dimanche 29 septembre 2013

Euthanasie au Québec — Quid de l'autonomie des médecins ? Consensus fondé sur la confusion des termes.

Audition de Me Racicot et du Dr Beauchamp, de l’organisme Vivre dans la Dignité, lors des auditions publiques de la Commission de la santé et des services sociaux de l’Assemblée nationale du Québec, sur le Projet de loi n° 52, Loi concernant les soins de fin de vie, le mercredi 25 septembre 2013.


Liens directs vers le vidéo : Vimeo | Assemblée nationale.
 
Afin d’alléger le visionnement, nous vous suggérons de porter particulièrement attention aux interventions suivantes :
  • Dr Beauchamp de 06:25 à puis de 23:00 à 26:00.
  • Me Racicot de 26:00 à 27:30, de 31:00 à 36:30, de 40:00 à 41:00, et de 50:25 à 50:55.
  • Dr Beauchamp de 53:40 à 56:00.
  • Me Racicot de 57:13 à 58:10, et de 01:01:18 à 01:02:35.
  • Dr Beauchamp de 01:04:55 à 01:07:08.

Le mémoire de Vivre dans la Dignité déposé à cette occasion renferme une excellente critique juridique et médicale du projet de loi débattu. La résolution de l’Association médicale mondiale contre l’euthanasie à laquelle font référence les intervenants est accessible ici.

Les intervenants réfèrent aussi fréquemment à « hier soir », il s’agit de l’audition du Regroupement québécois contre l’euthanasie, qui s’est déroulée le mardi 24 septembre 2013. Le livre qui sera remis à chacun des 125 députés de l’Assemblée nationale est Plaidoyer pour une mort digne (Presses de l’Université Laval, 2011). La méthodologie et les détails du très récent sondage (mené du 18 au 20 septembre par Ipsos Marketing) auquel renvoie Me Racicot à la 33e minute sont accessibles ici.


SondageEuthanasie1

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Nous voyons que 67 % des Québécois interrogés ne connaissent pas la véritable signification de l’euphémisme « aide médicale à mourir », et ne peuvent par conséquent même pas comprendre la portée concrète du Projet de loi n° 52, alors que cela les concerne très sérieusement. Par ailleurs, un autre récent sondage (mi-septembre 2013) mené auprès de 1200 médecins de la province révèle que 59 % d’entre eux refuseraient d’administrer une euthanasie.

De la liberté de choix des médecins

Les adeptes de l'euthanasie usent souvent de l'argument de la liberté de choix des gens qui veulent se faire euthanasier (« mourir dignement » selon la terminologie gouvernementale). Ils omettent de parler de la liberté de choix des médecins qui, même si en leur âme et conscience s'opposent à une mise à mort assistée, devront référer leur patient à un confrère qui serait prêt à commettre ce qu'ils considèrent moralement répréhensible, précipité ou indigne.

On peut aussi s'interroger sur le bien-fondé que l'État facilite ces mises à mort et les subventionne.

Confusion et apparence de consensus

Comme le rapporte Le Soleil, les Québécois, bien qu'ils semblent largement favorables à l'« aide médicale à mourir », sont perplexes sur cette forme d'euthanasie, selon un sondage Ipsos rendu public jeudi. Le tiers des personnes interrogées interprète l'« aide médicale à mourir » comme étant la demande par le patient d'une injection entraînant la mort. Trois personnes sur 10 [30 %] croient plutôt qu'il s'agit de soulager des symptômes par les soins palliatifs. Le troisième groupe, soit près de 40 % des sondés, associe l'« aide médicale à mourir » à « l'interruption de l'acharnement thérapeutique ou au suicide assisté ». « Cette forte dispersion des réponses démontre l'ambiguïté qui entoure l'expression "aide médicale à mourir" », selon la firme de sondage.
 
À l'inverse, le terme « euthanasie » est plus clair pour les Québécois. En effet, 60 % des personnes interrogées sont d'avis qu'il s'agit pour un médecin de pratiquer une injection mortelle à la demande du patient. L'autre 40 % des personnes sondées comprennent que l'euthanasie est l'arrêt, à la demande du patient, des moyens artificiels (respirateur) pour prolonger la vie, ou le fait de permettre à une personne qui le désire de s'administrer une substance provoquant la mort, ou de soulager la douleur sans prolonger la vie ni l'abréger. La notion d'« aide médicale à mourir » avait été proposée, de l'aveu même du gouvernement (voir la vidéo), à la place du terme euthanasie  parce qu'elle a une charge émotive moins grande dans la population.

