La fréquentation des écoles catholiques était en baisse depuis des années aux États-Unis.
Le nombre d’élèves inscrits était passé d’un sommet de 5,2 millions au début des années 1960 à environ 1,6 million l’année dernière. Mais cet automne, les diocèses de tout le pays voient leurs inscriptions augmenter. L’Association nationale pour l’éducation catholique continue de recueillir et d’analyser les dernières données, mais ses chiffres préliminaires montrent des augmentations dans la plupart des diocèses.
Le diocèse de Brooklyn-Queens à New York, l’un des plus grands du pays, a connu une augmentation pour la première fois depuis une décennie ou plus. Près de 60 % de ses écoles connaissent une croissance, souvent de 10 %. Partnership Schools, un réseau d’écoles catholiques à New York et à Cleveland, a enregistré une augmentation de 16 %. Le diocèse de Springfield, dans le Massachusetts, est en hausse de 13 %. Le diocèse d’Arlington, qui comprend la banlieue de Washington, DC, a augmenté de 6 %. L’archidiocèse de Baltimore, le plus ancien du comté, a connu une augmentation similaire. L’archidiocèse de Chicago, qui comprend certaines banlieues, a connu une augmentation de 5 %. Les inscriptions ont augmenté de près de 4 % dans les écoles élémentaires catholiques de l’archidiocèse de Philadelphie.
Pourquoi les écoles catholiques se développent-elles soudainement ? L’automne dernier, de nombreux réseaux scolaires publics, sous la pression de syndicats craintifs de la Covid-19, ont retardé leur réouverture et n’offraient pas d’apprentissage en classe à temps plein. Lorsque les écoles catholiques ont rouvert, la plupart ont offert un apprentissage en personne. Cela a plu aux familles peu satisfaites de l’apprentissage à distance — de nombreux nouveaux élèves sont des enfants dont les parents ne peuvent pas travailler à domicile. La plupart des écoles catholiques disposaient de beaucoup d’espace leur permettant d’assurer une bonne distanciation sociale : ces salles de classe vides, nées du déclin de fréquentation ces dernières années, se sont avérées très utiles.
Les familles ont pris note, y compris les non-catholiques. En 1970, seuls 2,7 % de la population scolaire des écoles catholiques étaient non catholiques. L’année dernière, la proportion avoisinant les 20 %. Dans certains diocèses, il approchait les deux sur cinq. Kathleen Porter-Magee, surintendante des écoles de Partnership Schools, déclare que les enfants de ses écoles de Cleveland sont presque tous non catholiques : « Nous aimons citer feu le cardinal Hickey de l’archidiocèse de Washington qui a dit : “Nous éduquons nos communautés, pas parce qu’elles sont catholiques, mais parce que nous le sommes”. »
Les surintendants catholiques et les directeurs du recrutement sont un peu dépassés par cette augmentation. Mary Pat Donoghue de la Conférence des évêques catholiques d’Amérique espère que cela permettra de stabiliser la population scolaire. Le père Joe Corpora de l’Université de Notre-Dame met en garde : « Nous n’aurons plus jamais une autre chance comme celle-ci. » Certains diocèses et écoles travaillent sur des plans de rétention et de commercialisation, une première pour beaucoup.
Les écoles catholiques ne sont pas bon marché. Les frais de scolarité s’élèvent en moyenne à 4 800 $ par an pour les écoles élémentaires et le secondaire coûte plus de 11 000 $. Historiquement, les paroissiens aidaient à compenser les frais de scolarité avec ce qu’ils mettaient lors de la collecte dominicale. Mais moins de gens vont à l’église, ce flux de financement s’est donc tari. Les nombreux scandales d’abus sexuels ont également nui aux inscriptions. Les écoles à charte, qui partagent certains des attributs des écoles catholiques (uniformes, discipline, valeurs communautaires) ont également éloigné les futurs élèves des écoles catholiques. Il est difficile de rivaliser avec des écoles gratuites. Le marché scolaire est en effet fortement déséquilibré par les subventions gouvernementales.
Selon The Economist, malgré ces coûts supplémentaires, de nombreuses familles sont prêtes à payer et lorsque les écoles publiques ont rétabli l’apprentissage en personne, les parents n’ont pas renvoyé leurs enfants à l’école publique.
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