vendredi 21 février 2025

Allemagne — La police d'État se pointe à l'aube et saisit un ordi et un téléphone à cause d'une caricature (m à j)

 L'allemande Marie-Thérèse Kaiser a été condamnée à une amende de 6000 euros pour avoir republié des statistiques (non remis en doute par le tribunal) sur la répartition des violeurs en Allemagne selon leur groupe ethnique.

Marie-Thérèse Kaiser s'est appuyée sur des statistiques officielles du Bureau fédéral de la police criminelle d'Allemagne (BKA) pour appuyer son post sur les réseaux sociaux concernant les crimes commis par des immigrants, notamment les Afghans. Selon les web results fournis, notamment les articles de Wikipedia, du magazine The Critic, et d'autres sources comme InfoMigrants et le BBC, les statistiques qu'elle a citées reflétaient des données réelles sur la surreprésentation de certains groupes d'immigrants, y compris les Afghans, dans des crimes spécifiques, tels que les infractions sexuelles.

Marie-Thérèse Kaiser a violé l'article 130 du Code pénal allemand, qui interdit l'incitation à la haine, y compris les actions qui attaquent la dignité humaine d'un groupe défini par sa nationalité. Le tribunal de district de Rotenburg a jugé que son post sur les réseaux sociaux concernant les réfugiés afghans risquait d'être perçu comme une incitation à la haine, ce qui lui a valu une amende de 100 jours-amende de 60 € chacun en 2023. Le tribunal régional de Verden a confirmé ce verdict en mai 2024, réaffirmant que son post avait consciemment créé une image conduisant à la haine contre un groupe défini nationalement, prévalant sur son invocation de la liberté d'expression.



Billet du 17 février

La police d’État de Basse-Saxe, armée, a mené une descente à 6 heures du matin au domicile d’un citoyen allemand, confisquant ses appareils électroniques.

Leur crime présumé n’était pas le terrorisme ou les menaces, mais le partage d’une caricture que les autorités jugeaient offensant.

Et ce n’était pas le seul domicile perquisitionné ce matin-là.

Plus de 50 raids similaires ont eu lieu simultanément dans toute l’Allemagne.

Parce qu’il n’y a rien de mieux pour « protéger la démocratie » que des policiers à votre porte pour avoir posté des caricatures.
Une autre de ces descentes, en Franconie cette fois

Un matin, le retraité Stefan Niehoff a reçu une visite inattendue : celle de la police. Le ministre de gauche écologiste Robert Habeck en personne a porté plainte contre lui.

L’homme de 64 ans a partagé sur X un billet dans lequel le ministre est traité de « débile » (Swachkopf, littéralement tête faible). Mais ce n’est pas le seul reproche. L’affaire fait désormais des vagues jusqu’au Berlin politique.

Est-ce que c’est un tournant ? Le cas de Stefan Niehoff, retraité de Basse-Franconie et ancien sergent de l’armée allemande, fait actuellement couler beaucoup d’encre dans les médias en ligne ainsi qu’auprès des autorités judiciaires et des politiciens. Et il se pourrait bien que l’État ait dépassé les bornes dans sa « lutte contre la haine et l’incitation à la haine ». C’est en tout cas ce que l’on peut comprendre des propos tenus par la justice bavaroise et les politiciens juridiques au Bundestag à propos de cette affaire.

Niehoff avait osé retweeter un mème sur lequel le ministre fédéral de l’économie Robert Habeck (Verts) était traité de « tête de con ». Il gère un compte sur X appelé « IchBinsFeinet ».  Sa photo de profil porte le slogan « Vert ? — Non merci ! », un petit personnage y jette un tournesol dans une corbeille à papier. Tout cela est bien anodin. Mais la justice a frappé fort avec une perquisition et une enquête du procureur contre Niehoff — et doit à son tour faire face à de vives critiques.

Niehoff a partagé cette image parodique à propos de Habeck sur X. Il fait référence de manière parodique à la marque de cosmétiques capillaires Schwarzkopf Professional (Schwarzkopf = tête noire le nom des cosmétiques, Schwachkopf = tête vide, idiot avec CH).

Au petit matin du 12 novembre — il faisait frais, humide et sombre — une commissaire principale de la police judiciaire et un commissaire principal de la police judiciaire se sont assis dans leur voiture d’intervention au poste de police de Schweinfurt. Il était environ 5 h 45 lorsqu’ils ont pris la route en direction du petit village de Burgpreppach. Ils ont parcouru les 37 kilomètres à travers les collines franconiennes en une demi-heure.