Acte criminel, recours aux tribunaux à prévoir

Par ailleurs, si le projet de loi 52 sur l'« aide médicale à mourir » est adopté par l'Assemblée nationale, une contestation devant les tribunaux est à prévoir. « L'“aide médicale à mourir” est de l'euthanasie, un homicide selon le Code criminel canadien. Il faudra chercher longtemps pour trouver suffisamment de médecins québécois prêts à franchir cet interdit historique. En fait, plusieurs d'entre nous sommes prêts à nous tourner vers les tribunaux si la loi 52 devient réalité », a affirmé, vendredi, le président de Vivre dans la dignité, le Dr Marc Beauchamp, en compagnie de la Dr Catherine Ferrier du Collectif de médecins du refus médical de l'euthanasie. Les mémoires des deux groupes ont été présentés à la commission parlementaire qui étudie le projet de loi 52. Selon la Dr Ferrier, l'application de l'« aide médicale à mourir » va créer une grave crise de confiance entre la population et les médecins. «  Ça va tout gâcher dans le système de santé. Il n'y aura plus de confiance envers les médecins », a-t-elle prédit.



Via Monarchomaque et Le Soleil.



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Écologisme — Pas de réchauffement climatique depuis 16 ans ? (m à j, réactions prof Lindzen)

Selon le Spectator britannique, la semaine prochaine, ceux qui ont fait des prédictions catastrophistes sur un changement climatique désastreux seront confrontés à une vérité qui dérange. Le résumé du cinquième rapport d'évaluation du Groupe d'experts inter­gou­ver­ne­mental sur l'évolution du climat (GIEC) sera alors publié. Il démontrera que les températures mondiales mesurées refusent de suivre les prévisions haussières pressenties par la quasi-totalité des modèles clima­tiques. Depuis son premier rapport en 1990, le GIEC prédisait que les températures mondiales augmenteraient en moyenne de 0,2° Celsius par décennie. Mais voilà que le GIEC reconnaît qu'il n'y a eu aucune augmentation statistiquement significative des températures mondiales tout au long des 16 dernières années.

Dans un numéro de septembre 2013 de la prestigieuse revue scientifique Science, une équipe canadienne se penche également sur la surestimation du réchauffement de la planète au cours des 20 dernières années par les modèles informatiques. Pour ces chercheurs, « le réchauffement climatique observé récemment est nettement inférieur à celui prévu par les modèles climatiques. Cette différence pourrait s'expliquer par une combinaison d'erreurs dans le forçage externe, la réponse des modèles à ce forçage et de la variabilité interne du climat. » Sur 117 modèles (regroupés en barres grises dans les diagrammes ci-dessous), seuls 3 prévoyaient des valeurs dans l’intervalle des températures observées. Tous les autres surestimaient grandement le réchauffement.


Pour le Spectator, il est difficile de surestimer l'importance de ce rapport. Le GIEC n'est pas uniquement un organisme de recherche qui rédige des rapports le plus souvent ignorés dans le brouhaha médiatique et politique. Sa parole est d'évangile pour les journalistes, les enseignants et les politiques. Ses rapports servent à justifier toute une série de programmes gouvernementaux coûteux et contraignants qui visent à rendre l'énergie à base de carbone plus cher tout en subventionnant les énergies renouvelables. Les écoles « sensibilisent » dès le plus jeune âge les enfants captifs qui leur sont envoyés à cette préoccupation planétaire qui dépasserait les clivages ethniques et religieux. Même le Jardin botanique de Montréal donne dans ce thème.

Les fortes surestimations des prédictions minent la confiance dans les fondements scientifiques de la « science » du changement climatique. Pour le Spectator, avec ce nouveau rapport du GIEC, il devient clair que cette discipline n’est pas assez mûre pour faire des prédictions utiles sur la future hausse des températures mondiales. Banquise précoce de l’Arctique et passages du Nord-Ouest annulés Le 4 juin Radio-Canada annonçait que « Quatre aventuriers se proposent de traverser l’Arctique à la rame cet été. Deux Canadiens et deux Irlandais se lancent dans cette aventure, au départ d’Inuvik dans les Territoires du Nord-Ouest pour tenter d’atteindre Pond Inlet au Nunavut. » Selon le Vancouver Sun, il s’agissait de souligner les « changements » dans l’arctique provoqués par « le réchauffement climatique ».

Parcours prévu, interrompu pour cause de glace et bourrasques de neige
Curieusement, nous n’avons pas trouvé de nouvelles sur Radio-Canada relatant l’annulation de cette tentative pour cause de mauvais temps, de bourrasques de neige estivales tardives (ou hivernales précoces) et de la glace qui bloquait leur chemin… Évidemment, dans le Globe and Mail, les participants à cette traversée prétendent avoir réussi, car ils auraient pu attirer, selon eux, l’attention du public sur « les conditions météorologiques extrêmes qui accompagnent le changement climatique »… Conditions météorologiques extrêmes qui expliquent l'échec depuis des siècles de l'exploitation du passage du Nord-Ouest. Mais cela le Globe and Mail ne le fait pas remarquer à ces militants ou à ses lecteurs.

La même déconvenue a frappé le Français Charles Hedrich qui tentait de traverser le passage du Nord-Ouest à la rame. Le Français a perdu son contre-la-montre face aux glaces et « le gel prématuré de l'océan Arctique » l'a contraint mi-septembre à interrompre sa tentative de première mondiale, la traversée du mythique passage à la rame.


Masquer la bonne nouvelle ?

