mardi 31 octobre 2023

Démographie — Le Japon perd son titre de troisième plus grande économie mondiale

Paralysé par son déclin démographique et les pénuries de main-d'oeuvre, le pays ne peut pas profiter de l'avantage compétitif du yen faible et voit sa croissance stagner. Son économie va tomber cette année au quatrième rang mondial derrière l'Allemagne, avant d'être prochainement débordée par l'Inde.

Ce vendredi, tous les tracteurs qui sortent de la chaîne d'assemblage de l'usine de Kubota à Sakai, au sud d'Osaka, sont équipés de petites roues usagées. « La quasi-totalité de notre production part à l'étranger et donc nous montons les véritables roues neuves sur chaque modèle à leur arrivée dans les pays où ils sont vendus », explique Shigeki Murata, le directeur de la production sur le site. Ses tracteurs, pelleteuses et engins professionnels de couleur orange partent pour les Etats-Unis, l'Europe ou les grandes fermes de Thaïlande et d'Inde.

Confronté à l'effondrement du nombre d'agriculteurs au Japon, le géant japonais a progressivement tourné son organisation vers l'international. « Désormais, 78 % des ventes de notre groupe se font à l'étranger », insiste Junji Takeda, le manager de l'usine de Sakai.
 

  Pas d'effet yen faible

Avec la chute du yen face aux autres grandes devises - la monnaie nippone a perdu 30 % depuis début 2021 face au dollar -, Kubota voit la compétitivité de ses lignes d'assemblage nippones s'envoler. Pourtant, il ne dope pas ses capacités de production locales. Le PDG du groupe, Yuichi Kitao, a même annoncé qu'il voulait réduire sa dépendance à ses usines japonaises. Actuellement, elles fabriquent 70 % des engins du groupe. Il espère faire tomber prochainement ce ratio à 50 %. « L'idée est toujours de se protéger des variations de taux de change pour produire au plus près de la demande », détaille Junji Takeda. « Et il est de plus en plus difficile de trouver des travailleurs au Japon », lâche-t-il.

Le pays, qui perd plus de 800.000 habitants par an, ne trouve plus de serveurs, de maçons, d'infirmiers, de codeurs ou d'ouvriers et ne peut donc pas profiter de l'avantage théorique d'un yen faible. Ses entreprises n'ont plus les moyens humains de produire plus. En 2022, Toyota a exporté 5 % de voitures de moins qu'en 2021.

Inexorablement, le Japon voit son produit intérieur brut (PIB) s'engluer. Cette année, il va ainsi perdre, malgré ses 125 millions d'habitants, son titre de troisième plus grande économie de la planète au profit de l'Allemagne, qui ne compte que 83 millions d'habitants. La Banque du Japon doit annoncer mardi ses prévisions macro-économiques et une décision de politique monétaire que la majorité des économistes attendent inchangée.

Un recul inexorable
 
PIB/habitant en parité de pouvoir d'achat de l'Allemagne et du Japon (en rouge).

Selon les dernières projections du FMI, le PIB japonais va légèrement reculer cette année, pour atteindre 4.230 milliards de dollars quand le PIB allemand va, lui, encore progresser pour atteindre 4.430 milliards de dollars. Les Etats-Unis et la Chine occupant respectivement la première et deuxième place de ce classement symbolique.

Au Japon, les élites politiques ont peu commenté ce recul. « Il est vrai que le potentiel de croissance du Japon a pris du retard et reste faible », a concédé le ministre japonais de l'économie, Yasutoshi Nishimura, avant de promettre d'essayer de rattraper ce retard dans le cadre de l'énième plan de relance que l'exécutif conservateur va dévoiler début novembre.

Bémol

Les éditorialistes pointent, avec pertinence, que la performance du Japon est mathématiquement sous-estimée dans les calculs du FMI effectués en dollars. La devise nippone reculant inexorablement face au billet vert, du fait du différentiel des taux d'intérêt entre le Japon et les Etats-Unis, la performance réalisée au Japon, en yens, apparaît beaucoup plus faible dans tous les palmarès en dollars. « Des comparaisons en produit national brut [PNB] seraient plus favorables au Japon », remarque Alicia Garcia Herrero, l'économiste en chef de Natixis en Asie Pacifique.

Le PNB intègre les valeurs ajoutées générées par les entreprises nationales à l'étranger, et pas seulement les valeurs ajoutées créées sur le territoire. Ce mode de calcul rend ainsi mieux compte du gigantesque réseau productif déployé, depuis des décennies, par les multinationales nippones en Asie et en Occident. « Il ne faut donc pas trop surestimer les classements par PIB surtout dans une comparaison entre le Japon, qui a beaucoup investi à l'étranger mais n'a, en revanche, jamais reçu beaucoup d'investissements étrangers, et une Allemagne qui, elle, a aussi beaucoup investi à l'international tout en recevant des investissements étrangers », précise l'experte.

« La productivité s'est affaiblie »

S'ils reconnaissent tous ces distorsions statistiques, les analystes expliquent que l'économie japonaise reste condamnée à perdre de son importance à l'échelle mondiale du fait de son effondrement démographique. « Avec le vieillissement de la population, la productivité au Japon s'est affaiblie. [L'inventivité aussi, le Japon a râté toutes les révolutions techniques récentes. Alfred Sauvy avait déjà indiqué il y a plus de 50 ans que le vieillissement de la France, son manque d'enfants, l'avait condamnée à moins inventer que l'Allemagne ou les États-Unis.] Les créations d'emplois ont maintenant surtout lieu dans le secteur des services et particulièrement sur des segments à faible valeur ajoutée comme la distribution. Les services financiers, qui sont forts en valeur ajoutée, ne progressent plus dans le pays. Et le secteur manufacturier ne cesse, lui, de perdre de son importance. Tout cela impacte directement le niveau de croissance », note Alicia Garcia Herrero.

Dans ses projections, le FMI affirme que le PIB japonais va d'ailleurs se faire doubler dès 2026 par le PIB indien qui va continuer de progresser, lui, de plus de 6 % par an. « Il devrait passer de 3.500 milliards de dollars en 2022 à 7.300 milliards de dollars en 2030 », assure Rajiv Biswas, économiste en chef de S&P Global Market Intelligence, qui pointe l'entrée dans le pays d'un flux énorme d'investissements étrangers et la poussée de la consommation intérieure. L'expert prédit que l'Inde dépassera aussi l'Allemagne pour s'emparer à son tour du titre de troisième plus grande économie du monde avant la fin de la décennie. Le FMI estime que ce bouleversement du classement pourrait se produire dès 2027.

 
Source : Les Échos

France — C'était comment l'école en 1900 ?

Extraits du documentaire Les enfants de la République 1900-1914 réalisé en 1978 par Hubert Knapp. Des anciens élèves essentiellement d'origine paysanne racontent leurs souvenirs des premiers temps de l'école laïque, gratuite et obligatoire du début du XXe siècle. Dans leurs témoignages transparaît l'importance de l'enseignement du patriotisme, de la morale, du civisme.


L'immigrant n'est plus essentiellement un travailleur pour le patronat mais un consommateur importé


Canada — L’appui à l'’immigration actuelle est en chute libre (selon un sondage pour une organisation pro-immigration)

L’appui aux cibles d’immigration actuelles est en chute libre. Entre 2022 et 2023, la proportion de Canadiens susceptibles de dire qu’il y a trop d’immigrants dans le pays a bondi de 17 points de pourcentage, ce qui vient renverser radicalement une tendance qui remonte à des décennies.

Quelque 27 % des Canadiens considéraient l’an dernier que « le Canada accueille trop d’immigrants ». Cette année, ils sont 44 % à affirmer une telle chose, une croissance record de 17 points.

