiers en civil. Après l’avoir contrainte à se rendre près du métro Assemblée nationale, elle a été violemment frappée par ces policiers accompagnés dans ces œuvres de basse police politique, par deux gendarmes. Cet acte de violence n’est, hélas!, pas isolé.

Depuis plusieurs jours, des jeunes gens, en majorité des jeunes filles, se font prendre à partie de manière isolée par des agents de la force publique. Ces faits de violence répétée par des personnes dépositaires de l’autorité publique à l’encontre des opposants à la loi Taubira, sont hélas suffisamment récurrents pour ne pas y voir une volonté politique de museler cette résistance pacifique en dissuadant les plus faibles des manifestants comme ce fut le cas avec la garde à vue des 67 campeurs de l’Assemblée nationale.

Pascaline et avant elle, Marie Astrid, Gabrielle, Thomas ou encore Dominique ont décidé de porter plainte. Le cercle des avocats contre la Répression policière (le Carp) demande expressément au Procureur de la république d’engager des poursuites judiciaires contre les auteurs de ces violences. Alors qu’un syndicat représentatif de magistrats affiche dans ses locaux un « mur du çon » sur lequel figurent les noms des pères de victimes odieusement assassinées, il est temps que les victimes soient reconnues.

Un rassemblement sera organisé lundi 29 avril à 18 heures 30 devant le Palais de Justice de paris pour dénoncer ces violences et demander solennellement au Parquet et à Madame Taubira de rendre justice. »

Charge des policiers

Le Figaro raconte la garde à vue abusive d'un directeur financier d'un groupe industriel, qui a passé 44 heures en garde à vue pour avoir soutenu des manifestants croisés par hasard dans la rue :
« Pour avoir lancé un simple « Bon courage ! » à un jeune manifestant à l'oreille ensanglantée, interpellé par la police à l'issue de la Manif pour tous de mercredi dernier, Grégoire a passé 44 heures en garde à vue. »
Sur le PV de l'audition, « un drapeau devient une banderole, un tee-shirt vert devient kaki, avec tout l'imaginaire derrière… »
La ballerine des manifestantes BCBG bastonnées et aspergées de gaz lacrymogène
 est devenue le symbole des manifestants

Coup de pied décoché par un policier à la tête d'un curé à terre

Une vidéo publiée le 19 avril [sur YouTube] montrait une échauffourée entre les forces de l’ordre et des manifestants catholiques qui refusaient de se disperser. Vers la 4e minute du film, un jeune homme est plaqué au sol. Un curé en soutane vient à son secours et s’agrippe à lui. Les CRS séparent les deux hommes et traînent le prêtre vers leur panier à salade. Vers 4’ 41”, on voit clairement l’un des CRS lui décocher un coup de pied en pleine tête. Le geste ne dure qu’une fraction de seconde, mais je suis certain que la victime a dû le sentir passer. [Le prêtre en question, agé de 52 ans, sera jugé à une date qui n'a pas été précisée pour « violences sur fonctionnaire de police », selon une source judiciaire ! Heureusement, aujourd'hui les vidéos se multiplient et la parole des policiers qui se disent agressés ne pourra plus être crue d'office.]
Malheureusement, ce genre de scène n’a rien d’exceptionnel. Nous racontions [le 25 mars] dans nos colonnes que la police repoussait la foule par des jets de gaz lacrymogènes, et j’ai reçu plusieurs témoignages isolés faisant état d’enfants matraqués et de manifestants tabassés. La plupart des récits de ce genre n’apparaissent que sur des blogs catholiques et des sites ultraconservateurs – mais ils sont là, en rouge sang, à la disposition de tous.

Un prêtre tente de parler avec les forces de l'ordre lors de l'arrestation d'un manifestant opposé au mariage homo, à Paris, le 19 avril 2013 

Arrestations abusives 

Un lecteur du Salon Beige, François Malaquin, raconte son arrestation abusive :
« J'étais en garde à vue, sans raison, sans motif, sans cause. Relâché après quelque 18 (dix-huit) heures de pénible emprisonnement, dans une cellule insalubre, ignoré, coupé du monde, épuisé.

Vendredi 19 avril, 23h15 le commandant de la compagnie de CRS m'interpelle abusivement, gratuitement, mégaphone à la main. On me fait asseoir, on sollicite mon identité puis rien. Je n'avais pas harangué la foule. 23h20. Ni menottes, ni confiscation dudit mégaphone (qui eût dû l'être, en l'espèce, au vu du motif invoqué, inventé devrais-je dire): "incitation à la rébellion" (et quelle rébellion de jeunes de 20 à 30 ans sans armes!).

 Un CRS, courtois, au demeurant, m'accompagne, après 1/2h d'attente sans surveillance dans le dos de la ligne de CRS, vers le TCP (Camion Prison). Quel agitateur, devais-je être, pour n'avoir pas été surveillé ?... Leur attitude témoigne d'elle-même de l'absence totale de menace. Laisserait-on un réel agitateur sans surveillance ? Enfermé dans ce camion, un policier entre, nous invective gratuitement, comme on traite de dangereux malfaiteurs ! Puis, nous menotte (pour ceux qui ne l'étaient pas) sans motif apparent de révolte. il est 00h30. Attente...

 Arrivée au dépôt : 1h30 du matin. Circonspection des policiers. "Qui l'accompagne celui-là ? Personne. Quel motif ? On ne sait". Je m'attends à une vérification d'identité... On me met en garde à vue ! De la fouille au corps, au menottage, suivi d'une incarcération dans une de ces geôles Françaises à 2h30 du matin, qu'il vaut mieux observer dans un reportage : je passerai 18 heures, sans sommeil, avec une nourriture rare, une mauvaise odeur pestilentielle et l'impossibilité de savoir quel sera mon sort. Ni surtout : Pourquoi ? Pour avoir traîné un peu plus tard?...

 Police nationale ? Que fais-tu de ton blason ? Assister - protéger et servir. Police politique désormais ? Condamnée à suivre les instructions de M. VALLS, dont la procureure adjointe (on doit dire ainsi désormais) se montrera extrêmement lente à notifier l'absence de charges retenues et ma mise en liberté immédiate. Pour le plaisir ? Par instruction du ministre ? Par idéologie ? CRS forcés à "interpeller" pour faire du chiffre.. Policiers enclins à arrêter, quand ils ne provoquent pas eux-mêmes ! Mais également, une autre réalité en commissariat : OPJ et brigadiers débordés, agacés que l'on enferme des citoyens français si hâtivement !

La procédure, pour laquelle on prit mes empreintes digitales + photos, se finit à 11h. (ceci n'est pas conforme aux dispositions recommandées par la CEDH, dans le cas de l'incarcération d'un innocent). Libération samedi en fin d'après-midi après 18h d'enfermement. Sans excuses, sans autre forme de procès, puis-je dire. Ainsi l'on traite désormais les innocents s'ils ne conviennent pas à la ligne politique décidée par le gouvernement. L'Ordre républicain si cher aux gouvernants lorsqu'ils "crient" pleins d'emphase leur goût pour la Loi républicaine est surprenant ! Ne consiste-t-il pas justement à Protéger les 'Citoyens de la République de l'arbitraire ? Et quel citoyen a été menacé par nos regroupements "bon enfant" ? Quel abribus a été cassé ? Quelles portes furent enfoncées ? Quels pneus a-t-on lancés ou autocar en feu contre le mur des forces de l'ordre (cf les agriculteurs) ? Quel débordement a sérieusement eu lieu ? »
Ils demandent un référendum, ils sont des ennemis de la démocratie !

