vendredi 31 mars 2023

Impuissant face aux crises, le progressisme se réfugie dans les lois sociétales

Les Anciens concevaient le monde comme essentiellement statique (les changements n’étaient guère plus que des vaguelettes à la surface de la mer), ou comme animé d’un mouvement cyclique (sur le modèle des cycles astronomiques), ou encore comme allant se dégradant (âges d’or, d’argent, de bronze, de fer). S’il y a bien une idée qui leur était étrangère, c’était celle d’un monde en progrès. L’image des nains juchés sur les épaules de géants, apparue au Moyen Âge, a amorcé une transition : tout en préservant une supériorité des Anciens (les géants), elle accordait aussi une supériorité à leurs successeurs qui, juchés sur leurs épaules, voyaient plus loin qu’eux. La modernité, elle, n’a plus ces ménagements. L’esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain, rédigé par Condorcet à la fin du XVIIIe siècle, est emblématique du cadre progressiste dans lequel se trouve désormais pensée l’histoire humaine. Un mouvement général d’élévation, depuis les peuplades primitives jusqu’à une espèce humaine s’affranchissant une à une de toutes ses chaînes, de toutes ses limites, « soustraite à l’empire du hasard, comme à celui des ennemis de ses progrès, et marchant d’un pas ferme et sûr dans la route de la vérité, de la vertu et du bonheur ». Condorcet était versé dans les sciences, particulièrement les mathématiques, et le progressisme comme cadre général de pensée ne se serait sans doute pas imposé comme il l’a fait, au cours des derniers siècles, sans le développement des sciences mathématiques de la nature. Ainsi que l’a écrit Léo Strauss, « la science moderne est la colonne vertébrale de la civilisation moderne ». Ce sont les avancées de la science, nourrissant les avancées technologiques, qui ont solidement accrédité l’idée d’un monde en progrès.

 

Nouvelle frontière repoussée du progrès : l’imposition des rencontres entre des enfants et des travelos. Ici l’argent du contribuable canadien à l’œuvre.

Voici cependant que la dynamique, d’abord promesse d’un monde toujours meilleur, revêt des aspects inquiétants. Avec le progrès scientifique, il s’agissait d’éclairer le monde. Le progrès technologique que la science nourrit, en accroissant sans cesse les puissances d’intervention, ne se contente pas, cependant, de répandre la lumière. Il s’est mis à dérégler la Terre, à l’épuiser, à menacer de la rendre invivable. Emmanuel Macron lui-même, progressiste en chef, a été obligé d’en convenir : fin de l’abondance, fin de l’insouciance. Les dommages causés au monde, notons-le, ne sont pas seuls en cause : les dommages infligés aux cultures humaines sont également patents, dont le « progrès », au point où nous en sommes, semble moins favoriser l’épanouissement et la fructification qu’accélérer le délitement. Aragon, au sein du Comité central du PC, était manifestement moins convaincu que ses camarades des vertus libératrices de la technique. À ses yeux, le déferlement des nouveaux dispositifs réputés accroître notre puissance d’agir avait pour principal effet de nous vider de notre substance. « Ce progrès qui me prive d’une fonction peu à peu m’amène à en perdre l’organe. Plus l’ingéniosité de l’homme sera grande, plus l’homme sera démuni des outils physiologiques de l’ingéniosité. Ses esclaves de fer et de fil atteindront une perfection que l’homme de chair n’a jamais connue, tandis que celui-ci progressivement retournera vers l’amibe. Il va s’oublier. »

Léo Strauss, quant à lui, ouvrait une conférence de 1952 (pour lui, la fin de l’insouciance a été plus précoce que chez notre président) par ces mots : « Le progrès est devenu un problème — il pourrait sembler que le progrès nous ait conduits au bord d’un abîme et qu’il soit par conséquent nécessaire d’envisager d’autres options. Par exemple, s’arrêter là où nous nous trouvons ou, si cela s’avérait impossible, revenir en arrière. » Dans la suite, Strauss nuance son propos, mais le constat est là.

Pour autant, rien n’y fait : la structure progressiste, les modes de pensée progressistes, les réflexes progressistes se sont si bien acclimatés en nous, y ont poussé des racines si profondes (y compris chez lesdits réactionnaires) que, quand bien même ils nous conduiraient au naufrage, nous ne sommes pas libres de nous en débarrasser. Sans eux, nous avons désappris à vivre ; sans eux, c’est comme si la terre se dérobait sous nos pieds. C’est pourquoi les démentis au progrès peuvent s’accumuler, ils apparaissent comme autant d’anomalies ou de scandales dans un mouvement général vers le mieux. Régulièrement, on entend s’élever des protestations indignées comme : « Comment est-il encore possible, en France, en 2023, que… » Imagine-t-on un ancien Grec dire : « Comment est-il encore possible, à Athènes, durant la cent troisième olympiade… », ou un homme du XIIe siècle : « Comment est-il encore possible, dans le royaume de France, sous le règne de Louis le septième… » : l’idée même est grotesque. Mais, comme le relève Rémi Brague, quoi qu’il arrive, « nous autres modernes croyons que les choses vont de mieux en mieux. Y compris dans une période de crise, propice à l’inquiétude, notre surprise même et notre indignation témoignent de notre croyance au progrès : nous pensons que la situation devrait s’améliorer. Par suite, nous cherchons à identifier des facteurs qui empêchent l’ascension vers les sommets radieux et, une fois démasqués, nous les poursuivons de notre haine. »

Comment rassurer la conscience progressiste, rudoyée par l’évolution du monde et des sociétés, quand, du fait de la « fin de l’abondance », il n’est plus possible de la satisfaire par un déversement toujours plus intense, sur le marché, d’objets de consommation ? En accordant de nouveaux droits. Il ne me paraît pas possible de comprendre la frénésie avec laquelle on se met à élever à la dignité de droits fondamentaux des actes dont, quelques décennies auparavant, on n’avait même pas idée, sans tenir compte de la position délicate du progressisme. Depuis 1973, date du premier choc pétrolier, les « crises » se prolongent, s’enchaînent les unes aux autres, sans discontinuer. Au point qu’aujourd’hui le mot « crise », qui était censé désigner un passage transitoire au cours d’une maladie, ce moment intense et limité dans le temps où se décide le cours ultérieur des événements, est complètement usé. Comment concilier une crise devenue chronique avec le maintien de l’idéologie progressiste ? Réponse : par de la créativité législative. Plus la crise s’aggrave, plus des droits inédits doivent être inventés, afin de donner l’impression que l’on continue envers et contre tout d’avancer, d’« aller dans le bon sens ». Récemment le mariage pour tous, la PMA pour toutes, le libre choix de son genre. Prochainement, le « droit à mourir dans la dignité ». Lors de la dernière élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon proposait même d’inscrire ces deux derniers droits dans la Constitution. Il s’opposait pour sa part à la GPA, mais celle-ci n’en est pas moins en gestation — et sans doute pléthore de nouveaux droits qui restent à imaginer.

