mercredi 31 juillet 2024

Canada — 500 000 illégaux perdus de vue

 Selon un rapport, il pourrait y avoir 500 000 sans-papiers au Canada.

Le ministre de l'immigration, Marc Miller, a déclaré au Toronto Star : « Le système lui-même est ébranlé lorsque nous voyons des flux qui entrent au Canada sans que ce soit pour les raisons pour lesquelles ils étaient censés le faire au départ ».

Il pourrait y avoir 500 000 étrangers sans papiers dans le pays, selon les estimations d'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. Cette estimation ne tient pas compte des immigrés légaux ni de ceux qui se trouvent dans le pays avec un visa d'étudiant ou en tant que travailleurs migrants.

Le ministère de l'immigration a admis qu'il n'existait pas d'estimations fermes sur le nombre ou la composition des étrangers sans papiers, mais « les estimations suggèrent que ce nombre pourrait atteindre 500 000 personnes », selon une note d'information sur la question, rapportée par Blacklock's Reporter.

« Nous avons pris la décision d'être un pays ouvert »

Citant deux programmes déployés au niveau régional pendant la pandémie, la note d'information suggère que le ministère de l'immigration pourrait chercher à « régulariser ceux qui n'ont pas de statut d'immigrant ».

Les chiffres n'incluent pas les immigrés légalement établis, les étudiants détenteurs d'un permis et les travailleurs migrants.


« Il ne fait aucun doute que nous avons pris la décision consciente d'être un pays ouvert et un pays qui a besoin de se développer », a déclaré M. Miller (ci-dessus avec Justin Trudeau) lors d'une interview accordée à la National Public Radio en mars. Selon le ministre Miller, « La réalité, c'est que nous n'avons pas vraiment le choix. »
 
S'adressant au Toronto Star le 24 juillet, le ministre libéral de l'immigration a déclaré que les Canadiens n'étaient pas « immunisés » contre « ce que les gens ont vu en Europe, avec [un] flux important de migration irrégulière et les systèmes politiques qui ont tiré parti de cela ou l'ont utilisé comme arme, et qui ont amené des gouvernements typiquement de droite ».

« Le système lui-même est ébranlé lorsque nous voyons des flux qui arrivent sans que ce soit pour les raisons pour lesquelles ils étaient censés arriver », a déclaré M. Miller au Star.

La note d'information définit un sans-papiers comme « un individu qui n'a pas l'autorisation de résider ou de travailler au Canada », ajoutant qu'« une petite partie des sans-papiers sont supposés être entrés illégalement au Canada ou avoir fait l'objet d'un trafic ou d'un passage clandestin ».

mardi 30 juillet 2024

Baisse de niveau à Sciences Po, l'école recrute sur d’autres critères que ceux de l’excellence scolaire, dont l’engagement associatif


À l’Institut d’études politiques, comme ailleurs, la connaissance de la langue perd du terrain. Mais les correcteurs s’inquiètent aussi de la faiblesse des références culturelles des futurs diplômés.

L’école qui s’est donné pour mission de former l’élite politique française est secouée par une succession de crises depuis la mort (trouble) de Richard Descoings. Trois ans après le scandale de l’affaire Duhamel, Mathias Vicherat a été à son tour contraint à la démission. Et l’activisme militant de certains étudiants pro-palestiniens a terni l’image de l’institution au point d’éloigner d’importants mécènes. Enquête sur Sciences Po, un symbole en proie à une grave crise d’identité, entre inquiétudes sur les finances de l’établissement, errances idéologiques et baisse des exigences académiques.

« Ah, mais je croyais qu’à Sciences Po on n’était plus obligé d’apprendre ses leçons. » Cet enseignant a beau officier depuis une quinzaine d’années dans l’école de la rue Saint-Guillaume, et avoir vu défiler des centaines d’étudiants plus ou moins solides sur le plan intellectuel, il ne s’attendait pas à entendre un jour cette phrase de la bouche d’une future diplômée. Pour lui, ces quelques mots ne sont pas seulement une anecdote que l’on se raconte, entre collègues, à la machine à café. Ils illustrent une tendance de fond : la chute de niveau des élèves, régulièrement pointée dans les classements internationaux, s’observe aussi chez ceux de la célèbre institution parisienne.

Bien sûr, les étudiants ont « progressé dans le travail collectif et en anglais » et restent « nettement meilleurs qu’à l’université » [les bons élèves en France vont surtout dans les Grandes écoles], où le processus de sélection est moindre, confesse un membre du jury d’admission qui donne aussi des cours à la fac. Mais, à écouter les témoignages d’anciens diplômés et d’enseignants, la plupart d’entre eux s’accordent à dire que les lacunes en orthographe, les erreurs de syntaxe et les fautes de grammaire sont devenues monnaie courante dans les copies. « Je reçois une immense majorité de dossiers avec des moyennes au lycée avoisinant les 18-19, mais il n’y en a pas un seul dans lequel les écrits à fournir ne présentent pas de fautes d’orthographe », déplore un doctorant chargé d’examiner des dossiers d’admission. Et une fois lesdits élèves admis, les professeurs sont obligés de faire avec. « En ce qui concerne la maîtrise de la langue française, on ne peut plus être aussi exigeant qu’il y a vingt ans », confesse un enseignant de longue date. Un chargé d’enseignement vacataire a noté des « fragilités » dans la qualité de l’expression écrite.

Lacan disait que le réel, c’est quand on se « cogne ». Et en mettant les pieds sur le campus de Reims, lui s’est pris un sacré coup. Il évalue à « un sur dix la proportion d’étudiants peu à l’aise avec des règles syntaxiques et orthographiques basiques », et cite les cas d’une copie de première année dans laquelle il était écrit « omnubiler » à la place d’« obnubiler », et d’une autre dans lequel aucun verbe au passé simple n’était correctement conjugué. Depuis son bureau du troisième étage avec une vue imprenable sur l’établissement, Pascal Perrineau, ex-directeur du Cevipof, un des principaux laboratoires de recherche de l’école, nuance : « 10 % d’une classe n’a pas le niveau. Ce qui était inimaginable il y a encore une décennie. Mais il y a toujours d’excellents étudiants ».