Ces données sont tirées d’un sondage probabiliste en partie réalisé et financé par l’organisme Initiative du siècle, qui promeut l’idée d’une population de 100 millions d’habitants d’ici 2100.

 


« On a déjà vu des périodes où l’opinion restait en mouvement, mais là, c’est un saut. On peut dire que c’est du jamais vu », explique Andrew Parkin, l’un des chercheurs de cette étude. Il faut remonter au début des années 2000 pour observer une telle frilosité à l’égard des seuils d’immigration.

Ce changement d’opinion touche autant les Canadiens les plus fortunés (+20 %) que les immigrants de première génération (+20 %). Il touche aussi les partisans libéraux (+11 %), néodémocrates (+9 %) ou encore conservateurs (+21 %).

Ces chiffres sont sujets à caution, un sondage du début octobre trouvait que
75 % des Québecois étaient pour réduire l'immigration jusqu'à ce que la pénurie de logements se résorbe... alors qu'un autre en septembre indiquait que 53 % des Canadiens souhaitent moins d'immigrants que prévus pour 2023...

Économie et crise du logement
 

Selon ce sondage, ce n’est pas le malaise culturel que peuvent susciter les néo-Canadiens qui cause cette volte-face dans l’opinion publique, souligne le rapport. C’est plutôt le contexte économique difficile et la pénurie de logements qui fondent cette nouvelle réticence.

« Ça ne veut pas dire que les immigrants sont la cause de la crise du logement ou du manque de logements abordables, soutient Andrew Parkin. C’est plus : “Est-ce que c’est le bon moment pour avoir plus d’immigration étant donné qu’il y a une crise du logement ?” C’est une nuance. […] Le contexte économique touche tout le monde également. Ça touche aussi les immigrants, qui cherchent aussi à acheter une maison. »

Malgré tout, une majorité (51 %) de Canadiens rejettent encore l’idée que les niveaux d’immigration seraient trop élevés. Et ils sont très peu nombreux à voir l’immigrant comme un problème en soi.

« Certains disent qu’on utilise la crise du logement comme excuse pour se tourner contre les immigrants. Ce n’est pas ça. Le nombre de Canadiens qui disent que l’immigration empire leur communauté, c’est juste 9 %. Au Québec, c’est 4 %. »

Le Québec plus ouvert
 
Le Québec suit la tendance canadienne, mais demeure le territoire où le sentiment général reste le plus ouvert aux nouveaux arrivants. Environ un tiers (37 %) des Québécois considèrent que les immigrants sont trop nombreux, contre 50 % en Ontario et 46 % dans le reste du Canada.


La vision du Québec sur cette question a grandement évolué depuis les années 1990. Pas moins de 57 % des Québécois considéraient en 1993 que les immigrants « menaçaient la culture du Québec » ; ils ne sont plus que 38 % à avoir cette opinion aujourd’hui. [La proportion des Québécois pure laine a aussi baissé entretemps...]

Le Canada a franchi cette année le cap des 40 millions d’habitants, en raison notamment d’un flux migratoire toujours plus important.


lundi 30 octobre 2023

« Les changements climatiques » sont la troisième plus grande source de stress des Québécois

Merci les médias ? Merci l’école ?

Les changements climatiques sont la troisième plus grande source de stress des Québécois, après l’argent, selon un sondage du Journal de Québec (qui valorise le militantisme pour gérer cette écoanxiété, alors que cela risque d’empirer cette angoisse dans la société et ne pas changer grand-chose aux équilibres climatiques…)


 

Pourtant, objectivement, le Québec n’a pas grand-chose à craindre du réchauffement climatique. La hausse des températures pourrait même y être globalement positive. Celle du niveau de la mer y est très modérée, car la plaque continentale se soulève lentement au nord de l’Amérique du Nord, contrecarrant en grande partie la petite hausse du niveau de la mer. Le catastrophisme écologisme ambiant dans les médias ignore totalement les aspects positifs d’un réchauffement climatique ou de la faculté d’adaptation de l’homme : 26 % du territoire habité des Pays-Bas sont sous le niveau de la mer.

Il faut moins militer dès l’école et plus instruire.


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Critique de la secte écocondriaque : le fanatisme de l’Apocalypse

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Quarante-neuf prédictions écoapocalyptiques qui ne se sont jamais réalisées 

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 Climat : on a cueilli des fraises mûres à Noël à Liège au Moyen-âge (en 1116)

Le 18 juin 1429, dans une chaleur accablante, la victoire décisive de Patay

En 1839, on se félicitait, on se vantait même du réchauffement des climats froids

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Panique morale sur l’environnement : ces idées fausses qui polluent de plus en plus le débat politique
 

dimanche 29 octobre 2023

Cardinal Gerhard Müller : Toute tentative de transformer l'Église catholique en une ONG mondaine sera contrecarrée

« L’Église n’est pas une démocratie » texte par le cardinal Gerhard Müller, ci-contre. Le cardinal Gerhard Müller est l’ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, paru le 27 octobre 2023 dans First Things.

Le Synode des évêques se réunit actuellement à Rome pour une réunion de quatre semaines du Synode sur la synodalité. Une deuxième session suivra en octobre 2024. Le thème de la « synodalité » est une notion abstraite du mot grec désignant un rassemblement ou une assemblée. Les délibérations du Synode 2023 ne portent donc pas sur le contenu de la foi, mais sur les structures de la vie ecclésiale — et sur l’attitude ecclésiale ou l’état d’esprit qui sous-tend ces structures.

De nombreux observateurs pensent que le pape François veut corriger ce que l’on pourrait appeler l’élément hiérarchique, ou « primauté », de la direction de l’Église en faisant appel à l’élément synodal de la responsabilité qui aurait été préservé en Orient. Depuis Vatican I, les théologiens dits « critiques de Rome » ont qualifié d’excessive l’importance accordée par l’Église à la primauté. Il serait bon, ici, de se laisser guider par le prédécesseur du pape François, Léon le Grand. Son pontificat montre que, théologiquement et pastoralement, les principes de primauté et de synodalité ne s’opposent pas, mais se conditionnent et se soutiennent mutuellement.

Léon réunissait souvent les évêques et les prêtres romains pour des consultations communes. La convocation d’un tel synode n’avait pas pour but de distiller une opinion majoritaire ou d’établir une ligne de parti. À l’époque de Léon, un synode servait à orienter tout le monde vers la Tradition Apostolique normative, les évêques exerçant leur coresponsabilité pour veiller à ce que l’Église demeure dans la vérité du Christ.

Comme on le sait, la réflexion théorique sur les principes de l’être, de la connaissance et de l’action est considérablement plus difficile que de parler de choses concrètes. Il y a donc un risque qu’une assemblée de près de 400 personnes d’origines, d’éducation et de compétences différentes, engagées dans des discussions non structurées, ne produise que des résultats vagues et flous. La foi peut facilement être instrumentalisée à des fins politiques, ou se confondre avec une religion universelle de la fraternité humaine qui ignore le Dieu révélé en Jésus-Christ. À la place du Christ, les technocrates peuvent se présenter comme les sauveurs de l’humanité. Si le Synode doit garder la foi catholique comme guide, il ne doit pas devenir une réunion pour les idéologues post-chrétiens et leur agenda anti-catholique.

