samedi 29 mars 2008

France — Appel pour le rétablissement des horaires de français

En 1976,
un élève qui sortait du collège [15 ans] avait reçu 2 800 heures d'enseignement du français depuis son entrée au cours préparatoire.

En 2004,
il en a reçu 800 de moins. Il a donc perdu l'équivalent de deux années et demie. C'est comme si, au milieu de son année de cinquième, on le faisait passer en seconde.

Puisque la lutte contre l'illettrisme est une priorité, et que l'efficacité d'un apprentissage dépend aussi du temps qui lui est consacré,

Une série d'associations françaises demandent en conséquence que les horaires suivants soient adoptés :

1/ à l'école primaire
- en CP, 15 heures par semaine au lieu de 9 heures 30 ;
- en CE 1, 11 heures 30 au lieu de 9 heures 30 ;
- en CE 2, 11 heures 30 au lieu de 6 heures 30 ;
- en CM 1 et CM 2, 9 heures au lieu de 6 heures 30.

2/ au collège
- en 6e, 6 heures par semaine, dont trois dédoublées, au lieu de 5 heures ;
- en 5e, 6 heures, dont deux dédoublées, au lieu de 4 heures ;
- en 4e, 5 heures, dont une dédoublée, au lieu de 4 heures ;
- en 3e, 5 heures au lieu de 4 heures 30.

La pétition ici.

jeudi 27 mars 2008

Julius Grey : « Au lieu de «populariser» notre système d'éducation, il faut le rendre plus intéressant et surtout plus libre »

Chronique intéressante du célèbre avocat canadien Julius Grey, spécialisé dans les questions de libertés individuelles :
« [...] depuis plusieurs décennies, nous négligeons l'histoire et nous enseignons des platitudes de rectitude politique qui reflètent nos propres valeurs. Quand le premier Juif, le premier Noir, la première femme ont-ils été élus ? Quels étaient les signes d'une démocratie en voie de développement au XIXe siècle ?

Nous éliminons systématiquement tout ce qui pourrait être controversé ou blessant et nous passons à côté des questions qui pourraient enrager des parents d'aujourd'hui et donc provoquer des plaintes de leur part. [Ce n'est pas exact en ce qui a trait aux parents qui ne veulent pas entendre parler de pluralisme religieux enseigné dès six ans, ni en ce qui concerne les parents qui ne partagent pas le prêt-à-penser politiquement correct préconisé par le Monopole !]

Pourtant, la meilleure façon d'encourager la lecture est de placer le lecteur dans le monde des romans, comme il a existé. Pour cela, il faut un cours d'histoire non édulcoré, moins préoccupé par la précision des dates et plus par l'analyse.

[...]

Les défauts dans l'éducation des jeunes et le déclin de la lecture ne sont pas un phénomène particulièrement québécois. À quelques nuances près, les mêmes commentaires s'appliquent au Canada anglais, à l'Europe et aux États-Unis. Un dommage additionnel nous guette ici — le danger de l'enseignement d'un français « québécois ». Tout écart aux normes du français international aura pour effet de rendre les classiques encore moins pertinents et surtout moins compréhensibles.

Au lieu de « populariser » notre système d'éducation, il faut le rendre plus intéressant et surtout plus libre. Avec une bonne préparation, nos jeunes liront à la fois pour le plaisir et pour le savoir. »
On ne peut qu'être d'accord avec Me Julius Grey quand il recommande plus de libertés dans le domaine scolaire, malheureusement il semble qu'à Québec, dans les couloirs du Monopole de l'éducation, on fasse la sourde oreille et l'on veuille renforcer la centralisation et le contrôle sur les écoles confessionnelles et, en général, sur les « valeurs » enseignées aux enfants quoi qu'en pensent leurs parents.

mercredi 19 mars 2008

Les manuels scolaires québécois d'histoire...

Attaque en règle dans le numéro de l'Actualité du 1er avril 2008 contre les nouveaux manuels québécois d'histoire du secondaire par Christian Rioux et Magali Favre. Selon ces deux auteurs, ces manuels proposent une vision nombriliste inféodée à l’éducation civique plutôt qu'un point de vue réellement historique.

Quelques extraits :
« Vous pensiez que la construction et la chute du mur de Berlin étaient des moments marquants du 20e siècle ? Au moins deux des six nouveaux manuels d’histoire générale destinés aux élèves du premier cycle du secondaire n’en font même pas mention.

