jeudi 2 juin 2011

Québec — Contestation judiciaire contre l'interdiction d'explications et allusions religieuses dans les garderies (m-à-j)

Mise à jour, vendredi 3 juin

A New push to remove any reference to religion from the massively subsidized daycares in Quebec (all others are being run out of business) has people scratching and shaking their heads. Also Idaho offering more choice through school voucher.



Interdire Au Clair de la Lune dans les crèches et garderies du Québec !?



Ezra Levant : Quebec daycares and bureaucrats are going to ridiculous lengths to avoid any reference to Christmas, God or anything else. The price of the Nanny State and subsidized daycare.




Une directive émise par le gouvernement du Québec empêchant les garderies subventionnées d’enseigner ou d'expliquer des principes religieux aux petits entre en vigueur mercredi. Estimant que cette directive est discriminatoire, une coalition, baptisée Québécois pour l’égalité du droit à la garde subventionnée et lancée jeudi dernier, a déposé mardi matin un recours en justice visant à la faire invalider.

Lancé jeudi dernier, le mouvement Québécois pour l'égalité du droit à la garde subventionnée regroupe déjà plus de deux cents Québécois de divers antécédents culturels et de croyances religieuses différentes, et il est formellement appuyé par des organismes tels que l'Association des C.P.E. de la Communauté juive, Federation CJA, et l'Association des parents catholiques du Québec.


Québec a choisi, en décembre, de ne plus permettre aux garderies subventionnées d’enseigner ou d'expliquer la religion. Cette décision faisait suite à certains reportages dans les médias qui montraient que des garderies subventionnées transmettaient aux enfants les principes de la religion juive et musulmane. Des garderies catholiques (tenues notamment par des sœurs salésiennes) transmettent aussi quelques principes religieux. Rappelons que Québec financent pourtant des écoles confessionnelles.


Danielle Sabbah de Québécois pour l’égalité du droit à la garde subventionnée a déclaré que la directrice d'une garderie catholique avait été informée par des bureaucrates que les bambins pourraient continuer à chanter la populaire chanson Au Clair de la lune pour autant que le dernier vers « Pour l'amour de Dieu » soit omis...

De surcroît, pour Mme Sabbah cette politique est tellement vague qu'il sera impossible pour les gardiennes d'enfants de savoir quand elles l'enfreignent.

La ministre de la Famille, Yolande James, avait prévenu les services de garde qu’ils devraient revoir leur programme éducatif avant mercredi s’ils ne voulaient pas perdre en tout ou en partie leurs subventions. La directive prévoit que les services de garde subventionnés doivent éviter d’offrir des activités qui visent l’apprentissage d’une croyance, d’un dogme ou de la pratique religieuse précise.

La coalition Québécois pour l’égalité du droit à la garde subventionnée estime que les services de garde sont une extension du milieu familial et que les parents ont le droit de choisir quelles valeurs et quelle religion sera transmises à leurs enfants lorsqu’ils sont confiés aux soins d’éducatrices. Elle demande à la Cour supérieure de déclarer nulle la directive de Québec et d’en suspendre l’application en attendant que la cause soit entendue.

« Les parents ont le droit à la liberté de religion en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés et de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec, a rappelé Isabelle Couët, coprésidente de la coalition. Nous sommes d’avis que la directive est discriminatoire à l’égard des parents qui, tout en voulant profiter du système de garderies subventionnées qui doit être offert à tous les citoyens de la province, choisissent d’envoyer leurs enfants dans une garderie qui tient compte des valeurs religieuses de leur milieu familiale. Les limites que pose la directive aux droits à l’égalité ne peuvent aucunement être justifiées. »

Le regroupement juge également que la directive est imprécise et que son application pourrait s’avérer difficile. Avant de se lancer dans une procédure juridique, Québécois pour l’égalité du droit à la garde subventionnée avait lancé une pétition qui a recueilli, à ce jour, plus de 9 000 signatures.

Ministre ferme, malgré la contestation judiciaire

La ministre de la Famille, Yolande James, a déclaré mercredi qu'il n'était pas question de faire marche arrière dans ce dossier, quelle que soit la démarche judiciaire entreprise par des groupes juifs et catholiques qui estiment leurs droits lésés.

« Le processus suit son cours. La directive - on maintient le cap - s'applique à partir d'aujourd'hui », a soutenu Mme  James, mercredi, lors d'un brève conférence de presse.

La ministre a rappelé que la directive controversée avait été annoncée en décembre dernier et que les responsables de services de garde (Centres de la petite enfance et garderies subventionnées) avaient eu six mois pour se conformer aux directives du gouvernement.

Membres d'un comité-conseil ignorés

La Presse de Montréal révélait il y a six mois que les travaux entourant cette décision ont été mouvementés au comité chargé de conseiller la ministre Yolande James sur sa directive interdisant l'enseignement religieux dans les garderies subventionnées. Un spécialiste des relations interculturelles a claqué la porte après la première réunion. La représentante des garderies juives l'a imité plus tard. Et la porte-parole des CPE catholiques s'est sentie flouée par un gouvernement qui, selon elle, a imposé ses vues au comité.

La directive avait été plutôt mal accueillie par les principales intéressées - les garderies religieuses, que les médias traditionnels n'avaient pas interrogés depuis l'annonce de la ministre. Elles reprochent au gouvernement de les avoir invitées à un comité-conseil sans écouter leurs doléances.

« Les parents ne sont pas prêts à accepter ça. Ils sont prêts à s'unir à d'autres groupes pour faire entendre leur voix », a affirmé à La Presse sœur Ethel Rousselle, responsable de trois des cinq CPE des sœurs salésiennes de Don Bosco.

Elle a siégé au comité-conseil créé par la ministre. « J'ai été déçue. J'ai accepté de faire partie de ce comité parce que je pensais qu'on pourrait travailler ensemble. Mais la directive était déjà toute tracée, les choses étaient pas mal décidées. Ç'a été difficile pour nous d'émettre des opinions », a-t-elle affirmé. Sœur Rousselle a tout de même siégé au comité jusqu'à la fin des travaux.


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