Toute tentative de transformer l’Église fondée par Dieu en une ONG mondaine sera contrecarrée par des millions de catholiques. Ils résisteront jusqu’à la mort à la transformation de la maison de Dieu en un marché de l’esprit du temps, car l’ensemble des fidèles, oints comme ils le sont par le Seul Saint, ne peuvent se tromper dans les « questions de foi » (Lumen Gentium). Nous sommes confrontés à un programme mondialiste d’un monde sans Dieu, dans lequel une élite au pouvoir se proclame créatrice d’un monde nouveau et souveraine des masses privées de leurs droits. Ce programme et cette élite ne peuvent être contrés par une « église sans Christ », qui abandonne la Parole de Dieu dans l’Écriture et la Tradition comme principe directeur de l’action, de la pensée et de la prière chrétiennes (Dei Verbum).

L’Église proclame le Christ comme « la vraie lumière qui éclaire tout homme » (Jean 1,9). Et dans le même Christ, l’Église se comprend comme le sacrement du salut du monde. Être ministres de la Parole, ministres du Logos divin qui, en Jésus-Christ, a pris notre chair mortelle : telle est la vocation des évêques dans la succession apostolique. Ils doivent garder cette vocation à l’esprit, tant lors des Journées Mondiales de la Jeunesse que lors des synodes des évêques.

Contrairement aux synodes précédents, le Synode sur la synodalité n’abordera pas le contenu spécifique de la foi. Le thème concerne plutôt le principe formel qui sous-tend la théorie et la pratique des synodes, c’est-à-dire la responsabilité de l’ensemble de l’épiscopat pour la doctrine et l’ordre de l’Église Universelle. S’appuyant sur la tradition ecclésiale des conciles et des synodes, Vatican II souligne l’importance de s’acquitter de cette responsabilité de manière conciliaire :

Dès les premiers siècles de l’Église, les évêques, en tant que responsables d’Églises particulières, ont été profondément concernés par la communion de la charité fraternelle et le zèle pour la mission universelle confiée aux Apôtres. Ils ont donc mis en commun leurs capacités et leurs volontés pour le bien commun et le bien-être des différentes Églises. C’est ainsi que naquirent les synodes, les conciles provinciaux et les conciles pléniers, au cours desquels les évêques fixaient pour les différentes Églises la voie à suivre pour enseigner les vérités de la foi et ordonner la discipline ecclésiastique.

Ce saint synode œcuménique souhaite vivement que la vénérable institution des synodes et des conciles s’épanouisse avec une vigueur nouvelle. De cette manière, la foi sera approfondie et la discipline sera préservée de manière plus appropriée et plus efficace dans les diverses Églises, selon les besoins des temps

(Christus Dominus 36).

Le terme « synode » (et son équivalent latin, « concile ») est devenu un terme ecclésiastique lorsque les évêques se sont réunis à Antioche en 268 pour condamner Paul de Samosate en tant qu’hérétique. Afin de contrer le faux enseignant Arius, le premier concile œcuménique (ou synode) de Nicée a formulé la déclaration dogmatique selon laquelle Jésus-Christ est le Fils du Père, de même substance que Lui dans la Très Sainte Trinité avant son Incarnation, et est le seul et vrai Dieu avec le Père et le Saint-Esprit. Ce fut le premier des vingt-et-un grands conciles de l’Église catholique reconnus comme œcuméniques. Il y a également eu de nombreux autres conciles et synodes, dont certains ont une signification ecclésiastique universelle grâce à la reconnaissance papale, tandis que d’autres ont été déclarés hérétiques et invalides.

En 1965, à la suggestion de Vatican II, le pape Paul VI a institutionnalisé un nouveau type de synode, le « synode des évêques ». Il s’agissait de rendre plus visible la collégialité des évêques. Le pape est le principe pérenne et le fondement de l’unité de l’Église. Mais l’Église n’est pas centralisée en lui, comme s’il était le chef suprême d’un parti totalitaire. Les Églises locales, par leur doctrine et leur liturgie, leur vie et leur constitution, rendent présente localement toute l’Église du Christ. Le centralisme papal et le particularisme épiscopal sont également contraires à la vérité de l’unique Église de Dieu, qui se trouve dans la communion des nombreuses Églises locales qui reconnaissent dans l’évêque de Rome le principe perpétuel et le fondement de l’unité visible de l’Église.

C’est pourquoi un échange constant entre les évêques et avec le Pontife Romain est de la plus haute importance pour le témoignage de l’Église du salut de Dieu dans le Christ pour le monde entier et pour chaque individu. Dans cet échange permanent, le Synode des évêques est une assemblée consultative. Il n’a pas compétence en matière de doctrine et de constitution de l’Église, qui sont réservées à l’assemblée plénière d’un concile œcuménique ou d’un synode particulier dont les décisions sont reconnues par le pape comme une expression valide de la vérité de la Révélation.

Bien que le pape ait maintenant accordé le « droit de vote » à certains laïcs lors du Synode sur la synodalité, ni eux ni les évêques ne sont en mesure de « voter » sur la foi. Dans un État qui se consacre uniquement au bien commun temporel de tous ses citoyens et qui est régi par une constitution démocratique, le peuple est appelé à juste titre le souverain. Dans l’Église, qui est fondée par Dieu pour le salut éternel de l’humanité, c’est Dieu lui-même qui est le souverain. Formulé théologiquement : Le Fils incarné de Dieu, le Bon Berger qui donne sa vie pour le troupeau de Dieu, est le chef de toute l’Église. Il guide et gouverne par l’intermédiaire des bergers et des enseignants qu’il a choisis. Cela ne se fait pas, comme en politique, par des hommes exerçant un pouvoir sur les hommes, mais par la prédication de la Parole et les sacrements que le Christ a confiés à ses apôtres et à leurs successeurs pour qu’ils les administrent (2 Co 5.18-20). Dans l’Église, les évêques et les prêtres ne sont donc pas les représentants du peuple qu’ils gouvernent, mais les représentants de Dieu. Ils servent le peuple de Dieu en tant que bergers et enseignants sous l’autorité du Christ, unique Sauveur de toute l’humanité et Grand Prêtre de l’Alliance Nouvelle et Éternelle.

Trente ans après le martyre des apôtres Pierre et Paul à Rome, l’Église Romaine écrivit aux Corinthiens qui avaient déposé certains de leurs prêtres :

Ces choses étant manifestes pour nous, et après nous être penchés sur les profondeurs de la connaissance divine, il nous incombe de faire toutes les choses dans l’ordre, que le Seigneur nous a ordonné d’accomplir à des moments déterminés. Il nous a ordonné de lui présenter des offrandes et de lui rendre des services, et cela non pas de manière irréfléchie ou irrégulière, mais aux moments et aux heures fixés. Il a fixé lui-même, par sa volonté suprême, où et par qui ces choses doivent être faites, afin que tout ce qui est fait pieusement selon son bon plaisir lui soit agréable. C’est pourquoi ceux qui présentent leurs offrandes aux temps fixés sont acceptés et bénis, car, en suivant les lois du Seigneur, ils ne pèchent pas. En effet, le Grand Prêtre est chargé de ses propres services, les prêtres ont leur place assignée, et les Lévites sont chargés de leurs fonctions particulières. Le laïc est lié par les lois qui s’appliquent aux laïcs.

(Première lettre de Clément 40, 1-5).

Le fait que l’Église ne soit pas et ne puisse pas devenir une démocratie n’est pas le résultat d’une mentalité autocratique persistante. Il est dû au fait que l’Église n’est pas du tout un État ou une organisation créée par l’homme. L’essence de l’Église ne peut être saisie par les catégories sociologiques de la raison naturelle, mais seulement à la lumière de la foi que l’Esprit Saint opère en nous. L’Église, en tant que communauté de foi, d’espérance et de charité, doit son existence à la volonté salvatrice de Dieu, qui appelle les hommes et en fait son peuple, au milieu duquel il habite lui-même (Col. 2:9). La souveraineté de Dieu repose sur sa toute-puissance et son amour, qu’il offre sans avoir à craindre ses créatures comme concurrentes (contrairement au mythe païen de Prométhée). En tant que créatures, nous n’avons pas besoin d’insister sur une autonomie absolue ou de nous émanciper de notre Créateur pour lutter pour notre liberté. Car la plénitude de son amour est la source de notre être. Cet amour nous rend libres pour la vie spirituelle, dont le but est l’unité avec Dieu dans l’amour.