À Sciences Po, comme ailleurs, la connaissance de la langue perd du terrain. Mais les correcteurs s’inquiètent aussi de la faiblesse des références culturelles des futurs diplômés. «  J’ai été frappé par le fait que quelques étudiants appuyaient leur réflexion sur des exemples tirés de youtubeurs ou de Netflix au détriment de sources littéraires classiques. » Et puis l’appétence pour l’actualité a pris du plomb dans l’aile. « Le matin à 8 heures, on trouvait des journaux dans des kiosques. J’étais le seul de ma classe d’une vingtaine d’élèves à lire Le Monde le matin. J’ai souvent été surpris de l’absence totale d’intérêt de mes camarades pour l’actualité politique, de leur manque de culture politique », ajoute le rédacteur en chef d’un magazine hebdomadaire passé par le Collège universitaire de Sciences Po. 

Ces dernières années, plusieurs conférences organisées dans l’enceinte même de l’institution ont pu laisser perplexes les habitués des lieux. En novembre 2018, le rappeur Fianso, qui a pris le micro début juillet pour combattre le RN avec le titre controversé No Pasaran, et connu pour avoir chanté Tahia Hamas (« vive le Hamas ») a attiré un large public dans l’amphithéâtre Jacques-Chapsal de la rue Saint-Guillaume. En avril dernier, l’artiste marseillais Soso Maness a lui été l’invité exceptionnel de la prestigieuse école de la capitale pour une conférence intitulée : « De l’idée à l’image. Dynamiques créatives de l’univers musical ».

Mentalité de client

Cause ou conséquence de cette dégringolade, l’école se transforme peu à peu en une forme de cocon, à l’abri des réalités du monde. « Je constate un refus grandissant de la critique ces trois ou quatre dernières années. (…) Et puis les étudiants sont “très bébés”, biberonnés, ils envoient des mails aux enseignants pour tout et n’importe quoi », raconte une enseignante. Un autre parle de « fragilisation ». Selon lui, une mauvaise note adressée à une copie médiocre peut vite se transformer en un problème insoluble. Un 8/20 peut se traduire par « une plainte auprès de la direction ou du professeur directement ». 

Et la direction semble aller dans le sens des élèves concernés : « Parfois, on reçoit des appels de la direction pour nous expliquer que “les étudiants ont du mal” et nous inciter à être compréhensifs. » Un maître de conférences, spécialiste de l’histoire de la Ve République confirme. « Il m’a été explicitement conseillé d’éviter d’envoyer des mails à mes élèves en soirée ou le week-end… Mais eux ne se privent pas de nous écrire à toute heure. » L’explosion des frais de scolarité (14 210 € pour une année de licence aujourd’hui, contre 9800 il y a dix ans pour les étudiants atteignant le plafond) et l’évaluation des enseignants « ont déclenché une mentalité de client. Et certains professeurs peuvent être tentés d’acheter la paix sociale en surnotant », regrette un fin connaisseur de la maison.

Quand ce déclin a-t-il été amorcé ? Par déclin, comprendre : au point où une pointure de l’école confie vouloir « arrêter d’enseigner au Collège universitaire parce que seuls deux de ses élèves, sur 20, arrivent à suivre correctement le cours ». Si elles notent une accélération « rapide et brutale » depuis trois ou quatre ans, plusieurs personnes interrogées pointent du doigt l’internationalisation des campus. Dans les couloirs de Sciences Po, l’anglais est devenu la norme. Aujourd’hui, 50 % des 15 000 étudiants de l’école ont une nationalité étrangère. Ces derniers débarquent dans la capitale avec leurs propres références culturelles, leur français parfois balbutiant et leurs connaissances plus ou moins solides de l’histoire de notre pays. « Sur quels critères évaluer les étudiants si on ne sait pas ce qu’ils ont étudié durant leur scolarité ? », s’interroge un professeur de science politique.

Pour expliquer cet affaiblissement, la mise en place des conventions éducation prioritaire (CEP) par l’ancien directeur Richard Descoings a souvent été dénoncée. Ce processus, qui vise à « renforcer la démocratisation » de l’institution et la diversité sociale a permis à nombre d’élèves issus de lycées défavorisés, essentiellement de banlieue, d’entrer à Sciences Po. Ces candidats sont sélectionnés, mais bénéficient d’une voie d’admission spécifique. Pascal Perrineau tempère ce constat. «  Beaucoup d’étudiants issus des conventions éducation prioritaire n’ont pas grand-chose à envier à leurs camarades de lycées du centre parisien, mais ils sont mal accompagnés. Ils n’ont pas les codes. » D’autant plus que ce dispositif a progressivement été dévoyé. Les parents les mieux renseignés, en premier lieu les profs, ont scolarisé leur progéniture — de bon niveau — dans les lycées conventionnés, afin de bénéficier de cette voie détournée et permettre à leurs enfants de mettre plus facilement les pieds à Sciences Po.

Mais le vrai virage date de 2021. Cette année-là, le concours change de visage et les épreuves écrites sont enterrées. Désormais, les futurs bacheliers doivent déposer leur dossier scolaire sur Parcoursup, où sont évalués les résultats du bac, la performance scolaire et trois exercices rédactionnels (le « parcours personnel du candidat, ses activités et ses centres d’intérêt », la « motivation du candidat et son projet intellectuel pour Sciences Po » et un « essai personnel sur l’une des cinq thématiques proposées »). Objectif affiché : « Donner leur chance à tous les meilleurs talents », pour reprendre l’expression utilisée par l’institution elle-même sur son site internet. Dans les faits, ce nouveau processus d’admission ne semble ni plus démocratique ni plus méritocratique. Il déplace le curseur vers d’autres critères que ceux de l’excellence académique. Au sein de la direction, on reconnaît une « obsession de l’engagement » associatif dans le dispositif, notamment une prime accordée aux activités extrascolaires. À ce jeu-là, les parents bien informés, qui connaissent les rouages et ceux qui ont les moyens d’offrir à leur enfant un séjour linguistique à l’étranger, partent avec un avantage significatif. 

 Recrutement opaque, exclusion des lycées cathos privés

La logique de recrutement est opaque et « des candidats sont refusés ou admis sans que l’on sache très bien pourquoi », comme l’expliquait le sociologue Pierre Merle au Figaro en 2021. Mais ces dernières années, une tendance, souterraine, semble, elle, se dessiner : l’exclusion progressive de lycéens issus des établissements catholiques privés. Enfin, souterraine, pas vraiment. Dans la préface d’un livre publié à l’occasion des 150 ans de l’école (Sciences Po. Le roman vrai, Les Presses de Sciences Po, 2022), l’ancien directeur Mathias Vicherat se réjouissait : « Moins de 20 % des admis en première année ont grandi dans la capitale. » Dans plusieurs établissements parisiens, on le constate d’année en année. « Il y a dix ans, entre 12 et 15  lycéens de Stanislas intégraient Sciences Po chaque année », observe le directeur François Jubert. 

