Nous reproduisons ci-dessous l'échange qui a eu lieu cet après-midi à l'Assemblée nationale de Québec vers 15 h 37.
— M. Proulx (ADQ) : Oui, M. le Président. D'abord, je vous salue pour cette première journée. Ma question sera à la ministre de l'Éducation. Vous savez, dans le cours d'éthique et culture religieuse, beaucoup de gens se font entendre depuis un certain temps peut-être parce que le cours est commencé, les gens apprennent à connaître le contenu. Je ne sais pas si, M. le Président, vous avez eu la chance ou si la ministre a lu la chronique de Richard Martineau la semaine dernière qui s'intitulait Dessine-moi un drapeau . Je vous fais lecture d'un paragraphe, M. le Président. « Discussion dans l'auto, l'autre jour, avec une de mes filles. C'est Richard Martineau qui dit: Comment tu trouves ça ton cours d'éthique. Alors, elle répond qu'elle trouve le prof très dynamique et elle dit:Quel rapport y a-t-il entre la suppression de la croix du drapeau et la formation de citoyen responsable, etc. ?Cette semaine, on va redessiner le drapeau québécois, le prof dit qu'il n'est plus représentatif de la nouvelle réalité parce qu'il y a une croix dessus, il faut en créer un autre qui refléterait mieux le Québec d'aujourd'hui.»
M. le Président, le drapeau québécois, c'est celui qui est à côté de vous, c'est celui pour lequel tous les parlementaires devraient avoir beaucoup, beaucoup, beaucoup de respect. Est-ce que la ministre tolère qu'un enseignant au Québec dise à des étudiants que ce drapeau-là n'est pas digne de tous les Québécois ?
— Le Président : Mme la ministre de l'Éducation.
Des voix ...
— Le Président : S'il vous plaît. S'il vous plaît, la question a été posée. Mme la ministre de l'Éducation.
— Mme Courchesne : M. le Président, c'est bien sûr que je veux réitérer en cette Chambre que nous avons un profond respect pour le drapeau québécois et ça va tout à fait de soi par ailleurs que nous puissions dans nos salles de classe pouvoir enseigner à nos jeunes tout autant ce respect, mais aussi d'enseigner dans ce cours ce que veut dire la participation citoyenne et comment on devient un citoyen responsable et on peut apprendre à devenir un citoyen responsable dès le plus jeune âge, M. le Président.
Pourquoi ce manque de prudence ?
Puisqu'on parle du cours d'éthique religieuse, je tiens à souligner à cette Assemblée qu'il se peut – qu'il se peut – qu'il y ait des accrocs de parcours, puisque c'était un défi énorme de pouvoir changer un cours sur 11 années d'enseignement.
Mais, M. le Président, moi, je suis très reconnaissance à l'égard de tous les enseignants du Québec qui ont relevé le défi et qui relèvent le défi en ce momentLe gouvernement leur a enlevé le droit de ne pas relever le défi (abrogation de l'article 20 de la Loi sur l'instruction publique) !
et je sais que nous avons davantage – davantage – je dirais, rassurer les parents sur ce cours-là. Et autant il y a certains qui puissent encore ne pas être d'accord..., moi, j'ai, à mon bureau, une très grande majorité de parents qui apprennent à fréquenter ce cours et qui sont très positifs...Euh. Tous ces parents en faveur du cours d'ECR sont au bureau de Mme Courchesne ? A-t-elle ne fût-ce que reçu des gens opposés à ce cours comme ceux de la CLÉ ? Est-ce là une manière de dialoguer ?
— Le Président: En conclusion, Mme la ministre.Bref, d'être plus sournois dans l'imposition de l'interculturalisme ?
— Mme Courchesne: ...à cet égard-là, M. le Président.
— Le Président: Merci, Mme la ministre. M. le député de Trois-Rivières, pour l'additionnelle.
— M. Proulx: Oui, M. le Président. Mme la ministre n'est pas sans savoir, M. le Président, que, la semaine dernière, il y avait entre 1 500 et 2 000 personnes qui marchaient à Montréal pour justement décrier le cours d'éthique et de culture religieuse.
Est-ce que la ministre à tout le moins s'engage à ce que des événements comme celui-là ne se reproduise plus? Quelles démarches avez-vous faites, M. le Président, pour que cela ne se reproduise plus et qu'un enseignant montre à des enfants que notre drapeau, il est dépassé aujourd'hui?
— Le Président: Mme la ministre, à vous la parole.
— Mme Courchesne: M. le Président, c'est évident que, lorsque nous avons... on attire à notre attention sur des éléments comme celui-là, c'est évident que nous remontons la filière et que nous allons à la source pour nous assurer des propos qui doivent être correctement tenus dans toutes les salles de classe.
Mais, M. le Président, je tiens à dire à cette Assemblée, pour votre information, que, sur 1 million d'enfants qui fréquentent nos écoles aujourd'hui, il y a 1 112 qui ont fait une demande d'exemption.Dans les écoles publiques uniquement, il n'y a pas 1 million d'enfants dans le secteur public. Plus de mille demandes de dérogation dans le secteur public, malgré l'assurance que toutes les demandes seraient refusées !
M. le Président, c'est à peu près 1 %.Slogans d'une vacuité totale. Comment vivait-on mal ensemble auparavant, en quoi l'intimidation et les menaces pour imposer ce cours montrent que « nous relevons un très beau défi pour apprendre à mieux vivre ensemble au Québec » ?
Alors, je pense qu'on doit encore une fois dire que, comme société québécoise, nous relevons un très beau défi pour apprendre à mieux vivre ensemble au Québec.