mardi 6 juin 2023

Propos transphobes et cisgenrés à la maternelle

Ce film de 1990 peut-il encore être diffusé aujourd'hui ? C'est un concentré de stéréotypes de genre (en plus d'être sexiste, misogyne et âgiste). 

Les filles jouent à la poupée, les garçons au camion. On y distribue même du lait à tous les enfants de la maternelle ce qui est un trait de racisme systémique blanc (l'intolérance au lactose augmente à partir de 3 ans dans les « populations » non européennes).

« Le Québec brûlera plus que jamais en raison de la crise climatique »

Titre sensationnaliste du Devoir qui se base sur « les experts » (pas des experts, hein)…

C’est possible, mais on ne voit pas de raisonnement derrière ce titre si ce n’est un début de saison sec qui concentre plus d’incendies que dans le passé récent. Il est encore bien trop tôt pour affirmer que 2023 dans son ensemble sera exceptionnel. Et même s’il l’était cela ne ferait pas une tendance climatique. Le réchauffement du climat doit augmenter l’évaporation et les précipitations (l’eau doit bien retomber quelque part), cela peut se solder par plus de sécheresse ou plus d’humidité selon les endroits…

L’article sensationnaliste du Devoir affirme que « les superficies brûlées annuellement pourraient être multipliées par deux, voire par quatre au cours des prochaines décennies ».

Dans un avenir proche donc. Qu’est-ce qui permet le Devoir d’affirmer cela sans ambages ? Les données récentes ne semblent pas déceler de tendance dans ce sens…

Voir les chiffres de la Base nationale de données sur les feux de forêt du Canada (BNDFFC).




Des modèles climatiques (comme ceux d’Ouranos) prévoient, en effet, depuis quelques années plus d’incendies à l’avenir au Québec avec le réchauffement du climat. Principalement parce que le réchauffement augmenterait les sécheresses et les coups de foudre (il y aurait bien une augmentation des précipitations, mais il y aurait aussi davantage d’évaporation). C’est plausible, mais cela reste des prévisions à long terme sujettes à erreur et, brutes, elles n’intègrent pas des mesures d’atténuation potentielles ou le changement de l’environnement (une sorte de rétroaction naturelle).

Car ce réchauffement s’accompagnerait également d’un déplacement des essences d’arbre vers le nord. Déplacement qui peut être accéléré (ou ralenti) par l’action des hommes après la récolte des résineux. Par exemple, un enrichissement de la composition forestière en feuillus permettrait de diminuer l’inflammabilité de la forêt nordique. Est-ce que le gouvernement promeut ces plantations de feuillus ? Si oui, depuis quand ? Plante-t-on toujours autant de résineux dans le Nord. On peut aussi imaginer que des conditions plus chaudes et donc clémentes s’accompagneront d’une plus grande occupation humaine de ces régions et donc à un déboisement, ce qui diminuera d’autant les surfaces susceptibles de prendre feu.

Rappelons que d’après ce même organisme Ouranos « Dans la forêt boréale de l’Abitibi et du centre du Québec, le cycle de feux est passé de 70 à 80 ans avant 1850, de 90 à 150 ans entre 1850 et 1920, et de 190 à 330 ans entre 1920 et 1999 (Bergeron et coll. 2001). Cette diminution de l’activité des feux est attribuée principalement à une réduction des périodes de sécheresse (Bergeron et Archambault 1993) et possiblement à l’emploi de meilleures méthodes et à des investissements plus importants dans le contrôle des feux au cours du 20e siècle (Bergeron et coll. 2006). Depuis les années 1970, en marge d’un réchauffement de la température (Girardin et al. 2007, Ouranos 2015), on observe une tendance à la hausse de la superficie brûlée au Canada (Girardin et al. 2007). » Or une forêt qui n’a pas brûlé depuis longtemps, grâce à l’allongement des cycles de feux, a plus de matière combustible et produit donc de plus grands feux.