En 2024, aucun élève du lycée privé catholique du 6e arrondissement, sous le feu des projecteurs depuis la polémique autour de la scolarisation des enfants de la ministre Amélie Oudéa-Castéra, n’est entré rue Saint-Guillaume ; contre deux l’année dernière, un seul en 2022 et aucun en 2021. Est-ce une question de niveau ? Le « catho-privé » parisien serait-il devenu une fabrique à crétins ? « Non, car ces mêmes élèves sont systématiquement retenus quand ils sont évalués par un jury de classe préparatoire, réplique le chef d’établissement. On a toujours autant d’élèves qui aspirent à se mettre au service du bien commun, mais les portes leur sont fermées ». Pour lui, les choses sont claires : « Les élèves de Stanislas ne sont pas les bienvenus à Sciences Po. » La discrimination positive déboucherait-elle, in fine, sur une forme de discrimination idéologique ?

Source : Le Figaro

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lundi 29 juillet 2024

Immigration : Parmi les dix villes à population à la plus forte croissance en Amérique du Nord, huit sont au Canada

 Les villes centrales et les régions métropolitaines du Canada ont connu une croissance démographique supérieure à celle de leurs homologues américaines au cours de la période de 12 mois se terminant le 1er juillet 2023.

Toronto, à la fois la ville centrale et la région métropolitaine, a laissé ses homologues américains loin derrière, avec une croissance de 125 756 et 221 588 personnes, respectivement. Les juridictions américaines les plus proches sont la ville de San Antonio (augmentation de la population de 21 970 personnes) et la région métropolitaine de Dallas (croissance de 152 598 personnes).

Les points saillants entre les deux pays concernant la croissance de la population au cours des 12 mois se terminant le 1er juillet 2023 sont les suivants :
  • Huit des dix villes centrales à la croissance la plus rapide se trouvent au Canada alors que les États-Unis sont 8 fois plus peuplés ;
  • Chaque pays comptait cinq des dix régions métropolitaines à la croissance la plus rapide ;
  • Les neuf principales villes centrales qui perdent de la population se trouvent toutes aux États-Unis ;
  • Plusieurs régions métropolitaines des États-Unis perdent de la population en 2023, notamment Los Angeles et New York City, alors qu’aucune des 48 régions métropolitaines du Canada n’a perdu de population.
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samedi 27 juillet 2024

Non, les Jeux olympiques antiques n'ont pas disparu à cause d'un édit antipaïen de l'empereur Théodose Ier

Selon l'historien Jean-Manuel Roubineau dans le Figaro Histoire (6 juillet 2024) :

On a longtemps donné de cette disparition une lecture politico-religieuse, les concours grecs ayant été prétendument interdits par un rescrit antipaïen de l'empereur chrétien Théodose Ier, en 393. Mais cette hypothèse, fondée sur une remarque isolée de l'érudit byzantin Kédrénos, ne résiste pas à l'examen : certains concours persistent jusqu'au début du VIe siècle, à l'exemple des Olympia d'Antioche de Syrie.

Les Olympia d'Olympie, quant à eux, disparaissent probablement dans les années 420-430, sous le règne de Théodose II, à la suite de l'incendie du temple de Zeus et du déplacement de la statue de Zeus à Constantinople. Les concours sportifs, victimes au Bas Empire d'une désaffection progressive, laissent la place, à un rythme variable d'une région à l'autre, à d'autres divertissements plus populaires, sans que la christianisation de l'empire ait joué un rôle majeur dans ce processus.

Dans Ouest-France du 27 juillet 2024, il revient sur cette disparition : 

 Le sport disparaît de manière graduelle à partir de la fin du IIIe siècle après J.-C. Le nombre de compétitions diminue. Le dernier concours documenté, les Olympia d’Antioche de Syrie, est encore attesté au début du VIe siècle. Le modèle d’explication longtemps en vigueur consistait à considérer que le sport aurait disparu dans le cadre de la lutte anti-païenne des empereurs chrétiens au IVe siècle. Une disparition supposément soudaine et verticale.

En fait, ça n’a pas du tout fonctionné ainsi. On observe un processus de très longue durée, variable d’une région à l’autre. Les concours disparaissent progressivement, sous l’effet de la désaffection dont fait l’objet le spectacle gymnique. En revanche, les concours hippiques vont continuer de passionner les Grecs de l’époque byzantine.

À cette évolution des goûts s’ajoute une autre raison : l’argent. Les notables qui trouvaient un intérêt à financer les compétitions – c’était un moyen pour eux de construire une carrière politique – se tournent de plus en plus vers les carrières de l’administration impériale romaine, qui n’impliquent pas ce type d’investissement. Ce paramètre fait partie des multiples raisons qui ont conduit à la désagrégation progressive du phénomène sportif à la fin de l’Antiquité, avant sa renaissance dans le courant de l’Ancien Régime en Europe.

Roubineau parle d'Olympia pour désigner ces concours antiques plutôt que de Jeux olympiques. Les Romains distinguaient le certamen, concours, du ludus, le jeu, activité de la jeunesse.

Jean-Manuel Roubineau est l'auteur de Le sport: Récit des premiers temps paru 13 mars 2024 aux PUF (Presses universitaires de France).

Le 28 juillet 1755 — Le Grand Dérangement

Le peuple acadien naît tout au début du XVIIe siècle, lors de la fondation de Port-Royal en 1604, et s’implante principalement dans la Nouvelle-Écosse actuelle. Des Acadiens vont aussi s’établir sur l’Île-du-Prince-Édouard et le Cap-Breton (appelées respectivement, à l’époque, île Saint-Jean et île Royale). En 1713, à l’issue du traité d’Utrecht, les Français cèdent l’Acadie aux Anglais, mais conservent l’île Royale. La majorité des Acadiens demeurent sur place, mais exigent de rester neutres en cas de conflit contre la France. Pas question de tuer des soldats français.

Les historiens ont l’habitude de retenir 1755 comme la date charnière de l’histoire des Acadiens. Mais replacé dans le contexte global des provinces maritimes, le phénomène de la « Déportation » apparaît plutôt comme la suite d’une série d’événements remontant au moins à 1749, c’est-à-dire à la fondation de Halifax (Nouvelle-Écosse) par les Britanniques. Fondation qui enflamme les Micmacs. Ces derniers sentent que les Anglais se sont approprié leur territoire sans leur consentement, contrairement au traité de 1725/1726, et les officiers anglais refusent au départ la coutume qui veut que l’on échange des présents pour l’utilisation des terres. Cornwallis veut mettre le peuple micmac sous son autorité, mais essuie un refus. Par représailles, il offre des récompenses pour les scalps des micmacs. Les Micmacs répondent en déclarant la guerre aux Anglais en 1749.

