vendredi 13 juillet 2012

Complicité de la hiérarchie de l'institution pour dissimuler de nombreux cas de pédophilie

Non, il ne s'agit pas de prêtres. On n'en parlera sans doute moins donc. Va-t-on tenter de ruiner l'établissement où ces actes pédophiles ont été commis et cachés pendant si longtemps ? Va-t-on se répandre en généralisation sur les moeurs de tous les entraîneurs de jeunes athlètes qui seraient des frustrés ?

Probablement pas puisqu'il s'agit de l'ancien entraîneur-chef de l'équipe de football de l'Université Penn State Joe Paterno et plusieurs autres dirigeants de l'institution. Ils font les frais d'un rapport d'enquête interne extrêmement incriminant sur un scandale de pédophilie qui a ébranlé les États-Unis. Bien qu'il s'agisse d'une université, l'affaire concerne de mineurs d'âge qui fréquentaient le complexe sportif de l'université.

Le rapport de 267 pages révèle que M. Paterno et des responsables de l'Université ont « dissimulé des faits cruciaux » sur les agressions sexuelles de l'ancien entraîneur-adjoint Jerry Sandusky dans le but de protéger la réputation de l'institution au détriment des victimes.

Menée par l'ancien directeur du FBI Louis Freeh, l'enquête de huit mois a été amorcée en novembre dernier, quelques semaines après l'arrestation de M. Sandusky. Ce dernier, qui avait pris sa retraite en 1999, a été reconnu coupable le 22 juin dernier de 45 chefs d'accusation criminels relativement à des agressions sexuelles sur 10 enfants. Les faits qui lui sont reprochés ont été commis entre 1994 et 2008.

L'ancien coordonnateur défensif de 68 ans attend toujours le prononcé de sa sentence. Il risque jusqu'à 373 ans de prison.

Huit jeunes hommes sont venus témoigner au procès de Jerry Sandusky. Ils ont déclaré qu'il avait abusé d'eux alors qu'ils étaient petits, parfois sur le campus. Des témoignages ont également permis d'établir que l'accusé utilisait le prestige que lui conférait son statut au sein de l'Université pour manipuler les enfants.

L'ex-entraîneur Sandusky avait mis en place un programme à destination de jeunes défavorisés et c'est par ce biais qu'il avait choisi ses victimes. Plusieurs ont raconté en détail lors du procès les attouchements ou viols commis, parfois sous la douche, par celui qui était pour beaucoup de ces garçons un substitut de figure paternelle. L'ancien instructeur adjoint Mike McQueary a mentionné avoir Sandusky surpris en compagnie d'une victime âgée de 10 ans dans les douches de l'établissement scolaire en 2002. Le jeune enfant avait les mains haut placées contre le mur alors que Sandusky œuvrait derrière lui. M. McQueary avait rapporté à son supérieur cet incident, mais aucune mesure n'avait été prise à la suite de ce témoignage et la police n'avait pas été contactée.

Le scandale avait mené aux congédiements de Joe Paterno et du président de l'Université, Graham Spanier. Le rapport conclut que ces derniers, de même que le directeur sportif Tim Curley et le vice-président Gary Schultz, « n'ont pas réussi, pendant une décennie, à protéger des enfants contre un prédateur sexuel ».

Le rapport Freeh précise que « Dans le but d'éviter les conséquences d'une mauvaise publicité, les plus puissants dirigeants de l'Université - Sapnier, Schultz, Paterno et Curley - ont dissimulé des faits cruciaux entourant les agressions sexuelles de Sandusky, et ce, à répétition. »

Le rapport poursuit sa critique du programme de football, l'un des plus respectés aux États-Unis, en précisant que M. Paterno et les dirigeants de l'Université avaient permis à M. Sandusky de prendre sa retraite « non pas à titre de présumé prédateur d'enfants, mais à titre de membre respectable de l'héritage de Penn State . Cette manoeuvre avait permis à Sandusky de balayer le sort de ses victimes sous le tapis et de se retirer honorablement, ajoute le document.

« Pendant 14 ans, les hommes les plus puissants de Penn State se sont gardés de prendre la moindre mesure de protection des enfants victimes de Sandusky », a martelé M. Freeh lors d'une conférence de presse.

L'équipe de l'enquêteur Louis Freeh a interrogé 430 employés et anciens employés de l'Université, y compris toutes les personnes associées au programme de football.

Voir aussi

États-Unis — Pédophilie dans une école primaire

Canada — La pédophilie : une orientation sexuelle comme l'hétérosexualité pour des experts

Scouts Canada s'excuse des cas de pédophilie qui auraient pu survenir

Pédophilie dans l'enseignement

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Deux poids, deux mesures ? (artistes pédophiles excusés par des journaleux)

Mark Steyn: Penn State's institutional wickedness (avec des détails scandaleux)




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