mercredi 4 août 2010

Avortement : les Québécois vraiment plus « progressistes » que les autres Canadiens ?

Selon un nouveau sondage Angus-Reid, près de deux Québécois sur cinq (38 %) veulent rouvrir le débat sur l'avortement.

C'est la plus forte proportion au Canada. L'Alberta arrive deuxième avec 33 % de citoyens désireux de rouvrir le débat.

Un peu moins de la moitié des Québécois (49 %) demeurent opposés à la réouverture du débat, mais il s'agit de la plus faible opposition au pays, à égalité avec l'Alberta.

Dans l'ensemble, 55 % des Canadiens estiment qu'il « n'y a pas de raison de rouvrir le débat [...] pour le moment ». Ils sont 30 % à penser le contraire, et 15 % sont incertains.

Le sondage a été mené du 7 au 8 juillet auprès d'un échantillon représentatif de 1022 Canadiens. La marge d'erreur est de plus ou moins trois points de pourcentage 19 fois sur 20. La marge d'erreur augmente pour les comparaisons entre les provinces puisque l'échantillon correspondant est plus petit. Pour les données du Québec, la marge d'erreur est ainsi de 5,9 %, et de 9,6 % pour l'Alberta.

Une quasi-majorité pour ne pas rouvrir le débat, mais sans connaître la Loi

Le sondage Angus-Reid démontre aussi que les Canadiens méconnaissent les questions législatives liées à l'avortement. Alors que, depuis l'arrêt Morgentaler, en 1988, la Cour suprême du Canada a invalidé toutes les restrictions à l'avortement, 41 % des Canadiens pensent à tort que l'avortement n'est permis que durant les trois premiers mois de la grossesse. Seuls 22 % des Canadiens savent qu'actuellement il n'existe aucune restriction légale à l'avortement.

« Seul un très petit nombre de Canadiens sondés ont pu identifier correctement la situation actuelle au Canada » a déclaré le sondeur Jaideep Mukerji qui a participé au sondage Angus-Reid. « Cela pourrait être problématique » a-t-il déclaré au National Post.

« Une fois que vous leur expliquez la situation juridique actuelle, seuls 27 % des Canadiens se disent en faveur du statu quo [l'absence de loi]. Il existe alors une majorité de Canadiens qui aimerait modifier la situation actuelle » de déclarer M. Mukerji.

Pas de consensus sur le financement de l'avortement

Si 49 % des Québécois estiment que le système public devrait payer pour tous les avortements, 38 % pensent qu'il ne devrait être remboursé que dans les cas « d'urgence médicale » et 9 % que le trésor public ne devrait pas être sollicité pour payer les avortements.

Source : agences et National Post.




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Le bon combat

Chronique de Joseph Facal, de retour au Québec après son année sabatique en Espagne :

Dans une récente chronique, Richard Martineau déplorait sa difficulté à intéresser ses enfants aux grandes œuvres classiques, noyées dans le fast-food culturel qui nous submerge. Je livre le même combat.

Il ne faut évidemment pas compter sur l’aide de l’actuel Ministère de l’Éducation. Une dame œuvrant dans le monde de l’édition me rapportait qu’au niveau collégial, des œuvres classiques pourtant très accessibles, comme celles de Jacques Godbout ou d’Albert Camus, sont partout remplacées par du Guillaume Vigneault ou du Marie-Sissi Labrèche.

En tout respect, on peut se demander si ces derniers seront lus dans cinquante ans. Mais l’idéologie dominante dans le monde québécois de l’éducation ne se pose plus cette question. L’important est de mettre le jeune en contact avec des œuvres qui parleront de sa réalité à lui. Sinon, pense-t-on, le livre lui tombera des mains au bout de deux pages.

Toutes les époques ont évidemment produit du fast-food culturel. Qui se souviendrait aujourd’hui du médiocre Antonio Salieri (1750-1825), grande figure musicale de son époque, si le magnifique film de Milos Forman, Amadeus, ne l’avait tiré de l’oubli ? Le passage du temps est le plus impitoyable des juges, mais il faut justement lui laisser du temps pour faire le tri.

Avec mes enfants, j’ai choisi la ruse. Un chef-d’œuvre peut aussi être accessible. Un film d’Hitchcock, par exemple, passe mieux que le Rashomon de Kurosawa. Dans cette brèche, on glisse ensuite du Sergio Leone ou du Spielberg, puis on augmente progressivement le niveau.