Depuis 1749, « britanniser » l’Acadie

Thomas Jolly, directeur artistique des JO, prétend ne pas avoir voulu « choquer » ou « se moquer » alors qu'en avril il prévenait que la cérémonie offrirait des « surprises bien plus radicales »

L’épiscopat français déplore que « Cette cérémonie a malheureusement inclus des scènes de dérision et de moquerie du christianisme, ce que nous déplorons très profondément... »

Selon BFMTV, interrogé sur les critiques émanant de l’extrême droite [les évêques catholiques apprécieront], qui a jugé l’événement trop « woke » et politique, Thomas Jolly explique ne pas avoir voulu « être subversif, de me moquer ou de choquer. Ma volonté est de dire que nous sommes ce grand “nous” ».

L'acteur et metteur en scène « queer » notoire Thomas Jolly (ci-dessus), « qui a exploré les thèmes LGBTQ+ sur scène », veut également s'assurer que ses célébrations montrent qu'il y a « de la place pour tout le monde à Paris ». La cérémonie d'ouverture ne sera un succès que si « tout le monde s'y sent représenté », a-t-il ajouté. 

En avril, le controversé Thomas Jolly, avait affirmé à Télérama : « La cérémonie promet des surprises bien plus radicales que la présence ou pas d’Aya Nakamura » « Réinterroger nos normes, changer nos regards est l’objet de cette cérémonie. » « Je peux vous assurer que l’ensemble de la cérémonie promet des surprises bien plus fortes, plus radicales que la présence ou pas d’Aya Nakamura, que je souhaite pourtant ardemment. »

Des Français d'extrême droite, pour sûr, n'en reviennent pas :

La chaîne publique (de gauche donc) France 2 a loué cette parodie de la Sainte Cène (en écrivant explicitement CÈNE et non scène) :


avant que de nombreuses personnes, dont Elon Musk, ne trouvent que cette mise en Cène de travelos était très irrespectueuse.

Et que France 2 ne supprime sa vidéo « légendaire » reprise et vue par des millions de personnes. (d'où le « cette vidéo a été supprimée » dans l'image ci-dessous). [Le seul gazouillis de Collin Rugg avait été vu 3,9 millions de fois.] Le tout sans explication de la part de France 2.

Cette suppression n'est pas passée inaperçue : 


Pour Éric Zemmour, 

Depuis hier soir, il est de bon ton d’apprécier les quelques jolies scènes du spectacle. Il ne faut pas être ronchon ! Surtout, ne passons pas pour réac ! Il faut être de tout cœur avec nos athlètes, ça, c’est vrai. Et puis, le spectacle laser devant la Tour Eiffel était bien beau. Quelques scènettes au musée du Louvre étaient charmantes. La Seine est toujours aussi sublime. Les monuments légués par nos Rois ont toujours de quoi éblouir le monde.

Alors, on n’aurait pas « bon esprit » si on a voulu voir ce spectacle tel qu’il a été conçu. Un spectacle politique jusqu’au bout des ongles fluorescents des drag queens. Un spectacle de mauvais goût, jusqu’à la tête coupée de Marie-Antoinette qui chante le « ça ira ». Un spectacle faussement subversif jusqu’à Philippe Katerine qui danse nu au milieu d’une bien laide parodie de la Cène. Le vrai subversif risque sa peau : en 2024, Philippe Katerine ne risque rien à se mettre à poil en blasphémant le Christ. Bref des « mutins de Panurge », qui respectent le nouvel ordre moral, le doigt sur la couture.

La vérité, c’est que les grands artisans de ce spectacle (Macron, Boucheron, Hidalgo…) ont pris en otage la beauté de Paris, le plus bel écrin du monde. Mais ces gens ne sont pas nous. Ils ne nous représentent pas. Ils sont étrangers à ce que nous sommes. Ennemis de ce que nous fûmes. Ils veulent nous imposer une vision de l’Homme qui n’est pas la nôtre. Une vision de la France qui n’est pas la nôtre, que nous rejetons, que les étrangers eux-mêmes découvrent avec stupéfaction, ou tristesse. Ma grand-mère aurait conclu : même le ciel en a pleuré !

Quant à Philippe de Viliers dans le Journal du dimanche:

La cérémonie se voulait inclusive. Elle a seulement exclu les derniers Mohicans français qui restent attachés à une histoire de France visitée, revisitée depuis les origines par le charisme de chrétienté. Avec mon expérience du spectacle vivant, j’ai évidemment guetté le subliminal derrière les plumes roses, les jets de feu et les filets lumineux des skytracers. Par-delà les quelques passages des premières et dernières minutes entre Nadal et Céline Dion, entre valeurs de l’olympisme et évocation de la Piaf éternelle, tout était laid, tout était woke.

C’était décoiffant, déjanté, difforme, disgracieux. Nous avons acté devant le monde entier le suicide de la France, ainsi violentée, blessée, déshonorée. Le filigrane qui courait dans la trame de la pauvre Seine offensée, qui, finalement, fut seule à tirer son épingle du jeu, c’était la déconstruction : prendre le passé et le tourner en parodie pour faire ricaner les quais du Boboland. Tout l’appareillage de la dérision des symboles était là : le Veau d’or devant les deux Macron, le pastiche de la Cène avec les drag-queens qui festoient autour d’une eucharistie christique – un Jésus woke – qui profane le célèbre tableau du Dernier Repas, fondateur d’une civilisation.

À vrai dire, dès la première scène dans le Stade de France, tout est déjà dit par Jamel Debbouze, qui, avec une pointe d’ironie désinvolte, appelle Zidane « Jésus-Christ » ! La moquerie est à l’ordre du jour. Dès cette apostrophe, on comprend que le christianisme va prendre cher. Mahomet, lui, est tranquille pour la soirée. Pas d’offense, pas d’allusion. « Respect », comme disent les jeunes. Il n’y a de blasphème et de sacrilège que sous la forme christianophobe. Et puis, il y eut cette évocation sanglante de la Terreur, quand une diva a entamé le célèbre chant des sans-culottes qui a envoyé à la guillotine les dissidents de l’époque. Devant une Conciergerie embrasée par un retour de flamme vengeur, on nous montre Marie-Antoinette qui porte sa tête décapitée, dégoulinante dans ses mains. Cette vision mélenchoniste fait partager au monde entier qu’en France, aujourd’hui, « l’Arc républicain » légitime la peine de mort quand il s’agit de « faire une Samuel Paty » à quiconque s’oppose à la marche de l’histoire. Il ne manquait que le sous-titre de Carrier :

     « Par principe d’humanité, j’ai voulu purger la terre de la liberté de ces monstres. »

Où était l’âme de la grandeur de la France ?

