Joanne Marcotte relève des extraits du livre TDAH ? Pour en finir avec le dopage des enfants dont nous avons déjà parlé et les commente. Extraits.
Tout cela dit, il demeure que St-Onge soulève une interrogation importante : Y a-t-il surdiagnostic du TDAH au Québec, maintenant champion canadien de la consommation de psychostimulants (ex. : Ritalin) ?
Les données sont ahurissantes :
La question qui tue : Y a-t-il surdiagnostic ?
Oui, répond clairement le pédiatre Jean-François Chicoine (écoutez ici son commentaire). « Si on est rendus à 13 %, c’est sûr qu’on en traite trop. St-Onge a raison pour ce qui est de la multiplication du diagnostic », conclut-il, ce 13 % faisant référence au pourcentage d’élèves du secondaire qui ont reçu un diagnostic pour le TDAH. Plus encore, selon St-Onge,
Donnée tout à fait intéressante : 60 % des enfants qui prennent des psychostimulants sont nés en juillet, août et septembre. Explication possible ? Plusieurs cas s’expliquent par un simple manque de maturité. Les enfants sont juste trop jeunes et ont plus de difficulté à suivre le groupe. Rien à voir avec un trouble de neurotransmetteurs du cerveau… avis aux parents.
Selon l’auteur, plusieurs autres causes de type social ou environnemental peuvent être à l’origine d’un trouble d’inattention : manque de sommeil, toxines, troubles à la maison, etc.
Et puis, il y a la question des incitatifs financiers…
[...]
Vérification faite auprès du Cabinet du ministre de l’Éducation, c’est 7,3 milliards $ (budget 2015-16) qui sont versés spécifiquement aux commissions scolaires. De ce 7,3 milliards, tenez-vous bien, c’est 2,3 milliards qui sont destinés aux élèves handicapés ou en difficulté d’apprentissage (EHDAA). 2,3 milliards !!! 32 % du 7,3 milliards !!!
32 % de ce qui est versé aux commissions scolaires devrait, en principe, servir à offrir des services directs aux élèves en difficulté.
Est-ce le cas ? Est-il possible qu’encore une fois, fidèle au modèle québécois, on répartisse trop et trop mal des sommes qui devraient être mieux ciblées ? Ce 2,3 milliards, va-t-il vraiment à des services directs en assistance aux enseignants ? On en doute. Selon le ministère, « il s’avère qu’environ 40 % du temps de travail des spécialistes en adaptation scolaire servirait à des tâches administratives ».
[...]
Se peut-il également qu’on « trippe » [sic] pas mal trop « diagnostic », mais qu’on néglige l’assistance et le soutien direct aux enseignants et aux élèves ?
Une généreuse enseignante me faisait part de ce que sa classe comptait 18 élèves. De ce nombre, 8 étaient TDAH ! Quatre élèves dans son groupe requéraient des plans d’intervention individualisés. Lorsqu’un élève avait un résultat de 73 %, on le considérait « à risque ». Vraiment ? À risque à 73 % ?
Lors de l’analyse des crédits du ministère de l’Éducation, on apprend que les EHDAA constituent 28,6 % de la clientèle de la Commission scolaire de Montréal, ce qui est plus élevé que le réseau dont le taux s’élève à 25,8 %. Un élève sur quatre dans tout le réseau…
Tout cela dit, il demeure que St-Onge soulève une interrogation importante : Y a-t-il surdiagnostic du TDAH au Québec, maintenant champion canadien de la consommation de psychostimulants (ex. : Ritalin) ?
Les données sont ahurissantes :
- En 10 ans, de 2000-2009, le nombre d’ordonnances de psychostimulants a pratiquement quadruplé.
- De 2010-2014 (en 5 ans), la quantité de comprimés vendus en pharmacie a augmenté de 56 %.
- Québec bat le record de consommation des psychostimulants. En 2011, Québec compte 23 % de la population, mais consomme 35 % des psychostimulants
- Les EHDAA (élèves handicapés ou en difficulté d’apprentissage ou d’adaptation) représentent maintenant 20 % de tous les élèves, contre 12 % il y a 10 ans.