[...]

Avant le renouveau pédagogique [la mode du socioconstructivisme récemment imposée aux écoliers québécois], l'histoire avait pour fonction de répondre à la question « D'où venons-nous ? » Elle avait pour rôle de saisir la séquence complexe des évènements qui nous avait engendrés. Dorénavant, elle a pour but essentiel d'« amener [l'élève] à développer des compétences qui l'aideront à comprendre les réalités sociales du présent à la lumière du passé ». Il ne s'agit donc plus de comprendre le passé, mais bien le présent !

La différence est de taille et les éditeurs de manuels ont saisi le message. Dans le chapitre sur la Rome antique de L'Occident en 12 événements (éditions Grand Duc), on commence par demander aux élèves de 1re secondaire de « formuler des hypothèses concernant l'influence des États-Unis sur la société québécoise et canadienne ». On ira ensuite puiser dans l'histoire de Rome quelques renseignements, souvent hors contexte, pour montrer que les États-Unis sont aussi un empire.

[...]

Il ne s'agit plus de comprendre la dynamique de l'Antiquité ou les causes de la Révolution française. Il s'agit de voir si, au supermarché de l'histoire, il n'y aurait pas quelque chose d'utile à nos débats sur le réchauffement climatique ou le mariage homosexuel.

[...]

Le manuel D'Hier à demain — supervisé par l'un des principaux concepteurs de programmes, le didacticien Christian Laville — se termine d'ailleurs sur un chapitre inédit, où l'on pose la question suivante : « Sommes-nous satisfaits de notre présent ? Serait-il mieux autrement ? Pouvons-nous le changer ?» Une première dans un manuel d'histoire ! [À n'en point douter, on nous dira que le Québec innove et est, à nouveau, à l'avant-garde de la conception de manuels scolaires...]

[...]

la méthode est celle d'un aller-retour entre le présent et le passé. Ce zappage tient plus du mauvais journalisme que de la méthode historique. Et le saucissonnage de l'histoire qui en découle peut difficilement éviter de sombrer dans le simplisme et le nombrilisme.

« Aurais-tu aimé être une femme vivant à Athènes ?» demande naïvement le manuel Regards sur les sociétés. Comme s'il y avait le moindre intérêt historique à s'interroger sur l'égalité des sexes... au Ve av. J.-C. !

[...]

Certains auteurs obsédés par le présent ne craignent pas le ridicule. Le manuel L'Occident en 12 événements pousse la prétention jusqu'à citer le renouveau pédagogique québécois parmi les expressions modernes de l'humanisme... juste à côté du préambule de la Déclaration universelle des droits de l'homme !

Le manuel Histoire en action (Modulo) accuse nos ancêtres du néolithique d'avoir causé la plus grande catastrophe écologique de l'humanité. « Dès le 4e millénaire av. J.-C., les populations agricoles de l'Europe de l'Ouest dévastent d'immenses forêts de chênes. [...] Jusqu'à nos jours, ce sont les plus importants dommages que le sol de cette région ait connus ! » Notez le point d'exclamation et le titre, dignes de la presse à sensation : « La forêt assassinée ».

[À la lecture de ces extraits de manuels, on se demande si la seule fonction de ceux-ci n'est pas de former de futurs bobos, dont l'archétype pourrait être le fiston Glucksmann, Raphaël, lui qui ne peut concevoir que des choses aient pu être mieux dans le passé. Dans la vidéo ci-dessous, il reste sans voix et lève les yeux quand Éric Zemmour lui rétorque que les choses étaient mieux dans les années soixante — époque que le jeune Gluckmann n'a pas connue — qu'aujourd'hui.]



[...]

Les manuels sont truffés de ces jugements péremptoires. L'effet recherché est particulièrement évident dès que l'on aborde la chrétienté. Le « crois ou meurs de la chrétienté » (D'hier à demain) annonce la couleur. le Moyen Âge apparaît comme une époque particulièrement austère et noire. Au point que l'on se demande si les auteurs ont lu les grands historiens Jacques Le Goff, Georges Duby et Régine Pernoud, qui ont depuis longtemps rompu cette vision manichéenne héritée des Lumières. Pour noircir un peu le portrait, certains manuels n'hésitent pas à situer au Moyen Âge la grande chasse aux sorcières (Réalités, ERPI), alors qu'elle a été principalement le fait de la Renaissance. Ce détail risquait de contredire la sombre description des auteurs.