On prend la mesure, dans ce contexte, du traumatisme qu’a représenté l’arrêt rendu l’année dernière par la Cour suprême des États-Unis, revenant sur l’arrêt rendu cinquante ans plus tôt, par la même cour, sur la question de l’avortement. En 1972, les juges avaient déduit du XIVe amendement à la Constitution américaine (ratifié, au lendemain de la guerre de Sécession, pour protéger les droits des citoyens noirs que l’abolition de l’esclavage venait de libérer) que la législation de chaque État de l’union devait garantir la liberté des femmes à avorter, et cela jusqu’au seuil de viabilité du fœtus (soit de 24 à 28 semaines de gestation). Imagine-t-on notre Conseil constitutionnel imposant pareille chose ? La question de l’interruption volontaire de grossesse, en France, a été débattue au Parlement — et le délai maximum pour procéder à un avortement, fixé initialement à 10 semaines, puis porté à 12, est aujourd’hui de 14 semaines (soit la moitié de ce qui était censé être déduit de la Constitution américaine). Contrairement à ce qui s’est beaucoup dit, la Cour suprême, dans son arrêt de 2022, n’a pas commis un coup de force juridique : elle est revenue sur un coup de force juridique antérieur ; elle n’a pas interdit l’avortement, elle a dit qu’il appartenait aux instances politiques de chaque État de l’union de décider de leur législation en la matière (comme les instances politiques ont décidé en France). Néanmoins, ce qui devrait être reçu comme un retour à la normale, quand on se réclame de la démocratie, a engendré, chez les progressistes, un terrible traumatisme.

Il faut les comprendre. Les crises non seulement ne se résolvent pas, mais s’aggravent et se multiplient. L’école est en crise, l’hôpital est en crise, la justice manque de moyens, la police manque de moyens, l’armée manque de moyens, les coupures d’électricité menacent, l’eau même se fait rare, la dette se creuse, le « vivre ensemble » a du plomb dans l’aile, etc. Il faut bien, pour soutenir le moral progressiste, qu’il y ait un endroit où, indubitablement, cela progresse ! Dans Révolution, le livre programme qu’Emmanuel Macron a publié fin 2016, le candidat à l’élection présidentielle écrivait : « À l’origine de cette aventure se trouvent des femmes et des hommes qui veulent avant tout faire avancer le progrès. » Où le faire avancer, ce satané progrès ?

Au moins, jusqu’ici, un terrain demeurait préservé : celui des lois sociétales. Si même là, une rétrogradation est possible, c’est le monde qui s’écroule ! Terrible blessure, donc, que celle infligée par la décision de la Cour suprême américaine, l’année dernière. Vite, il faut cautériser la plaie. Ce que la Cour américaine, dans son aveuglement rétrograde, ne trouve pas dans la Constitution des États-Unis, nous allons le mettre dans la nôtre. Peu importe qu’un droit à avorter, dans une Constitution, soit aussi à sa place qu’un parapluie ou une machine à coudre sur une table de dissection. Peu importe qu’en France, ce droit ne soit nullement menacé. À défaut d’instituer un nouveau droit, on peut encore, ultime ressource pour se ravigoter, constitutionnaliser un droit déjà là. Quand le progressisme se trouve réduit à de tels expédients, on peut dire qu’il n’est pas au mieux de sa forme. Je pense au maquillage de cocotte qui dissimule, tant bien que mal, le teint cadavérique d’Aschenbach, et à la teinture qui se met à couler sur son visage, à la fin de Mort à Venise.

 

Source : Olivier Rey, Le Figaro. Polytechnicien, Olivier Rey a enseigné les mathématiques à l’x et est chercheur à l’institut d’histoire et de philosophie des sciences et des techniques. Il enseigne la philosophie à Paris-i Panthéonsorbonne. Auteur de nombreux essais salués par la critique, comme « Quand le monde s’est fait nombre » (Stock, coll. « Les Essais », 2016), « Leurre et malheur du transhumanisme » (Desclée de Brouwer, 2018), qui a obtenu le prix Jacques-Ellul 2019, « Gloire et misère de l’image après Jésus-Christ » (Éditions Conférence, 2020) et « Réparer l’eau » (Stock, 2021), l’intellectuel a également publié, sur le Covid, « L’idolâtrie de la vie » (Gallimard, coll. « Tracts », 2020).


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jeudi 30 mars 2023

« France laïque et républicaine » — En dix ans, le port du voile chez les femmes musulmanes a explosé

C’est la deuxième fois en dix ans que deux organismes de l’état français, l’institut national de la statistique et des études économiques (Insee) et l’institut national d’études démographiques (Ined), livrent une analyse sur l’évolution des religions en France. La première enquête, « Trajectoires et origines » sur la population immigrée de première et de seconde génération, avait été menée de 2008 à 2009. Elle est désormais complétée par une seconde du même nom, conduite cette fois de 2019 à 2020. Ces études permettent de saisir les évolutions du champ religieux français, un sujet qui attise toujours les passions.

Premier enseignement : le port du voile par les femmes musulmanes est en constante hausse, avec une progression de 55 % en dix ans. Entre 18 et 49 ans, la part de celles qui le portent est passée de 18 % à 28 %. C’est dans les populations d’origine subsaharienne que cette pratique a le plus progressé, ayant plus que doublé (de 12 % à 28 %). Plus généralement, « 26 % des femmes musulmanes âgées de 18 à 49 ans disent porter un voile », note l’étude. Et d’ajouter : « C’est parmi les 25-34 ans que cette pratique est la plus répandue pour les descendantes d’immigrés. »
 
 

Second enseignement : entre 18 et 59 ans — le périmètre de l’étude est limité à cette classe d’âge —, le nombre de musulmans en France est estimé à « 10 % » de la population française. En extrapolant ce chiffre à l’ensemble de la population, il y aurait environ 6,77 millions de musulmans dans le pays. Un chiffre qui « consolide » la deuxième place de l’islam parmi les religions en France, assure l’étude. Voire la première parmi les pratiquants (au moins une prière par semaine).


Une religion en « progression ». Le nombre des musulmans en France est toujours un sujet de polémique. Et pour cause, selon les études, il peut varier du simple au double. À noter, donc, que ces chiffres sont basés sur les réponses de 27 200 personnes interrogées, « se déclarant » de telle ou telle religion. Malgré les écueils, c’est la première fois qu’un document officiel livre ce chiffre de « 10 % » de musulmans en France.

Troisième enseignement : l’étude souligne une « désaffiliation religieuse » en cours depuis dix ans dans notre pays, avec une « poursuite du mouvement de sécularisation » au détriment des religions. Ainsi, 51 % de la population des 19-59 ans déclare « ne pas avoir de religion ». Un chiffre qui serait « en augmentation depuis dix ans ».

Mais cette affirmation est nuancée par plusieurs éléments de l’étude. Environ un quart seulement (entre 19 % et 26 %) des personnes immigrées ou issues de l’immigration se tiennent à distance de la religion, soit moitié moins que la population de souche.

Le rôle de la famille

À ce titre, l’analyse reconnaît que « la place de la religion dans l’identité des personnes » varie selon la religion d’appartenance : « Elle est nettement plus grande pour les juifs (54 %) et les musulmans (30 %) que pour les catholiques (6 %) ». En dix ans, ce chiffre mesurant l’« importance » de la religion dans l’« identité », est encore en baisse chez les catholiques, où il est passé de 8 % à 6 %. En légère baisse chez les musulmans, aussi, en passant de 33 % à 30 %, mais en hausse chez les juifs où il progresse de 46 % à 54 %. Le facteur de la transmission de la religion en famille joue un rôle décisif, poursuit l’étude : 91 % des familles musulmanes insistent pour transmettre leur foi à leurs enfants, 84 % des familles juives, 67 % des familles catholiques.