Léger incident de séance, juste avant le vote de la loi sur le mariage et l'adoption homosexuels.

Des manifestants ont demandé en chambre à ce qu'un référendum soit tenu sur la question (ci-dessus), ce qui a énervé le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, qui les a fait évacuer et les a décrits comme des «  ennemis de la démocratie »... Le référendum étant antidémocratique comme tout le monde le sait. Ou est-ce simplement que le scrutin à deux tours permet à 30 % des électeurs inscrits d'avoir 60 % des sièges au parlement et que cette démocratie-là arrange mieux les socialistes que l'expression directe du peuple qui est opposé à 55 % à cette loi ?



Une personne, qui aurait blessé un personnel de sécurité, a été placée en garde à vue. Les autres ont été relâchées après environ 4 heures d'attente pour contrôle d'identité...

Claude Bartolone a annoncé qu'il portait plainte « contre les ennemis de la démocratie ». En 2009, des militants de Greenpeace étaient descendus dans l'hémicycle. On ignore quelles suites judiciaires leur avaient été réservées.

Rappelons la conception particulière de la justice du rapporteur socialiste de la Commission des lois au Sénat :  « le fondement du juste c'est le rapport de force ».

Voir aussi

Manif pour tous - La police écrase une manifestante ! (vidéo)

Manif pour tous - Les photos retouchées par la Préfecture ? (vidéo)

Pauline*, 22 ans, agressée mercredi par deux gendarmes près de l’Assemblée nationale

Le syndicat de la magistrature (un tiers des magistrats français) et son mur des cons qui insultent les opposants de l'extrême gauche, y compris des parents de filles violées et tuées dans les transports publics... (vidéo)

Reportage sur la dernière grande manifestation contre la loi Taubira

Émission radio avec un gardé à vue par la police et son avocat (disponible pour quelques semaines seulement)

Voir comment soixante députés donnent plus du double de voix (vidéo) et comme faire vérifier devient un simple rappel.

De l'autonomie des écoles

Entretiens avec Maurice Berrard (ci-contre), inspecteur d'académie, docteur en anthropologie, fondateur de la revue Éducation & Management, est l'auteur d'ouvrages dans le domaine de l'éducation.

Dans votre récent ouvrage, vous faites de l’autonomie l’axe principal d’une refondation de l’Éducation nationale. Pourquoi ?

Maurice Berrard — L’autonomie est l’expression d’une liberté intérieure fondamentale. Elle traduit une conception humaniste, celle d’un Homme libre et responsable de ses actes. À ce titre, elle constitue à la fois la finalité  et le moyen de l’éducation. Il y a dans nos écoles trop de situations complexes, de différences entre les élèves, de problèmes inédits, d’événements inattendus, trop d’intérêts contradictoires à coordonner pour attendre qu’un pouvoir central impose « l’unique bonne façon de faire »  dont parlait Taylor. Il vaut mieux compter sur la motivation, la compétence et le pouvoir d’innovation de chaque acteur du terrain.

Vous proposez dans votre livre deux avant-projets de loi pour instaurer davantage d’autonomie et promouvoir une responsabilité effective des établissements. Pouvez-vous les résumer ?

Confier aux établissements la responsabilité directe de l’enseignement et la pleine maîtrise de leurs moyens humains et financiers. Pour cela, il faut s’appuyer sur une base législative simple et claire.

Ne serait-ce pas trop renforcer le pouvoir du chef d’établissement et affaiblir l’État ?

Il est vrai que le chef d’établissement ne représenterait plus l’État, mais l’établissement qu’il dirige, tout en restant un fonctionnaire public responsable du bon exercice de ses fonctions. Il serait alors important de définir les conditions d’un fonctionnement interne réellement démocratique, ainsi qu’une nouvelle façon de diriger. C’est pourquoi nous détaillons dans notre livre ce que peut être le « management éducatif » de demain. Pour autant, en se recentrant sur l’essentiel, l’État conforterait  ses missions : mieux préciser ce qu’il attend de l’École, organiser le système, clarifier les objectifs et les programmes du socle commun, recruter les fonctionnaires, définir les examens, évaluer les résultats, compenser les inégalités, formuler des recommandations, encourager la circulation des bonnes pratiques.

Les Français sont-ils prêts à accepter plus d’autonomie alors que le discours dominant présente l’école unifiée et centralisée comme faisant partie du patrimoine national ?

Depuis un siècle, le mouvement des institutions françaises va dans le sens d’une plus grande autonomie locale. Tout est une question d’équilibre et il ne faut pas non plus confondre un tel mouvement avec le laissez-faire, l’acceptation des inégalités ou le triomphe du plus fort. Il est primordial que ce mouvement soit souhaité par les acteurs eux-mêmes.

Quelles sont, selon vous, les clés d’une bonne gestion éducative ?

Être convaincu de l’importance de chaque personne au sein d’un travail d’équipe, comprendre le sentiment de confiance collective comme la condition essentielle d’une énergie vitale qui se renforce sans cesse en cas de coopérations réussies. Le management éducatif est fondé sur une discussion publique qui a l’entente pour horizon, comme base une définition commune du projet d’ensemble  et des problèmes à résoudre, comme moyen l’échange d’arguments rationnels et comme loi la reconnaissance du meilleur des arguments.

Pourquoi la confiance semble-t-elle tant manquer aujourd’hui ? 

Dans notre société, les valeurs de l’École et les modèles véhiculés dans les médias se contredisent souvent, ce qui rend la tâche des enseignants bien difficile. Vouloir triompher d’autrui s’oppose à l’effort de compréhension mutuelle. Former les élèves à la lecture critique de ces contradictions semble indispensable.

Que deviendraient les institutions dites représentatives dans une démarche de décentralisation accrue ?

Si vous évoquez les associations de parents d’élèves ou les représentants des personnels, leur influence s’en trouverait renforcée, mais leur intervention changerait de nature. Il ne s’agirait plus de soutenir des  positions de principe sur la grande scène du spectacle médiatique, mais d’une action concrète sur le terrain. Plus modeste, mais plus utile.

L’autonomie a-t-elle une couleur politique ?

Une radio (1) m’a interrogé : « L’autonomie est-elle de droite ou de gauche ? »  Ni de droite, ni de gauche, ni du centre. C’est un principe qui relève d’une vision humaniste  fondée sur l’obligation morale de s’adresser à la part la plus noble et la plus exigeante en chacun d’entre nous. Cela dit, Daniel Mallet et le cercle de réflexion qu’il dirige ont présenté les avant-projets de loi aux autorités politiques et syndicales  il y a déjà une trentaine d’années. Il se trouve que, depuis peu, certaines propositions ont été reprises par un parti classé à droite et un autre classé au centre. Dont acte. Au risque de paraître immodeste, c’est dans cet ordre chronologique que les événements se sont déroulés. Mais je répète qu’en l’occurrence la distinction droite-gauche n’est pas opportune. Notre livre s’explique clairement sur ce sujet et propose une véritable politique d’éducateurs.