D’après Yan Boulanger, chercheur de Ressources naturelles Canada, « Lorsqu’on met tout ça ensemble, au Canada, on observe des tendances positives dans les superficies brûlées depuis 1959 pour plusieurs régions. Au Québec, on a des tendances positives dans l’ouest de la province, mais elles ne sont pas significatives cela dit. » On n’a donc, à nouveau, pas de tendances observables très inquiétantes au Québec (contrairement au Nord-Ouest du Canada), certaines régions du Québec brûlent moins récemment (Sud et Est).

Les grands incendies du Lac-Saint-Jean

Mai 1870. Le printemps est particulièrement chaud. Les colons s’attendent à de bonnes récoltes ; ils ont même commencé à labourer plus tôt qu’à l’habitude. Le 17, 18 et 19 mai, la canicule frappe la région avec des températures records pour cette période de l’année. La foudre s’abat sur la forêt asséchée par la canicule.

Les colons ne parviennent pas à contenir l’incendie. Désespérés, certains se lancent dans la rivière pour échapper aux flammes.

Patrick Blanchet rapporte le témoignage d’une jeune fille victime du feu : « Alors, on se jeta tous dans la rivière. On avait de l’eau jusqu’au cou. Maman nous arrosait la tête avec des serviettes mouillées. On sortit de là lorsque le feu fut terminé. Tout était dévasté. »

Un autre habitant de la région écrit : « Tout à coup, on aperçut une voiture venant du bout d’en haut du rang, qui se sauvait devant le feu ; c’était Désiré Gagnon, avec sa famille, en petite charrette. Il criait : “Sauvons-nous, car c’est la fin du monde.” »

L’incendie est hors de contrôle, traversant les rivières et les lacs en brûlant tout sur son passage. En une journée, le feu se propage jusqu’à La Baie, à 120 kilomètres de son point de départ.

Au total, 380 000 hectares sont ravagés, soit trois fois et demie la surface du lac Saint-Jean. Le feu fait sept morts et une centaine de blessés. Cinq cents familles perdent tout ce qu’ils ont.

Rapidement, on blâma les colons qui auraient allumé le feu. Les journaux de l’époque s’en donnèrent à cœur joie. « Cet incendie est attribuable à la stupidité de certains fermiers qui ont mis le feu aux forêts », peut-on lire dans Quebec Morning Chronicle.

D’autres attribuent la tragédie à une colère divine. « “Il faudrait être aveugle pour ne pas voir dans ces divers fléaux qui fondent sur nous simultanément, un sérieux avertissement de la Providence. Nous sommes devenus égoïstes, orgueilleux, lâches”, rapporte un journal de l’époque.

Ce n’est pas le premier feu à ravager la région. En 1846, un grand brasier réduit en cendres les premières installations des colons.

Le Saguenay–Lac-Saint-Jean garde encore les cicatrices de cet incendie. “Il y a beaucoup de peuplements d’épinettes noires et de pins gris dans la région qui datent de 1870”, explique Réjean Gagnon, ancien professeur d’écologie forestière à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC).

Il faudra attendre une vingtaine d’années avant que le Québec se dote de moyens pour combattre les incendies. C’est à la fin du 19e siècle que les premiers gardes-feu commencent à sillonner les forêts de la région.

Feux oubliés de 1996

1996 est une année record. « Le 13 juin 1996, il y avait 378 incendies de forêt en activité au Québec », explique Gérard Lacasse, de la SOPFEU, dans un article.

Pendant cet été-là, près de 700 000 hectares sont réduits en cendres, soit environ 16 fois l’île de Montréal.

En raison des vents du nord, la fumée de ces feux se rend jusqu’à la ville de New York. « Les gens se demandaient si ce n’était pas leur État qui passait au feu », explique M. Lemieux, géographe et professeur retraité de l’UQAC.

Mais le 18 juillet 1996, ces feux disparaissent de l’espace médiatique aussi vite qu’ils sont arrivés ; c’est le déluge et les inondations  qui commencent. 

L’été 2005 a été le plus chaud au Québec depuis 1947. Des orages allument des feux un peu partout dans la province. On enregistre un record de 1374 incendies sur le territoire. En juin 2005, un feu de 1100 hectares s’approche à moins d’un kilomètre de la ville de Chibougamau. Les autorités demandent à 185 habitants d’évacuer leur demeure de manière préventive.