La question qui tue : Y a-t-il surdiagnostic ?
Oui, répond clairement le pédiatre Jean-François Chicoine (écoutez ici son commentaire). « Si on est rendus à 13 %, c’est sûr qu’on en traite trop. St-Onge a raison pour ce qui est de la multiplication du diagnostic », conclut-il, ce 13 % faisant référence au pourcentage d’élèves du secondaire qui ont reçu un diagnostic pour le TDAH. Plus encore, selon St-Onge,
Le Centre du TDAH de l’hôpital de Rivière-des-Prairies à Montréal retire 60 % de ces diagnostics aux enfants qui leur sont envoyés par des médecins soupçonnant l,existence d’un TDAH ou ayant posé un tel diagnostic. Le TDAH est surdiagnostiqué ou fait l’objet d’erreurs de diagnostic. Le ministre québécois de la Santé estime que les psychostimulants sont surprescrits et le Collège des médecins du Québec déclarait en février 2015 : « On est conscient qu’il y a un problème de surdiagnostic », les généralistes sont « mal outillés » pour poser des diagnostics liés aux troubles de l,apprentissage et du comportement.
– TDAH ?, p. 21.
Donnée tout à fait intéressante : 60 % des enfants qui prennent des psychostimulants sont nés en juillet, août et septembre. Explication possible ? Plusieurs cas s’expliquent par un simple manque de maturité. Les enfants sont juste trop jeunes et ont plus de difficulté à suivre le groupe. Rien à voir avec un trouble de neurotransmetteurs du cerveau… avis aux parents.
Selon l’auteur, plusieurs autres causes de type social ou environnemental peuvent être à l’origine d’un trouble d’inattention : manque de sommeil, toxines, troubles à la maison, etc.
Et puis, il y a la question des incitatifs financiers…
Les commissions scolaires se livrent à une « course » pour obtenir des diagnostics d’élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA) et ainsi toucher plus de subventions. C’est ce qui explique en partie l’explosion du nombre de diagnostics, estime Québec.
Pour chaque EHDAA qu’elle déclare, une commission scolaire reçoit une allocation de base qui varie de 10 000 $ à un peu plus de 18 000 $, selon le handicap identifié par un « code de difficulté ». Cette allocation est de 5000 $ pour un élève régulier.
– La Presse, février 2015
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Vérification faite auprès du Cabinet du ministre de l’Éducation, c’est 7,3 milliards $ (budget 2015-16) qui sont versés spécifiquement aux commissions scolaires. De ce 7,3 milliards, tenez-vous bien, c’est 2,3 milliards qui sont destinés aux élèves handicapés ou en difficulté d’apprentissage (EHDAA). 2,3 milliards !!! 32 % du 7,3 milliards !!!
32 % de ce qui est versé aux commissions scolaires devrait, en principe, servir à offrir des services directs aux élèves en difficulté.
Est-ce le cas ? Est-il possible qu’encore une fois, fidèle au modèle québécois, on répartisse trop et trop mal des sommes qui devraient être mieux ciblées ? Ce 2,3 milliards, va-t-il vraiment à des services directs en assistance aux enseignants ? On en doute. Selon le ministère, « il s’avère qu’environ 40 % du temps de travail des spécialistes en adaptation scolaire servirait à des tâches administratives ».
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Se peut-il également qu’on « trippe » [sic] pas mal trop « diagnostic », mais qu’on néglige l’assistance et le soutien direct aux enseignants et aux élèves ?
Une généreuse enseignante me faisait part de ce que sa classe comptait 18 élèves. De ce nombre, 8 étaient TDAH ! Quatre élèves dans son groupe requéraient des plans d’intervention individualisés. Lorsqu’un élève avait un résultat de 73 %, on le considérait « à risque ». Vraiment ? À risque à 73 % ?
Lors de l’analyse des crédits du ministère de l’Éducation, on apprend que les EHDAA constituent 28,6 % de la clientèle de la Commission scolaire de Montréal, ce qui est plus élevé que le réseau dont le taux s’élève à 25,8 %. Un élève sur quatre dans tout le réseau…