samedi 1 janvier 2011

Espagne — « sain relativisme » du programme d'éducation à la citoyenneté admis par le gouvernement

Lors du recours engagé par des parents « objecteurs » contre le cursus obligatoire d'Éducation à la citoyenneté (EpC) en Espagne, une audience devant le Tribunal constitutionnel a permis d'en savoir un peu plus sur la philosophie qui anime l'État espagnol conduit par le socialiste Zapatero. Le procureur du gouvernement a ainsi dévoilé les présupposés idéologiques qui sous-tendent l'imposition dudit programme, dans ces arguments rapportés par Profesionales por la Etica, l'association qui défend les intérêts des parents. Ces présupposés sont clairs :
  • « La conception philosophique présupposée par la démocratie est le relativisme, qui n'est rien d'autre que l'autre nom de son pluralisme idéologique inhérent. » (Disons que ce soit le cas, c'est là une philosophie qui s'appliquerait à l'État afin de garantir une certaine impartialité devant la pluralité des conceptions de la vie bonne, mais à quoi servirait-il  qu'il oblige que chacun de ses jeunes citoyens devienne relativiste et limite donc dans les faits le pluralisme qu'il prétend défendre ?)
  • « La démocratie n'a pas à demander pardon d'être un régime essentiellement relativiste, sainement relativiste. »
  • « Aujourd'hui l'objection vise l'éducation à la citoyenneté. Demain on trouvera des objecteurs contre les sciences de la nature parce que dans leur cadre, on explique la théorie de l'évolution, incompatible avec la lettre du récit biblique de la Création. »
  • « Le principe pluraliste d'un État démocratique exige qu'on ait des citoyens capables de jugements moraux autonomes » (c'est-à-dire, qui ne soient pas soumis à une morale transcendante, qui leur soit extérieure et supérieure).
  • La Constitution ne permet pas que l'on puisse « considérer l'éducation ou les vertus civiques comme le monopole des parents »
Les allégations du Procureur général
Pourtant, la Constitution espagnole grave dans le marbre le droit des parents d'être assistés afin que leurs enfants reçoivent la formation religieuse et morale qui soit en accord avec leurs propres convictions…

Selon Leonor Tamayo, l'une des responsables de Profesionales por la Etica, ces déclarations permettront aussi d'appuyer le recours de 321 personnes qui contestent l'EpC devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) en montrant la volonté d'endoctrinement dont se rendent coupables les pouvoirs publics espagnols.

« Nous ne pouvions espérer que ce soit la représentation de l'État elle-même qui reconnaîtrait par écrit et devant le Tribunal constitutionnel que l'éducation à la citoyenneté est une morale d'État destinée à former les élèves au relativisme éthique », a déclaré Mme Tamayo : c'est pourtant chose faite.

Reste à attendre ce que diront les juges. Ils auront également en tête ce dernier argument du représentant de l'État : celui-ci a déploré que les instances antérieures ne se soient pas penchées sur la possible « collision » entre la liberté idéologique des parents et celle de leur fille. Car les mineurs aussi ont droit à la liberté de croyance, assura-t-il : ils ont le droit d'être soutenus dans leur droit de ne pas partager les convictions de leurs parents, et de « ne pas avoir à souffrir leurs actes de prosélytisme » (comme l'écrit le journal de centre-gauche El Pais), les pouvoirs publics devant les aider en la matière face à leurs tuteurs, à ceux qui ont leur garde ou ceux qui exercent sur eux la puissance paternelle…

Ne sachant pas ce que pense la fille, a conclu le Procureur général, il n'est pas question de présumer de son accord avec ses parents : « Il paraît donc difficile d'octroyer aux parents la protection qu'ils demandent lorsqu'on a à ce point méprisé la liberté idéologique de la mineure ».

Voir aussi :

Télécharger le texte intégral des allégations en date du 27/12/2010 du Procureur général à la Cour constitutionnelle dans l'amparo (le pourvoi en protection) n° 4915/2010 (en espagnol).

Espagne — Plainte contre l’éducation à la citoyenneté devant le parlement européen



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Expulser la religion (et le choix) de la ronde des bambins

Extrait de l'éditorial du National Post du 28 décembre 2010 :


Lorsque l'État subventionne un modèle de garde des enfants, à l'exclusion des autres, il évince d'autres options, car la loi de l'offre et de la demande fait pencher la balance vers le choix le moins cher. Au Québec, la stratégie du gouvernement fut simple. À partir de 1997, il a offert de généreuses subventions aux organismes sans but lucratif communautaires et garderies réglementées, mais des subventions beaucoup plus faibles aux garderies à but lucratif non réglementées. Forçant ainsi ces garderies à but lucratif à se convertir en centres de la petite enfance à but non lucratif, afin de demeurer concurrentielles. Cela les a placés sous la coupe du gouvernement pour ce qui est des conditions de recrutement et, bien sûr, du programme de ces garderies.

