Actuellement, aucune technique de captation des énergies renouvelables n’est intégrable ou utile à l’économie. Sans les innombrables primes, sans la publicité faite par ceux qui s’enrichissent grâce à ces primes, sans l’hystérie « Kyoto », les énergies renouvelables disparaîtraient immédiatement ! Est-ce à dire qu’il faut cesser de chercher les énergies propres, qu’il faut accepter les installations polluantes du passé ?
La réponse est naturellement, évidemment, NON ! Il faut continuer à chercher, on a déjà trouvé des pistes prometteuses. Il faut un minimum de patience car ce qu’on appelle actuellement « énergies propres » n’est pas toujours propre et est inconcevable à grande échelle.
Ainsi, des études (1) montrent que les États-Unis pourraient couvrir à 100 % leurs besoins en énergie en 2050 avec le soleil et ses dérivés. Il y a des obstacles sérieux, dont les principaux sont :
1° Il faudrait encore pouvoir baisser le prix de production des énergies renouvelables de 30 à 10 fois selon les sources (soleil, vent…). Actuellement, il nous faudrait mettre à la production d’énergie 100 % des ouvriers…
2° Le stockage indispensable de cette énergie toujours intermittente est très coûteux (il doit pouvoir se faire à court, moyen et long terme) et explique le facteur 30 à 10. Tant que les énergies renouvelables restent « un petit plus », ce souci n’existe pas ; il apparaît dès qu’on veut dépasser quelques pour cent des besoins en énergie… Les solutions permettant le stockage sont matures mais pas gratuites.
Le cas de l’Allemagne est exemplaire. Tout d’abord, le parti écolo a conditionné sa participation au pouvoir à ce que chaque Kwh déclaré vert soit payé son réel prix de revient.
L’Allemagne paye des Kwh 1 à 2 € alors que son industrie en produit à 0,03€ ! Monsieur René Meessens, père enthousiaste des premières éoliennes au sud de la Belgique, estimait dès 2003 que « les Allemands sont fous ».
Aujourd’hui,
l’Allemagne est couverte d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques. Elle a dépensé 100 milliards d’euros pour… rien ! Les Chinois viennent même d’effacer son industrie photovoltaïque par la guerre des prix et ils tentent la même opération pour les éoliennes. L’énergie fournie par les éoliennes et les panneaux photovoltaïques ne pouvant être stockée et n’étant disponible – de manière erratique ! – qu’une partie du temps, il a fallu coupler toutes ces centrales à de vraies centrales au gaz assez polluantes qui doivent obligatoirement fonctionner tout le temps…
Ensuite, comme les centrales nucléaires allemandes sont menacées par un tsunami mental, elles sont remplacées par des centrales thermiques au charbon qui assurent un maximum de pollution – celle que le parti écolo clamait vouloir éviter grâce aux éoliennes – et on en arrive à cette situation aberrante :
« grâce » aux écolos, l’Allemagne paye beaucoup plus cher une énergie encore beaucoup plus polluante qu’avant ! Elle dépend totalement de pays étrangers et même de dictatures…
On peut raisonnablement se poser la question : « D’où vient le succès des éoliennes géantes dont plus de 100.000 exemplaires ont été installés ? » Il faut savoir que c’est la seule technique qui a vu son prix baisser d’environ 8 fois entre 1985 et 2005. Photovoltaïque, houlomoteurs, hydroliennes, digesteurs etc… ont vu leurs prix stagner entre ces dates.
La situation la moins défavorable aux éoliennes est celle où il y en a peu. Il suffit alors de moduler les autres sources de production d’électricité et – dans ce cas –
l’électricité des éoliennes est « seulement » 3 à 4 fois trop chère pour la société. Si on voulait stocker cette énergie (des privés habitant loin de toute source d’électricité le font), il faudrait encore doubler ce prix… et si on voulait beaucoup d’éoliennes et donc un stockage obligatoire, on arrive à un prix de l’énergie empêchant tout développement de l’industrie dans un pays ! Plus on en installe, plus le prix de l’électricité augmente car installer beaucoup d’éoliennes ne crée pas le foisonnement espéré : le vent est pratiquement présent ou absent sur l’ensemble de l’Europe (étude présentée par JANCOVICI)
Il est absurde de « justifier » le prix de l’électricité éolienne par une « augmentation du prix des autres sources d’énergie ». Si cela devait arriver, la société meurt ! Elle est déjà au bord du précipice…
Au delà de l’hystérie « Kyoto », comment la population a-t-elle pu être conditionnée aux éoliennes ?
