On a fait grand cas de la réforme (facultative) de l’orthographe suggérée en 1990 et adoptée par les éditeurs scolaires.
Voici quelques caricatures récentes récoltées sur les réseaux sociaux qui se moquent de la nouvelle orthographe proposée pour le mot « nénufar » :
Or Littré préférait déjà « nénufar », voir le fac-similé ci-dessous page 712 du tome 3 de l’édition de 1873-1874.
De même le Larousse universel en deux volumes de 1922 mentionnait déjà les deux graphies « nénuphar » et « nénufar » :
Il en va de même du Larousse en sept volumes de 1907.
Le dictionnaire de l’Académie française de 1835, Tome 2, page 261, écrivait également « nénufar » :
La 9e édition du Dictionnaire de l’Académie (dans son 3e volume paru en 2011) précise :
On retrouve la graphie nénufar dans des ouvrages nombreux du XVIIIe siècle :
Voici quelques caricatures récentes récoltées sur les réseaux sociaux qui se moquent de la nouvelle orthographe proposée pour le mot « nénufar » :
Or Littré préférait déjà « nénufar », voir le fac-similé ci-dessous page 712 du tome 3 de l’édition de 1873-1874.
De même le Larousse universel en deux volumes de 1922 mentionnait déjà les deux graphies « nénuphar » et « nénufar » :
Il en va de même du Larousse en sept volumes de 1907.
Le dictionnaire de l’Académie française de 1835, Tome 2, page 261, écrivait également « nénufar » :
La 9e édition du Dictionnaire de l’Académie (dans son 3e volume paru en 2011) précise :
NÉNUFAR ou NÉNUPHAR n. m. XIIIe siècle. Emprunté du persan nilufar, de même sens. La graphie nénuphar date du XIXe siècle. Genre de plantes aquatiques de la famille des Nymphéacées, pourvues de larges feuilles rondes et de grandes fleurs solitaires diversement colorées. Le nénufar blanc. Le nénufar jaune, ou Jaunet. Le nénufar a longtemps été appelé lis d’étang.
On retrouve la graphie nénufar dans des ouvrages nombreux du XVIIIe siècle :
Familles des plantes, par M. Adanson à Paris en 1763
Que s’est-il donc passé ? D’où vient la graphie avec le « ph » ? De quand date-t-elle ?
Voici l’historique qu’en fait le Dictionnaire de l’histoire de l’orthographe française publié chez Larousse en 1995 :
- nenuphar : écrit ainsi en 1549, 1564, 1606 (sans accent) [à une époque qui tend à latiniser et à helléniser la graphie, parfois à mauvais escient, voir sçavoir, azymuth, autheur, le « h » dans la graphie anglaise « author » n’est pas étymologique, mais une hellénisation pédante.]
- nenufar : écrit ainsi en 1694, 1718 (avec un « f », sans accent)
- nénufar : la forme reçue de 1740 à 1878 (avec « é » et « f »)
- nénuphar : à partir de 1935 dans le dictionnaire de l’Académie sous la fausse supposition qu’il s’agissait d’un mot grec.
La notice précise :
« Thierry [1564] et Nicot [1606, deux lexicographes autour du XVIe siècle] enregistrent les premiers ce mot venu de l’arabe avec un “ph” non étymologique (sous l’influence du latin venu du grec nymphea). [...] L’académie n’introduit la graphie faussement grecque que dans sa dernière édition complète en 1935, reprenant ainsi une ancienne réfection savante disparue depuis le XVIe s. Littré ne donne que nénufar. Les deux graphies, “ph” et “f”, sont données par le Grand Robert (1969 et 1986), le GLLF [Grand Larousse en 7 volumes] et d’autres dictionnaires actuels. »
Pour ce carnet, écrire « nénufar » n’est vraiment pas une mauvaise idée, pas plus que les étranges paires qui sont rectifiées par le réforme de 1990 (« boursoufler » devient « boursouffler » comme « souffler », « imbécillité » devient « imbécilité » comme « imbécile », « bonhomie » devient « bonhommie » comme « homme », etc.)