(1) À consulter sur internet : « L’autonomie est-elle de droite ou de gauche ? », France Info, Emmanuel Davidenkoff, 24/10/2012

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vendredi 26 avril 2013

L’alliance du gauchisme culturel et du libéralisme moral

Mathieu Bock-Côté sur l’alliance du gauchisme culturel et du libéralisme moral :

On pourrait définir ainsi la loi fondamentale des 50 dernières années, lorsqu’il est temps de réfléchir à la mutation des mœurs (je m’interdis d’écrire leur évolution, et encore moins leur progrès) : d’abord et avant tout, le gauchisme culturel et libertaire déconstruit une institution gardienne de valeurs traditionnelles parce que cette institution serait culturellement et socialement oppressive, puis le capitalisme récupère et marchandise les désirs et les besoins libérés par cette déconstruction et justifie le tout au nom du libéralisme moral. Le marché banalise et commercialise la transgression d’avant-hier et l’individualisme présente cela comme un progrès des libertés. Autrement dit, le gauchisme culturel et le libéralisme moral travaillent de concert à la déconstruction des institutions et des valeurs traditionnelles, au nom d’un individualisme décomplexé qui soutient que l’homme est seul juge de la valeur de ses actions, la société offrant évidemment un cadre juridique pour les encadrer, mais certainement pas un cadre moral (du moins, dans les questions liées au style de vie). Chacun tolère de moins en moins l’intrusion de la société dans la définition de son mode de vie au nom de sa souveraineté personnelle, même si, paradoxalement, la société, sous la forme du marché, est partout présente, et structure les désirs les plus intimes de chaque individu.

Ainsi, on a voulu abolir la famille, libérer le désir des obligations conjugales. En fait, la famille a été la cible privilégiée des critiques sociales «progressistes», qui n’y virent pas une institution protectrice des enfants, mais plutôt, une institution fondée sur l’aliénation des adultes et la censure des plaisirs sexuels. C’était, disait-on, nécessaire à l’émancipation de l’être humain qui ne devrait jamais refouler ses désirs, un tel refoulement étant apparemment à l’origine de bien des névroses. Résultat : l’individualisme hédoniste triomphe de plus en plus. L’individu ne s’inscrivant plus dans un cadre régulateur qui canalise ses pulsions et ses désirs au service de quelque chose qui le dépasse, il peine souvent à sortir de l’adolescence et ère dans une quête des plaisirs vides pendant une partie de plus en plus grande de son existence. Car ne l’oublions pas : la société de jouissance masque bien mal une société en détresse, où l’hédonisme à rabais provoque une régression affective généralisée et une difficulté de plus en plus grande de créer un lien humain authentique. C’est ce qui arrive quand l’autre n’apparaît plus à l’homme qu’à la manière d’un instrument pour satisfaire un désir circonstanciel. On ne me fera pas croire que nous vivons dans une société heureuse.

On l’aura deviné, à la suite de Sophie Durocher, je parle ici de l’arrivée au Québec d’AshleyMadison.com. Ce site se définit bien simplement : il entend faciliter l’infidélité conjugale tout en diminuant les risques qui y sont associés. Car avec Ashley Madison, on nous promet l’infidélité en toute discrétion. On nous promet l’infidélité sans conséquences et sans problèmes de conscience. La société facilite ainsi la trahison en la dédramatisant, en la déculpabilisant, en la normalisant. AshelyMadison.com, c’est un site qui a transformé l’insatisfaction conjugale en occasion d’affaires, en marché, et qui transforme en marchandise les aventures et les histoires clandestines. Certains diront de ce site qu’il n’est pas répréhensible, qu’il facilite simplement la concrétisation de certains désirs. AshleyMadison.com ne pousserait pas à l’infidélité mais la faciliterait sans se prononcer sur sa valeur morale. C’est évidemment mensonger, car le discours social conditionne les désirs et crée un contexte plus large dans lequel certains désirs s’expriment et d’autres sont refoulés. Et quoi qu’on en pense aujourd’hui, le progrès de l’humanité passe justement très souvent par le refoulement des désirs, surtout des désirs les plus sauvages, qui exigent une satisfaction immédiate, sans limite et brutale, et qui déconditionnent l’homme à accepter l’idée d’une gratification différée de ses actions, qui lui font perdre l’habitude et le culte de la durée.

J’ajoute une chose : on disait autrefois de l’hypocrisie qu’elle était l’hommage du vice à la vertu. L’hypocrisie supposait une conscience intime du bien et du mal (ou du moins, de la chose à faire et de celle à ne pas faire), qui poussait ceux agissaient de mauvaise manière à dissimuler leurs actions. Cela en bonne partie parce qu’ils avaient honte. La honte était civilisatrice. Autrement dit, à certains égards, la honte était un régulateur social qui empêchait l’homme de se comporter comme un chien fou. Évidemment, il y avait de la transgression, et probablement, une secrète jouissance à la transgression. Mais évidemment, la transgression suppose une norme bien établie à transgresser, sans quoi, elle n’a plus vraiment de substance. Lorsque la transgression n’est plus qu’une affaire d’opportunité calculée, elle-même perd sa propre valeur.

Je ne suis pas naïf : l’homme a toujours trompé sa femme qui a toujours trompé son homme. La bête humaine n’est pas parfaite et il arrive souvent que le désir déborde finalement les cadres où on cherchait à l’encadrer. Et bien évidemment, selon les contextes et selon les situations, la chose peut-être compréhensible et même légitime (et il serait hasardeux d’absolutiser la fidélité sans tenir compte de la diversité des contextes, l’être humain n’ayant pas pour vocation de s’enfermer durablement dans une relation malheureuse simplement pour ne pas trahir une certaine idée de la famille). Il faut évidemment éviter de ranger toutes les infidélités sous une même catégorie homogène. Mais jusqu’à tout récemment, la fidélité se présentait comme la norme, et l’infidélité, l’exception. Autrement dit, l’infidélité était moralement proscrite et socialement condamnée. La morale logée dans la conscience des individus était la suivante : oui, oui, tu désires la belle femme à tes côtés, mais ne sens-tu pas que tu trahiras la tienne si tu te lances? Et si tu le fais néanmoins et qu’elle le découvre, ne risques-tu pas de perdre ta famille? Et si elle t’a déjà pardonné une fois, te pardonnera-t-elle une seconde fois? Cela ne veut pas dire que cela n’arrivait pas, mais que la société ne facilitait pas la tâche de ceux qui veulent se dérober aux exigences de l’honneur ou qui trompent la confiance de leurs proches. On aura compris que je n’entends pas ici faire la morale aux gens mais simplement examiner de quelle manière nous assistons à un renversement des valeurs.

J’en reviens ainsi à mon point de départ : la rencontre entre la gauche libertaire, qui dénonce partout l’oppression culturelle et sociale associée aux valeurs traditionnelles, et le capitalisme qui marchandise les désirs libérés par l’effondrement des tabous. On nous invite toujours à célébrer la société neuve qui prend forme et qui émerge. L’individu ne serait-il pas finalement plus libre dans ce monde où les balises morales se défont, et où l’individu n’évolue qu’en se fiant à son désir comme boussole? Et bien non. Car si la liberté est une valeur fondamentale, il est indispensable de l’éduquer, de la civiliser, ce qui veut dire, bien pratiquement, qu’on ne saurait assimiler la liberté au simple assouvissement des désirs qui nous gagnent, comme si l’homme devait se soumettre à son désir du moment pour se délivrer des vieilles tutelles sociales. Nous devrons tôt ou tard transcender le libéralisme hédoniste et renouveler une vieille question, de plus en plus impérieuse : celle de la morale. Non, il ne s’agira heureusement pas de la morale des curés. Mais il ne peut s’agir non plus de celle d’AshleyMadison.com.