[...]

Ne cherchez pas, vous ne trouverez à peu près rien sur l'invasion de l'Espagne par les musulmans au VIIIe siècle. Mais on insiste lourdement sur le fait qu'ils s'en font chasser 800 ans plus tard. On passe sous silence les razzias et la pratique de l'esclavage, courantes chez les populations arabes. Toutefois, les manuels ne manquent pas une occasion de citer Les Milles et une nuits et le philosophe [musulman] du XIIe siècle Averroès. [Suspecté d’hérésie, mais le manuel n'en dit rien, il n’aura pas de postérité en terre d’Islam. On aurait pu choisir une figure plus représentative de l'islam...] Par contre, Dante, les troubadours, l'amour courtois et la renaissance carolingienne sont aux abonnés absents. Les Arabes sont en quelque sorte devenus les « bons sauvages » du Moyen âge.

[...]

Multicultarisme oblige, chaque fois qu'un auteur français est nommé, son nom doit aussitôt être suivi de celui d'un Anglais ou d'un Chinois. Avec pour résultat que la France est le plus souvent noyée dans l'Europe. On ne trouve presque pas trace de François Ier et d'Henri IV qui envoyèrent Cartier et Champlain au Canada. La célèbre ordonnance de Villers-Cotterêts (1539), par laquelle François Ier amorçait la généralisation d'un état civil en français n'y figure pas.

[...]

À la fin du chapitre sur l'Antiquité [pour les 12-13 ans], L'Occident en 12 événements propose quelques références pour « approfondir » le sujet. Ni L'Iliade, ni L'Odyssée n'en font partie, contrairement à Astérix aux Jeux olympiques et à Troie, péplum de Wolfgang Peterson — dont le philosophe Luc Ferry disait récemment qu'il dénaturait complètement la compréhension que les hommes de l'Antiquité avaient de la guerre de Troie, puisque les dieux en étaient absents ! Mais comment en vouloir aux auteurs ? Parmi la vingtaine de textes littéraires cités comme « repères culturels » dans le programme officiel, on ne trouve ni les chefs-d'œuvre d'Homère, ni la Bible. Le Coran et Tintin et le Lotus bleu ont pourtant droit à cet honneur.

[...]

Losqu'on sait que la moitié des profs d'histoire du secondaire [au Québec] n'ont pas la moindre formation dans ce domaine, on comprend l'importance des manuels. Or, l'hécatombe ne semble pas terminée. La révision du cours Histoire du XXe siècle (aujourd'hui facultatif en 5e secondaire [16 ans]) augure du pire. Certes, ce cours deviendra obligatoire, mais les puissants didacticiens songent à en faire un cours centré sur l'actualité du « monde contemporain », où l'histoire sera dissoute dans les matières dites de « l'univers social » en général (géographie, économie, sociologie...). »

« Je suis un homme du passé et de l'avenir lointain. Je n'habite pas le présent, car j'ai compris la nécessité de combattre la mémoire courte. »
Pierre Legendre

Menaces sur l'instruction à domicile au Québec ?

Le bulletin de l'ACPEQ signale quelques signes menaçants de la part du Monopole de l'Éducation (MELS) qui pourraient bien annoncer de nouvelles restrictions aux libertés parentales dans le domaine de l'instruction à domicile. Nous les reprenons ci-dessous en les commentant.

En effet, le Monopole de l'Éducation manifeste depuis au moins 2002 l'intention de restreindre davantage la liberté des parents dans la pratique de l'instruction à domicile. Les trois éléments suivants viennent étayer l'opinion de ceux qui pensent que le MELS s'apprête à empiéter encore un peu plus sur la liberté de choix des parents québécois.
  1. Adoption en juin 2005 de la Loi 95: Loi modifiant diverses dispositions législatives de nature confessionnelle dans le domaine de l'éducation. L'adoption de cette loi permettra l'enseignement du nouveau cours Éthique et culture religieuse dans les écoles publiques et privées du Québec à partir de septembre 2008. Ce cours pourrait être aussi éventuellement imposé aux familles qui font l'école à la maison en prétextant que ce cours est dans l'intérêt de tous enfants et que l'État protège l'enfant en lui donnant accès aux lumières dispensées par ce cours. Rappelons que l'État restreint désormais la liberté fondamentale des parents d'enseigner leurs convictions morales et religieuses, car il ne protège ce droit que pour pour autant que cet enseignement se fasse dorénavant « dans le respect des droits de leurs enfants et de l'intérêt de ceux-ci » (cette restriction a été ajoutée à l'article 41 de la Charte québécoise des droits et libertés en 2005 sans aucun débat public). Évidemment, l'État s'arroge en réalité de la sorte la tutelle spirituelle des enfants, car qui décidera si les parents respectent les droits et l'intérêt moral et spirituel de leurs enfants ?