Un Synode des évêques devrait délibérer sur la manière de relever les défis de la foi dans le monde d’aujourd’hui afin que le Christ soit porté à l’attention des gens d’aujourd’hui comme la lumière de leur vie. En revanche, certains activistes, en particulier ceux qui se sont engagés dans la « voie synodale » allemande, considèrent le prochain Synode sur la synodalité comme une sorte de congrès des fidèles autorisé à donner à l’Église de Dieu une nouvelle constitution et de nouvelles doctrines conformes à l’esprit du temps. Soyez assurés que même si une majorité des délégués devait « décider » de la « bénédiction » (blasphématoire et contraire à l’Écriture elle-même) des « couples » homosexuels, ou de l’ordination des femmes comme diacres ou prêtres, même l’autorité du pape ne serait pas suffisante pour introduire ou tolérer de tels enseignements hérétiques, ou tout autre enseignement qui contredit la Parole de Dieu dans l’Écriture Sainte, la Tradition Apostolique, et le dogme de l’Église. Le Christ a chargé Pierre d’affermir ses frères dans leur foi en lui, le Fils de Dieu, et non d’introduire des doctrines et des pratiques contraires à la révélation. Un enseignement contraire à la foi apostolique priverait automatiquement le pape de sa fonction. Nous devons tous prier et travailler courageusement pour épargner à l’Église une telle épreuve.

Dieu n’a pas besoin que nous mettions à jour sa Parole ou que nous améliorions l’Église. Au lieu d’écouter « les préceptes et les doctrines humaines » (Col. 2 h 22), nous devons adhérer « aux saines paroles de notre Seigneur Jésus-Christ et à l’enseignement qui s’accorde avec la piété » (1 Tim. 6:3). Abandonnons le vain projet d’utiliser notre logique humaine limitée pour « réformer » la parole de Dieu en fonction de prétendus changements de paradigme. C’est nous qui devons nous réformer et nous conformer à Dieu.

Certes, la Parole éternelle et définitive de Dieu a pris une expression terminologique de plus en plus précise dans les doctrines de l’Église, souvent dans le but de clarifier la vérité de la révélation contre les hérétiques et les schismatiques. Cependant, ce processus de définition n’est pas la même chose qu’ajouter à la Parole de Dieu. La Révélation dans toute sa plénitude a été transmise aux apôtres, à l’enseignement desquels l’Église adhère fidèlement jusqu’au retour de son Seigneur et Tête.

Le Synode sur la synodalité sera une bénédiction pour l’Église si, et seulement si, tous ses participants, du pape aux évêques en passant par les prêtres, les religieux et les laïcs, se laissent éclairer par Jésus-Christ, « la Lumière des nations… une lumière bien visible sur le visage de l’Église » (Lumen Gentium).

Les participants doivent se garder d’utiliser la « synodalité » comme un mot magique, comme si elle pouvait produire de nouvelles réalités. La synodalité ne doit pas être interprétée de manière idéologique. Le gouvernement de l’Église ne peut être réduit aux termes de la politique de puissance. Les sujets de discussion appropriés sont les méthodes et les structures pour une meilleure communication et coordination des laïcs, des religieux et du clergé, sur la base d’une compréhension de l’Église en tant que communion sacramentellement.

Je prie pour que le Synode sur la synodalité soit guidé par la foi authentique formulée par les Pères de Vatican II :

Et si, par la volonté du Christ, les uns sont faits enseignants, pasteurs et dispensateurs de mystères au bénéfice des autres, tous cependant partagent une véritable égalité en ce qui concerne la dignité et l’activité commune à tous les fidèles pour l’édification du Corps du Christ. En effet, la distinction que le Seigneur a établie entre les ministres sacrés et le reste du Peuple de Dieu porte en elle une certaine union, puisque les pasteurs et les autres fidèles sont liés les uns aux autres par une nécessité réciproque. Les pasteurs de l’Église, à l’exemple du Seigneur, doivent exercer leur ministère les uns envers les autres et envers les autres fidèles. Ceux-ci, à leur tour, doivent prêter avec enthousiasme leur concours à leurs pasteurs et à leurs enseignants. Ainsi, dans leur diversité, tous témoignent de la merveilleuse unité du Corps du Christ. Cette même diversité de grâces, de ministères et d’œuvres rassemble les enfants de Dieu en un seul, car « toutes ces choses sont l’œuvre d’un seul et même Esprit » (1 Cor. 12 h 11) 

(Lumen Gentium 32).



samedi 28 octobre 2023

Infox de la Presse ? Le Parti québécois proposerait de nationaliser les écoles privées...

Selon La Presse de Montréal, « un gouvernement péquiste interdirait à toutes les écoles financées par l’État, publiques ou privées, de sélectionner en fonction des notes ou du comportement les élèves des programmes particuliers. [...] En outre, le PQ, qui s’était déjà positionné pour la fin des subventions aux écoles privées, nuance cette fois sa position en proposant de les « nationaliser » ». 
 

Bobard ? Le chef du Parti québécois a émis une démenti ce matin à ce sujet :

Euthanasie — Québec, champion du monde

Le Québec répond désormais à plus de demandes d'euthanasie, nommée du doux euphémisme d'aide médicale à mourir (AMM), que la Belgique et les Pays-Bas.

Hausse fulgurante

Plus largement, la tendance à la hausse depuis l’adoption de la loi sur les soins de fin de vie en 2014 ne fléchit pas encore cette année, alors que le nombre de cas a bondi de 42 % entre le 1er avril 2022 et le 31 mars 2023.

La ministre Bélanger compte mandater une équipe de recherche afin de se pencher sur la situation et obtenir un avis scientifique détaillé. 

Champion du monde

L’euthanasie est devenue la cause de décès de 6,6% de la population québécoise en 2022, un taux inégalé dans les autres provinces. La moyenne canadienne s’établit plutôt à 4,1% des décès attribuables à l’euthanasie.

À titre de comparaison, selon l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), moins de Québécois ont succombé à une maladie du système nerveux comme l’alzheimer ou le Parkinson (4031) qu’il y a eu d’AMM pratiquées dans la province. Pris individuellement, aucun cancer ne s’approche non plus du nombre d’AMM pratiquées, exception faite de celui des poumons qui a tué plus de 6000 patients l’an dernier.

La Belle Province représente, à elle seule, un peu plus de 36% des 13 241 euthanasies qui ont été pratiquées au Canada en 2022, même si les Québécois ne forment que 22% de la population canadienne.

Si, en 2022, 6,6 % des décès dans la province ont découlé de la procédure légalisée en 2015, aux Pays-Bas, elle représente 4,8 % des décès alors qu'en Belgique, c'est 2,3 %.

D’autres augmentations à prévoir ?

La ministre responsable des Aînés convient que l’élargissement de l’AMM plus tôt cette année pourrait avoir des impacts importants sur le nombre de demandes. Aucune analyse précise n’a été effectuée à ce sujet. « Clairement, on s’attendait à ce qu’en élargissant les critères, il y ait [une augmentation] », a-t-elle convenu.

jeudi 26 octobre 2023

La plaque commémorant la première Britannique noire a été retirée parce qu'elle "venait de Chypre"

La plaque de Beachy Head Lady a été retirée du club de cricket d’East Dean

La plaque de la BBC commémorant la première Britannique noire a été retirée parce qu’elle « venait de Chypre ».