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Russie et Turquie veulent interdire l'adoption de leurs enfants dans les pays qui permettent le mariage homo

Début avril, le président russe demandait à la Cour suprême de préparer, d'ici juillet, une réforme de la législation sur l’adoption. Vladimir Poutine s'était en effet prononcé contre l'adoption pour les couples étrangers ayant contracté un mariage gay. Ce vendredi, le dirigeant russe pense visiblement à aller plus loin : interdire l'adoption à tous les pays ayant légiféré sur le mariage homo.

Un combat pour l'éthique qui se radicalise

Trois jours après le vote accéléré par la gauche à l'Assemblée nationale française du projet très controversé du mariage et de l'adoption par des homosexuels, Moscou tape du poing sur la table : « J'estime que nous sommes en droit d'introduire des changements. Nous devons réagir à ce qui se passe autour de nous », justifie Vladimir Poutine face aux députés russes. Le président fait valoir les « traditions culturelles et les normes éthiques » de son pays. Selon les chiffres du centre sociologique Levada, 38% des russes sondés considèrent l’homosexualité comme une perversion. La même proportion la considère comme une maladie, voire le résultat d’un traumatisme psychique. L'homosexualité n'a pas été légalisée grâce à un lobby gay culpabilisant et omniprésent comme en Europe ou au Canada, mais simplement pour que le pays puisse adhérer au Conseil de l'Europe et se plier aux normes imposées de L’Organisation mondiale de la Santé.

Le 25 janvier, la Douma — l’Assemblée russe — a donc pu approuver un projet de loi en première lecture qui prévoit des amendes de 100 à 12 400 euros en cas de « promotion de l'homosexualité », notamment « auprès des mineurs ». Si le 25 mai, ce texte contre la propagande homosexuelle était définitivement voté, les diverses activités du lobby homosexuel deviendraient illégales. Les controversées défilés de la « Fierté homosexuelle » par la LGBTQQ2SA (lesbiennes, gay, bi et trans, allosexuels, en questionnement, bi-spirituels et alliés) locale seraient passibles d'amendes.

Les États-Unis déjà interdits d'adopter

Interdits d'adoption en Russie et en Turquie ?
Quant à l'adoption, l'idée n'est pas neuve. Depuis quelques mois déjà, Moscou remet en question le droit des Américains à élever un orphelin russe. Le pays avait notamment exprimé sa « vive préoccupation » au sujet d'un garçon adopté par une femme américaine, qui, selon Moscou, avait caché qu'elle vivait en couple avec une autre femme. La situation dans laquelle s'est trouvé le petit Egor Chatabalov après son adoption aux Etats-Unis «est inacceptable et nuisible à sa santé psychologique», assurait fin février le délégué du ministère russe des Affaires étrangères pour les droits de l'enfant, Constantin Dolgov. La Russie a maintes fois accusé les Américains de maltraiter les enfants russes.

En décembre, le parlement a même promulgué une loi interdisant l'adoption de ses orphelins par des Américains. Controversée, elle est l'une des mesures les plus hostiles prises par Moscou envers les États-Unis depuis la guerre froide. Bien que déposée pour d'autres raisons, plus politiques, la loi entendait « protéger » les enfants russes des couples homo du monde. Déjà début 2013, certains responsables politiques avaient en effet appelé à généraliser cette interdiction d'adopter à tous les étrangers, notamment après la décision de la Grande-Bretagne, début février, d'autoriser les mariages entre personnes du même sexe.

La Turquie y pense aussi

Fin février, le gouvernement conservateur turc a lui aussi lancé une campagne pour favoriser le retour de certains enfants turcs de l'immigration adoptés par des Européens, notamment des couples homosexuels, dans des familles ou des institutions qu'il juge plus conformes à leurs valeurs et leur culture.

Source

Voir aussi



Garçon gardé par un couple de lesbiennes subit un traitement hormonal pour bloquer sa puberté

Plaintes d'abus sexuels auraient été ignorées car les parents adoptifs étaient homosexuels

Au Québec, la famille est une affaire de femmes pour le gouvernement...

Lise Ravary signale une autre contradiction dans ce Québec féministe qui chercherait partout la parité (pour éliminer le « patriarcat ») mais réserve aux femmes certains secteurs et perpétue ainsi une vision sexiste de la société... Rappelons que le secteur public, très protégé, bien rémunéré et aux avantages sociaux multiples, est déjà à 60 % féminin et se féminise de plus en plus.
Vendredi dernier, en fin de journée, le ministre de la Justice, Bertrand St-Arnaud, a annoncé la composition du comité consultatif qui, à la suite du jugement Lola c. Éric, étudiera l’ensemble des dispositions du droit familial au Québec. Et proposera une réforme, s’il le juge nécessaire. On se rappellera que la Cour suprême du Canada avait confirmé qu’en cas de rupture, les conjoints de fait ne peuvent profiter des mêmes droits et de la même protection juridique que les conjoints mariés.

Changer la loi

La toujours très zen [sic] avocate Anne-France Goldwater avait « chuchoté » son « léger » agacement face à cette décision, estimant, au contraire, que les mêmes règles devraient s’appliquer quant au partage du patrimoine et au versement d’une pension alimentaire, qu’il s’agisse de couples mariés ou vivant en union libre. Et que le gouvernement québécois devrait légiférer en ce sens. Autrement dit, même si vous ne voulez pas vous marier, l’État devrait vous marier, contre votre gré. Même si vous êtes des adultes majeurs, vaccinés, informés et responsables de leurs actes. Pour protéger la femelle de l’espèce qui prendrait congé de son jugement quand elle tombe en amour. [Et uniquement elles] Ça ne s’invente pas. 

Admirez le zen de Me Goldwater

Admirez le zen de Me Goldwater (« Femme ! Femme ! Femme ! »)

Absence d'équilibre
[...] 
Mais en regardant de près la composition du comité, j’ai déchanté. Je crains que ses conclusions ne s’imposent d’elles-mêmes : à la tête, un notaire. Du côté des membres, on retrouve sept femmes pour deux hommes, plus une coordonnatrice. Si j’ai bien compris, pour le ministre de la Justice, la famille, c’est une affaire de femmes. Si j’ai mal compris, qu’on m’explique. Comment aurions-nous réagi si le comité avait été composé presque exclusivement d’hommes ? Les féministes d’État auraient poussé les hauts cris. « Cela ne représente pas la société ! Le point de vue des femmes ne sera pas entendu. Les mères ne sont pas représentées. » La féministe que je suis est atterrée par l’absence d’équilibre dans la composition d’un groupe de travail dont le mandat est d’examiner le droit familial au Québec. Une affaire d’hommes et femmes, s’il en est une, n’en déplaise aux couples gais. 
Ce n’est pas un comité sur le cancer des ovaires, bordel. 
Il y a longtemps que les organismes de défense des droits des pères réclament une révision du droit de la famille. Je mettrais un gros cinq qu’on va les entendre hurler cette semaine. Avec raison.

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Vos impôts à l'œuvre au Secrétariat à la condition féminine du Québec

Cour suprême du Canada : affaire Lola, une victoire à la Pyrrhus pour ceux qui distinguent mariage et union libre ?