  2. L'apparition sur le site du MELS en septembre 2007 de balises pour la scolarisation à la maison. Bien qu'il n'y ait pas encore de nouvelle politique officiellement émise de la part du MELS, nous retrouvons l'extrait suivant sur leur site :
    « Bien que la fréquentation scolaire soit obligatoire jusqu'à 16 ans, certains parents peuvent vouloir choisir l'enseignement à la maison. Cela est possible en autant [sic, calque] que certaines exigences soient respectées. Ainsi, l'enfant peut être dispensé de fréquenter un établissement scolaire s'il reçoit à la maison un enseignement scolaire et y vit une expérience éducative équivalents à ce qui est dispensé ou vécu à l'école. Afin de s'assurer de l'atteinte par leur enfant des objectifs d'apprentissage des programmes d'études en application dans les écoles du Québec, les parents auront à présenter à leur commission scolaire, un plan de scolarisation conforme au Programme de formation de l'école québécoise. Ils devront également décrire les moyens d'évaluation employés, présenter le matériel didactique utilisé et soumettre l'enfant à une évaluation par la commission scolaire. Cette dernière a la responsabilité de procéder à l'évaluation et de s'assurer que l'enfant peut intégrer ou réintégrer à tout moment le système scolaire public ou privé. La commission scolaire doit conserver les preuves de réussite ou d'échec dans le dossier de l'élève. »
    On voit que l'on passe d'un « équivalent » à un « conforme », à une restriction donc des choix, le tout bien sûr maquillé sous le voile d'un intérêt altruiste de l'État à l'égard de l'enfant qui doit pouvoir retourner à tout instant à la normalité scolaire, enfin telle que la conçoit le Monopole.

    On remarquera l'absence de mention explicite au sujet du rôle des commissions scolaires dans le suivi des familles, qui sont convoquées de plus en plus fréquemment à des rencontres. On ne précise rien non plus des circonstances pouvant amener une famille à être signalée à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ). On remarquera également la différence qui existe avec l'Ontario où prévalent la liberté de choix dans le programme d'études et aucune obligation en ce qui a trait à l'évaluation sans que l'on puisse dire que cette liberté supplémentaire menace la richesse de la première province canadienne. Pourquoi ces contrariétés et ces contrôles supplémentaires au Québec ?

  3. La recommandation par le Comité consultatif sur l'intégration et l'accommodement raisonnable en milieu scolaire pour retrouver les élèves non inscrits par un recoupement des banques de données. Ce comité constitué de plus de 20 personnes généralement proches du MELS, fait la recommandation qui suit, à l'Annexe A de son rapport en date du 15 novembre 2007 à l'intention de Michelle Courchesne, la ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport :
    « couplage de données informatisées entre ministères et organismes gouvernementaux, conditionnel à l'autorisation de la Commission d'accès à l'information et à la protection des renseignements personnels. Une concertation interministérielle permettrait d'établir les bases d'une telle démarche. »

Qui va gérer les formulaires d'exemption ?

Selon la Voix de l'Est de ce mardi 19 mars, la commission scolaire du Val-des-Cerfs ignore ce qu'elle fera des formulaires d'exemption au cours d'éthique et de culture religieuse. Celle-ci attend les directives du Monopole de l'Éducation (MELS), qui lui renvoie la balle.

Au cours d'une manifestation organisée par des membres de la Coalition pour la liberté en éducation de la Haute-Yamaska, samedi dernier, des dizaines de ces formulaires ont été distribués tant pour les écoles privées que publiques. Des centaines de personnes ont participé à cette marche populaire afin de dénoncer l'implantation du cours d'éthique et culture religieuse. Ce dernier sera obligatoire pour tous les élèves du primaire et du secondaire dès cet automne. Les opposants réclament que ce cours soit optionnel.