Quatrième enseignement : il est toujours périlleux de mettre sur le même plan des pratiques religieuses qui n’ont parfois rien à voir entre elles, sinon la croyance en un principe divin. Ainsi, 6 % de Français non issus de l’immigration disent se rendre « régulièrement » à la messe. Mais 15 % des immigrés catholiques d’origine portugaise, espagnole ou italienne s’y rendent, quand 24 % des catholiques ultramarins (originaires des DOM-TOM) pratiquent régulièrement, un chiffre qui atteint les 55 % pour les immigrés catholiques issus d’Afrique centrale. Pour ce qui est des musulmans, ils ne sont que 20 % à se rendre régulièrement à la mosquée — 10 % des femmes seulement. En revanche, les trois quarts des musulmans, 75 %, respectent le jeûne du ramadan.
 
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Un tiers de la population française est issue de l'immigration (jusqu'à la 3e génération)

Les statisticiens de l’Insee montrent la part grandissante de l’immigration en France.

Le dernier panorama de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) sur les « immigrés et descendants d’immigrés en France » a vocation à livrer des « informations objectives pour alimenter le débat ». Les statisticiens du gouvernement ont arrêté leurs comptes à 2021 (l’année 2022 ne ferait, de toute façon, qu’accentuer les tendances). 



Voici ce que contient notamment ce document :

 Près de 7 millions d’immigrés sont recensés officiellement 

La population totale en France s’établissait en 2021 à 67,6 millions d’habitants. Au sein de cet ensemble, la part des immigrés (personnes nées à l’étranger et résidant sur le territoire) représentait 10,3 %, soit 6,9 millions d’individus. Cette proportion était de 6,5 % en 1968 et « autour de 7,4 % de 1975 à la fin des années 1990 ». Une stabilisation alors liée au ralentissement de l’immigration de travail. « Depuis le début des années 2000, le nombre d’immigrés croît à nouveau à un rythme soutenu, tandis que les origines se diversifient », constatent les statisticiens. Ils indiquent qu’« entre 1999 et 2021, le nombre d’immigrés a été multiplié par 1,6 tandis que la population totale a été multipliée par 1,1 ». Ils notent que « la population immigrée est aujourd’hui plus féminisée : 52 % des immigrés vivant en France en 2021 sont des femmes contre 44 % en 1968 ». Précision : « Les immigrés, qui sont nés de nationalité étrangère à l’étranger, conservent le statut d’immigré même s’ils acquièrent la nationalité française, ce qui est le cas de 2,5 millions d’entre eux (soit 36 %) ».

Une concentration dans une douzaine de départements 

La moitié de la population immigrée réside dans 13 départements, contre 23 pour la moitié de la population dans son ensemble. Selon l’Insee, « 20 % de la population parisienne est immigrée » et cette proportion atteint « 33 % en Seine–Saint-Denis ». Par ailleurs, 37 % des immigrés habitent en Île-de-France, qui rassemble 18 % de l’ensemble de la population. « Alors que les immigrés et descendants d’immigrés d’origine portugaise et africaine vivent principalement en Île-de-France, les immigrés italiens et leurs descendants habitent fréquemment à proximité de la frontière italienne (région Provence-Alpes-Côte d’Azur), de même que les immigrés espagnols et leurs descendants à la frontière espagnole (région Occitanie). Les immigrés et descendants d’immigrés d’origine maghrébine sont davantage présents dans le sillon rhodanien et en région Provence-Alpes-Côte d’Azur ». Sans surprise.

De plus en plus d’Africains s’installent sur le territoire

Selon l’Insee, « en 2019, 272 000 immigrés sont arrivés en France pour une durée d’au moins un an. Parmi eux, 41 % viennent d’Afrique », or les ressortissants de ce continent représentaient 31 % des arrivées d’étrangers en 2009. En dix ans, ceux issus du Maghreb sont passés de 17 % à 21 % et ceux des autres pays d’Afrique de 14 % à 20 %. Par ailleurs, en 2019, 33 % des nouveaux arrivants étaient natifs d’Europe, 15 % d’Asie et 11 % d’Amérique et d’Océanie. La moitié des immigrés arrivés cette année-là ont moins de 26 ans et 43 % de ceux âgés de 15 ans ou plus sont diplômés de l’enseignement supérieur. Les jeunes sont plus instruits que leurs aînés.

La vague étudiante devance l’immigration familiale

 « En 2007, plus de la moitié (51 %) des premiers titres de séjour délivrés à des ressortissants de pays tiers, toutes durées confondues, l’était pour motif familial. Ils ne sont plus que 32 % en 2021 », affirme l’Insee. Cet organisme rappelle qu’une nouvelle immigration de travail a été favorisée depuis le milieu des années 2000. Autre explication avancée : la montée de la demande d’asile et la circulation croissante des étudiants. En 2021, l’immigration étudiante représente pour la première fois le premier motif de venue en France pour les ressortissants de pays tiers bénéficiant d’un titre de séjour (87 700 premiers titres de séjour délivrés pour ce motif), légèrement devant l’immigration familiale (85 800 premiers titres).

Un tiers de la population a un lien avec l’immigration 

Selon Sylvie Le Minez, de l’Insee, « un tiers de la population française a un lien avec l’immigration sur trois générations ». De fait, à côté des quelque 7 millions d’immigrés recensés, les statisticiens mettent en relief le cas des descendants d’immigrés. D’abord ceux de la deuxième génération (37 % ont moins de 18 ans), c’est-à-dire des personnes nées en France d’au moins un parent immigré. Ceux-là représentent 7,3 millions de personnes, soit 10,9 % de la population totale de la France. Ensuite, les petits-enfants d’immigrés. Là, l’Insee précise que « 10,2 % des personnes de moins de 60 ans (soit 4,8 millions de personnes) sont des descendants d’immigrés de troisième génération ». Ces trois composantes liées entre elles représentent ainsi plus de 19 millions de personnes, dont l’essentiel se concentre donc dans les agglomérations et les départements frontaliers. Ces chiffres n’intègrent pas Mayotte, où l’immigration clandestine explose.

Le poids de l’histoire explique les chiffres français

Concernant la part des personnes nées à l’étranger dans l’ensemble de la population des pays de l’Union européenne, l’Insee relève que la France (12,8 %) se situe dans la moyenne européenne (12,4 % pour L’UE à 27 pays), derrière l’Allemagne ou l’Espagne, et devant l’Italie. Mais ses statisticiens n’omettent pas d’éclairer également le poids des descendants de deuxième génération. « La part de personnes vivant en France ayant au moins un parent né à l’étranger est l’une des plus élevées parmi les pays européens, compte tenu de l’ancienneté de son histoire migratoire », écrivent-ils. Selon eux, « en 2021, 12,9 % des personnes âgées de 15 à 74 ans vivant en France ont au moins un parent né à l’étranger, contre 7,1 % en moyenne pour les pays de L’UE à 27 ».

mercredi 29 mars 2023

Les Maigres blancs d'Amérique ?

Un texte de Mathieu Bock-Côté paru dans le Journal de Québec. 

C’est une histoire dont on commence à parler.

Alexis Letarte (ci-contre) est ce qu’on pourrait appeler un jeune surdoué, âgé de 16 ans. Qui le suit sur les réseaux sociaux devine qu’il brillera un jour dans le monde politique ou intellectuel.

Exalté, élégant, il aime la culture québécoise.