  Que faire de cette bonne nouvelle ? Enfin, pour ceux qui craignaient une hausse des températures. (Certains Boréaliens seront peut-être déçus que le climat québécois se réchauffe nettement moins vite que prévu). L’Associated Press a mis la main sur un exemplaire de ce rapport du GIEC et les commentaires reçus des nombreux gouvernements à son sujet. (Il faut se rappeler que le GIEC est d’abord une instance politique avant d’être scientifique, comme toutes les créatures de l’ONU.)

On y apprend que des politiciens belges, allemands, hongrois et américains se sont dits préoccupés par la version finale dudit rapport.

L’Allemagne a demandé à ce que toute mention au ralentissement du réchauffement soit supprimée, en argüant que 10 ou 15 ans étaient un échelle de temps « trompeuse » et qu’il ne fallait mentionner que des tendances portant sur des décennies ou des siècles.

 La Belgique s'est opposée à l'utilisation de 1998 comme année de départ des statistiques, car cette année avait été exceptionnellement chaude et donne aux graphiques une apparence plate. Elle a suggéré de plutôt utiliser 1999 ou 2000 comme point de départ pour que la courbe haussière soit plus visible.

La délégation américaine, quant à elle, a fait pression en exhortant les auteurs du rapport d'expliquer l'absence de réchauffement en utilisant « l'hypothèse dominante » parmi les scientifiques qui voudrait que le réchauffement soit inférieur à celui escompté parce que la chaleur serait absorbée par les océans qui eux se réchaufferaient.

Effet de serre saturé ?

Lundi matin sur la radio française RTL, François Gervais, physicien, spécialiste de thermodynamique, remet en cause l’une de nos grandes peurs contemporaines. Le CO2 a certes augmenté depuis le XIXe siècle, passant de 300 ppm à 400 ppm mais l’effet de serre dû au CO2 est maintenant saturé, explique-t-il. « Concrètement, l’effet de serre du CO2 est une réalité, mais une réalité tellement forte qu’à l’heure actuelle, il est presque saturé, c’est-à-dire qu’on peut en envoyer [dans l’atmosphère] davantage mais ça n’aura pas d’incidence notable, mesurable sur la température de la planète. J’en veux pour preuve une observation que tout un chacun fait, y compris le GIEC, à savoir : au niveau du sol, depuis dix-sept ans, les températures n’ont pas augmenté alors que dans cette période-là, on a envoyé un tiers de tout le CO2 émis dans l’atmosphère depuis le début de l’ère industrielle au XIXe siècle. »

François Gervais constate également que les partisans du réchauffement climatique d’origine anthropique ont pris une conséquence pour une cause : en effet, les fluctuations de température précèdent celles du CO2… Cette inversion avait déjà été soulevée dans le documentaire L'Escroquerie du réchauffement climatique.




François Gervais est physicien, spécialiste de thermodynamique. Professeur émérite à l’Université François Rabelais de Tours, médaillé du CNRS et primé par l’Académie des Sciences, il a récemment été choisi comme rapporteur critique par le GIEC. Il vient de publier L'Innocence du Carbone aux éditions Albin Michel.

Réaction de Richard Lindzen du MIT

Prof. R. Lindzen
Pour le climatologue du Massachusetts Institute of Technology Richard Lindzen, le plus récent rapport du GIEC a vraiment sombré dans l'incohérence hilarante. Les rapporteurs proclament haut et fort une confiance accrue dans leurs modèles climatiques alors que l’écart entre les prédictions des modèles et les observations augmentent.

Pour le professeur Lindzen, l’excuse du GIEC qui expliquerait l'absence de réchauffement au cours des dix-sept dernières années consiste à dire que la chaleur se cache dans les profondeurs des océans. Ce n’est tout simplement que l’aveu que ces modèles ne parviennent pas à simuler les échanges de chaleur entre les couches de surface et les profondeurs océaniques. Or, cet échange de chaleur joue un rôle primordial dans la variabilité naturelle interne du climat et l’affirmation du GIEC selon laquelle le réchauffement observé peut être attribué à l'homme dépend essentiellement de l’exactitude des simulations de ces modèles quant à la variabilité naturelle interne du climat. Ainsi, le GIEC admet de façon controuvée, selon le climatologue du MIT, que leur cruciale hypothèse est totalement injustifiée.

Enfin, tout en attribuant le réchauffement climatique à l'homme, Richard Lindzen souligne que le GIEC omet de préciser que ce réchauffement a été faible et totalement compatible avec une situation en rien alarmante. Il est assez étonnant de voir les contorsions que le GIEC s’impose pour poursuivre la promotion du programme politique sur le climat.


Voir aussi

Écologisme — la revue Nature reconnaît l'échec des modèles prédictifs informatiques

CERN : des modèles climatiques à corriger ?

Prof. Henri Masson, Université d’Anvers, déclare les modèles du GIEC « aberration statistique »

Jacques Brassard : nouvelles embarrassantes pour les réchauffistes

Spiritualité autochtone, écologie et norme universelle moderne

Manipulations de données par des chercheurs du GIEC ? (« Cacher la baisse »)


Chiffres et graphe interactif compilés par le Financial Times.