Si le gouvernement du Québec réduisait ses subventions aux garderies, lesquels ont atteint 2 milliards de dollars en 2010-2011 (et venait également à éliminer une partie importante de sa bureaucratie pléthorique), il pourrait faire profiter tous les citoyens d'un allégement fiscal, ce qui donnerait aux parents la possibilité de choisir d’autres modes de garde – parmi lesquels celui de rester à la maison avec leur enfant – désormais plus abordables. Le gouvernement pourrait subordonner les subventions des garderies aux revenus des parents, plutôt que de fournir un système de garderie subventionnée au même prix pour tous et ainsi réduire les coûts associés au programme de garderie. L’État pourrait aussi mettre en place le fractionnement des revenus des parents afin de diminuer leurs impôts et leur permettre de choisir la forme de garde de leurs enfants qui les satisfait le mieux. Mais voilà, l’État verrait sans doute de nombreux tout-petits chanter des cantiques de Noël ou colorier des illustrations de menora. À Dieu ne plaise !

Affiche soviétique des années 30
« À la maison, je m'ennuie ! À la garderie, je suis content ! »
Québec pourrait aussi de la sorte produire une génération d’enfants plus équilibrée et mieux équipée. Dans une étude publiée en octobre 2010 du CIRANO, un centre de recherche de Montréal,[Note du carnet : étude passée sous silence par les médias francophones] des chercheurs ont conclu que l’accent mis par Québec sur les garderies a en réalité conduit à de moins bons résultats d’apprentissage : « De plus en plus d’enfants d’âge préscolaire sont en garderie à un âge de plus en plus jeune… les résultats disponibles indiquent que cette politique n’a pas, en général, amélioré la maturité scolaire des enfants ni les compétences précoces d’alphabétisation, mais qu’elle a eu des effets négatifs sur les résultats [des tests de vocabulaire en images] des enfants de 5 ans et probablement négatifs sur les enfants de 4 ans. »

Pour les familles, faire le choix d’une garderie non subventionnée ou travailler moins d'heures pour qu’un ou les deux parents puissent s'occuper de leurs enfants eux-mêmes représente une perte de revenus disponibles. Bien sûr, cela signifie également que les enfants seront élevés dans le respect des valeurs de leurs parents, dans un cadre familial où ils ont leur mot à dire, et où, apparemment, ils apprennent en général mieux.

Bien évidemment, nous comprenons qu'il doit y avoir des limites quant au type de pratiques religieuses encouragées dans les garderies subventionnées: peu de Québécois, par exemple, seraient d'accord qu’un établissement financé par l'État apprend aux très jeunes enfants que leurs parents iront en enfer s’ils ne vont pas régulièrement à l'église. Mais les restrictions que Mme James veut mettre en œuvre semblent même englober les activités religieuses les plus inoffensives.

La dernière expression de l’État-Nounou québécois doit nous servir de rappel : « on ne rase jamais gratis ». Quand nous abandonnons le libre choix, nous devons tous payer, y compris – malheureusement – nos enfants.

Liens connexes

Québec's Childcare Universal Low Fees Policy 10 Years After: Effects, Costs and Benefits#

L'impact sur le développement cognitif des enfants âgés de 4 et 5 ans de la politique de garde à 5 $ du Québec

Le « scandale des garderies religieuses »

Maternelle publique et gratuite : sans effet sur les résultats au primaire

Détériorations des aptitudes sociales, comportementales et sanitaires dans les garderies québécoises




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Allemagne — Rebond inattendu des naissances

Cela faisait bien longtemps qu’il n'y avait pas eu de bonnes nouvelles en matière de démographie et de natalité en Allemagne. Et pourtant, petit miracle, entre janvier et septembre 2010, la courbe de la natalité a grimpé de 3,6%. Selon les chiffres préliminaires de l’Institut Fédéral des Statistiques installé à Wiesbaden, l’Allemagne a concrètement mis 510.000 enfants au monde au cours de la période. L’an passé, au long de ces mêmes mois, il n’y avait eu que 492 000 nouveaux-nés. Ces 3,6% d’augmentation ne représentent que 18.000 nouveaux nés de plus mais ils sont un signe favorable et peut-être une raison de retrouver un certain optimisme sur le futur de la population et du dynamisme d'un pays en voie de vieillissement accéléré.

Car c'est depuis les années 60 que la natalité allemande dégringole dangereusement. L’année dernière, le nombre des naissances en Allemagne a atteint des records de faiblessse. Au cours de l’année 2009, seuls 665.000 enfants sont venus au monde en Allemagne, soit 17.000 de moins qu’en 2008, et même pas la moitié du taux de l’année 1964...

En 2004, le Comité d’études des relations franco-allemandes affirmait dans une note sur la démographie allemande que le taux de natalité allemand (1,37 enfant par femme), l’un des plus faibles du monde, ne suffisait plus à renouveler les générations ce qui signifie que la population allemande non seulement vieillit mais qu'elle va diminuer.  

L’augmentation des naissances récemment enregistrée, même symbolique pour le moment, est d’autant plus étonnante que le pays compte toujours moins de mères potentielles. Chaque année, 300.000 femmes supplémentaires quittent le groupe des 15-45 ans étant en âge d’avoir des enfants.