Récemment, il a voulu, dans le cadre de Secondaire en spectacle, lire le poème Speak White, de Michèle Lalonde.

Il s’agit, nous le savons, d’une œuvre phare de la Révolution tranquille.

Censure

Lalonde y compare la situation du peuple québécois à celle des autres peuples colonisés dans le monde. Notamment à celle des Noirs américains.

Et pour évoquer cette situation, on trouve les vers suivants : « Nous savons que liberté est un mot noir, comme la misère est nègre ».

En audition à son école secondaire, il a prononcé le poème intégralement. Les juges, pour le dire poliment, ont fait une syncope. Vous devinez que la situation a vite dégénéré.

On lui a demandé de censurer ce mot pour les prochaines étapes. Il a d’abord refusé, et l’histoire prend alors une tournure loufoque. Que faire devant son refus ?

De nombreux bureaucrates s’en mêlent, tout le monde se demande quoi faire, et l’histoire remonte même au ministère de l’Éducation.

Tous jonglent avec cette question apparemment complexe : peut-on prononcer le poème de Michèle Lalonde sans le censurer ?

Ce sont finalement les gens de Secondaire en spectacle qui tranchent.

 

Même au restaurant, le mot en N est banni


Non, il ne peut pas le prononcer. Le « mot en N » est maléfique. Qui le prononce réveille la colère des dieux !
 
Le jeune Alexis est obligé de le remplacer par un autre, sinon il sera immédiatement disqualifié.

Alors que fait-il ?

À la demande des instances, il remplace le mot « nègre » par le mot « maigre ». Oui ! Désormais, on dira aussi « Maigres blancs d’Amérique » !

Surtout, les gens de Secondaire en spectacle se sont faits menaçants.

« Un non-respect entraînerait non seulement une disqualification, mais un lendemain qui pourrait être difficile tant pour l’artiste que pour les spectateurs ».

J’ai demandé à l’auteure de ce message ce qu’elle entendait par là. Elle refuse d’y voir une menace, mais s’inquiète plutôt de la situation potentiellement traumatique engendrée par la lecture du poème non censuré.

Absurdité

J’ai aussi demandé à l’auteure quels étaient les autres mots interdits. Elle n’a pas su me répondre, mais m’a précisé que c’était un sujet de débat.

Je lui ai demandé s’il était possible de chanter The Frog Song, de Robert Charlebois — car on y traite les Québécois de frogs, quand même. Ou Trompettes de la renommée, de Brassens, où il utilise le mot « tapette ». Même réponse : c’est matière à débat.

Mais lorsqu’il s’agit de Speak White, on le sait.

Que dire devant cette censure qui charcute les œuvres pour ne pas déplaire à des gens qui se disent traumatisés simplement parce qu’ils entendent un mot ?

Que dire d’une société qui en arrive à de tels sommets d’absurdité ?

Bernard Drainville s’est porté à la défense d’Alexis Letarte. Il faut espérer qu’il fasse tout en son pouvoir pour mater les censeurs.

lundi 27 mars 2023

Population du Canada : croissance record de 1 050 110 personnes enregistrée en 2022 (m à j Québec)

Un graphique similaire a été publié pour le Québec, voir ci-dessous.  Ce graphique exclut cependant les immigrants permanents (environ 60 000). Le Québec a perdu la maîtrise de son immigration dite « temporaire » (ou sans doute plus précisément « pré-permanente »).



 
Billet du 22 mars
 
La population du Canada était estimée à 39 566 248 personnes au 1er janvier 2023 après une croissance record de 1 050 110 personnes enregistrée durant la période allant du 1er janvier 2022 au 1er janvier 2023.

 
Il s'agit de la première période de 12 mois au cours de laquelle la population s'est accrue de plus de 1 million de personnes dans l'histoire du Canada et du taux d'accroissement démographique annuel le plus élevé (+2,7 %) depuis 1957 (+3,3 %). Le taux d'accroissement démographique record atteint en 1957 était alors lié au nombre élevé de naissances enregistré durant le baby-boom d'après-guerre et à la forte immigration de réfugiés à la suite de la Révolution hongroise de 1956.
 

En 2022, la croissance record de la population canadienne s'explique par une raison quelque peu différente, puisque la migration internationale a été à l'origine de la quasi-totalité de la croissance enregistrée (95,9 %).

Le Canada est de loin le pays du G7 à avoir affiché l'accroissement démographique le plus important en 2022, poursuivant la tendance amorcée il y a de nombreuses années.

Par rapport aux taux de croissance des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques en 2021 — les plus récents taux accessibles pour l'ensemble des membres —, le Canada se situerait au premier rang en matière d'accroissement démographique (+2,7 %) pour 2022. En outre, selon les plus récents chiffres des autres pays (pour l'année 2021), le taux d'accroissement démographique de 2,7 % observé au Canada en 2022 le placerait parmi les 20 premiers à l'échelle mondiale. Presque tous les pays ayant enregistré un taux d'accroissement démographique plus élevé que celui du Canada se trouvaient en Afrique.

Si le taux d'accroissement démographique du Canada devait demeurer au même niveau dans les années à venir, la population du pays doublerait dans environ 26 ans. 

En 2022, le Canada a accueilli 437 180 immigrants et a affiché une augmentation nette du nombre de résidents non permanents estimée à 607 782 personnes. Ces deux chiffres représentent les niveaux les plus élevés observés à ce jour, ce qui rend compte de la hausse des cibles d'immigration et de l'augmentation record du nombre de demandes d'immigration traitées durant l'année par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.

L'augmentation du nombre estimé de résidents non permanents enregistrée en 2022 était la plus marquée durant une année civile pour laquelle des données comparables sont accessibles. De plus, pour la première fois, cette hausse a été supérieure à celle des immigrants au cours de la même période. 

Voir aussi

« Trop et trop vite » : des économistes mettent en garde contre la politique d'immigration libérale « pro-affaires »

L’immigration, le remède imaginaire (Québec, 2011)

Institut Fraser : L’immigration massive nuit au bien-être des Canadiens en général ; les politiques d’immigration doivent être revues (étude de 264 pages, 2011)

L'économiste Pierre Fortin critique la politique d'immigration actuelle  (2022)

L'économiste Pierre Fortin : non, le Québec n'a pas besoin de 80 000 immigrants par an (2022)

Et si la diversité diminuait la confiance ?  

Les immigrés coûtent de plus en plus cher au Canada : ils coûtent plus de 16 [jusqu’à 23] milliards de dollars par an aux contribuables [2012]

« Trop de diversité sape les fondements de la solidarité » 

Étude — Baisse de « solidarité » corrélée à l’augmentation du nombre d’étrangers

Multiculturalisme, « hybridation », « métissage culturel », une nouvelle illusion théorique dans les sciences sociales

Afflux renouvelé de réfugiés au Québec et impact sur le réseau scolaire déjà en sous-effectif  

Crise du logement : le tabou des seuils d’immigration trop élevés

Humour — désolé d’être là

Les ⅔ des Québécois contre une hausse du nombre d’immigrants 

Immigration de masse : le Canada connaît la plus forte croissance démographique du G7

L’augmentation de l’immigration a amplifié la crise du logement

Canada — Faire passer l’immigration de 300 000 personnes par an à un million

L’initiative du Siècle (dont un des cofondateurs est Dominic Barton, actuellement ambassadeur du Canada en Chine populaire). En anglais uniquement.