Selon la Voix de l'Est, le formulaire d'exemption a été rédigé par Jean-Yves Côté, un avocat de Sainte-Julie. En réalité, plus d'un avocat a participé à sa rédaction, bien que Me Côté ait tenu un rôle de premier plan dans celle-ci. Parmi les autres rédacteurs, on peut citer Me Sylvie Fortin.

« Pour l'instant, nous recevons les demandes. Nous attendons les indications du Ministère. Il n'y a pas de ligne claire encore », note la coordonnatrice des communications à Val-des-Cerfs, Sandra Thibodeau, en précisant que près d'une dizaine de formulaires ont été reçus.

La Voix de l'Est continue en affirmant que Val-des-Cerfs risque toutefois d'attendre longtemps les fameuses directives. « C'est vraiment du côté de la commission scolaire que l'exemption peut être acceptée ou refusée selon l'article 222 de la
Loi sur l'instruction publique. Cette exemption ne se fait toutefois pas juste sur la base d'un formulaire. Le parent doit démontrer qu'il y a préjudice », a fait
savoir Stéphanie Tremblay, agente de communication au MELS.

Est-ce que le Monopole de l'Éducation était aussi exigeant quand il s'agissait d'exempter en vertu du même article les enfants de parents réfractaires aux cours de religion ?

lundi 17 mars 2008

L'encyclique Affari Vos de Léon XIII

Remplacer Manitoba par Québec...

« L’acte d’union à la Confédération avait assuré aux enfants catholiques le droit d'être élevés dans des écoles publiques selon les prescriptions de leur conscience : or, ce droit, le parlement du Manitoba l’a aboli par une loi contraire. C'est une loi nuisible. Car il ne saurait être permis à nos enfants d’aller demander le bienfait de l’instruction à des écoles qui ignorent la religion catholique ou qui la combattent positivement, à des écoles où sa doctrine est méprisée, et ses principes fondamentaux répudiés. »

[...]

Le passage suivant de l’encyclique est intéressant quand on considère le cours d'éthique et de culture religieuse que veut imposer le gouvernement du Québec :

« Pareillement, il faut fuir à tout prix, comme très funestes, les écoles où toutes les croyances sont accueillies indifféremment et traitées de pair, comme si, pour ce qui regarde Dieu et les choses divines, il importait peu d'avoir ou non de saines doctrines, d’adopter la vérité ou l’erreur. »

On se rappelera ce que disait une formatrice universitaire au cours d’éthique et de culture religieuse :
« Et c’est là qu’intervient l’école et le rôle des intervenants scolaires c'est d'apprendre à cet enfant de composer avec des enfants qui ont d’autres croyances religieuses et dire qu’elle est tout aussi légitime que la leur ou, des enfants qui n’ont pas de croyances religieuses et que cette position-là est tout aussi légitime que la leur. »

Texte intégral de l'encyclique.

Conférence au centre Santa Famiglia de Montréal : inquiétude face à l'imposition du cours Éthique et culture religieuse

Le 14 mars en soirée une centaine de personnes se sont réunies au Centro Santa Famiglia à Montréal pour entendre parler, en anglais, des dangers du nouveau cours d'éthique et culture religieuse qui sera imposé à tous les élèves du Québec dès septembre 2008. Les conférenciers et organisateurs de la soirée ont encouragé les parents à agir en vue de préserver leurs droits démocratiques et leur rôle et devoir de parents en tant que premiers éducateurs de leurs enfants surtout en ce qui concerne l'éducation morale et religieuse. Cette soirée était animée par Marco Polcaro de la communauté italienne.