Quand notre époque produit quelque chose de bon, je fais du judo. Tous les enfants ont vu les trois volets du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson. Avec les miens, je me tape ensuite les minables Twilight. Puis, je leur montre, en parallèle, qu’au-delà de leurs goûts personnels, il y a, dans la trilogie de Jackson, une profondeur, une subtilité, une originalité, une maîtrise qui déclassent totalement les ados vampires. La démonstration devient plus aisée si les enfants sont a priori réceptifs à ce que vous proposez comme modèle.

Pour la littérature, j’ai un autre subterfuge. La version originale de Moby Dick fait plus de 800 pages et contient de longs développements sur l’industrie de la pêche. Vingt mille lieues sous les mers, de Jules Verne, a environ 500 pages et fourmille de considérations sur la flore sous-marine. Les auteurs du XIXe siècle publiaient souvent leurs romans sous forme de feuilletons dans les journaux. Comme ils étaient payés à la ligne, ils rallongeaient la sauce.

Il existe cependant des versions abrégées de bonne qualité. On garde l’intrigue, on ne touche pas au style, mais on enlève tout ce qui est du remplissage. Dans quelques années, il y a des chances que le jeune veuille se frotter à la version longue originale.

J’ai aussi un certain succès avec Conan Doyle (Sherlock Holmes), Edgar Allan Poe, Robert L. Stevenson, Jack London, etc. Évidemment, ce n’est pas Flaubert, mais mon but premier est de tuer l’idée que si c’est vieux, c’est forcément ennuyeux. Appelons-ça de l’étapisme culturel.

La question qui tue est : pourquoi notre système d’éducation a-t-il renoncé, sauf d’heureuses exceptions, à transmettre la culture classique ?

Ce renoncement a plusieurs causes liées entre elles. L’école québécoise baigne dans cette idée perverse selon laquelle des exigences trop élevées pourraient conduire l’enfant à l’échec. Or, un roman de Balzac ou de Steinbeck, un film de Fellini ou de Kubrick, demandent des efforts considérables. Tant pis si ce jeune découvre ensuite que la vie adulte lui réserve des échecs pour lesquels il n’a pas été préparé.

Fondamentalement, notre système ne veut pas former et élever l’esprit du jeune, mais le mouler professionnellement pour répondre aux exigences de la société. On se dit que ne rien connaître de ces œuvres ne l’empêchera pas de gagner sa vie. Ce n’est pas faux, mais cela donnera forcément une société dont le niveau culturel moyen sera très bas.

Notre système véhicule aussi, je l’ai dit, l’idée qu’il faut partir de la culture vécue par le jeune. Ce n’est pas entièrement mauvais si on la dépasse rapidement. L’accès à la connaissance authentique exige une rupture avec notre monde quotidien pour entrer dans autre univers, comme un explorateur débarquant dans une contrée inconnue. Il ne faut pas conforter le jeune dans sa certitude que rien n’est meilleur que Simple Plan.

C’est un peu comme ces gens qui vont en vacances dans le Sud. Soir après soir, ils ne prennent que les pâtes dans le buffet. Ils ne goûteront pas aux mets locaux parce qu’ils n’ont pas été habitués à penser qu’il peut y avoir autre chose que leurs petites habitudes. Personne n’a rompu leurs certitudes culinaires.

Nos facultés des sciences de l’éducation forment aussi depuis longtemps des cohortes entières de professeurs qui, eux-mêmes, ne connaissent rien de Molière, de Hubert Aquin ou de Charlie Chaplin, à moins de les avoir découverts par eux-mêmes ou à cause de leurs parents. Comment pourraient-ils ensuite transmettre ce qu’ils ne possèdent pas ? Il y a évidemment des exceptions.

Une autre cause de cette démission est que le relativisme est devenu l’idéologie dominante de notre époque. Au plan culturel, le relativisme, c’est de laisser chaque personne être l’unique juge de ce qui est bon ou mauvais en fonction de ce qu’elle aime ou n’aime pas. Si j’aime, c’est bon, si je n’aime pas, c’est mauvais. Les jeunes ne croient pas qu’il y ait des critères objectifs, indépendants de leurs goûts personnels, permettant de soutenir que Marie-Sissi Labrèche ne vaut pas Stendhal ou que Marie-Mai ne vaut pas les Beatles.