Une nouvelle analyse ADN suggère que les affirmations de l’émission Black and British sur les origines de la « Beachy Head Lady » étaient erronées.

Une plaque de la BBC célébrant la « première Britannique noire » a été retirée parce que des preuves scientifiques montrent qu’elle n’était pas d’origine africaine.

La plaque honorant les restes vieux de 1 800 ans de la « Beachy Head Lady », une femme censée être d’origine africaine, avait été érigée dans un village de l’East Sussex dans le cadre de la série Black and British 2016, présentée par l’historien David Olusoga.

Selon le Telegraph, la plaque célébrant ce qu’un documentaire de la BBC présentait comme le premier « Britannique noir » a été retirée.

L’analyse de l’ADN effectuée par l’Institut Francis Crick a révélé que Beachy Head Lady était originaire du « sud de l’Europe — très probablement de Chypre », selon un article du chercheur qui a été le premier à étudier ses restes.

Les conseillers municipaux du village d’East Dean, où les archéologues ont découvert les restes de Beachy Head Lady, ont voté en faveur du retrait de la plaque qui avait été installée près d’un pavillon de cricket.

Afrique ou Chypre ?

La plaque du projet Histoire de la BBC, qui doit maintenant être entreposée au club de cricket, était ainsi libellée : « Les vestiges de Beachy Head Woman ont été découverts par des archéologues : Les restes de la femme de Beachy Head ont été découverts près de ce site. D’origine africaine, elle a vécu dans l’East Sussex aux IIe et IIIe siècles après J.-C. ».

L’affirmation sur ses origines a été faite dans la série documentaire du professeur Olusoga intitulée Black and British : A Forgotten History (Une histoire oubliée), qui raconte la « relation durable entre la Grande-Bretagne et les peuples d’origine africaine ».

Dans le premier épisode de la série, Beachy Head Lady est présentée comme étant « d’origine africaine subsaharienne » et le programme présente une reconstitution de ses traits.

Le professeur Olusoga faisait remarquer que « c’est une Britannique noire », tandis que Jo Seaman, archéologue expert, expliquait que ses origines africaines et l’âge de ses restes en faisaient probablement la « plus ancienne Britannique noire ».

 

Extrait du « documentaire » inventif de la BBC

Dans le cadre de la série de la BBC, des plaques ont été installées pour commémorer les Britanniques noirs à travers l’histoire.

Un article de M. Seaman, un expert de Beachy Head qui a mené les premières recherches sur les restes, a été mis à jour en 2022 pour inclure la note suivante : « L’analyse ADN a depuis conclu que, bien qu’elle ait grandi à Eastbourne, le lieu de son ascendance se situe dans le sud de l’Europe — très probablement à Chypre ».

Un message en ligne du Beachy Head Story, un espace dédié aux visiteurs, indique également que : « Le lieu de son ascendance se situe dans le sud de l’Europe, probablement à Chypre ».

À la suite d’une plainte déposée par un habitant de la paroisse d’East Dean et de Friston à la lumière de ces recherches, le conseil a déposé une motion visant à faire retirer la plaque à l’automne 2022.

Débat sur la composition ethnique des Britanniques

La prétendue composition ethnique de la Grande-Bretagne a récemment fait l’objet d’une controverse, et un livre intitulé Brilliant Black British History a récemment été critiqué pour ses affirmations sur les populations historiques de la Grande-Bretagne.

Le livre pour enfants de l’auteur britannique d’origine nigériane Atinuke affirme que « chaque Britannique est issu d’un migrant », mais que « les tout premiers Britanniques étaient noirs ».

Le livre, publié par Bloomsbury et promu par l’organisation caritative The Book Trust, financée par le Conseil des arts, affirme en outre que « la Grande-Bretagne a été un pays noir pendant plus de 7 000 ans avant l’arrivée des Blancs, et c’est à cette époque qu’a été construit le monument britannique le plus célèbre, Stonehenge ».

Des études génétiques ont montré que les habitants de la Grande-Bretagne à l’époque où Stonehenge a été achevé, vers 2 500 avant J.-C., étaient des agriculteurs à la peau pâle dont les ancêtres étaient venus d’Anatolie.

Les chercheurs ont déclaré qu’il était difficile de savoir avec certitude à quoi ressemblaient les premiers habitants chasseurs-cueilleurs de la Grande-Bretagne.

Source : Daily Telegraph


L’assimilation et l'intégration sont-elles des lubies ?

C'est ce que pense Bernard Lugan, historien et essayiste:


mercredi 25 octobre 2023

Dysphorie du genre : on nous rejoue l'intimidation par « consensus scientifique »

Un texte de Nicole Desjardins, Sexologue et psychothérapeute paru dans le Journal de Québec, samedi 21 octobre.

En regard des obligations déontologiques et professionnelles et plus particulièrement de la liberté d’expression chez les professionnels de la santé, la soumission à l’idéologie du genre est consternante.

Dans une déclaration récente, la présidente de l’Ordre professionnel des sexologues du Québec (OPSQ), madame Joanie Heppell, alléguant qu’il y aurait un consensus dans la communauté scientifique, considère qu’un débat sur toutes questions relatives aux enfants trans et l’identité de genre est inapproprié. Manifestement, elle passe sous silence les conclusions récentes de plusieurs pays, dont la Finlande ainsi qu’un récent jugement — l’affaire Bell — de la Cour d’appel au Royaume-Uni.

Elle souligne aussi que la loi 70 interdit les thérapies de conversion au Québec. Or il faut savoir qu’actuellement la distinction pourtant essentielle avec les thérapies exploratoires n’est pas juridiquement établie, ce qui suscite des craintes chez plusieurs professionnels. Selon madame Heppell, il suffit d’éduquer la population. De quoi faire taire toute forme d’opposition.

Professionnels

Alors que les dissidents ne sont pas conviés à la conversation, de nombreux journalistes, chroniqueurs et personnalités de tout acabit agissent comme de puissants porte-voix. Ils martèlent en boucle les informations transmises par les mêmes « experts », souvent des chercheurs militants, sans oublier ceux qui multiplient les insultes à l’égard des voix dissidentes. Penser différemment est risqué.

Interpellés par ce qu’on nomme communément « l’idéologie du genre » qui entend transformer l’organisation et les pratiques de la société, comment ces professionnels dissidents peuvent-ils, dans ces conditions, participer pleinement à la réflexion collective en toute sécurité ? On attend d’eux qu’ils répondent gentiment à la promotion de la servitude volontaire ?

[…]

Depuis quelques années, plusieurs [sexologues], y compris des militants des milieux communautaires, semblent s’être donné pour mission d’éduquer la population, y compris les enfants en milieu scolaire, à la théorie de l’identité du genre, affirmant par exemple que des « garçons » peuvent être menstrués. Ces garçons sont en fait des personnes nées biologiquement filles qui ont [auraient] changé de genre pour devenir [prétendre être] des garçons, se sentant mal dans leur corps de fille, mais ce détail est rarement précisé.

Pour leur part, les représentants de l’Ordre des psychologues du Québec (OPQ) ainsi que le Collège des médecins se font discrets. On souhaiterait pourtant les entendre. Face à ce silence, on peut se demander s’ils craignent, eux aussi, le militantisme de certains de leurs membres, ainsi que des sociétés savantes telles que la Société canadienne de pédiatrie et l’UNESCO qui n’émettent pourtant que des recommandations et non des exigences.