C’était une soirée où le sang coulait dans la Seine, où le vindicatif se mêlait au festif. Ahhh, le festif ! C’était l’Amour et même la promotion du Polyamour – l’amour à trois –, avec un sommet de l’esthétique supérieur au Discobole : Philippe Katerine, en tenue d’Adam, avec la peau bleue, campé en bouffon décadent, avachi sous un pont, dans une atmosphère de bacchanale.

Il y avait de la terreur jubilatoire, mais aussi de l’orgie généreuse : l’équivoque du plan à trois, des hommes en robe et talons hauts. Des fois que les enfants regardent… Où était l’âme de la grandeur de la France ? On a vu dix statues de femmes surgir. Il ne manquait que la patronne de Paris, sainte Geneviève. Attila s’y est opposé au Conseil de Paris. Victoire posthume. Jeanne d’Arc non plus n’était pas là, retenue à Rouen par le nouvel évêque Cauchon, le professeur Patrick Boucheron, qui préfère les voix de Lady Gaga.

En revanche, il y avait bien Aya Nakamura, qui a fait chanter Djadja à cette pauvre Garde républicaine qui se contorsionnait dans une danse grotesque pour célébrer la pluie qui tombait à grosses gouttes. À la fin de toute cette scénographie sans autre relief que la provocation, on a vu comment des esprits approximatifs peuvent sacrifier au primat de la technique, avec cet automate équinoïde en acier plastique qui avançait sur deux flotteurs trop visibles : sans doute le produit scénique d’un bureau d’études à qui on a passé une commande trop rapide. Dans tout cela, l’émotion, la vraie, était absente. L’esthétique manquait. La Seine brassait les mascarets de la hideur et de l’inélégance, entre les vedettes sans décoration. On s’ennuyait. On n’était pas pris par le spectacle.

Pour ma part, je n’ai pas été surpris. Car l’équipe artistique avait annoncé la couleur dans le journal Le Monde :

    « Nous ne voulons surtout pas d’une reconstitution à la manière du Puy du Fou. Nous voulons faire l’inverse. Surtout pas une histoire virile [d'où sans doute cette Marseillaise chantée dans les aigus par une femme noire, bien sûr], héroïsée, providentielle. On veut le désordre et que tout s’entremêle. »

Que grâce leur soit rendue, ils ont tenu leur promesse. J’avais les yeux humides. Ce n’était pas la chair de poule, mais la rage. Je regardais les trombes d’eau. Le ciel de Paris déversait des larmes de tristesse sur cette pantomime. Il pleuvait dans mon cœur comme il pleuvait sur la ville : Paris humilié, Paris maculé, Paris martyrisé, mais bientôt, on l’espère secrètement, Paris libéré.

L'académicien et philosophe Alain Finkielkraut dans les colonnes du Figaro

Je suis très impressionné par  la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques . Il ne me paraissait pas possible, en effet, de faire pire c'est-à-dire, à la fois, plus obscène et plus conformiste, que l'Eurovision. Je me trompais : impossible n'est pas post français. « Une cérémonie grandiose qui a cassé tous les codes » titrait le journal Libération. 

Remettons les choses à l'endroit : c'était un spectacle grotesque, qui, des drag queens à Imagine et de la célébration de la sororité à la décapitation de Marie-Antoinette  (l'une des pages les plus glorieuses de notre histoire) déroulait pieusement tous les stéréotypes de l'époque. Sur un point,  Patrick Boucheron  a raison : le génie français brillait par son absence. Je ne parle pas de la grandeur. Peu m'importe la grandeur ! Non, entre la chorégraphie horrible de  Lady Gaga  et les pénibles exhibitionnismes de  Philippe Katerine , où étaient le goût, la grâce, la légèreté, la délicatesse, l'élégance, la beauté même ?

La beauté n'existe plus. L'heure est à la lutte contre toutes les discriminations. On a même eu droit à un plan cul à trois. Homophobe soit qui mal y pense ! et pourquoi le défilé de mode devait-il être aussi agressivement moche ?  Thomas Jolly  et Patrick Boucheron s'applaudissent de leur audace transgressive alors qu'ils sont les serviteurs zélés de la doxa. La nation résolument tournée vers l'avenir confie à des historiens le soin de dilapider son héritage. Le Collège de France a été longtemps un haut lieu de la pensée libre, c'est devenu le bastion de l'idéologie.

[...]

Au diable les formes, la solennité, la raideur ! La garde républicaine a pris son pied et s'est mise sans vergogne au diapason des Indigènes de la République. Les bibliothèques elles-mêmes ont été dépoussiérées. On n’explore plus désormais la carte du tendre avec Bérénice ou avec un Amour de Swan mais avec Passion simple.  Annie Ernaux  a remplacé Proust et Houria Bouteldja Émile Zola. Le mot qui vient involontairement à l'esprit devant ce fiasco grandiose est celui de décadence. Que reste-t-il de la France en France et de l'Europe en Europe ? Qu'est-il arrivé au Vieux Continent ? 

La diversité du monde est joyeusement engloutie dans le grand métissage planétaire. Et ce n'étaient plus les athlètes de tous les pays qui défilaient sous les yeux d'un public ravi, c'étaient les bateaux mouches avec, sur le pont, des matelots surexcités. Le déluge qui s'est alors abattu sur la Ville Lumière ne peut être qu'une punition divine. À quelque chose, malheur est bon : après cette soirée apocalyptique, je suis devenu croyant.

[...]

Faire entendre une voix dissonante dans ce grand concert extatique, c'est prendre le risque d'être perçu comme un rabat-joie identitaire et rance. Me voilà rangé parmi les maurrassiens. Cette étiquette infamante témoigne de la confusion des temps. Le fils d'immigrés que je suis ne peut se résigner à l'enlaidissement et à l'avilissement de ce qui lui tient tant à cœur.