Canada — Fonctionnaires gagnent 12 % de plus que leurs homologues du privé (sans compter les avantages en nature)

Recension de Economic Facts and Fallacies de Thomas Sowell

Rediffusion : Idées fausses sur les différences salariales entre hommes et femmes

Wall Street Journal : « Il n'y a pas d'écart salarial hommes-femmes »

Cerveau masculin et cerveau féminin

Histoire — Les origines communistes de la journée de la femme

Rediffusion : Idées fausses sur les différences salariales entre hommes et femmes

La femme au temps des cathédrales

Deux fois plus de dépression chez les femmes qu'il y a 40 ans. Rançon de la « libération » de la femme ?

L'État se féminise (60 % de femmes !) et se « diversifie »

« Guerre contre les femmes » ? Plutôt, une guerre contre les enfants




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lundi 22 avril 2013

Le Québec « en avance » dans la formation des enseignants à la lutte contre l'hétérosexisme

Vos impôts à l'œuvre pour faire progresser l'ordre du jour du lobby LGBTQQ2SA (lesbien, gay, bisexuel, transsexuel, allosexuel, en questionnement, bispirituel et alliés) :

« Les 24-25 mai, l’Uni de Genève accueille une grande conférence sur la réalité des familles arc-en-ciel. Parmi les experts présents, des activistes québécois qui ont mis au point une méthode choc pour sensibiliser les enseignants.

Ça fait rêver. Alors qu’en Suisse, l’idée qu’il faut lutter contre l’homophobie à l’école fait lentement son chemin, au Québec, les activistes LGBT qui travaillent sur ces questions bénéficient du soutien des autorités et de portes déjà bien ouvertes pour sensibiliser le monde enseignant. Depuis 2009, la Coalition des familles homoparentales a en effet réussi à donner une formation portant sur la prévention de l’homophobie à près de 7 000 enseignants, futurs enseignants du primaire et du secondaire, ainsi qu’à d’autres professionnels de l’enfance (éducateurs, infirmiers et infirmières scolaires) dans 13 des 18 régions administratives du Québec. « Notre approche consiste à faire comprendre au monde enseignant que l’homophobie ne touche pas qu’une minorité d’élèves concernés par l’homosexualité, mais tous les élèves, et qu’elle participe à banaliser la violence en général », explique depuis Montréal Mona Greenbaum, directrice générale de la Coalition des familles homoparentales. Selon l’organisation, qui cite une récente étude 35 % des élèves du secondaire se définissant comme hétérosexuel-le-s sont victimes d’homophobie simplement parce qu’ils ou elles ne correspondent pas aux stéréotypes de genre. Et une grande majorité d’élèves sont confrontés chaque jour à des insultes  [dites] homophobes. [Bref, par exemple, que plein de garçons hétérosexuels efféminés se font dire qu'ils sont efféminés.]

[Rappelons que les motifs « sexuels » sont très moniritaires dans les causes d'intimidation. Or, il semble qu'il n'y en a au Québec que pour la lutte contre l'« homophobie » quand on parle d'intimidation.

Source: Maria Yau et Janet O'Reilly, « 2006 Student Census, Grades 9-12 »
]

Trousse « pédagogique »

[...]

La formatrice et militante lesbienne québécoise
Mona Greenbaum
L’organisation fournit en outre une « trousse pédagogique » à l’intention des professeurs, un support fort bien conçu  qui leur permet d’appréhender la notion de diversité familiale avec leurs élèves et de travailler sur les préjugés homophobes. Pour ce travail [dit] éducatif, la Coalition des familles homoparentales  bénéficie de subventions, dont celles du Ministère de l’Education (200 000 dollars canadiens, soit à peu près l’équivalent en francs suisses), et même du Ministère de la justice (20 000 dollars) qui voit dans cette action un moyen de prévention de la violence. Mais l’argent manque encore pour dresser un bilan quant à l’impact dans la lutte contre l’homophobie. « Cela nous coûte 30 000 dollars par an uniquement pour donner la formation », souligne Mona Greenbaum. La démarche bénéficie en revanche d’un précieux soutien, celui de la recherche universitaire [le gouvernement québécois subventionne aussi une chaire universitaire pro-LGBTQQ2SA: « Au Québec, la recherche à but social [à fort contenu idéologique] est très poussée. Nous bénéficions du transfert des connaissances pour faire avancer les choses ». [L'université subventionné avec vos impôts fournit des munitions au lobby LGBTQQ2SA]

[Voir aussi cette autre première mondiale du Québec.]

Selon l’organisation, «l’homophobie demeure un des facteurs les plus importants d’intimidation en milieu scolaire» [c'est faux, voir ici] et il est important que la prévention se fasse dès l’école primaire.

[...]

Signe que cela commence aussi à bouger en Suisse, la conférence est soutenue par l’État et la Ville de Genève, ainsi que l’Etat de Vaud. De nombreux expert·e·s suisses et étranger·ère·s,de renommée internationale, seront présent·e·s à ces journées. Mona Greenbaum sera notamment là pour y présenter sa « trousse pédagogique » à des enseignants et autres professionnels de l’enfance que les organisateurs espèrent bien entendu nombreux dans l’assemblée. »

Source

Voir aussi

Manitoba — opposition à une loi « anti-intimidation » vague qui impose des cercles homo-hétéros (m-à-j : réaction Vic Toews)

Intimidation à l'école : insultes sur le physique, les notes, l'origine culturelle et linguistique bien avant « l'homophobie »

Ontario — Les parents se rebiffent contre le nouveau programme de lutte contre l'« homophobie »

Restriction à la liberté d'expression d'un élève dans une école texane

Conférencier anti-intimidation insulte et intimide des élèves chrétiens

Couple homosexuel invité en cours de mathématiques, euh ECR, exercice de « français » sur le « mariage homosexuel »

Un plan de lutte contre l'homophobie méprisant pour la population

Le Monopole de l'Éducation au service des lobbies dits progressistes avec vos sous

École québécoise : l'homoparentalité expliquée aux enfants du primaire par l'État

Comment créer une majorité en faveur de l'homoparentalité...dans les médias (philosophe français)
Cahier ECR : « Beaucoup de travail à faire aux groupes religieux pour accepter les homosexuels »

Sondages : Les États-Uniens surestiment grandement le nombre d'homosexuels

jeudi 18 avril 2013

Être athée rend-il apathique, est-ce le fruit de la raison plate ?

Alors qu'une majorité d'Occidentaux vilipendent les institutions religieuses, le philosophe Emmanuel Jaffelin rame à contre-courant dans son plus récent livre. Jugeant que la religion nous sort du matérialisme dans lequel le marché nous emprisonne, il croit aussi que les athées se posent moins de questions que les croyants et vivent davantage dans l'apathie. Son opinion dérange, dans une société où l'athéisme est devenu le nouveau prêt-à-penser.

L'athéisme est chic : nous avons passé l'âge de croire au paradis. Allons plus loin : celui qui s'abaisse à croire à ces fadaises ne se condamne-t-il pas à être un fada ou un crétin ? N'y a-t-il pas un défaut d'intelligence et de connaissance dans le fait d'adhérer à toutes ces choses que la religion a placées dans la tête des hommes ? On a beau être désespéré ou avoir peur, on ne se rassure pas avec un tissu de sornettes ! Désormais, la science est là qui nous dit de quoi nous sommes faits et de quel bois nous devons nous chauffer. L'humanité est adulte, ce qui signifie que nous ne devons plus aduler ni Dieu ni Maître. Nous avons ainsi franchi une étape qui fait de nous des hommes de savoir, non des croyants. Mais si nous n'allons pas au Paradis, à quoi bon vivre et pourquoi avons-nous vécu ? Quel est le sens d'une vie qui débouche sur le néant ? Que deviennent mes atomes après ma mort ? Après moi, est-ce le déluge ou le début d'un je-ne-sais-quoi-presque-rien qui ressemblerait à une autre vie ?