De plus, la population est habituée à ce que différents psychologues et médecins vedettes renseignent la population sur de nombreux sujets traitant de santé psychologique et mentale, du développement des enfants, de compétences parentales, etc. Pourtant, aucun de ceux-là n’a encore osé s’exprimer publiquement sur la dysphorie de genre et l’idéologie du genre. N’ont-ils vraiment rien à dire ou craignent-ils des reproches s’ils apportent la moindre nuance sur la question ?

Existe-t-il vraiment au Québec un consensus chez les psychologues, médecins, pédiatres et pédopsychiatres ?

Qu’en est-il des données scientifiques dites probantes ? Le psychologue Pierre Desjardins souligne les risques de dérives dogmatiques, la croyance d’une panacée, les guerres de clochers et l’importance d’une attitude critique devant les résultats. Il nous rappelle que « l’esprit scientifique, la pensée scientifique […] doivent présider à une posture, à une démarche rigoureuse, professionnelle : ne rien tenir pour acquis, observer, mettre en doute, soulever des hypothèses, chercher des preuves, tirer des conclusions, mettre ces conclusions à l’épreuve. »

Des professionnels de la santé dissidents et soucieux du bien-être de tous les enfants, de leur famille et de la société, devraient se mobiliser et commencer à se joindre au débat.

Contrairement au Québec [on peut donc se demander s’il est important qu’il y ait un consensus au Québec dans une communauté restreinte, régie par un Ordre centralisé, et donc d’autant plus facilement intimidée], on retrouve ailleurs, que ce soit au Canada, en Europe ou aux États-Unis, des regroupements de chercheurs et professionnels qui remettent en question l’approche transaffirmative, dont le SEGM.

Puis-je me permettre de rêver, tout comme Normand Baillargeon, et cela dans un avenir pas trop lointain, que naîtra la « collaboration conflictuelle » en recherche ? Ainsi il sera possible de lutter contre la transphobie, tout en disant les choses comme elles sont, sans créer un raz-de-marée idéologique diviseur, et en évitant de faire naître de possibles confusions angoissantes chez les jeunes. 

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« Nous nous reprochons d'avoir bâti Casablanca, alors que les Romains étaient tout fiers d'avoir détruit Carthage »

Pourquoi cette Europe, qui a conquis les cinq parties du monde, a-t-elle honte de les avoir colonisées ? Nous nous reprochons d'avoir bâti Casablanca, alors que les Romains étaient tout fiers d'avoir détruit Carthage.

Emmanuel Berl, dans Le Virage, 1972


Argentine — le candidat Javier Milei, libertarien, hors système et pro-vie, se prononce pour la liberté scolaire des parents

Arrivé au second tour de l’élection présidentielle ce dimanche, le candidat radical antisystème, Javier Milei, pourrait créer la surprise.
 
Milei au centre lors d’une réunion politique

Dimanche 22 octobre, les Argentins votaient au premier tour de l’élection présidentielle. Le second tour, qui se tiendra le 19 novembre, verra s’affronter le ministre de l’Économie centriste, Sergio Massa, et le candidat « anti-système », Javier Milei, surnommé le « Trump argentin ». Le ministre est arrivé en tête avec 36,3 % des voix, suivi par son concurrent avec 30,2 %. Patricia Bullrich, présidente de Proposition républicaine, est arrivée 3e avec 23 %. Le report des voix de ses électeurs est crucial pour la victoire. Elle a annoncé ce mercredi apporter son appui au candidat Javier Milei pour le second tour et son ambition de former une alliance avec lui…

Javier Milei est un libertarien de 53 ans qui se revendique « hors système ». Il a fait des études d’économie avant de travailler pour la Banque HSBC. En 2014, il se fait connaître en tant que chroniqueur économiste sur les plateaux de télé et de radio. Il est la personnalité la plus invitée par les chaînes argentines en 2018. Le personnage se fait remarquer par son agressivité et son franc-parler. En 2021, il n’hésite pas à traiter le maire de Buenos Aires, Rodrigo Hernandez Larrita, de « putain de gauchiste ». Il rentre en politique en 2021 lorsqu’il fonde son parti La liberté avance, avant d’être élu député de Buenos Aires en décembre de la même année.

Son rival, ministre de l’Économie et candidat du mouvement péroniste doit défendre un bilan catastrophique, 140 % d’inflation en 2023, plus de 40 % de la population considérée en état de pauvreté, les réserves de la Banque centrale au plus bas, une balance commerciale considérablement dégradée et un peso argentin menacé de dévaluation.

Argentine : lors de ses réunions, le candidat à la présidentielle, Javier Milei, apparaît souvent muni d’une tronçonneuse, symbole des coupes qu’il entend faire dans les dépenses publiques. Ici en déplacement à La Plata.

Javier Milei tient ses réunions de campagne sur fond de vidéos d’immeubles s’écroulant et d’explosions nucléaires. Il n’est pas rare de le voir monter sur scène avec une tronçonneuse, symbole de sa volonté de « tronçonner l’État ». L’économiste aime à ponctuer ses discours de « Vive la liberté, putain ! » ou « Nous sommes un phénomène mondial… Je suis le roi, je suis le lion ! »

Cet admirateur affirmé de l’ancien président américain Donald Trump a fait campagne sur la promesse de « mettre fin à la caste politique qui parasite l’Argentine ». Grâce à son caractère anticonformiste, Javier Milei a réussi à séduire une partie de la population désabusée par la classe politique classique, notamment les jeunes. Un succès qui se traduit notamment par une forte popularité sur les réseaux sociaux : 1,5 million d’abonnés sur Tiktok et plus de 3 millions sur Instagram.

« Nous devons faire une réforme intégrale [de l’État] pour redevenir la première puissance mondiale que nous étions au début du XXe siècle ». En économie, il prône de « fortes coupes de budget dans l’État, des baisses d’impôts massives, une flexibilisation du droit du travail pour favoriser la création d’emplois ». Milei fustige les politiciens, les entrepreneurs et les journalistes qui forment une « confrérie de voleurs qui ont appauvri le pays ». S’il est élu, il dit vouloir supprimer même la Banque centrale argentine, remplacer le peso par le dollar américain et privatiser les entreprises publiques déficitaires.
La campagne de Milei (Libertad) insiste sur la différence de prix du panier de la ménagère sous le régime actuel (le kichnerisme) et le sien avec la baisse d’impôts qu’il préconise. Milei bénéficie d’un fort appui dans les classes populaires, mais pas seulement.

Pour réduire les dépenses de l’État, Milei préconise de supprimer les aides sociales, ainsi que les ministères de la Santé et de l’Éducation, du Développement social et de la Condition féminine. Mais aussi de réduire les budgets de tous les ministères sauf ceux de l’Armée et de la Sécurité. Il défend également un système de bons éducatifs distribués aux parents pour que « le budget de l’éducation aille aux parents plutôt qu’au ministère ».

Sur le plan social, l’ancien député ne mâche pas non plus ses mots :
Lorsqu’on part d’un principe moral erroné, le résultat est immonde — comment peut-on considérer comme un droit acquis le fait de pouvoir tuer d’autres êtres humains ? En tant que libéral, je crois au droit illimité à la vie d’autrui, fondé sur la défense de la vie, de la liberté et de la propriété. Je défends la vie qui commence dès la conception.

S’il est élu, Javier Milei prévoit d’interdire l’avortement, légalisé en 2020. Milei nierait également l’importance du changement climatique.

mardi 24 octobre 2023

Loïk Le Floch-Prigent : « Les Européens sont en train de disparaître de l'histoire »

À la 29e min.