Sur des vidéos, on voit un immense nuage de fumée s’élever au-dessus de la ville. Le ciel est rouge. C’est le branle-bas de combat. Des avions et des hélicoptères de la SOPFEU font des aller-retour pour combattre le feu. Ils sont 65 pompiers à combattre l’incendie. Finalement, des vents favorables éloignent le brasier de la ville.

Voir aussi

Depuis 35 ans, Parcs Canada brûle à dessein des milliers d’hectares de forêt. Le but : maintenir la biodiversité et l’intégrité des écosystèmes canadiens (Québec Science, 2018)

Perspective : où y a-t-il des incendies aujourd’hui sur la Terre ? (m-à-j 2019)

Bobards — Incendies en Australie : cinq images qui ont trompé des milliers de personnes (2020)

Les feux en Australie sont-ils dus au “dérèglement” climatique, sont-ils les pires de l’histoire ? (2020)

Australie — Fortes pluies (100 mm) pour les zones de feux de brousse (m-à-j 2020)

Le climat change, mais ce n’est pas la fin du monde, ni même le principal problème écologique

Climat/Météo — Les catastrophes naturelles moins coûteuses et moins mortelles

Inquiets pour la planète contre inquiets pour leur patrie

Le village de Lac La Biche (3100 habitants) en Alberta a été victime d’un grand feu de forêt en 1919. Des données récentes suggèrent que l’incendie faisait probablement partie d’un vaste incendie qui couvrit environ 7,5 millions d’acres (environ 3 millions d’hectares ou 30,350 km², soit environ la superficie de la Belgique) et s’étendait de Boyle à Prince Albert, en Saskatchewan. La cause de l’incendie est inconnue. Après son passage à Lac La Biche le lundi après-midi du 19 mai 1919, le village fut complètement rasé à l’exception de quelques bâtiments.

Anthony Watts sur l'hystérie médiatique (et la récupération politique) au sujet des feux de forêt au Canada (10 juin 2023)

« Le premier ministre [Trudeau] a déclaré que le changement climatique provoquait de plus en plus d'incendies de forêt mais les données montre l'inverse », a déclaré Ross McKitrick, professeur d'économie environnementale à l'Université de Guelph. (10 juin 2023)

Près de 5 % des jeunes Français sont “illettrés”, selon le ministère de l’Éducation


D’après une étude du ministère de l’Éducation nationale, un jeune Français sur dix serait en « difficulté de lecture », tandis que la moitié d’entre eux sont en situation d’illettrisme.

L’Éducation nationale tire la sonnette d’alarme. Après une enquête menée sur les 750 000 participants à la Journée Défense et citoyenneté (JDC) en 2022, une note de la DEPP (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance), relayée par BFMTV ce mardi 6 juin, révèle que 11 % des Français âgés de 16 ans à 25 ans sont « en difficulté dans le domaine de la lecture ». Ces jeunes connaîtraient des problèmes de compréhension de l’écrit.

Une compréhension en lecture « inexistante »

Pire, la moitié de ces jeunes seraient « en situation d’illettrisme ». Ils auraient « une compréhension en lecture très faible, voire inexistante » et même un « déficit important de vocabulaire », selon l’étude. La DEPP démontre également 10 % de jeunes, possédant des « acquis limités », qui « parviennent à compenser leurs difficultés pour accéder à un certain niveau de compréhension ». Toutefois, la lecture est pour eux une « activité laborieuse », qu’ils « savent mettre en œuvre pour en tirer profit ». Au contraire, 79,8 % des jeunes sont considérés comme des « lecteurs efficaces ».

La DEPP dévoile également une différence de niveau entre les filles et les garçons. Les participants masculins à la JDC sont 12,9 % à être en difficulté, contre 9,1 % pour les filles.

L’étude a enfin constaté des difficultés plus prononcées selon la situation géographique. Les départements du nord de la France sont les plus touchés par le phénomène, avec notamment 15,7 % de jeunes en difficulté de lecture dans l’Aisne et 13,2 % dans la Somme. En Île-de-France, le niveau de difficulté oscille entre 6 % à Paris et 15,5 % en Seine–Saint-Denis.