mardi 10 novembre 2009

Fermeture massive d'écoles prévue en Ontario

Un rapport publié ce mois par People for Education, un groupe militant dans le domaine de l’éducation, révèle que jusqu’à 335 écoles ontariennes pourraient être fermées dans les trois ans à la suite d’une baisse de fréquentation, conséquence du faible taux de natalité de l’Ontario.

Selon cette organisation, 172 écoles primaires et secondaires fermeront probablement avant 2012, alors qu’en mai on n’en prévoyait encore que 145. Un autre lot de 163 écoles sont sous la loupe et pourraient également fermer.

« C’est la plus grande augmentation de fermeture d’écoles depuis la fin des années 1990 » affirme le rapport, « alors qu’entre 1999 et 2004, les conseils scolaires ne fermèrent que 250 écoles dans la province à la suite de compressions budgétaires. »

L’organisation explique cette baisse massive par la baisse de fréquentation et un modèle de financement gouvernemental désuet qui n’a pas su s’adapter pour compenser la baisse de la clientèle scolaire

« Depuis 1997, la fréquentation moyenne des écoles primaires en Ontario a baissé de 15 % » révèle le rapport. « Pour les écoles secondaires, depuis 2002, le nombre d’inscriptions a baissé de 14 %. »

« La baisse de fréquentation scolaire est un phénomène pancanadien, résultat de la baisse de la natalité. » Le taux très important d’immigrant qu’accueille le Canada ne parvient pas à compenser la diminution du nombre de naissances et le vieillissement de la population. L’Institut Fraser le révélait déjà il y a quelques semaines dans une étude de plus de 250 pages. (Malgré ce fait, le Québec a lancé récemment une campagne publicitaire pro-immigration, mais aucune pronatalité).

Statistique Canada prévoit que le nombre d’écoliers baissera de 500 000 dans les 10 prochaines années.

L’indice synthétique de fécondité de l’Ontario était de 1,57 enfant par femme en 2007 (1,52 en 2006). Il était de 1,69 au Québec. Contrairement au Québec, personne ne parle d’un baby-boom en Ontario, malgré l’augmentation de la fécondité récemment. Rappelons qu’il faut un indice synthétique de fécondité de 2,1 enfants par femme pour simplement remplacer les générations.






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Omissions et critiques pédagogiques du chapitre sur le clonage d'un livre d'ECR pour la 2e secondaire

Le cahier de savoirs et d'activités vivre ensemble 2 publié par ERPI, conçu pour le cours d'éthique et culture religieuse et destiné aux élèves de deuxième secondaire, aborde dans son dixième dossier le clonage (pages 147 à 168).

Toutefois, ce dossier passe sous silence différents aspects qui sont dommageables sur le plan pédagogique et qui entache l'objectivité de ce dossier.

Page 148, D'emblée anesthésier le jugement

page 148

Il est très dommageable que l'on présente aux élèves à la page 148 des exemples « à faire pleurer d'émotion », pathétiques, ce qui va immédiatement anesthésier leur jugement. Avec bon coeur un élève pourrait être tenté de répondre qu'il faut TOUT faire pour aider ces personnes, et comme en plus le cahier (voir plus loin) ne leur donne pas le moyen de savoir que le clonage ou la recherche sur l'embryon impliquent la destruction d'un embryon, donc d'un être humain, leur frère, ils ne peuvent que conclure à la nécessité d'autoriser ces pratiques....

Page 151, Destruction de l'embryon omise

page 151

Le Livre omet à la page 151 de dire que la récupération de cellules embryonnaires pour le clonage « thérapeutique » sur un embryon, détruit de facto l'embryon. Comment les élèves pourraient-ils ensuite poser les termes du problème et comprendre les enjeux éthiques, s'ils ne savent pas que l'embryon est détruit ? C'est primordial.

Page 155, Protection de la vie humaine omise

page 155

De même à la page 155, nulle part n'apparait le terme « protection de la vie humaine » ce qui est fondamental. La notion de dignité – ou de droits humains – est bien plus vague, il faut maintenir le terme de « vie humaine », biologiquement démontrable.

Page 157, Ian Wilmut

page 157

Le livre d'ERPI pourtant paru à la mi-2008 n'évoque pas les publications révolutionnaires du Pr Yamanaka (août 2006) qui transforment radicalement les données : la découverte de ces cellules souches adultes pluripotentes met un frein brutal à la recherche sur l'embryon et au clonage, car non seulement ce sont des cellules qui ont un potentiel égal à celui des celllules embryonnaires, mais en plus elles ne présentent pas les mêmes difficultés d'orientation et de contrôle et ne posent aucune problème éthique puisqu'elles n'impliquent pas la destruction d'un embryon. Pour toutes ces raisons même Ian Wilmut — donné en exemple comme partisan du clonage par ERPI à la page 157 ! — annonce qu'il va maitenant faire des recherches sur ces cellules et stopper ses recherches sur le clonage.
Gènéthique N° 96 - Décembre 2007 : Ian Wilmut renonce au clonage

« Ces résultats nous entraînent dans une ère entièrement nouvelle de la biologie des cellules souches », s’est exclamé le professeur Ian Wilmut du Roslin Institute d’Édimbourg. Le « père » scientifique de la brebis clonée Dolly vient d’annoncer qu’il abandonnait ses recherches sur le clonage, au profit de la production de cellules souches sans embryon. Il renonce donc à exploiter la licence qu’il a obtenue, il y a deux ans, pour cloner des embryons humains et souhaite se rallier aux recherches du Professeur Yamanaka qui lui semblent plus prometteuses que celles sur les embryons. « Nous pouvons maintenant envisager le moment où une méthode simple pourra être utilisée pour générer n’importe quel tissu à partir d’un tout petit échantillon pris sur n’importe lequel d’entre nous. »

