lundi 4 novembre 2013

La sieste favoriserait l'apprentissage chez les enfants


Dormir est essentiel pour conserver la santé. Une étude récente vient conforter cette idée, et démontre le rôle primordial de la sieste chez les tout-petits. Elle améliorerait leur capacité de mémorisation et les aiderait à se souvenir des leçons apprises pendant la journée.

Nous passons plus d’un tiers de notre vie à dormir et ce n’est pas du temps perdu, loin de là. Pendant le sommeil, le corps recharge ses batteries et se prépare à affronter une nouvelle journée. Le cerveau, en revanche ne se repose jamais et réalise un certain nombre de fonctions essentielles pendant que nous dormons. Il sécrète par exemple des hormones pour aider l’organisme à bien grandir pendant l’enfance et trie toutes les informations acquises pendant la journée. Après une bonne nuit, on se rappelle généralement beaucoup mieux d’une leçon apprise la veille.

Le sommeil est donc primordial pour garder un bon équilibre de vie. Lorsqu'il manque ou qu’il est de mauvaise qualité, les conséquences peuvent être graves. Selon les spécialistes, cela augmenterait le risque de développer certaines maladies comme le diabète, les problèmes cardiovasculaires, l’obésité et la dépression.

Dans une nouvelle étude, des chercheurs de l’université du Massachusetts à Amherst (États-Unis), viennent rappeler l’importance de ménager le sommeil des tout-petits. Leurs résultats, publiés dans la revue Pnas, démontrent le rôle essentiel de la sieste pour les apprentissages chez les jeunes enfants.

Des enfants mieux reposés et plus concentrés

Pour ces travaux, les scientifiques ont comparé les capacités de mémorisation de 40 élèves de maternelle âgés de 3 à 5 ans, au cours d’une journée d’école entrecoupée ou non d’une heure de sieste. Pendant la matinée, les enfants ont joué avec une grille contenant des images positionnées à différents endroits. Les auteurs ont ensuite testé ce que les petits avaient retenu de ce jeu éducatif. Leurs résultats montrent que les enfants faisant la sieste retiennent 10 % d’informations en plus et ont de meilleurs résultats aux exercices de visualisation dans l’espace que les autres. D’autre part, même après une bonne nuit de sommeil, le bénéfice du petit somme de la veille est toujours visible.

Cette étude souligne l’intérêt de la sieste chez les enfants. « Les tout-petits ont besoin de dormir entre 11 h et 13 h par jour, car cela leur laisse le temps de décompresser et d’être en forme pour une nouvelle journée, explique Rebecca Spencer, directrice de l'équipe. Notre étude montre que la sieste compte pour beaucoup. Sans elle, les enfants sont fatigués, grognons et luttent pour se concentrer. » Ces résultats devraient en tout cas ravir les parents qui préconisent de conserver la sieste pendant les années de maternelle.







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« Le combat pour la liberté scolaire est un combat pour la démocratie »

Anne Coffinier (ci-contre), directrice générale de la Fondation pour l’école, est intervenue en Espagne sur le thème de la liberté scolaire. Retranscription de son discours donné récemment en Espagne.

« La liberté d’enseignement (comprise comme la liberté des parents de choisir l’école de leurs enfants ainsi que la liberté des professeurs d’enseigner les enfants selon leur conscience) est cruciale pour l’avenir de notre société. Plus qu’on ne le croit souvent. Sans elle, les libertés politiques fondamentales (à commencer par les libertés d’opinion, d’expression, de conscience, de religion, d’association, d’initiative) demeurent tristement formelles : en effet, à quoi bon être libres par exemple de se forger et d’exprimer ses propres idées politiques, de choisir son parti ou son journal, si l’on n’est pas libres d’éduquer ses enfants selon sa conscience, de les rendre héritiers de ce que l’on tient pour vrai et qui nous fait vivre, bref de « rendre témoignage à la vérité » ? De même, si les esprits sont formés « dans le même moule de l’école unique », sur quelle pluralité d’idées et de convictions la vie démocratique pourrait-elle bien se fonder ? On voit donc que la liberté d’enseignement constitue en fait la condition sine qua non d’une démocratie véritable.

Bien qu’elle soit affirmée sans ambiguïté par le droit international, cette liberté d’enseignement est rognée sans cesse sur le terrain. Dans tous les pays où le libre choix n’est pas financé par l’État (lequel préfère organiser la gratuité des écoles publiques et la rareté et la cherté des écoles libres), le libre choix demeure le privilège d’une minorité. C’est contraire à l’égalité des citoyens, c’est contraire à l’égalité des chances ; c’est injuste car les parents des écoles libres paient des impôts et font réaliser par leur choix du privé d’importantes économies au budget de l’État . C’est donc l’État qui décide délibérément de pénaliser les familles qui optent pour la liberté scolaire, ce droit constitutionnel que l’État est pourtant supposé garantir. Par sa politique discriminatoire, l’État empêche les populations ayant de faibles moyens financiers de jouir du libre choix et donc, en pratique à notre époque, d’accéder aux meilleures écoles. Il est important de souligner cette responsabilité de l’État dans l’injustice scolaire et par conséquent de cesser d’en tenir pour responsables les écoles libres.