Quand vous discutez avec des jeunes et que vous les coincez en leur démontrant que leur opinion ne tient pas la route, au lieu de reconnaître leurs torts et de changer d’opinion, ils se réfugieront derrière : « chacun a droit à son opinion ». Ils confondent le droit à une opinion avec l’idée que toutes les opinions ont la même valeur.

Pourquoi, me demanderez-vous, la connaissance de cette culture classique est-elle importante ? Parce que nos jeunes se posent les mêmes questions qu’on se pose depuis 2 500 ans. En sachant comment les plus grands esprits y ont répondu, ils s’éviteront de radoter en s’imaginant faussement qu’ils inventent.




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Peut-on sauver l'école ?



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La culture en danger
Peut-on sauver l'école ?
Alain Finkielkraut, philosophe, professeur à l'École polytechnique
Paris, mars 2007.



L'« aïdos » (αἰδώς) dont parle Alain Finkielkraut est la notion grecque du respect de l'opinion du maître, de la pudeur, de la réserve, de la honte et de la modestie. C'est la base de la transmission des connaissances à l'école pour les Anciens. À mettre en parallèle avec la chronique de ce jour de Mathieu Bock-Côté sur la pédagogie de l'estime de soi si contemporaine.




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La pédagogie de l’estime de soi

Chronique de ce jour de Mathieu Bock-Côté :

Joseph Facal le rappelait récemment dans le Journal de Montréal, l’école québécoise a renoncé à transmettre les œuvres culturelles. Il avait absolument raison. D’autant plus que le problème de l’école en est moins un d’argent que de philosophie. C’est la mission de l’école qui a changé depuis quelques décennies. Pour le pire.

Il faut revenir aux années 1970 pour comprendre les origines de ce désastre. À ce moment, on assiste à la diffusion d’une idéologie invitant les Occidentaux à avoir honte d’eux-mêmes et de leur héritage culturel. Conséquence de cela, ils ne devraient surtout pas le transmettre, les grandes œuvres étant réduites à l’expression hideuse d’une société aliénée. On souhaitait éviter que la culture occidentale ne contamine une jeunesse à la pureté virginale, appelée à recommencer la société à zéro.

La tristement célèbre réforme scolaire qui domine aujourd’hui l’école québécoise est l’héritière de cette idéologie. Pour la réforme, les connaissances sont accessoires, superflues. Elles relèveraient du bourrage de crâne. L’enfant ne doit rien connaître : il doit plutôt développer des « compétences ». Surtout, il doit partir de son environnement immédiat pour apprendre plutôt que se confronter à des œuvres exigeantes. Adieu Balzac, bonjour Twilight! On en voit les conséquences quand de jeunes esprits nous annoncent qu’ils ne lisent rien pour mieux penser par eux-mêmes! Désormais, l’enfant devrait être évalué selon son propre cheminement. Il n’y a plus de normes valables pour tous. Même le petit cancre se fera dire qu’il est un génie! Louée soit sa créativité! C’est la pédagogie de l’estime de soi.

Il faudra un jour reconnaître tout le mal que les technocrates du ministère de l’Éducation ont fait au Québec. En transformant l’école en laboratoire où tester l’utopie d’une société ne devant rien au passé, ils ont démaillé les liens invisibles mais si précieux qui unissent les générations. Nous en payerons encore longtemps le prix.

L’école n’a pas à flatter l’égo des enfants mais à développer chez eux le désir de se cultiver. Elle doit même les amener à vénérer les grandes œuvres qui sont le sel de notre civilisation et qui témoignent de la permanence de la condition humaine. Rien de tout cela n’est possible sans efforts. Il faudra le rappeler au ministère en pariant sur une école qui donne à chacun, et surtout aux plus modestes, l’occasion d’accéder à un héritage culturel qu’il ne faut plus sacrifier mais enfin partager.

Comparer cette estime de soi autarcique surévaluée dans la pédagogie actuelle et l'« aïdos » (αἰδώς) dont parle Alain Finkielkraut  dans cette conférence. L'aïdos est la notion grecque du respect de l'opinion des autres, de l'humilité, de la honte et de la modestie, base de l'apprentissage.