Pour François Taillandier,
« on aurait tort de voir comme une insolence facile On ira tous au paradis – Croire en Dieu rend-il crétin ?, titre et sous-titre du bref essai que vient de publier Emmanuel Jaffelin, qui est professeur de philosophie. C’est un ouvrage réjouissant et très intelligent qui fait le point sur un sujet capital : la possibilité intellectuelle (ou non) d’être croyant aujourd’hui. Précisons d’emblée que l’auteur répond par l’affirmative. 
L’essai se divise en trois parties intitulées « Dieu expire », « Dieu respire », « Dieu inspire ». Dans la première, il évoque les deux « putsch » qui ont tenté d’en finir avec lui. Le putsch des philosophes (qui n’est pas nouveau puisque il commence avec Thalès et se prolonge jusqu’à Marx, Nietzsche et Freud) ; plus récemment le putsch de la marchandise, qui prétend instaurer le paradis par la consommation (mais fait du même coup de chacun de nous un objet utilisable et consommable, y compris en chacun de ses organes). 
Je passerai plus vite sur la persistance de Dieu (« Dieu respire »), persistance qui se marque de la Fête de l’Etre suprême en 1793 au dollar américain, en passant par 70 ans de communisme russe. La partie essentielle, où l’auteur ainsi équipé ouvre (ou rappelle) des pistes trop méconnues aujourd’hui, c’est la troisième, celle où « Dieu inspire ». En s’appuyant beaucoup sur Bergson et sur Simone Weil, Emmanuel Jaffelin nous convie à réfléchir sur une pratique : la prière, dans laquelle l’être humain, face à une réalité qu’il n’est pas en son pouvoir de modifier, s’en remet à l’exhalaison de son souhait, de son désir, de sa demande, qu’elle le concerne en particulier ou qu’elle porte sur la marche des choses. Serait-ce là une pratique archaïque, un recours à la magie qui est (l’auteur en convient parfaitement) le contraire de l’intelligence active ? Non, répond-il. L’homo sapiens, l’homo faber, dispose de la raison et de la technique, qui le libèrent en partie du déterminisme matériel. Mais à la différence de l’animal enfermé dans l’instinct et dans l’instant, il est le siège d’une autre intuition. La prière met en œuvre une énergie autre, en laquelle Bergson voyait la pointe avancée, peut-être la plus avancée, de l’élan vital. 
L’enjeu, pour nous aujourd’hui, est donc le suivant : la tekhné, que nous avons développée à un point qui nous étonne nous-mêmes, nous a-t-elle libérés comme nous l’espérions ? Le danger n’est-il pas au contraire qu’elle nous dévore et nous assimile à ses fonctionnalismes ? La prière, le recours à un invisible, à un improbable dont nous avons pourtant l’intuition, serait alors l’autre plateau de la balance, le moyen de rester humain et doté d’une âme. 
Sans jouer au prêcheur, sans pédantisme, avec une charmante alacrité et un remarquable sens de la formule (« l’objet de ma pensée qui ne peut trouver preuve exige que je m’en méfie, non que je m’en dégoûte »), Emmanuel Jaffelin met entre nos mains une grenade dégoupillée. Mais une grenade belle et bonne comme le fruit du même nom. »


On ira tous au Paradis : croire en Dieu rend-il crétin?,
d'Emmanuel Jaffelin,
chez Flammarion,
en 2013.

Audio-vidéo

Écouter l'entrevue avec Emmanuel Jaffelin (amusante, car Normand Baillargeon se fait moucher).






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Entretien avec Nathalie Bulle, auteur de L'École et son double, essai sur l'évolution pédagogique en France

Nathalie Bulle, vous êtes directrice de recherche au CNRS et vous vous intéressez aux questions pédagogiques. Vous avez publié en 2010 un ouvrage passionnant qui offre un panorama de l’idéologie et de la pratique de l’enseignement en France.

Pourriez-vous expliquer en quelques mots le titre de votre ouvrage, L’école et son double ?

Le titre de mon ouvrage traduit l’opposition de deux grands modèles pédagogiques. L’un entend l’école au sens commun, institution dont la mission fondamentale est le développement de l’intellect. Il s’appuie sur des formes explicites de transmission parce qu’elles se révèlent les meilleures pour assurer cette mission. L’autre modèle se présente comme une alternative alors que c’est une mystification. Ce « double » rejette les pédagogies explicites au profit des pédagogies de l’expérience, s’intéressant principalement à la socialisation des enfants. C’est l’argument du livre, développé autour des psychologies du développement qui sous-tendent ces grands modèles ou paradigmes – qui ne renvoient pas véritablement à la distinction trop vague et trompeuse entre « pédagogies traditionnelles » et « pédagogies modernes ». En effet, derrière les modèles pédagogiques en jeu on trouve, d’un coté, des psychologies qui s’appuient sur la spécificité du développement humain, sa rupture avec le développement animal et, de l’autre coté, des psychologies enracinées dans le naturalisme – y compris le béhaviorisme. Parce que les conceptions en jeu relèvent des catégories du vrai ou du faux, le choix d’un modèle sert ou dessert la mission fondamentale de l’école et, on le montrerait aussi, les missions connexes associées au développement des personnalités et à l’égalité des chances. Il n’y a bien sûr absolument aucun rapport avec l’ouvrage d’Antonin Artaud, mais de fait le petit écho au théâtre ne me déplaisait pas.

Les neurosciences et les sciences cognitives apportent aujourd’hui des arguments assez décisifs et tranchés en faveur des pédagogies explicites (cf. les travaux sur l’enseignement de la lecture du Pr Stanislas Dehaene, du Collège de France). Elles remettent en cause la validité des vieux schémas pédagogiques labellisés « modernes » et issus, comme vous le montrez, des doctrines naturalistes. Pourquoi, selon vous, sont-elles si négligées par l’Éducation Nationale, qui avait pourtant assez vite intégré à son discours les théories des sociologues, moins fondées scientifiquement ?

Les résultats de la science ne sont aujourd’hui réellement entendus que lorsqu’ils viennent conforter la pensée dominante. Il me semble que les médias ont une lourde responsabilité dans cet état de choses. Ils transforment les questions éducatives en affaires d’opinion, c’est la pente qu’ils suivent à propos d’un sujet pour lequel chacun a beaucoup d’intérêt et des intuitions. Il est bien plus « vendeur » d’opposer sur chaque thème d’actualité des « pour » et des « contre », sur la base de lieux communs, que de développer des analyses construites et approfondies. Les résultats des recherches les plus sérieuses atteignent alors difficilement les pratiques dans ce contexte artificiellement mais profondément politisé.

Le chapitre intitulé « L’efficacité comparée des pédagogies » révèle la possibilité d’une comparaison objective des différentes pédagogies, et même l’existence d’études à grande échelle. Celle que vous mentionnez, « Follow through », a suivi pendant plusieurs années 70 000 élèves Nord Américains. Comment expliquez-vous que l’État français n’en tienne pas compte et que l’on n’utilise pas ces résultats dans les projets de réforme de l’école ?