« il n'y a pas de civilisation qui soit resté dans l'histoire qui n'a pas eu une énergie abondante, bon marché et souveraine. »

Loïk Le Floch-Prigent est ex-président de grandes entreprises françaises telles que Rhône-Poulenc, Elf Aquitaine, GDF et la SNCF, critique la politique énergétique du président Emmanuel Macron. Il affirme que ce dernier « ne maîtrise pas les enjeux énergétiques actuels » et renchérit en disant que « la sobriété c'est la pénurie, et la pénurie, c'est être le choix entre la vie et la mort ».

Emmanuel Macron, ce président qui malmène la langue française

Jean-Marie Rouart, écrivain et académicien, fustige le président français qui n’a fait que malmené la langue française dans ce texte d'opinion paru dans Le Figaro.

[...]

Comme s’il était subitement pris d’un remords, comme si soudain, à l’instar de saint Paul sur le chemin de Damas, il était tombé de son cheval sous le coup d’une révélation divine, [Macron] se lance (à grands frais, c’est peu de le dire) dans la restauration d’une ruine, certes en mauvais état, mais à tout prendre moins en ruine que la malheureuse langue française elle-même. C’est dans ce château de Villers-Cotterêts que François Ier a signé l’édit qui proclamait la naissance de la langue française et sa suprématie sur le latin. On peut relever des pierres on ne relève pas une langue d’une si longue maltraitance et d’une malveillance aussi obstinée. Aussitôt se pose une question brûlante : pourquoi sanctifier un symbole dans le même temps où l’on abandonne la langue française à une inéluctable détérioration qui la condamne à devenir une langue morte remplacée peu à peu par un sabir franco-anglais. Il suffisait de suivre l’exemple des Canadiens qui, eux, résistent courageusement, et se désolent de notre laxisme.

Restaurer un vieux château chargé d’histoire, qui s’en plaindra ? Louable entreprise, certes coûteuse (209 millions d’euros) et d’autant plus coûteuse qu’elle risque de n’être qu’un château d’illusions. Sans parler des frais de fonctionnement. Est-ce vraiment un service à rendre à la langue française que d’inaugurer en grande pompe un lieu de réflexions platoniques qui risque de tenir le pompon dans la vaste farandole des comités Théodule et des usines à gaz bureaucratiques si vaines sur le plan pratique mais si utiles pour recaser les recalés des officines politiques dont on ne sait plus que faire. Usine à colloques, couveuse de symposiums, grande pondeuse d’acronymes, il offrira un véritable paradis pour les linguistes qui se livreront avec ivresse à leurs absconses turlutaines sémantiques. Beaucoup sont à la langue française ce que le pédagogisme est à l’éducation.

À quoi servira ce « laboratoire de la francophonie » situé à trois heures de Paris et baptisé « Cité internationale de la langue française » ? Oui, à quoi servira ce joujou présidentiel ? Rien n’est plus flou que sa mission. Une mission qui, telle que la définit Paul

Rondin, le nouveau directeur, ancien président du Festival d’Avignon, cofondateur de la French Tech Culture (non, cher lecteur, ce n’est pas une blague) laisse rêveur : « La langue est un nuage qui se défait, qui se refait, et qui crée des formes nouvelles à chaque fois. » Avec une telle déclaration, nous voilà bien armés pour lutter contre la détérioration de notre langue. Ce qu’on sait dans ce brouillard d’intentions, c’est qu’il sera beaucoup question de francophonie : le soutien du président qui a contribué à placer à la tête de cette organisation une ancienne ministre rwandaise de Paul Kagamé, connue pour avoir promu dans son pays l’anglais au détriment du français, accroît notre perplexité.

La grande idée du règne en matière de français, c’est le plurilinguisme. Derrière ce vocable pompeux qui dissimule une véritable abdication au nom du relativisme, il y a la volonté de ne plus affirmer la priorité du français. On considère que la véritable langue française se fait hors de France et que, puisque cette langue a accueilli tout au long de son histoire des vocables étrangers (arabes, allemands, anglais, etc.) il faut non pas stopper la gangrène du franglais mais au contraire l’encourager. Enfin pour parachever la visite de ce château par une note comique, il paraît que sous la verrière flotteront suspendus au plafond des mots désuets employés par le président « saperlipopette », « carabistouille », ce qui prouve que les organisateurs ont trouvé leur inspiration chez Kim Jong-il junior, autocrate d’un pays où l’on a porté la flagornerie au niveau d’un art.

Tout cela prêterait à sourire si le président lui-même ne s’était pas rendu coupable des plus graves entorses à la langue française. Ce qui lui a valu en compagnie de Guillaume Pepy (Ouigo) d’obtenir le prix de la Carpette anglaise, donné par une académie parodique à ceux qui se soumettent éperdument au franglais. Après avoir posé avec un sourire réjoui lors du « One Planet Summit » à Paris, tenant une pancarte « Make our planet great again » : il nous a asséné un « Choose France » à Versailles, « une start-up nation » et il a fait école : Olivier Véran, pendant qu’il nous bassinait avec des conseils d’hygiène élémentaire pendant le Covid, n’a pas pu trouver un autre mot que « cluster » [foyer].

Un rapport de l’académie française a relevé tous les manquements qui contreviennent à la loi Toubon de la part des responsables des institutions de la République. De la carte d’identité traduite en anglais, de « Sorbonne Université » à « Lorraine aéroport » (syntaxe anglaise) aux niaiseries régionales « Sarthe Me Up », « Oh My Lot », c’est un accablant florilège de notre soumission au franglais. Une abdication qui nous mène tout droit, si on ne réagit pas (je crains hélas qu’il ne soit trop tard) à devenir, comme tant d’autres pays sous-développés, une province « gallo-ricaine » pour employer la si juste expression de Régis Debray. Désastre d’une langue qui aura pour corollaire la fin de la civilisation française puisque leurs destins sont liés.

Le général de Gaulle doit bouillir dans sa tombe lui qui, déjà, se désespérait en 1962 de cette corruption galopante, écrivant à son ministre des Armées, Pierre Messmer, de veiller dans les services de l’état « à éviter un emploi excessif de la terminologie anglo-saxonne chaque fois qu’un vocable français peut être employé, (et il soulignait) c’est-à-dire dans tous les cas ». Quelques années plus tard, le philosophe Cioran, roumain converti au français, s’exclamait, désespéré :

« Aujourd’hui que cette langue est en plein déclin, ce qui m’attriste le plus, c’est de constater que les Français n’ont pas l’air d’en souffrir. Et c’est moi, rebut des Balkans, qui me désole de la voir sombrer. Eh bien, je coulerai, inconsolable, avec elle. »

Belle initiative, digne de Tartuffe, de mettre la langue française dans un musée pour ne pas avoir à se préoccuper de sa lente destruction à laquelle on a soi-même participé.

lundi 23 octobre 2023

La foi est-elle morte ? Pas en politique, si l'on en croit Juppé et son « je veux encore le croire »

Incidemment, la foi en de premiers principes non démontrés semble aussi exister en sciences.

En effet, les processus scientifiques reposent sur plusieurs hypothèses philosophiques, appelées « axiomes » ou « premiers principes ». Ils sont nécessaires pour effectuer des déductions à partir des données scientifiques et, en fait, même pour l’application et la méthode de la science elle-même. Nous les tenons pour acquis — comme la plupart des philosophes — et nous n’y pensons guère.

Les principes du tiers exclu (principium medii exclusi), de non-contradiction, d’identité, d’intelligibilité, de raison suffisante, de fermeture causale, de finalité et au moins un principe de substance sont tous des « premiers principes » qui ont été démontrés par leur application après avoir été utilisés, mais qui ne peuvent être eux-mêmes que supposés a priori.

