lundi 29 février 2016

Abus par la DPJ et par le personnel de l'hôpital pour enfants Sainte-Justine

Les droits de plusieurs parents et jeunes patients de l’hôpital Sainte-Justine ont été lésés lorsque leurs parents ont été soupçonnés à tort de maltraitance par des professionnels de cet établissement, conclut un rapport de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. Une majorité de ces parents ont par la suite été lavés de tout soupçon.

Sur 13 plaintes déposées il y a plus de 2 ans, le comité des enquêtes de la Commission identifie 8 lésions de droits dans 6 dossiers. La Commission cite plusieurs articles de la Loi de la protection de la jeunesse « enfreints » par le personnel de Sainte-Justine ou par la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ).

Dans au moins trois cas, la Commission précise que le personnel de Sainte-Justine a outrepassé sa juridiction en effectuant une partie du travail d’évaluation des signalements, une responsabilité pourtant exclusive à la DPJ. Par exemple, le personnel a fait subir à des enfants de nombreux examens uniquement destinés à confirmer la maltraitance. « Dans ces cas, le personnel du CHU Sainte-Justine a outrepassé son rôle et empêché [le Directeur de la protection de la jeunesse] de jouer le sien », estime la Commission.

Catherine Major et Jean-François Morand, un couple de musiciens, font partie des plaignants.

« On parle de 50 % des cas où les droits n’ont pas été respectés, que ça soit des parents ou enfants. C’est énorme, il me semble que c’est gigantesque. »

— Jean-François Morand

Bandes dessinées — Quand Hergé expurgeait un missionnaire chez les Esquimaux

Nous sommes en 1971. À la demande de ses éditeurs scandinaves, Hergé se voit contraint de transformer son merveilleux album Destination New York. Jo, Zette et Jocko pris dans les glaces de l’Arctique ne rencontrent plus le père Francœur, mais le professeur Henrik Nielsen, ethnologue !

Barbu comme un missionnaire pouvait l’être. Dès la page 21, le brave père Francœur a disparu. Depuis 1971, les lecteurs de 7 à 77 ans ne savent plus que des missionnaires (souvent francophones) aidaient les Esquimaux à survivre dans le désert de glace.

L’avion du brave prêtre baptisé Santa Maria II perdra son nom et sa « mission » surmontée d’une croix sera tout simplement effacé d’un coup de gomme de la part d’Hergé…

Le remplacement de la figure d’un père missionnaire catholique francophone par un ethnologue suédois mène parfois à des incohérences scénaristiques : pourquoi les Esquimaux parlent-ils français comme Jo et Zette ? Pourquoi Jo et Zette sont-ils obligés de piloter eux-mêmes l’avion dans le cas de l’ethnologue (quels soins cet intellectuel peut-il prodiguer ?) alors que le missionnaire a un rôle spirituel essentiel pour ses ouailles esquimaudes.

La version de 1949 — Un missionnaire francophone, le père Francœur, la soutane
La version post-1971, un ethnologue scandinave « Nielsen », plus de soutane
Les Esquimaux continuent mystérieusement de parler français après 1971


1949 — Les postes de la mission, l’avion Santa Maria II
Post-1971 — L’avion n’a plus de nom, de simples « déplacements »


1949 — La mission
1971 — Le camp

1949 — La croix sur la mission, le père Francœur (et pour la graphie « iglou† »)
La croix disparaît, le professeur (et au passage pour la graphie, « iglou† »)


1949 — La croix bien visible sur la mission, le baptême à l’article de la mort, la nécessité de la mission
Version d’après 1971 — La croix (?) évidée, plus de baptême, on ne sait pas trop comment cet ethnologue pourra aider ces malades

Missions catholiques de l'arctique canadien

Parmi les missions du monde, celles du Grand Nord canadien ont souvent été considérées comme héroïques. Les Oblats s’y sont dévoués pendant plus de quarante ans. C’est en 1910 que Mgr Breynat décida de reprendre l’évangélisation des Esquimaux en la confiant au jeune Père Rouvière, âgé de trente ans. Le missionnaire partit l’année suivante pour le nord-est du Grand Lac de l’Ours où il avait appris que les Esquimaux du cuivre venaient commercer avec les Indiens. Lire sur ce sujet par exemple « La conquête missionnaire de l’Arctique ».





† Les dictionnaires Petit Robert et Larousse (« l’usage » comme disent certains) privilégiaient à l’époque « igloo » bien que l’on retrouvât depuis 1880 « iglou » (voir la traduction en français de Deux ans chez les Esquimaux de C. F. Hall). Le Dictionnaire de l’Académie (9e édition, 2005) n’écrit qu’« igloo ». Depuis 1990, la réforme orthographique préfère « iglou » (voir aussi ici). Sur le sujet de ces corrections orthographiques, voir Nénufar peut s’écrire ainsi depuis le XVIIe siècle.


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