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L'Académie Lavalloise, Michelle Couchesne et le Monopole de l'éducation du Québec

Vendredi 30 juillet, Le Devoir nous annonçait que le Monopole de l'Éducation du Québec (le « MELS ») avait décidé de révoquer le permis de l'Académie lavalloise, une école primaire privée non subventionnée, jugeant qu'il n'était pas conforme à la loi. Cette école avait été fondée il y a cinquante ans et n'est pas une école religieuse, ce qui explique sans doute qu'on n'ait pas trop entendu dire qu'elle était « illégale ».

Selon le Monopole, l'Académie lavalloise ne respectait pas les normes notamment parce :
  1. qu'elle laissait enseigner du personnel non qualifié en fonction des critères du MELS ;
  2. n'utilisait pas du matériel approuvé par le ministère de l'Éducation ;
  3. exigeait des parents des frais d'inscription trop élevés ;
  4. avait fourni des états financiers en retard ;
  5. son calendrier scolaire ne possède aucune journée pédagogique ;
  6. les enfants de la maternelle reçoivent des cours d'anglais ;
  7. l'enseignement à la maternelle ne respectait pas l'esprit du Programme de formation de l'école québécoise imposé à tous puisque l'approche y est disciplinaire ;
  8. elle n'aurait pas « de plan pédagogique » et
  9. le bulletin de l'école ne répond pas aux normes établies par le Monopole.

Incidemment, ce que les articles de presse récents ne disent pas c'est que cette Académie avait été épinglée dans un rapport d'inspection précédent et qu'elle devrait à l'avenir « respecter les orientations du programme d’éthique et de culture religieuse ».

Passons en revue ces « défauts » :

  1. le personnel « non qualifié » : il faut se rappeler que cela signifie sans le diplôme en pédagogie reconnu par l'État, pas nécessairement des professeurs incompétents.

    On se rappellera cette histoire rapportée dans Le Devoir d’un excellent prof de latin qui, lui aussi, n’était pas qualifié au sens de la Loi. Il avait dû renoncer à son poste et enseigner le latin à son successeur qui ne le connaissait pas ou peu, mais qui détenait le diplôme nécessaire en pédagogisme. La chose avait même ému Josée Boileau dans le Devoir qui dénonçait « un incroyable salmigondis administratif, goutte d'eau qui s'ajoute à un parcours fait d'obstacles syndicaux et bureaucratiques qui ne peuvent faire rire que dans les films de Denys Arcand ou un épisode des Bougon. »

    Rappelons que les écoles publiques du Québec continuent d'embaucher en grand nombre des personnes non qualifiées pour enseigner à leurs élèves. Victimes d'une importante pénurie d'enseignants, elles se sont tournées vers au moins 53 personnes qui ne détenaient qu'un diplôme du secondaire, depuis le début de l'année scolaire 2009-2010 (source). Faudrait-il fermer ces écoles publiques ?

    Dans le cas de l'Académie lavalloise, selon Véronique Guindon, la nouvelle directrice, « Tous nos professeurs ont les compétences et qualifications requises pour enseigner. Je dois seulement préciser que ce sont nos professeurs spécialisés, en danse notamment, qui n’ont pas le diplôme reconnu. Or, nous avons obtenu des tolérances d’engagement pour l’année en cours ».
  2. le matériel didactique non approuvé par le ministère de l'Éducation : quand on considère le matériel tendancieux approuvé par le MELS en éthique et culture religieuse, en univers social et en histoire, on ne voit pas très bien où est le problème.
  3. des frais d'inscription trop élevés : c'est une décision qui devrait ne revenir qu'aux parents qui choisissent cette école.
  4. calendrier scolaire sans aucune journée pédagogique, bulletin pas conforme aux désirs du MELS : et alors ? Pourquoi les écoles privées ne peuvent-elles pas décider de ce genre de choses en accord avec leur clientèle, les parents ?
  5. les enfants de la maternelle reçoivent des cours d'anglais : bien que nous pensions que les parents québécois feraient bien de d'abord penser à améliorer le français de leurs enfants, la restriction que veut imposer le MELS peut être contournée par l'Académie lavalloise : « La question de l'enseignement de l'anglais dès la maternelle peut se régler en enseignant cette langue en dehors des heures de classe, par exemple », a expliqué le président du comité de parents de l'Académie lavalloise, Albert Di Fruscia. Pourquoi forcer les écoles à user de ces ruses par une réglementation tatillonne ?