On doit supposer que l’univers est un lieu fondamentalement rationnel, que les causes et les effets sont rationnellement prévisibles, au moins avec probabilité, et que les données passées fournissent une base rationnelle pour étudier le présent et faire des prévisions. En d’autres termes, nous devons supposer les lois de la causalité et l’uniformité de la nature pour la science et aussi pour la connaissance elle-même.

En mathématiques, il existe un axiome de l’infini qui assure l’existence d’un ensemble infini, plus précisément d’un ensemble qui contient une représentation des entiers naturels. Par définition, cet axiome n’est pas prouvé.

En outre, si on définit la foi comme une hypothèse qui n’a jamais été démontrée, mais qui rassemble un large consensus, ce fut le cas de la théorie des cordes qui connut son heure de gloire dans la seconde moitié du XXe siècle. La théorie des cordes est peut-être la grande idée la plus controversée de toute la science actuelle. D’une part, il s’agit d’un cadre mathématique séduisant qui offre la possibilité d’unifier le modèle standard et la relativité générale, en fournissant une description quantique de la gravité et en apportant des connaissances approfondies sur la manière dont nous concevons l’univers tout entier. D’un autre côté, ses prédictions sont très variables, ne peuvent être testées dans la pratique et nécessitent un énorme ensemble d’hypothèses qui ne sont étayées par aucun élément de preuve scientifique. Depuis près de 40 ans, la théorie des cordes est l’idée dominante de la physique théorique des particules. Pourtant, pendant tout ce temps, elle n’a pas produit la moindre prédiction vérifiable, ce qui a conduit récemment de nombreuses personnes à déclarer qu’elle ne respectait même pas les normes de la science. Elle semble être tombée en défaveur sans qu’elle soit prouvée fausse : à l’heure actuelle, la théorie des cordes ne peut être falsifiée par aucun résultat expérimental concevable. Elle semble surtout non productive, de plus en plus complexe et détourne de projets plus proches de la réalité empirique.

Israël retire Greta Thunberg des programmes scolaires en raison d'un message pro-Gaza

Selon le Jerusalem Post, Israël retire Greta Thunberg des programmes scolaires en raison d’un gazouillis jugé anti-israélien. Chute d'une icône moderne
?

Plus de 100 signataires ont envoyé une lettre ouverte à Greta Thunberg, et plusieurs militants lui ont également répondu directement sur X.

Le ministère de l’Éducation a déclaré qu’il supprimerait toute référence à l’activiste climatique Greta Thunberg après qu’elle a publié un message au cours du week-end, tenant une pancarte anti-israélienne sur laquelle on pouvait lire « Stand with Gaza » (Soutien à Gaza).

« Le Hamas est une organisation terroriste responsable du meurtre de 1 400 Israéliens innocents, dont des enfants, des femmes et des personnes âgées, et il a enlevé plus de 200 personnes à Gaza », a déclaré le ministère. « Cette position l’empêche d’être un modèle éducatif et moral, et elle n’est plus éligible pour servir d’inspiration et d’éducateur aux étudiants israéliens.

 
Au cours de la fin de semaine, Mme Thunberg a fait l’objet de critiques de la part de centaines de militants israéliens pour le climat après avoir posté sur X qu’« aujourd’hui, nous faisons grève en solidarité avec la Palestine et la bande de Gaza. Le monde doit s’exprimer et appeler à un cessez-le-feu immédiat, à la justice et à la liberté pour les Palestiniens et tous les civils touchés ».

Elon Musk contre Wikipédia, jugé trop « wokiste » : Idiopédia/Bitopédia/Wokopédia

Elon Musk a fait de l’encyclopédie en ligne la nouvelle cible de ses gazouillis assassins. La cause ? La partialité de l’encyclopédie en ligne. Le week-end dernier, le propriétaire de X (ex-Twitter) a publié sur sa plateforme plus d’une dizaine de réflexions au sujet de Wikipédia.

Auparavant, Musk avait déjà relativisé l’aphorisme selon lequel « l’histoire est écrite par les vainqueurs ».

Devant Netanyahou, Musk avait déclaré : « Il y a un vieux dicton selon lequel “l’histoire est écrite par les vainqueurs”, sauf si vos ennemis sont encore en vie et ont beaucoup de temps libre pour éditer Wikipédia. Les perdants ont simplement beaucoup de temps libre. » Netanyahou d’opiner du bonnet de ricaner bruyamment.

« Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi la fondation Wikimedia reçoit autant d’argent ? », a notamment interrogé le PDG de X. « Ce n’est certainement pas nécessaire pour faire fonctionner Wikipédia. Vous pouvez littéralement faire tenir un examplaire de l’intégralité du texte sur votre téléphone ! Alors, à quoi sert l’argent ? Des esprits curieux voudraient savoir… » s’est demandé l’entrepreneur milliardaire.


Elon Musk, qui accuse le site de biaiser sa propre fiche Wikipédia avec de fausses informations, a donc proposé, usant de l’un de ses jeux de mots osés qu’il affectionne, d’offrir 1 milliard de dollars à l’encyclopédie pour la renommer « Dickipedia » (« Bitopedia » ou « Idiopedia », si l’on devait traduire en français, le mot « dick » étant polysémique).

Il a également évoqué dans des réponses à des internautes le nom de « Wokopedia », pour souligner que l’encyclopédie servirait l’idéologie « woke », un terme qui désigne un état d’alerte face à l’oppression pesant sur les personnes issues de minorités, qu’elles soient sexuelles, religieuses ou encore ethniques.


Modèle hiérarchique opaque contre modèle décentralisé transparent
 
Pour Musk, le modèle de X (Twitter) est foncièrement différent du modèle de Wikipédia. Selon lui, Wikipédia est intrinsèquement hiérarchique et donc soumis aux préjugés des éditeurs de rang supérieur, indépendamment de leurs mérites. Alors qu'avant qu'une note de la communauté sur X ne soit publiée, il faut que des personnes ayant des points de vue historiquement différents, en fonction de la manière dont elles ont évalué et rédigé des notes précédentes, soient d'accord. Tout le code et les données sont ouverts, on peut donc recréer le résultat soi-même.
 
 
 
Wikipédia a un an de réserves de fonctionnement

Wikipédia est géré par une équipe de bénévoles et son accès est gratuit. Les bénévoles aident à maintenir le site à jour et rédigent de nombreuses traductions pour divers articles afin d’en améliorer l’accessibilité et assurent aussi la modération. La sélection des modérateurs et leurs partialités ont déjà attiré les foudres d’un des fondateurs de Wikipédia, Larry Sanger. Les dons demandés par la plateforme servent donc à financer ce travail pour partie. Dans une enquête du Washington Post, Samantha Lien, porte-parole de la fondation Wikimedia, a expliqué le fonctionnement interne de l’encyclopédie.

« Selon les directives du conseil d’administration de la fondation Wikimedia, notre réserve s’élève à un an de budget de fonctionnement, a-t-elle assuré. Si des circonstances affectaient notre capacité à collecter ces fonds pendant cette période, nous pourrions nous retrouver dans une situation d’urgence — la réserve est un filet de sécurité pour protéger Wikipédia contre une telle éventualité », avait conclu la représentante.

Voir aussi

Co-fondateur de Wikipédia : je ne fais plus confiance au site que j’ai créé (vidéo + exemples de parti-pris)

Article de Larry Sanger sur la partialité croissante de Wikipédia avec exemples (en anglais)

Wikipédia et le gouvernement britannique auraient décidé de censurer le débat sur le climat

Co-fondateur de Wikipédia : je ne fais plus confiance au site que j’ai créé

Wikipédia et les GAFAM : parti pris et désinformation sur le « grand remplacement »

Le cas de Bret Weinstein (PhD en biologie, ancien professeur d’Evergreen college) et de l’article qui lui est consacré sur Wikipédia