Radio-Canada qui ne sort pas de son rôle prévisible de caisse de résonance de la gauche déconstructiviste titre : «
La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris louangée » : 

Des vedettes, une créativité remarquable, une ode à la diversité : la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris a suscité un enthousiasme quasi unanime, y compris à l'étranger, et dressé le tableau d'une France ouverte sur le monde.
La « créativité remarquable » digne de cabarets borgnes alors avec son défilé de travelos.

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Cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris en 2024 et 1924 (m à j)

Maroc, Algérie, États-Unis... ces pays qui ont censuré (en partie) la cérémonie d'ouverture des JO

 

Pour la femme à barbe, Piche, qui s'est trémoussée lors de « festin », c'était bien une allusion à la Sainte Cène et l'art divise toujours, donc c'est assumé :

De même pour la lesbienne juive en surpoids, Barbara Butch, qui a joué le personnage central auréolé et a salué le Nouveau Testament Gay :

vendredi 26 juillet 2024

Crise du logement au Portugal, le Portugal durcit sa politique migratoire

Le Portugal durcit sa politique migratoire et adapte son régime de visas dorés pour faire face à la crise du logement.

Des milliers de personnes manifestent à Lisbonne pour le droit au logement (avril 2023)

L'afflux de immigrants au Portugal n'a pas seulement contribué au récent succès électoral de la droite, il a également exacerbé un problème sociétal de longue date. Les programmes de visas dorés mis en place par le Portugal pour permettre aux riches ressortissants de pays tiers, y compris d'anciennes colonies portugaises, d'accéder à l'UE, ont contribué à une importante crise du logement. La disponibilité de logements abordables pour les citoyens a été considérablement réduite, les immigrants étant les plus touchés par ce problème. Nombre d'entre eux ne parviennent pas à trouver un logement et sont contraints de vivre dans la rue ou dans des chambres surpeuplées, les loyers élevés et les prix de l'immobilier liés au tourisme ne faisant qu'aggraver la situation.

Le gouvernement minoritaire dirigé par Luís Montenegro (gauche sociale démocrate) prévoit de s'attaquer à ces deux problèmes en mettant en place des politiques d'immigration plus strictes et en améliorant le système des visas dorés afin de garantir de meilleures conditions de vie aux immigrants en situation régulière.

Renforcer les règles pour les personnes à la recherche d'un emploi

Le nombre de migrants au Portugal a augmenté de 33 % en 2023. Selon les données du gouvernement, entre 800 000 et un million de personnes vivent dans le pays, ce qui représente environ 10 % de la population totale.

Les immigrant soccupent souvent des emplois précaires et perçoivent des salaires inférieurs.

Le système actuel permet aux citoyens étrangers entrés au Portugal avec un visa touristique de trouver un emploi et de demander un permis de séjour. Or, le gouvernement prévoit d'introduire de nouvelles règles obligeant les étrangers cherchant un emploi dans le pays à demander un visa de travail auprès d'un consulat portugais avant leur arrivée.

En outre, le ministre a expliqué que le gouvernement entendait renforcer les contrôles aux frontières, mettre en place une équipe spéciale chargée de traiter rapidement plus de 400 000 demandes de visa et investir dans des centres répondant aux besoins immédiats des immigrants en situation de vulnérabilité.

« Le Portugal a besoin d'une immigration régulée », a déclaré Leitao Amaro lors d'une conférence de presse.

Le « visa doré » remplacé par le « visa solidaire »

En 2012, le Portugal a mis en place le programme « Visa en or », qui permettait aux ressortissants de pays non membres de l'UE d'obtenir un visa de séjour européen en investissant dans le pays. Cette initiative a permis de percevoir plus de 7,3 milliards d'euros, mais a également contribué à une crise du logement touchant à la fois les citoyens et les immigrants.

Le gouvernement prend des mesures décisives pour remédier à la crise du logement induite par le régime des visas dorés.Il modifie le régime et instaure un nouveau "visa solidaire".

L'objectif est d'accroître la disponibilité des immeubles résidentiels pour les citoyens et les immigrants, et d'atténuer ainsi la crise du logement.

Dans le cadre du régime adapté, les étrangers fortunés souhaitant obtenir des droits de résidence auront la possibilité d'investir dans des fonds, de contribuer à des projets culturels ou de recherche, ou de créer des emplois en investissant dans des logements abordables pour les ressortissants portugais ou les immigrants.

Pauvreté et cherté des loyers

Les loyers ont augmenté d'environ 65 % entre 2015 et 2024, tandis que les prix de vente ont grimpé en flèche à un rythme plus de deux fois supérieur, selon des spécialistes locaux des données sur le logement cités par Reuters.

Le Portugal a l'un des revenus moyens les plus bas d'Europe occidentale, avec des salaires mensuels avoisinant les 1 200 euros à la fin de l'année 2023. Les migrants gagnent souvent encore moins, les Brésiliens - qui représentent 40 % de la communauté migrante du Portugal - gagnant environ 20 % de moins, selon l'Observatoire des migrations.

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La crise du logement, l’immigration massive et l’autoritarisme qui vient (pour notre bien, bien sûr)

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Logements réservés aux minorités ethniques : « C'est pas discriminatoire. C'est fait pour des clientèles ciblées »

 

Cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris en 2024 et 1924 (m à j)

Travelo barbu se trémousse dans la pluie:
La république française évoquée (Marie-Antoinette décapitée) lors de la cérémonie d'ouverture.  
La Sainte Cène de Léonard de Vinci à la mode travelo    

Trio multiracial (deux hommes de couleur, une femme blanche) qui s'embrasse et s'apprête à passer à l'action (oui, oui, cela faisait partie du «spectacle»)
 


À Moscou en 1980, c'était en russe et en français :

Heureusement, il y a eu Céline Dion...

L'avis d'Éric Zemmour :






Il y a 100 ans, les Français vivaient la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris en français (uniquement).

Documentaire intéressant mais orienté sur les J.O. de 1924 :



(Le documentaire, très politiquement correct et féministe, aime à dire que la décennie des années 20 est celle des femmes « libres et audacieuses », c'est surtout celle de femmes jeunes sans homme, la guerre a tué 20 % des hommes français de 20 à 44 ans. Pour ne rien dire du million d'invalides, mutilés et des gueules cassées. La concurrence était donc rude (pardon audacieuse) entre femmes pour attirer les jeunes hommes valides. Les restrictions sévères contre la contraception s'expliquent par l'hécatombe de la Guerre et la chute vertigineuse des naissances qui s'en est suivie, il manquait déjà des millions d'enfants en 1920...)

