lundi 15 août 2022

« Tous les Acadiens, toutes les Acadiennes »

Extrait de La Vie Secrète des Chansons sur France 3, « L’Amérique en chansons » avec Michel Fugain et la chanson « Tous les Acadiens, toutes les Acadiennes… » écrite avec Maurice Vidalin, inspirée du drame du peuple acadien et du « Grand dérangement », leur déportation vers la Louisiane.

Le présentateur, André Manioukian, parle de « déportation sans ménagement ». Dit ainsi, on ne comprend pas la cruauté de ce Grand Dérangement des Acadiens. C’est ainsi que 3 100 Acadiens furent déportés après la prise de Louisbourg, en 1758, parmi eux 1 649 moururent de noyades ou de maladies, soit un taux de mortalité de 53 %. De 1755 à 1763, environ 10 000 Acadiens furent déportés. Ils furent envoyés à différents endroits autour de l’Atlantique. Beaucoup se retrouvèrent dans des colonies anglaises, d’autres en France ou dans les Caraïbes. Des milliers décédèrent de maladie ou de faim à cause des conditions sordides qui existaient à bord des navires.

André Manioukian ne peut s’empêcher de préciser que la musique cajun est une musique française ayant subi « beaucoup de métissages » (plutôt que d’influences), sans préciser quel métissage. Mais voilà, « métissage » est devenu un mot magique. Est-ce que la musique de Jean-Sébastien Bach est aussi fort métissée ?

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Histoire — chanson du 31 août, corps des troupes de la marine

 

En Pologne, une campagne d'affichage massive sur la natalité

Photo de deux fillettes blondes sur un panneau publicitaire accompagnée de la légende « Où sont ces enfants ? », le 5 août 2022 à Varsovie, en Pologne

Impossible d’y échapper : des portraits de deux fillettes blondes en robes immaculées, dans un champ de blé baigné d’une lumière d’or crépusculaire, recouvrent depuis quelques semaines les panneaux publicitaires aux quatre coins de la Pologne.

Cette campagne, œuvre d’une fondation catholique, dénonce la baisse de la fécondité.

La photographie des fillettes est accompagnée de pictogrammes, indiquant qu’une famille polonaise n’engendre désormais en moyenne qu’un enfant et demi, contre cinq dans les années 1950.

L’ensemble est flanqué d’une légende : « Où sont ces enfants ? ».

À gauche, le taux de fécondité (approximatif). Actuel 1,5 enfant/femme, années 80 : 3 enfants, années 50 : 5 enfants.

Les chiffres concernant les années 1950 ont beau être exagérés, le taux moyen de fécondité actuel reste préoccupant : avec 1,4 enfant par femme, la Pologne est en dessous de la moyenne européenne et bien en dessous du seuil du renouvellement des générations. « Notre campagne n’a pas de but idéologique ou politique : elle invite simplement les gens à réfléchir », affirme la fondation Kornice dont le président, entrepreneur proche des milieux catholiques, compte parmi les grandes fortunes du pays.


Pour Paulina Zagorska, une militante féministe, « le sous-entendu fondamentaliste de ces affiches est évident : leurs auteurs imputent la chute de la natalité à la contraception et à la remise en cause de la famille traditionnelle ».

Plusieurs commentateurs ont saisi l’occasion pour dénoncer la quasi-interdiction de l’IVG, impulsée par le gouvernement en octobre 2020, et étriller sa politique familiale.

La fin du communisme en Pologne s’accompagna d’une chute rapide de la natalité et d’une émigration importante. On note un léger regain de la natalité ces dernières années avant la pandémie de Covid en 2020.

Selon l’eurodéputé d’opposition Robert Biedron (de gauche, militant LGBTQ2SAI+), « les enfants manquent à cause du déficit de crèches et d’écoles maternelles (…), des salaires trop bas (…), de la peur de tomber enceinte à la suite de lois antiavortement inhumaines ».

Une étude, publiée en mai 2022 par les bureaux d’études SW Research et Garden of Words, estimait que la moitié des Polonaises trouvaient leur pays peu favorable à la maternité, notamment à cause de l’accès difficile aux soins médicaux.

Pourtant, la natalité compte parmi les fers de lance du parti gouvernemental, dont une allocation mensuelle fixe versée aux ménages pour chaque enfant, est une mesure emblématique.

Les politiques familiales portées par les conservateurs ambitionnent de stabiliser l’installation des jeunes ménages et de leur permettre d’assurer la garde des enfants pendant les premières années de vie.

Pour les critiques, elles sont surtout pensées pour favoriser le modèle traditionnel de la famille et inciter les femmes à rester au foyer.

Dans son plan d’orientation pour la fécondité, le ministère de la Famille qualifie celle-ci d’« enjeu vital », qui doit être défendu « y compris au prix du retrait temporaire du marché du travail pour les femmes qui préfèrent éduquer elles-mêmes leurs enfants ».

Alors que la Pologne compte aujourd’hui 38,2 millions d’habitants, sa population pourrait baisser de 2,3 millions de personnes d’ici 2040, selon une prévision d’Eurostat.

Outre le contexte actuel, cette baisse est également due à des facteurs historiques.

« Le chômage massif, engendré par le passage brutal à l’économie capitaliste, a entraîné une chute de la natalité dans les années 1990 dans les pays de l’ex-bloc de l’Est », rappelle Mme Kotowska.

« Les femmes nées dans ces années, en âge de procréer, sont donc peu nombreuses et ont peu d’enfants ».

Mme Kotowska doute que l’afflux d’Ukrainiens, principalement de femmes et d’enfants, cherchant refuge en Pologne après l’invasion russe, « inverse le déclin de la population ».

On pourrait certes envisager une immigration venue d’autres pays du monde, mais « je doute que ce soit envisageable en Pologne, où la politique natale est intrinsèquement liée au nationalisme et à l’ethnie », insiste-t-elle.

En attendant, dans un rapport officiel, le gouvernement alerte sur le risque à long terme de « disparition biologique de la nation polonaise ».

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