Le professeur Douglas B. Farrow de McGill a présenté les dangers du pluralisme normatif promu par ce cours. Son point de vue a paru dans le dernier Catholic Insight et est disponible sur le site web de cette revue; il paraîtra en français dans le prochain numéro de la revue Égards. Le sociologue protestant Gary Caldwell a insisté sur le rôle de la société civile et l'usurpation de ce rôle par l'État avec l'imposition de ce nouveau cours. Ses opinions sont aussi disponibles dans la revue Égards. Dre Jean Morse-Chevrier, psychologue et présidente de l'Association des parents catholiques du Québec (APCQ) a démontré les lacunes et dangers du programme qui, selon elle, ne permet pas une connaissance du christianisme et peut avoir un effet néfaste sur les enfants en les contraignant à apprendre un ensemble de religions et visions morales dans un contexte relativiste. L'APCQ a soumis un mémoire à ce sujet à la Commission sur les accommodements à la diversité culturelle (Bouchard-Taylor); ce mémoire est disponible sur le site de la Commission. Me Jean-Yves Côté a expliqué aux parents leur droit de demander l'exemption de ce cours en vertu de la Loi sur l'instruction publique et leur a soumis un formulaire d'exemption qui peut servir à cette fin. Ce formulaire est disponible sur le site web de la Coalition pour la liberté en éducation ainsi que sur ce carnet. Monsieur Angelo Polcaro, oragnisateur de la soirée et Madame Diane Joyal, présidente de la section de Montréal de l'APCQ ont encouragé les parents à agir en fonction de leur droit de veiller à l'éducation morale et religieuse de leurs enfants.

Plusieurs questions de parents, enseignants et grand-parents ont permis de constater le malaise ressenti face à la perte de droits par les parents et enseignants par l'imposition de ce nouveau cours.

Un DVD sera produite suite à cette conférence et sera disponible sur demande au prix de 10,00 $ le disque. Renseignements auprès de la Coalition.

dimanche 16 mars 2008

Granby — des centaines de personnes manifestent pour la liberté de choix

Granby, le 15 mars 2008 — Des centaines de personnes — près de 400 selon la Voix de l'Est, 500 pour les organisateurs — ont participé à une marche de protestation aujourd'hui à Granby, répondant ainsi à l'appel de la Coalition pour la Liberté en Éducation (CLÉ).

banderole grandby 15 mars 2008

D'une seule voix, ces parents de diverses confessions religieuses, dont certains athées, ont dénoncé l'imposition du cours obligatoire d'éthique et de culture religieuse qui sera enseigné dans les écoles primaires et secondaires en septembre prochain. Et ceci y compris dans les écoles confessionnelles ! Ils ont réprouvé l'attitude de l'État qui se substitue à la volonté parentale et ils ont réclamé l'exercice d'un droit fondamental : celui de choisir pour leur enfant un enseignement conforme à leurs convictions et croyances.

La représentante de la CLÉ dans la région de la Haute-Yamaska, madame Marie-Josée Croteau, était ravie du succès de l'évènement: « Voir autant de gens qui se déplacent pour venir exprimer leur mécontentement, voilà qui lance un message clair au gouvernement : nous parents, voulons défendre notre liberté de choisir comme premiers éducateurs de nos enfants. »

Une des personnes ayant pris la parole sur le podium, monsieur Patrice Gagnon, enseignant de confession protestante, abondait dans le même sens ajoutant que « le gouvernement manque réellement d'éthique dans cette démarche, nous avions un droit de choisir ! »

Lors de son intervention, la présidente de l'Association des parents catholiques du Québec, Mme Jean Morse-Chevrier, a renchéri en soutenant que « cela consiste en une négation du droit à la liberté religieuse et de conscience et en un accommodement qui brime l'ensemble des parents. » Car selon elle, « bien que ce cours se présente comme un cours de culture religieuse, les éléments du contenu de ce cours sont en large partie comparables aux contenus que l'on retrouverait dans un cours d'enseignement religieux et à ce titre, selon nous, consiste en une initiation à diverses religions. Ce fait va à l'encontre de la liberté de religion et bon nombre de parents catholiques ou autres s'opposent à l'introduction obligatoire de leurs enfants et adolescents à d'autres religions et à une approche relativiste face aux questions morales. »

devant la commission scolaire grandby 15 mars 2008

Me Jean-Yves Côté, avocat membre de la CLÉ, a présenté aux parents présents un formulaire d'exemption s'appuyant sur l'article 222 de la Loi sur l'instruction publique § 2 : « L'article stipule qu'il est permis aux parents de présenter une demande d'exemption s'ils estiment que le cours peut porter préjudice à leur enfant » a précisé Me Côté.