Le patronat québécois reprend de plus belle sa campagne en faveur de l’immigration massive : 64 000 par année au Québec ! (1er avril 2021, ce n’est hélas pas un poisson d’avril)

L’État-providence : une pompe aspirante pour tous les immigrants « illégaux »

dimanche 26 mars 2023

« J’ai préféré tricher pour que ma fille soit dans un bon public » : ces parents prêts à tout pour éviter leur école de quartier

Attachés à l’enseignement public, incapables de faire le choix de l’enseignement privé, certains parents jouent avec les règles de la sectorisation que l’école publique leur impose pour concilier réussite de leurs enfants et convictions politiques.

Tous les matins Amandine(1), 49 ans, traverse Paris pour accompagner sa fille Coline, 10 ans, en classe. Trente minutes en métro en heure de pointe au lieu des cinq minutes à pied pour rejoindre l’école primaire publique de son secteur. En France, dans l’enseignement public, la carte scolaire affecte chaque élève dans une école proche de son domicile (sauf demande de dérogation). Pour Amandine, qui habite la Goutte d’Or, un quartier très populaire [euphémisme, comprendre à très forte immigration] du 18e arrondissement, y scolariser sa fille était inenvisageable. En cause ? Un quartier trop « populaire » et un niveau scolaire bas selon la quadragénaire. « Je n’avais pas envie que ma fille régresse », affirme la mère. Cette dernière aurait pu choisir d’inscrire Coline dans une école privée afin de s’affranchir de cette sectorisation imposée, comme le font 17 % des collégiens français (35 % à Paris), d’après les chiffres du ministère de l’Éducation nationale. « Le privé coûte très cher sans la garantie d’un meilleur enseignement, alors j’ai préféré tricher pour que ma fille soit dans un bon public », confie Amandine. Elle a donc demandé à un ami de lui faire une attestation d’hébergement dans un quartier plus huppé.


À demi-mot et sous couvert d’anonymat, Amandine regrette le manque d’enfants issus de classes sociales plus aisées dans l’école de son quartier. Ils sont effectivement nombreux à être partis vers les établissements privés qui concentrent les catégories socioprofessionnelles les plus privilégiées. D’après une étude de 2021 du service statistique du ministère de l’Éducation nationale, 40,1 % des collégiens du secteur privé sous contrat sont issus de milieux sociaux très favorisés contre 19,5 % dans le public. « La France est un des pays de l’OCDE où la ségrégation scolaire est la plus forte », affirmait le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye lors d’un débat au Sénat le 1er mars dernier. Tout en reconnaissant les « raisons qui poussent certaines familles à choisir de contourner la sectorisation », le ministre a promis des mesures en faveur de la mixité sociale mettant davantage à contribution l’enseignement privé. En attendant ces annonces prévues pour ce printemps, des parents comme Amandine jonglent entre différentes tactiques pour ni sacrifier leur progéniture sur l’autel de la mixité ni renier leurs idéaux.

« Pour certains parents, il y a un véritable déchirement entre convictions politiques et réussite de leurs enfants. Certains d’entre eux, très attachés à la laïcité, ne peuvent se résoudre à envoyer leurs enfants dans l’enseignement privé catholique. L’État leur propose de choisir entre un ghetto de riches et un ghetto de pauvres, alors ils se retrouvent à trouver des moyens de contournement », analyse Julien Grenet, chercheur à l’École d’économie de Paris.

Québec continuera d'enseigner le controversé programme d'ECR encore un an

Québec met le frein à l’implantation du programme Culture et citoyenneté québécoise: le nouveau programme qui remplacera le controversé Éthique et culture religieuse (ECR) sera enseigné dans toutes les écoles un an plus tard que prévu, à partir de la rentrée 2024. 

L’implantation du nouveau cours se fera «progressivement» à l’automne 2023, peut-on lire dans les documents budgétaires présentés mardi. Selon nos informations, les écoles pourront alors enseigner les nouveaux contenus sur une base «volontaire».

Il faudra attendre à la rentrée 2024 avant que tous les élèves y aient accès.

Au cours des derniers mois, des syndicats de personnel enseignant ont réclamé à plusieurs reprises le report de l’implantation de ce nouveau cours pour la rentrée. 

La version finale du programme n’est pas encore disponible, et le personnel enseignant réclame davantage de formation afin de pouvoir bien rendre les contenus complexes et parfois délicats, qui comprennent notamment des notions d’éducation à la sexualité.

Les maisons d’édition ne seront pas non plus en mesure d’imprimer les nouveaux manuels pour l’automne, a-t-on indiqué au Journal.

Des projets-pilotes sont présentement en cours dans une poignée d’écoles. Au primaire, le nouveau cours permettra notamment d’aborder des enjeux entourant l’éducation au numérique, alors qu’au secondaire, il permettra aux élèves du secondaire de se familiariser avec l’histoire du Québec et ses institutions, notamment par une visite à l’Assemblée nationale, peut-on lire dans les documents budgétaires.

samedi 25 mars 2023

Montréal — La gendarmerie arrête un homme soupçonné de préparer un acte terroriste islamiste

Craignant qu’il s’apprête à commettre des actes terroristes, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a arrêté jeudi matin un homme de 18 ans de la région de Montréal.

Ce sont des renseignements partagés la semaine dernière par le Federal Bureau of Investigation (FBI) qui ont permis aux enquêteurs de la GRC d’arrêter Mohamed Amine Assal, qui habite l’arrondissement Saint-Laurent, à Montréal.

Selon l’agent de la GRC Charles Poirier, l’individu a été appréhendé à la suite d’une courte enquête menée par l’Équipe intégrée sur la sécurité nationale (EISN).

La police fédérale, qui avait des motifs de penser que Mohamed Amine Assal s’apprêtait à commettre des « infractions en matière de terrorisme », a décidé de procéder plus tôt que prévu à son arrestation.

« On ne pouvait pas attendre de récolter l’entièreté de la preuve, a expliqué l’agent Poirier à Radio-Canada. On était encore en pleine enquête, mais l’information qui a été donnée aux enquêteurs les a inquiétés. 

C’est la raison pour laquelle ils ont demandé qu’un mandat d’arrestation soit délivré. »

Une perquisition a également été menée à la résidence du suspect, dans l’arrondissement Saint-Laurent, où du matériel informatique a notamment été saisi.

Des liens avec le groupe armé État islamique

Selon nos informations, ce dernier entretenait des conversations sur les réseaux sociaux au sujet de la fabrication d’engins explosifs.

La preuve amassée par les enquêteurs faisait en sorte qu’on le soupçonnait de se préparer à accomplir des gestes violents ou à commettre des attentats en lien avec l’islamisme radical.

Selon la GRC, Mohamed Amine Assal aurait partagé sur Internet du matériel de propagande du groupe armé État islamique (EI), il semblait planifier une activité terroriste au profit de l’EI, il aurait tenté de radicaliser des gens de son entourage et fréquentait une mosquée qui était également fréquentée par des partisans de l’EI. Quelle mosquée ? Elle n’a pas été fermée ?

Il aurait aussi prôné la violence envers les non-musulmans.

Le jeune suspect, qui a comparu au palais de justice de Montréal jeudi après-midi, n’a pas été formellement accusé. Les autorités aimeraient lui faire signer une ordonnance de ne pas troubler l’ordre public qui leur permet de l’avoir à l’œil, le temps que l’enquête soit terminée.