Là encore, les résultats d’une enquête, aussi vaste et sérieuse soit-elle, ne trouvent pas d’écoute si elles ne sont pas en phase avec les idées soutenues officiellement. Je mentionne aussi, très synthétiquement, les résultats des nombreuses autres enquêtes menées dans le cadre de recherches sur l’efficacité des établissements et des enseignements. Elles abondent pour établir que les facteurs majeurs de la réussite des élèves sont la qualité du corps enseignant, l’exigence académique des cursus – supposant des enseignements progressifs et structurés – et les attentes élevées communiquées aux élèves, l’attention portée à la réussite de chacun, le suivi effectif des progrès réalisés ainsi que la clarté des objectifs institutionnels. Mais l’histoire de l’éducation est bien plus intéressante encore. Elle révèle que l’on invente sans cesse de nouveaux concepts pour traduire des idées pédagogiques déjà anciennes, qui ont été expérimentées à grande échelle, et qui ont échoué dans le passé. Je le montre notamment à partir de l’exemple américain. C’est le mépris de l’ensemble de ces réalités falsifiant les croyances psychopédagogiques dominantes, qui pose problème.

L’explication de ce qui en apparence est un aveuglement, peut tenir en peu de mots. L’éducation a été vendue à la politique. C’est une première chose. Une seconde, complémentaire, fait écho à cette réflexion d’un sociologue américain, Edward Ross, qui écrivait en 1900 : « maintenant que le rôle social du prêtre semble toucher à sa fin, le rôle du maître d’école semble seulement commencer ». Dans cette ligne de pensée, l’école, ou plutôt son double, désindividualise pour mieux servir un idéal social, l’éveil de l’esprit lui est moins précieux que la rééducation de la société.

Vous citez (p. 226) un intellectuel américain, Arthur Bestor, qui s’étonnait de la faible rentabilité des investissements scolaires : en 70 ans l’Etat américain avait multiplié par 9 son investissement financier, par quatre le nombre d’enfants scolarisés et par deux le temps moyen passé à l’école par chaque enfant, et le résultat final était bien en-deçà de ce qu’un tel investissement aurait laissé attendre. Ce constat date de…1953. Pourquoi, selon vous, a-t-on poursuivi les réformes dans le même sens, et les a-t-on adoptées dans les pays européens ? Quelle serait la part de l’erreur et celle de l’entêtement idéologique ?

Il y a un problème de fond qui ne relève pas réellement de l’erreur. Il s’agit de l’aversion pour l’asymétrie de la relation maître-élève, son assimilation à une forme d’autorité héritée des sociétés pré-démocratiques avec, paradoxalement, la volonté d’orienter les développements individuels vers les fins sociales souhaitées. Derrière cela, on trouve la vieille utopie progressiste suivant laquelle les doctrines évolutionnistes conduisent à instaurer un nouvel ordre social, avec l’idée, qui a traversé le XIXe siècle, d’une possible transformation de la nature de l’homme, par la définition de son environnement. Je crois que ces idées sont bien vivantes, et alimentent la dimension quasi-religieuse des orientations pédagogiques que j’évoquais précédemment. Il est intéressant de voir à cet égard que les systèmes totalitaires – aussi différents qu’ils aient pu être – ont tous réformé leurs systèmes éducatifs à partir des principes progressistes, déstructurant l’enseignement des disciplines, survalorisant l’action pratique, exacerbant les liens communautaristes qui devaient, en fonction des contextes politiques, donner corps aux notions d’Etat, de Travail productif, de Nation.

Que pensez-vous des évaluations PIRLS et PISA ? Leurs résultats sont assez préoccupants, mais de plus en plus de voix s’élèvent pour critiquer les méthodes employées et relativiser leur signification. Pensez-vous qu’elles disent tout de même quelque chose sur l’état de l’enseignement en France ?

Bien sûr, PISA par exemple permet de comparer entre elles, très régulièrement, les performances des élèves français de 15 ans – tout en ne s’attachant, précisons-le, qu’à des « compétences générales » indépendantes des programmes scolaires. Les comparaisons internationales ont de leur coté assez peu de sens compte tenu des différences entre les populations des pays. J’ai par exemple montré que si l’on tient compte des niveaux socio-économiques des familles, les systèmes éducatifs des pays scandinaves dont nous tentons d’importer les modèles – eux-mêmes inspirés des anglo-saxons – sont dangereusement contre-performants, Finlande mise à part. Mais en Finlande même, les professeurs de mathématiques se sont insurgés contre la valorisation d’un modèle qu’ils récusent parce que leurs élèves sont faibles à l’entrée à l’université.[1] La Finlande a un point fort, la sélection de ses professeurs, ce que nous sommes en train de détruire définitivement en France. Par ailleurs, la prise en compte des niveaux socio-économiques des populations révèle que le système français se montrait encore relativement efficace en 2000, point de départ des enquêtes PISA. Notre école a marqué une chute sensible entre PISA 2000 et PISA 2006 – vraisemblablement amorcée antérieurement – qui révèle que les politiques scolaires menées font, dans l’ensemble, fausse route.

Vous constatez une diminution de l’intérêt des élèves pour les études scientifiques, contrairement à l’impression que l’on pourrait avoir. Comment cela se justifie-t-il selon vous, et quel impact cela peut-il avoir sur le développement de notre société ?

On a pu observer cette désaffection en France à partir du milieu des années 1990, elle est liée à un affaiblissement des entrées en seconde générale et à une rupture de la croissance antérieure du baccalauréat scientifique. On peut corréler étroitement ces évolutions avec celle de la diminution des redoublements – ce que j’ai observé assez récemment [2] – et avec les transformations structurelles et pédagogiques associées aux politiques scolaires menées (avec en particulier, la rénovation pédagogique des lycées de la rentrée 1992).

Premièrement, un affaiblissement des performances en amont du lycée a conduit à détourner certains élèves de l’enseignement général, notamment les garçons des milieux les moins favorisés.

Ensuite, on a cru, et on croit plus que jamais que la compréhension en sciences exige un rapport plus direct au réel plutôt qu’une bonne maîtrise conceptuelle ou théorique. Une telle maîtrise exige un recul sur la construction rationnelle des savoirs scientifiques, leur logique et leur unité internes. On a cru déplacer la phase active de la science du coté l’expérimentation, en limitant les apprentissages théoriques à l’ingurgitation de quelques résultats, formules et procédures. Or, si l’expérimentation est un bon outil de vérification, c’est rarement un outil de découverte, et encore plus rarement un bon outil d’apprentissage. Il est presque impossible d’isoler clairement un point de théorie, étant d’habitude en expérimentation dans des systèmes trop complexes. En affaiblissant sans cesse la structuration conceptuelle de l’enseignement scientifique, on a vidé les disciplines concernées de leur intérêt.

Vous écrivez que « les idées pédagogiques dominantes à une époque donnée sous-tendent un modèle général de l’essence humaine et des rapports de la pensée à la vérité qui s’inscrit dans l’esprit du temps. » (p. 72) Mais comme ces idées pédagogiques influencent, en retour, l’esprit des jeunes qui forment la nouvelle société, pensez-vous que les choses soient réversibles ? Êtes-vous optimiste quant à l’avenir proche ?