Pour exiger une exemption, les parents doivent avoir un motif valable. L'avocat en propose six sur le formulaire :
  1. Perte du droit de choisir une éducation conforme à leurs propres principes moraux et religieux ; brimer les libertés fondamentales de religion, de conscience, d'opinion et d'expression de l'enfant et de ses parents en forçant l'enfant à suivre un cours qui ne correspond pas aux convictions religieuses et philosophiques dans lesquelles ses parents ont le droit et le devoir de l'éduquer;
  2. Être mis en situation d'apprentissage par un enseignant non adéquatement formé en cette matière et qui a été dépouillé de sa liberté de conscience, parce qu'on l'oblige à effectuer cette tâche;
  3. Perturber l'enfant en l'exposant trop jeune à des convictions et croyances différentes de celles privilégiées par ses parents;
  4. Aborder le phénomène religieux dans le cadre d'un cours qui prétend à la « neutralité »;
  5. Être exposé, dans le cadre de ce cours obligatoire, au courant philosophique mis de l'avant par l'État : le relativisme moral et religieux;
  6. Porter atteinte à la foi de l'enfant.
Dans les établissements publics, les parents devront signer le formulaire puis le remettre à la commission scolaire. Dans les écoles privées, le formulaire sera remis à la direction. Le cas échéant, les dirigeants devront transmettre pas écrit les conditions de refus. Ensuite, une demande de révision pourra être formulée. « Si c'est encore refusé, peut-être devrons-nous nous tourner vers les tribunaux » a avancé Me Côté.

La CLÉ, qui regroupe des parents catholiques, protestants et athées, invite les parents voulant soustraire leur enfant à ce cours à remplir ce formulaire d'exemption et à l'acheminer à leur école d'ici la fin de la présente année scolaire.

Le formulaire est disponible sur le site internet de la Coalition pour la Liberté en Éducation à l'adresse : www.coalition-clé.org.

jeudi 13 mars 2008

Demande d'exemption au cours d'ECR (école privée)

formulaire d'exemption

GUIDE D’UTILISATION D’UNE DEMANDE D’EXEMPTION
  1. Le parent ou son mandataire, s’il est d’accord avec l’énoncé des motifs évoqués, signe la demande d’exemption.
  2. Cette demande d’exemption signée doit être remise au directeur d’école.
  3. Une copie de la demande peut être envoyée par télécopieur à la Coalition pour la liberté en éducation.
  4. Si la demande est acceptée, l’enfant sera dirigé vers une activité autre que le programme ÉCR durant l’heure de classe.
  5. Dans une école PRIVÉE, le directeur d’école a l’autorité pour décider d’accorder ou non l’exemption.
  6. Dans une école PUBLIQUE, la décision provient de la commission scolaire. Si la réponse est négative, le ou les parents peuvent s’adresser au conseil des commissaires pour obtenir une révision de la décision.
  7. Si le parent qui s’est vu refuser la demande d’exemption par les autorités d’une école publique ou d’une école privée n’est pas satisfait, un recours peut être intenté en Cour Supérieure du Québec pour demander un jugement déclaratoire sur la validité des motifs invoqués par le parent. La CLÉ n’entreprendra pas cette procédure, mais peut aider le parent dans sa démarche.
Certains lecteurs se sont demandés ce qui passerait si une école privée confessionnelle exemptait ses élèves. Est-ce que le Monopole de l'Éducation (MELS) pourrait retirer le permis à l'école confessionnelle ? Selon certaines sources juridiques, un tel retrait de permis ne peut que rappeler l'arrêt très important Roncarelli c. Duplessis : abus de pouvoir de la part de l'État ou de fonctionnaires condamné par la Cour suprême.

Introduction de cours de religion musulmane à l'école allemande

Le ministre allemand de l'Intérieur Wolfgang Schäuble a proposé d'introduire des cours de religion islamique dans les écoles :
« Nous recourons à tous les moyens contre les prédicateurs de la haine. Avec des cours de religion islamique, nous leur faisons pour ainsi dire concurrence. Car, si nous envoyons les enfants à des cours de religion dans des écoles d'Etat, cela nous conduira à un changement de l'exercice de la religion dans les mosquées ».
Ces cours devront être donnés en allemand. Cette proposition s'inscrit dans le cadre de la 3e Conférence sur l'islam qui se tenait à Berlin. En Allemagne, la Constitution garantit le droit d'organiser des cours de religion dans les écoles, qui sont des « matières officielles ». Le contenu doit être déterminé « en concordance avec les principes des communautés religieuses ».

Le gouvernement du Québec lui semble préférer imposer un point de vue laïciste et pluraliste à tous (ah! si tous les enfants pouvaient devenir athées !), plutôt que de respecter les différentes religions dans leur particularisme.