Selon la procureure du Service des poursuites pénales du Canada, Me Nancy Perrault, la preuve amassée par la GRC ne permettait pas de déposer des accusations hâtives dans le dossier, mais elle était suffisante pour procéder à l’arrestation du suspect et l’empêcher d’agir.
Conditions strictes et bracelet GPS

Le suspect a quant à lui pu recouvrer sa liberté, mais sous de strictes conditions, soit notamment de porter un bracelet électronique GPS, de respecter un couvre-feu entre 23 h et 6 h et de rendre son passeport à la GRC. Il n’aura pas non plus le droit de consulter les réseaux sociaux ni des sites de clavardage.

La Couronne n’écarte pas la possibilité de déposer des accusations contre lui ultérieurement, dans la mesure où le travail des enquêteurs et d’analyse de la preuve se poursuit.

Mohamed Amine Assal devra revenir au tribunal le 4 mai prochain.

vendredi 24 mars 2023

Sport féminin: quand le réel reprend ses droits

Le Figaro nous apprenait jeudi que la Fédération internationale d’athlétisme vient de prendre une décision capitale, relevant du simple bon sens, mais qui exigeait beaucoup de courage.

Elle tient en une formule simple: les femmes trans ne pourront plus participer aux compétitions sportives féminines. 

Autrement dit, les hommes biologiques qui s’identifient désormais comme femmes, qu’ils aient connu ou non la grande opération de changement de sexe, ne pourront plus compétitionner parmi les femmes. Plus exactement, il en sera ainsi de ceux qui ont connu une «puberté masculine».

Biologie

Pour une raison simple: biologiquement, physiologiquement, un homme n’est pas une femme, et un corps d’homme n’est pas un corps de femme. Le corps n’est pas une enveloppe physique extérieure à l’identité profonde d’un individu. Un homme peut bien se dire femme, ou une femme se dire homme, si son corps dit le contraire, ce n’est pas un détail. 

Fondamentalement, pour les sportives, la participation de femmes trans biologiquement masculines était profondément injuste. 

Naturellement, notre société doit s’ouvrir et tendre la main à ceux qui se sentent étrangers à leur propre corps. Nous comprenons que l’humanité est complexe, et le respect des trans va de soi. 

Mais notre société ne saurait faire de «l’autodétermination de genre» la règle de la vie sociale, en abolissant les sexes. 

Que l’on soit obligé de le rappeler est lunaire, mais notre époque a depuis longtemps perdu la boule. 

Et il faudra désormais que d’autres organisations sociales appliquent la même règle. 

Injuste

Est-il normal d’intégrer des hommes biologiques s’identifiant comme femmes dans les maisons pour femmes en danger? Non. 

Est-il normal de les intégrer dans les prisons pour femmes? Non plus. 

Est-il normal qu’on assimile à un propos discriminatoire l’affirmation selon laquelle seules les femmes portent des enfants? Toujours pas. 

Il est temps que le réel reprenne ses droits.

Source : Journal de Québec

jeudi 23 mars 2023

Dépenses en infrastucture : 28 500 $ par étudiant de McGill (anglo), 357 $ par étudiant de l’UQAM (franco)

Les universités de langue anglaise obtiendront la part du lion du financement des infrastructures accordé par Québec, selon le Parti québécois (PQ).

À elles seules, les universités McGill et Concordia obtiendront au total 622 millions sur le 1,04 milliard qui sera consenti à terme par le gouvernement du Québec à toutes les universités dans la liste des projets en réalisation, peut-on lire dans le Plan québécois des infrastructures 2023-2033 déposé avec le budget mardi.
Campus de la McGill University


« Est-ce que le Premier ministre peut admettre que son budget en matière d’enseignement supérieur finance directement l’anglicisation du Québec ? » a demandé le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon au Premier ministre François Legault à la période de questions jeudi.

Le leader indépendantiste a calculé que, à titre d’exemple, si l’on reporte les investissements en infrastructures du Québec en fonction des effectifs inscrits, cela revient à 28 500 $ par étudiant de McGill et à 357 $ par étudiant de l’UQAM.

L’ensemble des universités de langue française se partage « un maigre 40 % », a-t-il dénoncé en notant que les constituantes de l’Université du Québec « obtiennent 5 % de la tarte ».

Le chef caquiste a éludé la question. Il a toutefois fait valoir que son gouvernement avait plafonné les places dans les cégeps anglophones à 17 % de la population collégiale. M. Legault a par ailleurs accusé le PQ de vouloir fermer la moitié des cégeps anglophones. En quoi serait-ce un mal dans une province qui se dit officiellement francophone, où le français est en déclin, l’anglais est devenu la langue d’immigrés allophones qui s’assimilent trop à l’anglais et la majorité de la clientèle des cégeps anglophones n'est pas d'origine anglophone ? Qu’est-ce que le chef caquiste essaie de dire ?
 
Partie du « campus » urbain de l’UQAM (Université du Québec à Montréal)

M. St-Pierre Plamondon en a même profité pour ironiser sur la campagne publicitaire actuelle du gouvernement en faveur de l’usage du français, où l’on voit dans un faux documentaire animalier une espèce menacée, le faucon, avec en voix hors champ une narration truffée d’anglicismes.

« Pendant que la CAQ met tous ses efforts sur le faucon pèlerin pour convaincre une population déjà convaincue de l’urgence d’agir en français, on est en train de passer à côté de questions essentielles comme la disproportion du financement octroyé aux universités anglophones. »

Le chef péquiste a aussi reproché au gouvernement de consacrer 200 millions par année pour financer la formation universitaire d’étudiants canadiens et internationaux inscrits dans les établissements anglophones.

Il a demandé au chef de la CAQ de reprendre la proposition du PQ, c’est-à-dire d’imposer un quota maximum de 20 % d’étudiants étrangers anglophones sur le total d’étudiants accueillis.

M. Legault a répliqué en reprochant au PQ de trahir ainsi l’héritage de la loi 101 de René Lévesque, qui prévoyait que les anglophones du reste du Canada inscrits dans les universités anglophones ici paieraient les mêmes droits de scolarité que les Québécois.  Comme si les choses n’avaient pas changé depuis et comme si René Lévesque ne pouvait pas s’être trompé sur ce sujet…
 

 

Les Québécois plus susceptibles d’avoir une vision négative des religions, d'abord l'islam, mais aussi le christianisme

Les Canadiens de partout au pays sont plus enclins à avoir une mauvaise opinion de l’islam que des autres religions étudiées (les cinq principales religions du monde). Au Québec, le quart des répondants (25 %) ont une opinion favorable de l’islam. À noter, le nombre de répondants favorables à l’islam dans les différentes régions du Canada ne dépasse jamais 37 % :


Au pays, les Québécois sont les plus susceptibles d’avoir une vision négative de la plupart des religions présentées. Cependant, le reste du pays n’est pas non plus à l’abri de ce genre de perspective, en particulier lorsqu’il est question de l’islam :


Les Québécois se disent également les plus défavorables au christianisme (37 % d’avis défavorables), mais cette mesure doit être nuancée par le fait que le mariage avec un chrétien/une chrétienne est l’option la plus favorable pour les Québécois (acceptable à 80 %). Un rejet de la théologie catholique, mais l’acceptation des chrétiens historiques le plus souvent non pratiquants ?