Tout en préconisant de manier ces nouveaux chiffres avec la plus grande prudence, la Sueddeutsche Zeitung s’interroge: comment expliquer une telle augmentation des naissances quatre ans après l’introduction en Allemagne d'une l’allocation parentale, l’Elterngeld, visant justement à relancer les naissance? De même, comment se fait-il que le nombre de naissances explose au beau milieu d’une crise économique qui, il est vrai, affecte beaucoup moins l'Allemagne dont la croissance reste forte et le chômage contenu? Si les Allemands avaient décidé de repousser ou d’abandonner leurs projets d’enfants au début de la crise, en novembre 2008, les chiffres récemment publiés auraient été clairs… À vrai dire, il est bien trop tôt pour interpréter scientifiquement ces chiffres, qui ne disent encore rien d’une éventuelle tendance de long terme. Mais c'est en tout cas une très  bonne nouvelle pour l'avenir de l'Allemagne et d'un pays qui semblait tout simplement avoir perdu son élan vital.

Les dernières statistiques n'indiquent pas combien de ces nourrissons en 2010 sont nés de femmes d'origine étrangère. Toutefois, le plus récent rapport fédéral et local sur l'éducation publique démontre clairement la montée spectaculaire de la proportion d'immigrants dans les zones urbaines. C'est ainsi qu'à Francfort-sur-Main près de 72 pour cent de tous les enfants de moins de trois ans ont désormais un parent d'origine étrangère.


Sources Slate et MorgenWeb




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Father Raymond J. de Souza: Quebec worships the idol of secularism

Just before Christmas, Family Minister Yolande James announced regulations that would seek to ban religion instruction from daycare centres that take government money. Given that four-year-olds are unlikely to be studying theology, the Quebec government is out to stamp out religious expressions — prayers, songs, bible stories, manger scenes and even explanations for religious dietary practices.

Strangely, you can have a manger scene — you just can’t tell the children who the figures are. The scene is cultural, but Jesus is religious. In a Jewish or Muslim daycare, presumably the children could keep dietary laws but not be told why. Children could decorate a Christmas tree (cultural) but not sing Silent Night (religious). It’s easy to mock the silliness of Quebec society when it comes to religion — the nanny-state cracks down on the nurseries! — but violations of religious liberty are no laughing matter. Quebec’s antipathy to expressions of Jewish and Islamic faith, combined with a deep self-loathing of its Catholic heritage, makes for a toxic combination.

“In Quebec, secularism has become the new religion,” said Daniel Amar, executive director of the Quebec Jewish Congress.

That’s almost right. It’s secular fundamentalism that the Quebec government practises, touched by a totalitarian impulse that brooks no dissent, even from little children who might need help in colouring their religious pictures.

Our editorial board argued on Tuesday that Quebec’s massive subsidies for approved daycare spaces has effectively crowded out non-subsidized daycare. The economic argument is clear — subsidize one form of child care over all others, and soon there will effectively be just one form of child care. Daycare has been de facto nationalized in Quebec, and the national religion of intolerant secularism will now be imposed.

The cultural question is more troubling. So serious is Quebec’s government about imposing its view on all children that, concurrent with the new regulations, it will triple the number of inspectors to enforce them. Quebec will soon have 58 inquisitors dropping in on daycares to ensure compliance. One can only imagine the scene when the inquisition arrives, sifting through the sandbox in search of clandestine religious items. And who will write the code for the bureaucrats, ensuring that miscreant daycare workers don’t mention that la fête nationale was once upon a time Saint-Jean-Baptiste?

There is an economic cost to big government. There is also a cultural cost, if everywhere government goes alternative values and viewpoints must retreat. If government goes everywhere, including the care of babies, then not even babies are entitled to hear views that dissent from government dogma. Quebec has long since abandoned the neutral state in favour of the aggressively secular state. Where the Quebec state goes, religion must retreat, and there is no limit on where the Quebec state will go.

The heart of every culture is its attitude to the big questions of human life and existence. That’s why a sensible people leaves culture in the hands of the churches, the artists, the musicians and the writers. Only a deeply insecure society entrusts culture to bureaucratic inquisitors. And only bureaucratic inquisitors see threats emerging in the cradle.

Totalitarian states have always sought to control the kindergartens and the schools and the youth groups, all the better to ensure that the influence of parents on their own children is attenuated. There is the hard totalitarianism that comes by force of arms. Soft totalitarianism comes by way of subsidies, where first the family is embraced by the state, and only then is it suffocated.

The educational world in Quebec does not leave much room to breathe. On religious and cultural matters, the consensus position, as defined by the curriculum apparatchiks, must be taught without exception in all public schools, private schools and even at home. Until now, the preschoolers had escaped the stifling grasp of government. No longer.

As our editorial pointed out, the actual educational results of Quebec daycare are poor. Quebec’s nationalized daycares don’t teach little Quebeckers very much. Now they will ensure that the youngsters know even less.

Read more: National Post.





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