    En outre, ce n'est pas avec le discours très convenu de l'anglais comme « ouverture sur le monde » que le PLQ saura résister à cette dérive anglicisante des écoles privées québécoises. Le député libéral de Vimont (Laval) Vincent Auclair s'est par exemple fendu de cette déclaration : « Nous, on est très conscient qu’au Québec c’est une richesse de parler plus d’une langue [Note du carnet : uniquement l'anglais en réalité]. Et pour nous, il faut aller en avant. La population est prête à ça et il faut trouver des moyens de l’encourager. »
  6. la formation était disciplinaire : à nouveau quelle importance ? C'est un choix qui devrait être possible dans une école privée. Pourquoi faut-il imposer la très controversée « réforme pédagogique » et l'« approche par compétences » aux écoles privées ?

Des parents furieux

La décision de révoquer le permis de cet établissement a provoqué un branle-bas de combat au sein du personnel de l'Académie lavalloise ainsi que chez les parents. Visiblement secoué par cette décision, l'ancien directeur, David Zakaïb, a laissé entendre qu'il ne laisserait pas le ministère fermer les portes de son école aussi facilement. « Ça fait 52 ans qu'on existe et on a 300 parents en amour avec notre école. Nos enfants vont tous à l'école secondaire au privé. Les parents sont en furie », a-t-il dit en entrevue téléphonique au Devoir. Car ce n'est que jeudi matin — soit moins de quatre semaines avant la rentrée des classes — que les parents ont reçu par courrier un avis provenant du ministère de l'Éducation les avisant qu'ils allaient devoir trouver une autre école pour leurs enfants pour l'année scolaire 2010-2011.

Selon le Devoir qui relayait l'information sans distance, « Le ministère a promis d'aider les parents » dès ce lundi après avoir causé la situation  elle-même, ce qui est quand même un comble ! Le Devoir rapportait ainsi vendredi que « La ministre [Michelle Courchesne] est très consciente de l'impact qu'une telle décision peut avoir. Elle ne veut pas que les parents et les enfants soient pris en otage et entrera en contact dès lundi avec les parents afin de s'assurer que leurs enfants aient des services éducatifs [à l'école publique qu'ils ne veulent pas fréquenter !] », a déclaré Cédrick Beauregard, porte-parole au Monopole de l'Éducation.

« Cela n'a pas d'allure »

Curieusement, si l'on en croit le député PLQ Vincent Auclair, la ministre elle-même trouverait que l'affaire n'aurait pas « d'allure ». « Je viens de parler avec la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, qui trouve que la situation n'a pas d'allure. L'école devrait être mise sous une forme de tutelle par le ministère », a-t-il affirmé au Courrier Laval.

Permis renouvelé pour un an

Lundi, Radio-Canada, annonce que la rentrée des classes à l'Académie lavalloise se fera normalement cette année.

La ministre de l'Éducation du Québec Michelle Courchesne a rencontré lundi le comité de parents de l'Académie lavalloise. On remarquera la sélectivité des rencontres de Mme Courchesne. Elle n'a jamais en effet, en près de trois ans, les représentants des milliers de parents opposés au cours ECR alors que ceux-ci lui envoient régulièrement une demande de la rencontrer (la dernière requête est partie peu après le jugement Loyola qui jeté le désarroi parmi les partisans de l'imposition de ce cours unique au nom de la diversité).

Québec tolérera que l'école dispense les cours pour l'année 2010-2011, mais l'établissement ne retrouvera son permis que s'il se conforme à la loi sur l'enseignement privé nous apprend Radio-Canada.

Limiter le pouvoir de nuisance du Monopole

Et si on évitait à l'avenir toutes ces intrusions « qui n'ont pas d'allure » en limitant considérablement le pouvoir d'intervention du Monopole de l'Éducation du Québec dans les affaires des établissements privés non subventionnés ? Qu'est-ce qui permet au gouvernement de se mêler notamment du prix de la scolarisation dans ces écoles ou même des manuels utilisés et des professeurs embauchés pour peu qu'il y ait transparence à ce niveau ? Les parents sont-ils des mineurs d'âge incapables de décider quelle école est bonne ou mauvaise pour leurs enfants ? Pourquoi l'État doit-il décider pour eux quelle école privée est bonne pour eux ?

Le rôle de l'État ne devrait-il pas se limiter à s'assurer que l'information fournie aux parents de ces écoles privées francophones est suffisante et correcte afin que les parents puissent juger en toute connaissance de cause ?




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