. Effet de la guerre de 1914-1918 sur la structure par âge et par sexe de la France métropolitaine (frontières d’avant-guerre) : pyramides des âges attendues en 1920 avec (rouge) et sans la guerre (vert).

Entretemps en 2024, la Macronie parle franglais, voire anglais à Paris pour les Jeux Olympiques.

Full speed ?


  Messages sans correspondance ou traduction en français:

 

etc.

Le colistier de Donald Trump, J.D. Vance, prônait en 2021 davantage de poids électoral aux parents avec enfants

Le colistier de Donald Trump, JD Vance, estimait en 2021 que les Américains sans enfants devraient « faire face aux conséquences et à la réalité » et ne pas avoir « le même poids électoral » dans la démocratie.

Vance: « Donnons le droit de vote à tous les enfants de ce pays, mais confions ce droit de vote aux parents de ces enfants ».

Il est évident que cette proposition va agacer bien des gens et qu’il faudrait sans doute la moduler (1 voix par adulte et par enfants ?). Mais Vance s’attaque à un problème réel.

Les personnes âgées sans enfants qui réclament de l’argent à l’État (les soins de santé très coûteux de leur vieillesse sont ainsi surtout payés par les jeunes contribuables, il en va de même des infrastructures comme les routes) constituent un problème classique de resquille ou de parasitisme. Cette situation ne peut être maintenue indéfiniment. La chute du taux de natalité et la demande croissante émanant des personnes âgées pèsent déjà lourdement sur les finances des États occidentaux qui ont mis en place un État providence. L’immigration massive ne résout guère le problème fiscal, car les immigrants sont relativement âgés, font peu d’enfants au Canada en moyenne, et sont demandeurs nets de soins de santé et d’aide sociale, plus particulièrement pendant les premières années de leur séjour.

Les gens sans enfants veulent le beurre (ne pas consacrer de temps ni d’argent aux enfants) et l’argent du beurre (profiter du travail des enfants que les autres auront éduqués à leurs frais). Notons que le problème n’est pas limité à l’État-providence, la valeur des biens (maisons, actions) est soutenue par une demande de la part des jeunes, si la part des jeunes diminue fortement la valeur des biens diminuera à terme.

Vance souligne plus généralement que les gens qui n’ont pas d’enfants (il exclut ceux qui le sont pour des raisons indépendantes de leur volonté) sont moins investis dans l’avenir de leur pays et les conséquences de leurs décisions. Il rappelle que les enfants rendent leurs parents meilleurs, que les pays développés avec une population jeune sont des sociétés plus dynamiques et inventives.

La vidéo au complet (en anglais, pour les sous-titres traduits automatiquement appuyer sur la molette en bas à droite) :

J.D. Vance a trois enfants (avec sa femme d’origine indienne). La vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, n’a eu aucun enfant, elle est la belle-mère de deux enfants que son mari Douglas Emhoff a eu avec une autre femme.

En septembre 2021, Kamala Harris suggérait que les jeunes ne devraient pas avoir d'enfants à cause du changement climatique. Elle avait alors qualifié l'anxiété climatique de « peur de l'avenir et de l'inconnu quant à l'opportunité d'envisager d'avoir des enfants ».

Voir aussi

 
 
 
 
 
 
 
 

jeudi 25 juillet 2024

Niall Ferguson : « Nous sommes tous devenus des Soviétiques »

Niall Ferguson est titulaire de deux diplômes d’Oxford et a enseigné dans cette université, ainsi qu’à Cambridge, à l’université de New York, à la London School of Economics et à Harvard. Il est aujourd’hui chercheur principal à la Hoover Institution de Stanford. Il est notamment l’auteur de Civilisations (2020, Tempus et 2014 chez Saint-Simon), L’Irrésistible ascension de l’argent (2011, Tempus),  La Place et la Tour : Réseaux, hiérarchies et lutte pour le pouvoir (2019, Odile Jacob) et Apocalypses — De l’Antiquité à nos jours (2021, Saint-Simon).

 Des clients sur la rue Smolensky, dont deux soldats de l’armée soviétique, font la queue devant le comptoir d’un magasin de spiritueux en attendant d’acheter de la vodka, le 16 novembre 1991.

Un gouvernement en déficit permanent, une armée pléthorique. Une idéologie bidon véhiculée par les élites. Des citoyens en mauvaise santé. Des dirigeants sénescents. Cela vous rappelle-t-il quelque chose ?

L’expression pleine d’esprit « l’Amérique soviétique tardive » a été inventée par l’historien de Princeton Harold James en 2020. [Harold James y soulignait, entre autres aspects, une similarité entre l’URSS et les États-Unis que Niall Ferguson ne relève pas ci-dessous : la croissante confrontation ethnique de ces fédérations multiethniques]. Elle est devenue de plus en plus pertinente depuis lors, à mesure que la guerre froide dans laquelle nous nous trouvons — la deuxième — s’intensifie.

C’est en 2018 que j’ai signalé pour la première fois que nous étions dans la Deuxième Guerre froide. Dans des articles publiés dans le New York Times et la National Review, j’ai tenté de montrer comment la République populaire de Chine occupe désormais l’espace laissé vacant par l’Union soviétique lorsqu’elle s’est effondrée en 1991.

Ce point de vue est moins controversé aujourd’hui qu’il ne l’était à l’époque. Il est clair que la Chine n’est pas seulement un rival idéologique, fermement acquis au marxisme-léninisme et au régime de parti unique. C’est aussi un concurrent technologique, le seul que les États-Unis affrontent dans des domaines tels que l’intelligence artificielle et l’informatique quantique. C’est un rival militaire, avec une marine déjà plus importante que la nôtre et un arsenal nucléaire qui rattrape rapidement son retard. C’est aussi un rival géopolitique, qui s’affirme non seulement dans la région indo-pacifique, mais aussi par procuration en Europe de l’Est et ailleurs.

Mais ce n’est que récemment que j’ai été frappé par le fait que, dans cette nouvelle guerre froide, nous pourrions être les Soviétiques, et non les Chinois. C’est un peu comme ce moment où les comédiens britanniques David Mitchell et Robert Webb, jouant des officiers de la Waffen-SS vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, posent l’immortelle question : « Sommes-nous les méchants ? »

J’imagine deux marins américains se demandant un jour — peut-être alors que leur porte-avions s’enfonce sous leurs pieds quelque part près du détroit de Taïwan — : « Sommes-nous les Soviétiques ? Sommes-nous les Soviétiques ?

Oui, je sais ce que vous allez dire.