On fabrique une démocratie moutonnière – si l’on peut parler de démocratie – et non une démocratie participative. C’est un parti pris dangereux, car instable. Mais ce qui me préoccupe dans l’immédiat, c’est la fracture sociale qui s’aggrave. L’école publique va continuer à s’affaiblir, avec des différences en qualité accrues en fonction des secteurs géographiques. C’est pourquoi de plus en plus de familles se détourneront de l’enseignement public. Les modèles éducatifs devraient se multiplier, la plupart se valant dans l’ordre de la médiocrité. Cela engendrera encore beaucoup de gâchis et de souffrance. Il est possible qu’à terme un nouveau modèle émerge, mais sans doute trop tardivement pour pouvoir assurer le maintien de notre position économique internationale et la qualité de notre modèle social.

Quelles mesures préconiseriez-vous en cas de réelle « refondation de l’école », qui s’appuierait sur des paradigmes pédagogiques vraiment différents de ceux qui prévalent aujourd’hui ?

J’ai tenté de répondre – très succinctement – à une telle question dans les contributions que j’ai proposées lors de la consultation. [3] En quelques mots, la première est relative à la sélection des futurs enseignants. Il s’agit de rendre la profession attractive pour attirer les meilleurs étudiants. Cela passe par une présélection relativement précoce, à l’issue d’un premier cursus intensif, laissant ouverte les portes sur différentes professions. Un concours académiquement sélectif, testant par ailleurs les qualités pédagogiques des candidats, doit être maintenu afin d’alimenter le cercle vertueux qu’il s’agit de construire pour, notamment, servir l’image de la profession. C’est l’inverse qui se prépare, hélas.[4]

D’autres mesures concernent le collège et le lycée. Elles visent à mieux reconnaître et nourrir la diversité des profils et aspirations des élèves en ouvrant les possibilités de cursus. Il faudrait par exemple, au lycée, pouvoir combiner des formations littéraires ou économiques avec le programme mathématique le plus approfondi.

Sur le plan pédagogique, un impératif est de recentrer l’école sur sa mission fondamentale de développement de l’intellect. Il s’agit en premier lieu de restructurer les programmes d’enseignement dans le sens d’une construction progressive, cohérente, des savoirs, à partir d’une élémentarisation initiale, avec comme visée non pas l’inculcation de comportements et savoir-faire étroits, mais les savoirs et les réalisations humaines les plus éclairants et formateurs pour l’esprit. L’enseignement doit permettre de développer les capacités de compréhension des élèves, par un travail d’explicitation de la part des professeurs, où les éléments du cours, les idées et concepts sont étudiés avec le souci permanent de révéler leurs relations mutuelles, c’est un enjeu central de la « pédagogie », pourtant absent des méthodes soutenues officiellement.

Enfin, le développement général de l’intellect ne s’oppose pas, comme on voudrait nous le faire croire, au développement social ou moral. Pour conclure, un des rôles de l’école est d’œuvrer pour qu’à tous niveaux, l’ambition qu’elle insuffle aux élèves soit subordonnée à une éthique sociale. Ce n’est justement pas en les persuadant, comme on tend à le faire, que leur valeur est définie par leur employabilité, par des « compétences » étroites, ou que tout se résume à la place occupée dans le système de stratification sociale. Comme le disait sur ces sujets le philosophe Alfred Fouillée au XIXe siècle, si vous voulez qu’une montre marche, ne commencez pas à en briser le ressort. Or, le grand ressort ici n’est pas « l’action immédiate » ou le calcul utilitaire, c’est le besoin de savoir, de connaître, c’est l’amour de la vérité pour elle-même, ce souci de vérité dont parle un mathématicien tel que Laurent Lafforgue. C’est par cette curiosité, cette passion que l’enseignement aura su faire naître, que peut se développer chez l’élève un idéal susceptible d’être mis au service du bien commun. L’école, pour créer une société humainement prospère, doit subordonner ses finalités éducatives à un libéralisme de l’esprit.

Virginie Subias-Konofal

Source:  carnet de la Liberté Scolaire (Fondation pour l’école) – mars 2013

[1] Plus généralement, sur le modèle éducatif finlandais, cf. l’intéressant article de Pedro Cordoba.

[2] Voir ici.

[3] http://nathalie-bulle.com/wp-content/uploads/pdf/quatre-contributions-refondation.pdf

[4] Voir par exemple  ici et .

Voir aussi

Nathalie Bulle sur le modèle finlandais et les tests PISA

Les traits du système finlandais que copie l'étranger n'expliquent pas le succès finlandais, ils sont au contraire source de problèmes

Tests PISA en éducation - Le Canada perd des plumes dans le peloton de tête

mercredi 17 avril 2013

Chute record de la population japonaise en 2012

La population du Japon a baissé de 284 000 habitants l'année passée, un record.

Au 1er octobre 2012, la population du pays était estimée à 127 515 000, soit une baisse de 0,22 pour cent par rapport à l'année précédente, selon un communiqué émis le 16 avril 2013 par le ministère des Affaires intérieures et des Communications.

La baisse est la plus importante en nombre absolu et relatif depuis 1950, première année depuis laquelle des données comparables sont disponibles.

C'est la première fois que la population nippone diminue deux années consécutives.

La société japonaise continue de vieillir, la population de personnes âgées de 65 ans ou plus, est estimée aujourd'hui à 30,793 millions, soit 1,041 million de plus que l'année précédente. En outre, c'est la première fois que le nombreux de personnes âgées dépasse le nombre d'enfants, âgé de 14 ans ou moins, dans les 47 préfectures du pays.

Source

Voir aussi

Japon — Les vieux priés de mourir, et vite !

Japon — les adultes consomment désormais plus de couches que les bébés

Japon — malaise démographique

Japon : Trois cents dollars par mois par enfant






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lundi 15 avril 2013

Endoctrinement écologiste dans les écoles anglophones du Canada

Brian Lilley s'est penché sur le manuel de géographie de ses enfants : il en est ressorti abasourdi. De la propagande émotionnelle en faveur de l'écologisme, peu de faits, mais des graphiques, des assertions assénées et des jeux qui valorisent l'écologisme et son gourou, David Suzuki (un généticien de formation).




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Caricaturistes commencent à parler de l'affaire Gosnell

Après la tempête dans les médias sociaux (#Gosnell numéro 1 sur Twitter vendredi passé), les caricaturistes commencent à s'intéresser à l'affaire Gosnell.



Autres caricatures :

Allusion à une affaire de friandises
en forme de revolver qui avait bien suscité
un vif intérêt de la part des médias américains.


Malgré des plaintes répétées,
 les inspections de la santé et 
de l'hygiène de la ville et de l'État ainsi que
 la communauté pro-avortement 
ont fermé les yeux pendant des années.


Nos billets

Silence médiatique embarrassé autour d'un avortoir...

Affaire Gosnell : l'absence des médias. Quand ça saigne, ça baigne, non ?

De l'avortement à l'infanticide... pour le bien-être de la famille





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France — Découvrir l'école primaire indépendante Ste Faustine

Deux vidéos permettent de découvrir l’école indépendante (non subventionnée) Sainte-Faustine à travers la narration d’une journée d’école et des témoignages de parents. Des films réalisés par l’école elle-même en toute simplicité qui montrent la réalité d’une école catholique indépendante.

Les écoles non subventionnées en France sont libres de déterminer leur programme et pédagogie propres si elles respectent quelques normes relativement peu strictes quant au programme, mais parfois plus strictes sur le plan de la sécurité.








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