Elles tournent presque tout le temps ! Les promoteurs en font même tourner quand il n’y a pas de vent (selon EDF) pour que la population croie à leur utilité…
En fait, 60 % du temps, elles ne produisent rien du tout même si elles tournent. Elles tournent de manière à pouvoir « prendre le vent » quand il y en aura vraiment. Et même quand elles produisent – dès que le vent dépasse 5m/sec – c’est le plus souvent très peu de chose et les centrales au gaz toujours au moins en « attente » qui les accompagnent sont polluantes. Il existe des centrales au gaz nettement moins polluantes mais elles ne peuvent pas être couplées aux éoliennes car elles manquent de souplesse.
Il suffit d’installer les bonnes centrales au gaz pour se passer des éoliennes et au total polluer beaucoup moins !
Il faut bien dire que les seuls bénéficiaires des éoliennes sont les promoteurs. Ils misent 100.000€. Si le parc éolien est accepté, cette somme devient leur revenu annuel, revenu assuré non par la production d’électricité mais par la participation de tous les citoyens qui l’« offrent » — sous forme d’impôts ou de compléments à la facture d’électricité. Il s’agit des primes, prix garantis, certificats verts et autres avantages promis par l’État qui veut favoriser les « énergies vertes »…
Serait-il possible de montrer à la population cette tromperie gigantesque Il s’agit actuellement d’environ 1.000 milliards d’euros versés aux « chevaliers d’industrie » ayant acquis le droit de faire main basse sur une partie grandissante de nos revenus !
Ce serait même facile ! Encore faudrait-il obtenir l’autorisation de faire le petit aménagement que je demande de pouvoir faire – à mes frais – depuis des mois. Il s’agit d’installer 10 lampes bien séparées et très lumineuses sur la tour d’une éolienne géante bien visible pour la population. La première lampe s’éclairant dès que l’éolienne fournit UN dixième de sa puissance nominale au réseau, la seconde s’éclairant dès qu’on arrive à 20 % etc… les passants pourraient observer que la plus grande partie du temps la première lampe ne s’allume pas ! On ajouterait une lampe rouge quand l’éolienne consomme du courant.
Précisons que plusieurs pays n’ont pas vraiment eu besoin de cette expérience : Hollande, Angleterre, Italie, USA ont décidé de limiter les primes aux éoliennes.
On endort l’esprit critique des citoyens, on cache les pertes financières qu’il subit – en période de crise encore ! – par une publicité quasi permanente dans toute la presse. Les actions allant dans le sens anti-éoliennes sont ridiculisées ou carrément ignorées.
Il est pourtant probable que l’expérience proposée mettrait fin aux programmes éoliens. Si seulement 1 ou 2 % de l’argent jeté actuellement dans l’éolien et dans le photovoltaïque – qui vit des mêmes primes, mais amplifiées (2) – était réservé à la recherche, nous pourrions espérer que les découvertes d’un proche futur rendront les énergies renouvelables nouvelles accessibles à l’homme. En attendant, pourquoi ne pas installer des centrales au gaz peu polluantes… nettement plus propres que le « couple » actuel éoliennes + centrale souple mais polluante ?
On ne sait pas, on ne peut savoir actuellement, quelle recherche pourra nous offrir l’énergie propre, sans risque et relativement peu coûteuse. Il faut donc chercher !
Un exemple de trouvaille intéressante est le travail d’Alan Bond. En 2012 il a terminé les tests d’un échangeur thermique permettant aux fusées de décoller comme des avions. Cet échangeur permettra peut-être aux capteurs d’énergie thermique des mers de devenir rentables. Une variante donnerait l’occasion de transférer à l’ammoniac les calories de l’eau chaude des mers tropicales.
L’avantage de l’échangeur d’Alan BOND est de réduire de l’ordre de 1.000 fois le volume et le poids de l’échangeur dont le gigantisme a toujours fait obstacle au système de captation de l’énergie des mers. Des dizaines de pays tropicaux pourraient produire en permanence tous leurs besoins en énergie sous forme d’électricité. (NB. Il s’agit ici du « cycle fermé » et non du « cycle ouvert » concerné par mon article « Amplificateur d’évaporation », brevet belge n° 2012/0089)
La plupart des énergies renouvelables issues du soleil ont un inconvénient majeur : elles sont très diluées. La ressource est le plus souvent de 1 Kw par mètre carré ! C’est ce qui explique le gigantisme des éoliennes. Il faut offrir au vent un disque balayé par les pales de l’éolienne de 100 mètres de diamètre – sur une tour de 100 m de haut – pour espérer obtenir les 3.000 Kw de l’alternateur… une centaine d’heures par an !
