jeudi 17 juin 2021

Grand oral du baccalauréat : ces orateurs de l'Antiquité qui peuvent vous aider

Vous êtes en Terminale et vous inquiétez de l’épreuve du grand oral, prévue du 21 juin au 2 juillet ? Guillaume Simiand, professeur d’éloquence et de culture générale à Paris I, vous donne les clefs pour réussir cette nouvelle épreuve, en vous inspirant des grands orateurs antiques.

Les articles de presse se multiplient sur le « grand oral », nouveauté du baccalauréat 2021. À les lire, une anxiété certaine toucherait les élèves qui se préparent à passer cette épreuve, mais aussi certains enseignants chargés de les évaluer.

De manière plus profonde se greffe sur cette situation la crainte très répandue de la prise de parole en public. Naomi Osaka en a donné ces derniers jours une excellente illustration : championne de tennis victorieuse de quatre tournois du Grand Chelem, elle a préféré il y a quelques jours se retirer de Roland-Garros plutôt que de participer au rituel de la conférence de presse, qu’elle jugeait trop anxiogène.

Une nouvelle épreuve pas si difficile

Si vous êtes comme Naomi, notez qu’il est beaucoup plus facile d’apprendre à parler en public, et à gérer les émotions qui vont avec, que de gagner un tournoi du Grand Chelem. D’amples ressources existent sur le sujet : la question de faire passer des messages à la fois contrôlés et efficaces se pose depuis que l’homme vit dans des sociétés fondées sur le droit (via la plaidoirie) et démocratiques (via le débat).

En réalité, l’art de parler en public est peut-être encore plus ancien, puisque la capacité à souder le groupe par la parole, autour de valeurs ou d’expériences communes, est une compétence fondamentale dans l’espèce sociale qui est la nôtre. Dans ces vingt-cinq ou vingt-sept siècles de réflexion, beaucoup d’idées, que l’enseignement en France a malheureusement trop oubliées depuis une centaine d’années, sont à reprendre. On en proposera ici quelques-unes, inspirées par trois figures d’orateurs des siècles passés.

 

Vidéo de présentation de l’épreuve par le ministère de l’Éducation. À noter : pour la session 2021, les élèves auront accès à leurs notes.

En préambule, il importe de remettre les choses à leurs justes dimensions. Obtenir le bac est certes essentiel. Mais les vœux sur Parcoursup, bien plus déterminants pour la suite de vos études, sont déjà faits. L’épreuve est nouvelle, et c’est pour vous un avantage supplémentaire : une fois lus les documents de cadrage mis à disposition par le ministère de l’Éducation nationale, vous en saurez à peu près autant que vos futurs correcteurs. Et les aménagements des épreuves du fait de la pandémie doivent rassurer plus encore.

En réalité, on peut prédire sans trop de risque qu’il n’y a que trois moyens de rater son grand oral :

  1. Ne pas maîtriser les connaissances attachées aux questions que vous traitez. Le problème serait lié à un manque de travail qui pourrait vous être légitimement reproché.
  2. Proposer un discours décousu, plein d’hésitations et de redites. Le problème est assez facile à régler : vous devez, en amont, réfléchir à l’ordre de vos arguments. N’hésitez pas à vous filmer et à demander les avis de proches sur les passages à améliorer.
  3. Enfin, l’écueil principal est de donner l’impression d’un manque de motivation. Être dans une forme d’engagement avec votre jury est essentiel : cela signifie avoir une bonne posture, et surtout être ouvert dans son ton et sa façon de parler. L’idée avait été envisagée d’appeler cet exercice « Oral de maturité » : c’est exactement ce que le jury attendra. Vous devez montrer que vous êtes capables de vous projeter dans l’enseignement supérieur et, à plus long terme, dans le monde professionnel.

Venons-en à quelques conseils inspirés de grands orateurs antiques.