Il y a un monde de différence entre l’économie planifiée dysfonctionnelle que Staline a construite et léguée à ses héritiers, qui s’est effondrée dès que Mikhaïl Gorbatchev a tenté de la réformer, et l’économie de marché dynamique dont nous, Américains, sommes fiers. 

Le système soviétique gaspillait les ressources et ne faisait que garantir des pénuries de biens de consommation. Le système de santé soviétique était paralysé par des hôpitaux délabrés et des pénuries chroniques d’équipements. La pauvreté, la faim et le travail des enfants étaient omniprésents.

Aujourd’hui, en Amérique, de telles conditions n’existent que dans le quintile inférieur de la distribution économique, même si leur ampleur est réellement effroyable. La mortalité infantile dans l’ex-Union soviétique était d’environ 25 pour 1 000. Le chiffre pour les États-Unis en 2021 était de 5,4, mais pour les mères célibataires du delta du Mississippi ou des Appalaches, il est de 13 pour 1 000.

La comparaison avec l’Union soviétique, me direz-vous, est néanmoins risible.

Regardons-y de plus près.

Un homme ivre s’allonge au buffet de la gare de Kazan à Moscou, le 6 janvier 1992.

Une « contrainte budgétaire douce » chronique dans le secteur public était l’une des principales faiblesses du système soviétique ? J’en vois une version dans les déficits américains qui, selon les prévisions du Bureau du budget du Congrès (CBO), dépasseront 5 % du PIB dans un avenir prévisible et augmenteront inexorablement jusqu’à 8,5 % d’ici 2054. L’insertion du gouvernement central dans le processus de prise de décision en matière d’investissement ? C’est aussi ce que je constate, malgré le battage médiatique autour de la « politique industrielle » de l’administration Biden.

Les économistes ne cessent de nous promettre un miracle de productivité grâce aux technologies de l’information, et plus récemment à l’IA. Mais le taux de croissance annuel moyen de la productivité dans le secteur des entreprises non agricoles aux États-Unis est resté bloqué à 1,5 % depuis 2007, soit à peine mieux que les sombres années 1973-1980.

L’économie américaine fait peut-être l’envie du reste du monde aujourd’hui, mais rappelez-vous comment les experts américains ont surestimé l’économie soviétique dans les années 1970 et 1980.

Et pourtant, vous insistez sur le fait que l’Union soviétique était un homme malade plus qu’une superpuissance, alors que les États-Unis n’ont pas d’égal dans le domaine de la technologie militaire et de la puissance de feu.

En fait, non.

Nous avons une armée qui est à la fois coûteuse et inégalitaire par rapport aux tâches qu’elle doit accomplir, comme le montre clairement le rapport récemment publié par le sénateur Roger Wicker. En lisant le rapport de Wicker — et je vous recommande de faire de même — je n’ai cessé de penser à ce que les dirigeants soviétiques successifs ont affirmé jusqu’à la fin : que l’Armée rouge était l’armée la plus importante et donc la plus meurtrière du monde.

Sur le papier, c’était vrai. Mais c’est de papier que l’ours soviétique s’est avéré être fait. Elle n’a même pas été capable de gagner une guerre en Afghanistan, malgré dix années de mort et de destruction. (Pourquoi cela vous rappelle-t-il quelque chose ?)

Sur le papier, le budget de la défense des États-Unis dépasse effectivement celui de tous les autres membres de l’OTAN réunis. Mais qu’est-ce que ce budget de défense nous permet réellement d’acheter ? Comme l’affirme M. Wicker, il est loin d’être suffisant pour faire face à la « coalition contre la démocratie » que la Chine, la Russie, l’Iran et la Corée du Nord ont mise en place de manière agressive.

Selon M. Wicker, « l’armée américaine manque d’équipements modernes, de financements pour la formation et l’entretien, et a accumulé un énorme retard en matière d’infrastructures. Elle est trop sollicitée et trop mal équipée pour remplir toutes les missions qui lui sont assignées à un niveau de risque raisonnable. Nos adversaires s’en rendent compte, ce qui les rend plus aventureux et plus agressifs ».

Et, comme je l’ai souligné ailleurs, le gouvernement fédéral dépensera presque certainement plus pour le service de la dette que pour la défense cette année.

Et ce n’est pas tout.

Ils ont changé de sexe et le regrettent : le grand tabou de la « détransition » de genre

ENQUÊTE DU FIGARO — Les transitions de genre augmentent, les détransitions aussi. Derrière ce phénomène se cache un immense mal-être d’une partie de la jeunesse.

Quand elle rencontre un pédopsychiatre pour la première fois il y a une dizaine d’années, Sophie, 14 ans, est pleine de certitudes. Quelques jours plus tôt, elle décrétait auprès de ses parents qu’il fallait l’appeler Soan, et qu’elle était un garçon. « C’était une enfant timide, mal dans son corps », se remémore le professionnel de santé, interrogé par Le Figaro. Avec son père, elle réclame un certificat médical pour entreprendre un traitement hormonal, ainsi qu’une mastectomie, l’ablation des seins. Le point de départ d’une transition de genre. Notre praticien dit l’avoir « écoutée », tout en lui conseillant de « prendre le temps » avant de débuter le processus. L’adolescente s’est alors mise en colère, accusant le médecin de vouloir lui faire une « thérapie de conversion ». Face à une telle situation, le spécialiste a refusé de fournir au père de Sophie le document demandé. « Ils sont revenus à la charge quelques mois plus tard, décrit le psychiatre. J’ai encore refusé. La jeune fille a menacé de se suicider ».


Mais la famille a persévéré, trouvé un endocrinologue complaisant pour obtenir le précieux sésame. Dans la communauté trans, des cartes de France des praticiens « safe », qui ne discuteront pas leurs choix, ont été créées. Six mois plus tard, le pédopsychiatre reçoit pourtant un appel du père de famille. « Sa fille avait pris des hormones, puis avait été opérée en Thaïlande dans la foulée. Elle n’allait pas bien du tout : elle était dépressive et devenue anorexique ». Hospitalisée, l’adolescente s’est « enfoncée dans son mal-être », relate cet interlocuteur. Avant qu’il ne perde contact avec elle, le médecin se souvient qu’elle « commençait à formuler des regrets et une grande détresse, d’avoir atteint son corps de cette manière, sans retour possible ». Lui qui a pourtant accompagné plusieurs adolescents dans leur transition de genre « lorsqu’ils étaient prêts », regrette ces quelques cas de « retour dans la détresse ». « Ce sont des situations dramatiques pour les concernés et leur famille ».