mardi 22 décembre 2009

Des classes unisexes pour lutter contre le décrochage

Un article du journal de Montréal de ce matin nous apprend qu'une polyvalente de Montréal est en train de prouver qu'on peut lutter efficacement contre le décrochage scolaire chez les garçons en les séparant des filles et en misant sur la techno.

L'École Monseigneur-Richard, dans l'arron­dissement Verdun, a mis sur pied cette année une seconde classe réservée uniquement aux garçons. En plus d'être offert en 3e secondaire, le programme « Garçons branchés » est désormais implanté en 2e secondaire. Ce projet, lancé en septembre 2008, accorde une grande place aux nouvelles technologies de l'information : chaque gars possède son propre ordinateur portable et les cours sont enseignés à l'aide d'un tableau numérique, dans un local disposant d'un réseau Internet sans fil. Des jeux vidéo sont utilisés pour enseigner certaines matières et, dès janvier, des manettes permettant de participer à des quiz serviront à vérifier les apprentissages des jeunes. Puisque les garçons sont toujours ensemble, ils changent rarement de classe, ce qui est plutôt inhabituel au secondaire. « Ils sont comme une équipe de hockey, confie le directeur adjoint de l'établissement, Marc-André Viens. Ils se tiennent et ils démontrent une belle solidarité. » Autre caractéristique du programme : les profs s'efforcent de modifier leurs méthodes d'enseignement pour garder l'attention de la classe. « Ça bouge beaucoup », avoue Sarah Laprise, qui enseigne la science aux garçons de 2e secondaire.

Cinq fois moins d'absences

Ce programme, qui vise à lutter contre le décrochage scolaire chez les garçons, serait en train de prouver son efficacité. Parmi les 29 adolescents qui ont complété leur 3e secondaire dans le groupe de gars l'an dernier, 28 poursuivent des études cette année, ce qui constitue un véritable exploit, selon la directrice de l'école, Nathalie Provost. « C'est énorme », lance-t-elle. Les absences sont aussi cinq fois moins fréquentes qu'en temps normal, a-t-on indiqué au Journal. Il faut dire que le décrochage scolaire est un défi de taille dans cet établissement, où 40 % des élèves vivent dans des familles monoparentales et côtoient la pauvreté. En 2006-2007, plus de la moitié des jeunes qui amorçaient leur secondaire à Monseigneur-Richard quittaient les bancs d'école sans aucun diplôme en poche. « À l'origine, quand on a implanté le programme en secondaire III, c'était pour éviter le décrochage. Maintenant, en secondaire II, c'est pour le prévenir », dit Marc-André Viens.

Moins gênés

Même si certaines études remettent en question la pertinence de séparer les garçons des filles à l'école, M. Viens croit que cela permet de rendre les jeunes hommes plus à l'aise en classe. « Les gars se sentent moins gênés entre eux autres », dit-il.






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