En utilisant un indice net de favorabilité, une comparaison du pourcentage des répondants ayant une vision positive et de ceux dont l’opinion est négative, on peut observer clairement que l’opinion des Canadiens par rapport à l’islam est plus négative que celle qu’ils ont des autres religions.


Les symboles religieux en public et au travail

mardi 21 mars 2023

François Legault : « Notre société doit peut-être donner un petit peu moins de pouvoir au parent biologique »

François Legault commentant les modifications à la loi sur la DPJ (Direction de la protection de la jeunesse).

Moins de pouvoir aux parents biologiques et donc plus de pouvoir à qui si ce n'est l'État et ses fonctionnaires et juges ?

Voir aussi

DPJ — acharnement et impunité de la DPJ. Qui protège les parents contre la DPJ ?

Projet de loi 15 du Québec — les parents de plus en plus évincés par l’État comme protecteur de l’intérêt de l’enfant  

DPJ utilisée pour harceler les parents-éducateurs à la maison

 Ce n’est pas aux législateurs de décider ce qui est bon pour les enfants, c’est aux parents  

« Il faut démanteler la DPJ », déclare l’ex-juge Andrée Ruffo

Syndicats : « Adapter l’école aux garçons nuirait à leur réussite »

DPJ retire deux filles à leurs parents sur fond d’instruction à la maison 

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Mort d’une fillette à Granby : « Les institutions payées pour protéger la petite, elles n’ont pas fait leur devoir », affirme l’ex-juge Ruffo

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Tribunal reconnaît deux intervenantes de la DPJ coupables, mais la DPJ échappe à toute condamnation, car une clause d’immunité la protège

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Droits parentaux amoindris — Des parents en furie contre la DPJ

Menacée par l’école de faire appel à la DPJ, la mère renvoie sa fille à l’école où elle vit le martyre, la fille se suicide

La DPJ intervient, dans l’intérêt supérieur de l’enfant, vraiment ?

Cour suprême : Enfant envoyé par un juge en garderie pour le « socialiser » après que seuls les experts de la DPJ ont pu témoigner

Ne pas trop parler des dysfonctionnements de la DPJ afin de garder la foi dans le système

La DPJ recule après plus 3 ans d’interrogatoires, de tests et de procès : une famille recouvre sa liberté

Euthanasie — le Québec et son culte du consensus froissés

Comment Québec a privé les parents et les élèves d’un choix de cours de morale ou de religion à l’unanimité, encore une fois...

 

Québec — Trop d’hommes délaissent l’université et seront privés des bons emplois de demain, selon un ex-recteur

Trop d’hommes délaisseraient l’université et seraient privés des bons emplois de demain, selon un ex-recteur

Les hommes désertent les études universitaires, tournant ainsi le dos aux emplois payants de demain, s’inquiète l’ex-recteur de l’Université de Montréal, Robert Lacroix.

Durant sa carrière de plus de 50 ans dans le milieu universitaire, Robert Lacroix a vu peu à peu les hommes disparaître des cérémonies de collation des grades.

«Les emplois de demain vont relever d’une main-d’œuvre spécialisée et les hommes seront de moins en moins nombreux à pouvoir les exercer», résume au Journal l’ex-recteur et auteur de La sous-scolarisation des hommes et le choix de profession des femmes, qui paraît aujourd’hui aux Presses de l’Université de Montréal. 

Dans ce livre collectif, M, Lacroix rappelle qu'au cours des soixante-quinze dernières années, dans un grand nombre de pays industrialisés, trois phénomènes remarquables se sont produits dans le monde de l’éducation. D’abord, la diplomation universitaire des femmes a rattrapé celle des hommes pour ensuite, contre toute attente, la dépasser. Enfin, malgré ce rattrapage et ce renversement de tendance, les différences dans les choix disciplinaires et de profession des femmes et des hommes se sont cristallisées.

Retournement de situation

Avec 40 % des effectifs dans les universités québécoises, les hommes pourraient se retrouver dans la situation des femmes d’autrefois quand elles n’avaient pas accès aux études et qu’elles devaient se contenter d’emplois mal payés et sans possibilité d’avancement professionnel.

Alors que les bûcherons sont remplacés par des machines capables de débiter d’immenses arbres en quelques secondes et que les emplois dans les usines sont effectués par des robots, que restera-t-il aux gens qui ont quitté l’école après le secondaire, s’interroge M. Lacroix. 

Notons cependant que de nombreux emplois à col blancs pour lesquels on demande un diplôme sont également menacés par l'intelligence artificielle : la banque, l'assurance, le diagnostic en santé, la recherche documentaire dans le monde juridique, la gestion de portefeuille, le courtage, etc.

Déjà, trois emplois sur quatre exigent une formation postsecondaire, souligne l’économiste qui a dirigé l’UdeM de 1998 à 2005. Il faut, toutefois, se demander si ces diplômes sont vraiment toujours utiles : les rares journalistes de la presse écrite qui continuent de vivre de leur plume sont toutes diplômées, mais elles sont aussi devenues surnuméraires. Et sont-elles meilleures journalistes que les vieux de la vieille qui avaient appris le métier sur le tas ?  Les diplômées sont plus conformistes, plus progressistes certainement, mais sont-elles meilleures que leurs anciens ?

Dans ce livre écrit avec ses collègues économistes Claude Montmarquette (aujourd’hui décédé) et Catherine Haeck, auquel s’est joint Richard E. Tremblay, un expert du développement de l’enfant, M. Lacroix revient sur l’extraordinaire parcours des femmes dans la plupart des universités d’Occident. «En 30 ans, les femmes sont passées de 20 % des effectifs universitaires à une solide majorité. Au Québec, on parle de 62 %.»

Loin de dénoncer la scolarisation des femmes qu’il estime parfaitement justifiée, l’ex-recteur et ses collègues déplorent le décrochage masculin. Et que leur sort reste dans l’ombre.

«Nous avançons que la raison principale de cette quasi-indifférence est que les hommes ne semblent pas souffrir de cet écart, pour le moment.»  

 
L'avantage d'avoir un diplôme universitaire s'émousse sur le marché du travail

Agir tôt

Il faut s’attaquer aux difficultés d’apprentissage dès la petite enfance, croit l’ex-recteur. «On sait que les habitudes de lecture se prennent tôt dans la vie et que les différences s’observent même avant la naissance. C’est vers les milieux défavorisés des mères enceintes qu’on doit concentrer nos programmes d’intervention», soutient-il.

Robert Lacroix ne s’inquiète pas de voir les femmes délaisser le génie ou l’informatique. «Les femmes font des choix de carrière qui correspondent à leurs valeurs, leurs talents et leurs préférences. Si plus d’hommes se rendaient à l’université, on compterait chaque année 20 000 ingénieurs de plus au Canada.» 
 
Il ne resterait plus qu'à réindustrialiser le Québec alors... si les écologistes qui veulent sauver la planète le permettent.
 
Voir aussi
 
 
 

lundi 20 mars 2023

Universités — Québec paiera 1 millards de $ d’ici cinq ans pour angliciser Montréal


Un texte de Martin Maltais, Professeur en financement et politiques d’éducation, paru dans le Journal de Montréal.

Au cours des cinq prochaines années, on peut estimer que Québec consacrera près d’un milliard de dollars à l’anglicisation de Montréal.  

