lundi 29 septembre 2014

Mario Dumont : « L’école privée n’est pas subventionnée »

Mario Dumont s'exprime dans le Journal de Montréal au sujet de coupures dans le financement de l'école privée.

« Voilà donc revenu le vieux débat sur les écoles privées. Dans la fonction publique, dans les syndicats, dans les médias, les ennemis du privé profitent d’une révision des dépenses publiques pour pousser l’idée de casser les reins une fois pour toutes aux écoles privées. Supposément, il y aurait là une économie évidente. Les opposants à l’école privée ont gagné il y a longtemps la guerre des mots: on entend et lit régulièrement que les écoles privées sont «subventionnées» au Québec. C’est faux. L’État ne subventionne pas les écoles, l’État finance l’éducation de chacun des enfants du Québec. Le fait particulier, c’est que l’État coupe ledit financement de 40% dans le cas d’un élève qui s’inscrit dans le privé, étant entendu que les parents mettront la main à leur poche pour financer la différence.

Double contribution

Ces parents qui paient pour une inscription au privé ne bénéficient pas de rabais d’impôt ni de rabais sur leur taxe scolaire. Ils contribuent à 100% pour l’école publique et fournissent un supplément sur une base volontaire. Et c’est bien ainsi. Le gouvernement fait donc une économie de 40% de la subvention pour chaque enfant inscrit au privé, ce qui représente plusieurs centaines de millions annuellement. Imaginons que le gouvernement aille de l’avant et coupe de moitié le financement octroyé pour un enfant inscrit au privé: au premier coup d’œil, il s’agit d’une économie. Par contre, une analyse un peu plus poussée nous fait vite voir que la hausse de plusieurs milliers de dollars annuellement qu’engendrerait une telle décision forcerait des milliers de parents de la classe moyenne à se résigner à retirer leurs enfants de l’école privée. Alors, le même enfant s’inscrit dans le public et a droit à 100% de son financement. Pour le gouvernement, c’est une dépense accrue. Les personnes vraiment fortunées vont toujours pouvoir se payer l’école privée. Il en restera toujours d’inébranlables dans l’Axe Westmount-Outremont. L’enjeu politique qui est en cause ici, c’est de couper l’accès à l’école privée pour la classe moyenne. On sait que la majorité des écoles privées reçoivent aujourd’hui des enfants issus de la classe moyenne. Beaucoup de parents se serrent la ceinture pour payer leur part et plusieurs d’entre eux ne pourraient pas faire face à une explosion de la facture. C’est, entre autres, le cas de la plupart des écoles privées en région.

Gros trou

Un transfert massif d’enfants du privé vers le public représenterait des dizaines, voire des centaines de millions de dépenses pour le gouvernement. Cette décision ne peut pas être justifiée rationnel­lement d’un point de vue budgétaire. C’est une guerre idéologique. Le Québec a éliminé tous les hôpitaux privés, on travaille à faire disparaître les garderies privées, pourquoi ne pas se débarrasser aussi des écoles privées? On aime tellement les systèmes étatiques uniques et uniformes, syndiqués mur à mur. Le Québec doit s’occuper mieux de son école publique, oui. Faire croire que l’argent viendra de coupes dans le privé est un grossier mensonge. »




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Les Steve Jobs de ce monde ne veulent pas d'une école haute technologie

Les dirigeants de la Silicon Valley transforment le monde en un environnement totalement informatique, mais en tant que parents ils se montrent particulièrement réticents à l’égard de ces applications innovantes, écrit Nick Bilton, journaliste spécialiste en informatique auprès du  New York Times.

Bilton a en effet constaté que l’élite de la Silicon Valley contrôle de manière stricte l’utilisation de la technologie par leurs enfants.

« Le défunt Steve Jobs a admis à l’époque que ses enfants n’avaient jamais utilisé un iPad, un des grands succès d’Apple », explique Nick Bilton. Jobs faisait également remarquer aussi que l’utilisation de la technologie était particulièrement limitée dans sa maison.

Plus tard, il est apparu que Jobs n’était pas une exception. Dans la famille de Evan Williams, un des fondateurs de Twitter, les enfants n’ont pas non plus de tablettes et en outre, la lecture de livres imprimés est encouragée. Chris Anderson, ancien rédacteur en chef du magazine de technologie Wired, a même admis qu’il ne tolérait pas d’écran d’ordinateur dans la chambre de ses enfants.

« Nous avons constaté en premier les dangers de cette technologie et je ne veux pas que mes enfants puissent être confrontés à ces problèmes », a affirmé Anderson pour justifier ces restrictions.

Bilton dit avoir constaté que la plupart des pionniers de la technologie limitent l’utilisation de gadgets comme les tablettes ou les téléphones dits intelligents par leurs enfants à 30 minutes par jour pendant la semaine, alors que d’autres ne tolèrent l’usage de la technologie que pendant la fin de semaine.

À partir de l’âge de dix ans, les enfants de ces pionniers peuvent, selon le journaliste, utiliser pour la plupart un ordinateur, mais uniquement pour leurs travaux scolaires.

Hannah Rosin, journaliste auprès de The Atlantic, a constaté un phénomène similaire chez les concepteurs d’applications pour enfants. « Là aussi, il a semblé que le divertissement numérique est tabou pendant la semaine », dit-elle.

Les restrictions par rapport à l'informatique se reflètent aussi souvent selon les observateurs dans le choix des écoles que les entrepreneurs de Silicon Valley réservent à leurs enfants.

Beaucoup de cadres d’entreprises de Google, Yahoo, Apple et eBay semblent en effet avoir inscrit leurs enfants à l'école Waldorf dont la philosophie éducative ne laisse aucune place à la technologie qui, selon la direction, représente une menace pour la créativité, le comportement social et la concentration des élèves.

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