D’où viennent ces préventions de l’État à l’encontre des écoles libres, fondées par ou à la demande de familles particulièrement conscientes de leurs responsabilités éducatives ? Il nous semble qu’au fond, elles découlent de la défiance structurelle qu’a l’État à l’égard des familles. Ces dernières sont toujours suspectées d’être des vecteurs de valeurs non-conformes aux valeurs et principes promus par le parti au pouvoir ou du moins par la mouvance qui tient le ministère de l’éducation nationale. Jadis, les écoles libres étaient suspectes d’être trop religieuses ou pas assez républicaines. Puis, on leur a reproché dans les années 1968 (cf. P. Bourdieu) d’être causes d’inégalités des chances en ce qu’elles transmettaient nolens volens un patrimoine culturel forcément inégal d’une famille à l’autre. Aujourd’hui, ce sont encore pour des raisons nouvelles qu’elles sont montrées du doigt. Pôle de stabilité, d’enracinement, de tradition dans une société qui ne valorise rien tant que le changement, l’individualisme, le droit à choisir ses propres référentiels identitaires, la famille dérange. Fondamentalement, c’est son indépendance naturelle par rapport aux idéologies dominantes successives qui la rend suspecte. À l’heure où la transmission d’un patrimoine, l’enracinement dans une tradition, est vécue comme un violence et une aliénation insupportables , la famille a mauvaise presse car elle est transmissive et conservatrice par vocation. Alors que le droit international classique – désireux de prévenir l’apparition de nouvelles barbaries totalitaires – affirme que la famille est la cellule fondamentale de la société et qu’elle est la principale éducatrice et responsable des enfants, l’Etat tient in petto qu’il est en réalité plus à même de servir l’intérêt de l’enfant. Le prétexte varie selon les époques : lutte contre les préjugés sexistes, contre l’obscurantisme religieux, contre les dérives sectaires ou contre la reproduction sociale… Dans tous les cas, l’État- instrumentalisant à l’envi des dérives ultraminoritaires – se pose en protecteur de l’enfant face à sa famille. Il ne ressent nul trouble à se poser en juge et partie, oubliant qu’il est un pouvoir lui-même, structurellement aux ordres de l’idéologie dominante. Lui qui échoue à maintenir des écoles de qualité en France se fait juge de la qualité et du droit à l’existence des écoles libres qui font concurrence à son réseau public. Cette réalité serait comique si elle n’était pas si dangereusement liberticide.

Il est temps que l’évaluation de la qualité de l’éducation soit confiée à des instances indépendantes de l’État. Il est temps aussi que l’on cesse d’avoir peur de la diversité des initiatives de la société civile, et que l’on reconnaisse que l’État est souvent au service d’une idéologie et qu’il ne peut donc pas prétendre être au-dessus de la mêlée en ce domaine non-régalien qu’est l’éducation. La tentation d’une école unique ou d’un État juge de la liberté scolaire est totalitaire ; il convient d’en protéger la société. Donner les moyens financiers à chaque famille de pouvoir choisir librement son école et veiller à la variété et la qualité suffisantes des écoles constituent des actions politiques essentielles pour prévenir l’évolution de notre société vers une société conformiste, béatement matérialiste et dogmatiquement relativiste et pour permettre le développement d’une société créative, libre, et ouverte à la transcendance.

Dans ce contexte, il nous semble que le renforcement de la liberté scolaire est une action de défense de la liberté de la société, de l’avenir de la démocratie. Renforcer la conscience de l’importance de la liberté d’enseignement chez les parents comme chez les professeurs est dans cette circonstance une priorité. Obtenir un financement public du libre choix (« bon/chèque scolaire ») pour faire de la liberté non pas le privilège menacé d’une minorité de privilégiés mais le bien de tous est une action politique qui s’impose. Notons qu’il ne faudra alors pas se satisfaire d’une approche formelle de la liberté. Les programmes et l’esprit de ces écoles doivent être substantiellement différents de l’école dominante pour que la liberté ait du sens. À cet égard, le modèle humaniste d’éducation, fondé sur Athènes, Rome et Jérusalem, doit être assumé et actualisé de manière décomplexée dans ces écoles pour qu’elles soient à même d’engendrer à la liberté les enfants qu’elles éduquent. »

Anne Coffinier participera au Colloque international sur l'éducation catholique le 7 décembre 2013 à Montréal. 

Plus de détails, ici.


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