Seulement en 2022-2023, sur la base de la fréquentation universitaire de 2021-2022, près de 200 millions de dollars sont accordés en subvention à 3 universités anglophones (Tableau 1) pour que des étudiants de maîtrise et de doctorat non québécois, mais aussi des étudiants de 1er cycle non québécois «exemptés» contribuent à l’anglicisation de Montréal et du Québec.  

Comme je l’ai récemment écrit et dit sur différentes tribunes, je suis profondément convaincu que le destin du français est lié à celui de la science. Et ce destin, pour qu’il soit florissant, signifie que l’on doit d’abord cesser de subventionner un destin funeste.  


Davantage pour la recherche scientifique

Je tiens à être clair: j’aime nos universités anglophones et j’en suis fier. Je suis parfaitement d’accord à ce que des jeunes québécois fréquentent ces établissements et que nous en assumions une large partie des coûts. Je pense que c’est un enrichissement de pouvoir maîtriser plus d’une langue, particulièrement pour de jeunes adultes. Toutefois, lorsqu’il s’agit de personnes qui proviennent de l’extérieur du Québec, il est anormal que l’on accorde les mêmes frais et privilèges, peu importe la langue de fréquentation universitaire et, surtout, sans aucune contrepartie.

D’autant que concrètement, il s’agit de 200 millions de dollars par année qui permettent à des personnes de venir suivre un parcours essentiellement de 2e ou 3e cycle, en anglais, au Québec, aux frais des contribuables québécois. Ces personnes étudient en anglais, vivent en anglais. Cette activité contribue à angliciser Montréal et le Québec. Pourquoi ne pas prendre les mêmes ressources financières et les allouer exclusivement à une fréquentation en langue française? Ce serait plutôt l'occasion pour plutôt franciser davantage Montréal et surtout, la recherche scientifique au Québec! 

Gains rapides

Les emplois découlant des 2e et 3e cycles dépassent largement, et de plus du double, les «jobs payantes» souhaitées par le premier ministre. Alors, pourquoi les subventionner en anglais pour des non-Québécois? Ce chantier que je soumets permettrait de faire des gains rapides et à un coût nul pour la vitalité du français dans nos universités francophones à travers des parcours menant à des emplois payants: si la ministre de l’Enseignement supérieur et ses collègues concernés posent des gestes appropriés et rapides, bien sûr!  


samedi 18 mars 2023

Québec — avortement à 38 semaines de grossesse confirmé

Bébé né à 38 semaines de grossesse
Selon l’Institut national de santé publique du Québec, « Votre bébé sera considéré comme à terme à partir de 37 semaines et pourrait naître n’importe quel jour dans la période qui va de 37 à 42 semaines après votre dernière menstruation. » 

Les partisans pro-avortements aiment à dire que, malgré l’absence de limite à l’avortement au Canada, les avortements tardifs ne s’y pratiquent pas et que la question morale entourant ces avortements tardifs ne se pose pas. En effet, avant la Covid-19, le Québec envoyait les femmes enceintes au troisième trimestre aux États-Unis, puisqu’aucun médecin québécois ne voulait pratiquer ces avortements. Depuis, au Québec, une vingtaine de femmes se feraient avorter au troisième trimestre chaque année, soit après 23 semaines.

On vient  d’apprendre par la bande qu’une grossesse de 38 semaines a été avortée à Montréal. C’est en effet ce qui nous apprend un article du Journal de Montréal qui prétend que des partisans pro-choix auraient été « agressifs » au téléphone alors qu’ils appelaient l’hôpital où se pratiquait cet avortement, le mal nommé hôpital du Sacré-Cœur de Montréal.

Le 1er février, des informations au sujet d’une femme enceinte de 38 semaines sur le point de subir un avortement à l’hôpital du Sacré-Cœur ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Le groupe pro-vie Campagne Québec-Vie (CQV) a donc envoyé un courriel à ses membres pour leur demander de prier pour que cet avortement n’ait pas lieu, a confirmé son président Georges Buscemi.  En soirée, plusieurs appels ont été reçus à l’hôpital. Selon les sources de la journaliste, des gens téléphonaient pour connaître le nom de la patiente, d’autres disaient vouloir adopter l’enfant. 

Le Journal de Montréal tente de justifier cet avortement au terme de la grossesse, alors que l’enfant est pleinement formé : « Ces histoires sont des drames humains. Toutes sortes de raisons poussent les patientes à faire ce choix (maladies, toxicomanie, violence, pauvreté, etc.) »

Dans une vidéo en ligne, une femme du groupe CQV dit avoir appelé à l’hôpital vers 18 h 30, et a réussi à parler à un employé du département d’obstétrique, qui lui a confirmé la procédure à venir.

« Elle m’a dit qu’effectivement c’était triste et que toute l’équipe aussi était triste de la situation, raconte Marie-Josée Rivest. J’étais sûre qu’elle allait mettre fin à l’appel, mais à ma grande surprise, elle ne l’a pas fait. » 

Mme Rivest a aussi demandé à l’employé de suggérer à la mère d’opter pour l’adoption, plutôt que l’avortement.

La journaliste ne se penche pas sur l’humanité de cette offre, sur la possibilité rendre légale cette adoption in extremis, non la gazetière s’inquiète plutôt que le public puisse être tenu au courant de ces avortements très tardifs alors que l’enfant à naître, à 38 semaines, est arrivé au terme de son développement intra-utérin. On comprend son inquiétude : comme nous l’apprend un sondage de 2020, la grande majorité des Québécois s'oppose à ces mises à mort de l’enfant à naître pratiquées pendant le troisième trimestre de grossesse.

Sondage 1er février 2020 : près de 66 % des Québécois sont opposés aux avortements tardifs et sélectifs

Il faut donc éviter que ce genre d’information ne s’ébruite et que le public ne réagisse. 

Pour ne pas faire son travail de journaliste, la folliculaire militante du Journal de Montréal invoque le secret : « Ce témoignage soulève des questions sur la confidentialité des dossiers médicaux. La direction du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Nord-de-l’Île-de-Montréal a refusé de dire si une enquête interne est en cours à ce sujet. “C’est un bris clair de confidentialité, réagit Me Patrick Ménard Martin, spécialisé en santé. C’est la sécurité même du patient et de l’équipe qui est remise en question.” 

Quant à la sécurité de l’enfant à naître tué alors qu’il était arrivé à terme… Motus.

Comment ce bébé complètement formé a-t-il été tué au fait ? Chut ! 

Voir aussi

Suisse : pas de dépénalisation de l’avortement (2023)

Affaire Gosnell : l’absence des médias autour d’un avortoir sanguinolent

La Chine veut réduire le nombre d’avortements réalisés “sans motifs médicaux” (2021)

Éric Zemmour : “Quand Joe Biden et le pape François jouent contre les évêques américains [lesquels condamnent l’avortement]”

Russie — aides aux familles, baisses des avortements, naissances en hausse en mars 2021

Sondage — Forte opposition au Québec et Canada aux avortements tardifs et sélectifs (2020)

La CAQ [dite conservatrice…] veut rapatrier les avortements tardifs jusqu’à présent pratiqués aux États-Unis (2020)

“Soin de santé” : ces femmes qui ont avorté à contrecœur

“Vérification des faits” par JdM : l’avortement est (et devrait continuer d’être ?) un soin de santé…

Belgique — 60 % des députés flamands contre l’allongement des délais de l’avortement à 18 semaines, 90 % des députés francophones pour (2019) [18 semaines… 20 semaines de moins que le bébé à naître tué à Montréal]