Page 158, Axel Kahn

page 158

Quant à Axel Kahn, l'exemple de ce chercheur est mal choisi, car il est tantôt contre le clonage, tantôt pour. Quand le professeur Hwang de Corée avait annoncé avoir réussi à cloner un embryon humain, Axel Kahn avait alors abandonné son discours « anticlonage » et avait rejoint les partisans du clonage. Depuis l'on sait que Hwang a trompé la communauté internationale et qu'il n'a pas réussi à faire de clonage... Et quand Axel Kahn dit que « vouloir interdire les deux formes de clonage [le thérapeuthique et le reproductif] est une utopie » la chose n'est pas du tout évidente, car la déclaration de l'ONU a bien réussi à se prononcer contre toute forme de clonage humain, reproductif et « de recherche ». Après des mois de débat houleux, la majorité des pays a voté à l'ONU contre toute forme de clonage humain. Les pays qui voulaient favoriser le clonage de recherche et interdire le seul clonage reproductif étaient notamment la France (qui l'interdit pourtant au niveau national !), la Grande-Bretagne, la Belgique, etc. Les pays qui ont voté contre toute forme de clonage : les États-unis, et de nombreux pays africains et musulmans, car contrairement à ce que dit le Livre scolaire, les musulmans sont majoritairement respectueux de la vie humaine commençante et ne sont pas favorables à la recherche sur l'embryon et au clonage. À ce titre, Boubaker, recteur de la Mosquée de Paris cité en exemple par l'ouvrage, n'est pas représentatif de l'islam.

Page 162, Clones pas des êtres humains

page 162

Proposer un texte qui allègue que les clones ne sont pas des êtres humains, mais servent leur santé, sans que l'élève ne puisse lire immédiatement en face que c'est monstrueux d'écrire cela, est un contre-sens pédagogique. Soit les auteurs veulent que l'élève retienne effectivement que le clone n'est pas un homme, mais un esclave, une réserve de pièces détachées, et il faut s'y opposer avec force, soit ils veulent que l'élève comprenne l'horreur de cette affirmation, mais alors c'est une erreur pédagogique de ne pas l'écrire. L'écrit est ce qui marque, ce qui reste, il faut écrire le vrai et non le faux !

Autres omissions

Le livre d'ERPI omet de dire à la page 151 qu'il n'y aucun essai clinique au monde avec les cellules embryonnaires, mais qu'il y a déjà des thérapies efficaces avec les cellules adultes et notamment les cellules souches de sang de cordon. Il y a donc encore moins d'espoir avec le clonage puisque ni le clonage humain ni la thérapie cellulaire avec des cellules embryonnaires n'ont donné de résultats ! Pour être juste, il ne faut donc pas parler de clonage thérapeutique, mais de « clonage théoriquement thérapeutique » ou « clonage de recherche ». Aujourd'hui, en France, même les chercheurs qui ont milité pour le clonage depuis des années s'accordent à reconnaître que le clonage ne peut plus être utilisé pour la thérapie, mais seulement pour l'intérêt de la connaissance. (Même Peschanski en France !)

Il est incorrect de présenter le clonage reproductif comme étant un moyen de contourner la stérilité. Le but du clonage reproductif n'est pas de donner un enfant à un couple stérile, mais de dupliquer un être humain pour, par exemple, remplacer un mort.

Appréciation générale du chapitre

Globalement le chapitre consacré au clonage de l'ouvrage publié par ERPI pour le cours d'éthique en 2e secondaire pose le problème, mais le pose mal, soit par ignorance, soit par tendance « proclonage ». Les élèves ont peu d'éléments pour comprendre les transgressions, et reçoivent, d'un côté, des textes très affectifs qui invitent à autoriser ces manipulations pour soulager la souffrance décrite et, de l'autre côté, peuvent lire quelques mises en garde, mais bien filtrées soit en leur rappelant que ce sont certains penseurs qui émettent ces objections, ou que ce sont des raisons religieuses, donc privées et qui n'engagent que leurs adeptes.


Voir aussi Erreurs et imprécisions dans le même chapitre sur le clonage.

Témoignage intéressant sur le sujet de Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Lejeune, devant la mission d’information sur la révision des lois bioéthiques, le 3 juin 2009 à 10 h 15.

CÉGEP — plus fort taux d'échec en français depuis 10 ans

Le quotidien La Presse a rapporté jeudi que 17,2 % des cégépiens ont échoué l'épreuve uniforme de français de 2008-2009, ce qui constitue l'un des plus forts taux d'échec en 10 ans. Qu'en pense la ministre du Monopole de l'Éducation, Michelle Courchesne ? Ensuite, Frank Desoer présente, un reportage sur les sources de la crise de l'apprentissage du français, où il conclut que, au-delà des méthodes pédagogiques, le contexte culturel et social est en cause.

Écoutez l'entretien de Michel Labrecque avec Michelle Courchesne



Logorrhée et promesses.


Écoutez le reportage de Frank Desoer

Trois remarques :
  1. Il y a trente ans, la fréquentation scolaire était quasi universelle aussi.
  2. En France, plusieurs dictées faites à près de 30 ans d'écart montrent bien une baisse de niveau.
  3. Si les grands-mères n'écrivaient pas de romans quand elles savaient écrire, les petits-fils n'en écrivent pas plus aujourd'hui.






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