Dans les vagues, la nature concentre l’énergie du vent. Grâce à ce phénomène, on peut espérer obtenir 10 Kw par mètre carré en mer du Nord.
Hubert Quinet et Ingvald Straume ont conçu des houlomoteurs aptes à résister aux tempêtes.
Ces houlomoteurs ont aussi la qualité d’avoir une puissance spécifique élevée et, ainsi, évitent d’engloutir des masses trop coûteuses de matériaux. (Cf article « le houlomoteur à cycle ascendant et amplifié », brevet belge n° 2012/0088).
Les énergies renouvelables ne proviennent pas toutes du soleil. La géothermie moyenne et haute température fournit de l’eau (ou un autre fluide) à des températures supérieures à 80° C. L’origine de ces calories est à trouver dans la fission naturelle de l’uranium 235. Il faut le plus souvent creuser à 3.000 à 5.000 mètres de profondeur pour trouver des températures utiles. Là aussi de très nombreuses recherches sont menées dans l’espoir de faire baisser le prix de ces forages et des équipements à installer.
Cette forme d’énergie nucléaire ne fait l’objet d’aucun tabou, pas plus que les projets de centrale à fusion nucléaire, pour une raison évidente : il n’y a aucun risque contrairement à ce qui se passe pour les centrales nucléaires actuelles.
Le nucléaire actuel, les centrales à eau, est protégé par des systèmes de sécurité qui peuvent tomber en panne (Fukushima !). Ces centrales sont de type Westinghouse d’origine exclusivement militaire.
La recherche civile dans le domaine des centrales électriques est dans l’enfance…
Les centrales du futur, uniquement civiles, sont sans danger car elles pourront s’arrêter instantanément, consomment l’uranium 238 (ou le thorium) dont la planète a des réserves inépuisables, ne risquent en rien de polluer quoi que ce soit ou de laisser des déchets dangereux.
Les laboratoires de Sandia seront utilisés pour tester la fusion nucléaire en 2013 avec comme objectif de dépasser le rendement espéré en 2020 par ITER (ITER est – comme l’a précisé Jean-Pierre Petit – une aberration coûteuse et à risque).
En cas de réussite, les laboratoires de Sandia auront spécifiquement consommé 100 millions d’euros pour générer la fusion nucléaire tandis que le confinement inertiel par laser et le confinement magnétique (ITER) en auront consommé 10 milliards… sans espoir d’aboutir.
Le problème des déchets nucléaires devrait trouver sa solution avec les recherches menées par le programme MYRRHA qui peut donner naissance à des familles de surgénérateurs totalement sûrs, aptes à être éternellement alimentés avec l’uranium de l’eau de mer (ou avec du thorium, très abondant).
En conclusion, on peut dire qu’actuellement trop de « gros portefeuilles » profitent de la peur et de la crédulité de personnes peu au courant des recherches qui se font et dont certaines aboutiront avec certitude. Ces recherches peuvent nous offrir, non l’énergie éternelle à bas prix (3), mais une énergie propre, renouvelable et permettant à nos industries de continuer à fonctionner.
Claude Brasseur de Rochefort (Belgique),
mathématicien, spécialiste des énergies renouvelables
(1) cf. Scientific American, janvier 2008, p.48
(2) Au sud de la Belgique, en 2008, dès l’annonce des primes extraordinaires offertes, le prix du photovoltaïque est passé de 5 à 8 € le watt pic ! Un peu plus tard, les panneaux photovoltaïques au tellurium gallium et le dumping chinois ont fait passer le prix de production des panneaux à 1 euro le watt pic. Les installateurs ont ramené leur prix de 8 à 4 € le watt pic…les installations se multiplient car peu de gens ont assez de dignité pour refuser une électricité « offerte par les voisins », voisins qui payent les primes sous forme d’impôts et d’ augmentation du prix de l’électricité. S’enrichir aux frais des voisins n’a gêné personne.
Même à 4 € et surtout si le prix de 1 € le watt était appliqué, le fait de ne plus devoir payer son électricité, le fait que l’Etat accepte de servir de tampon (il n’y a pas tout le temps du soleil) suffirait à rentabiliser l’opération. Pourquoi le gouvernement n’impose-t-il pas la fin des primes payées par « les voisins » ? Parce qu’il n’existe pas d’écologiste dès qu’il s’agit du portefeuille et qu’il faut enrichir les « écologistes » en leur offrant des panneaux photovoltaiques aux frais de ceux qui ne peuvent pas en installer.
(3) voir JANCOVICI, ingénieur conseil, Commission d'enquête du Sénat français sur le coût réel de l'électricité