France — le retour de l'internat ?

Aujourd'hui, seuls 4,1 % des élèves sont internes. Une proportion qui n'a cessé de baisser ces vingt dernières années. Mais les temps changent. Les ministres de l'Éducation souhaitent, les uns après les autres, relancer l'internat.

Le ministère de l'Éducation national met en place un « annuaire des internats » contrôlés par l'État qui permet d'obtenir des informations sur les offres d'hébergement proposées aux élèves par les établissements publics et privés sous contrat. Les établissements libres hors contrat ne sont pas répertoriés.

L'explosion des familles décomposées, l'échec scolaire et les problèmes de discipline semblent réhabiliter l'internat scolaire.

mercredi 12 mars 2008

Affiche marche de Grandy le 15 mars 2008 contre imposition du Monpole en matières religieuse

Qui de la Table de concertation protestante appuie vraiment le cours d'éthique et de culture religieuse ?

L'anthropologue Paul Gosselin adresse une longue lettre ouverte aux signataires de la Table de concertation protestante sur l'éducation concernant le cours d'Éthique et de culture religieuse où il les exhorte de se « dissocier publiquement du document émis par la Table de concertation protestante et de prendre publiquement la parole contre le cours d'ECR afin de contrer les effets que vont subir les enfants de famille évangélique. »

Le document intégral de la Table de concertation protestante sur l'éducation se trouve sur ce site. Pour la liste des représentants protestants et évangéliques qui auraient appuyé ce document, cliquez ici.

Dans une mise à jour du 11 mars 2008, il ajoute :
Le document émis par Direction chrétienne[1] laisse entendre que les leaders évangéliques et protestants dont les noms paraissent dans l'annexe ont été consultés touchant le cours d'ECR et ont donné leur appui au document de la Table de concertation protestante sur l'éducation et appuient aussi le programme d'ECR. Depuis peu, des informations qui me sont parvenues laissent entendre que certains leaders dont les noms figurent à l'annexe n'ont même pas été consultés, encore moins donné leur appui...

À suivre...

[1] Document assez comique et faux quand il déclare que la Coalition pour la liberté en éducation « a vu le jour autour de Mgr Ouellet, évèque[sic] de Québec ». Comme si Mgr Ouellet devait jouer le rôle d'épouvantail à protestants. Ceci est faux, car il existait déjà une association de parents catholiques qui était opposée au programme d'ECR, nul besoin de créer une nouvelle structure pour cela. C'est pour regrouper des parents de toute confession que la coalition a vu le jour. Et on peut affirmer avec certitude que, parmi les membres les plus actifs, on retrouve des protestants puisqu'ils ont pris la parole pendant les réunions publiques de la CLE regroupant parfois plus de 250 personnes ! Enfin cette coalition a été fondée avant que le cardinal Ouellet n'intervienne publiquement sur le sujet.

Document comique, à son insu, quand il déclare « Nous croyons que les parents sont les premiers responsables de la transmission de leur foi à leurs enfants. Les temps sont révolus, ce n'est plus au MELS de le faire ! » Alors que désormais seul le Ministère décidera — et non plus les parents justement ! — ce qui sera enseigné obligatoirement à l'école en matière d'éthique et de « culture religieuse » aux enfants... Et ceci même dans les écoles confessionnelles et contre l'avis des parents !

On comprend également que M. Gosselin se demande jusqu'à quel point Direction chrétienne, organisme qui semble vivre de subventions, puisse être considéré comme un organisme indépendant quand il doit commenter un programme gouvernemental.

mardi 11 mars 2008

France — Une étude dévoile la loterie des notes du bac

Une même copie de bac peut atteindre jusqu'à un écart de onze points d'un correcteur à l'autre ! C'est le constat d'une récente étude de l'Iredu (Institut de recherche sur l'éducation) intitulée « La loterie des notes au bac ». Ces conclusions ne vont pas rassurer les futurs bacheliers [fin du CEGEP pour le Québec]. Bruno Suchaut, chercheur, y présente les résultats de cette expérience, révélée par l'Agence éducation formation (AEF). En 2006 et 2007, il a soumis trois copies d'élèves passant l'épreuve de sciences économiques et sociales à la correction d'une trentaine de professeurs, dans deux académies. Puis il a recueilli les notes et les appréciations sur chaque copie.

La conclusion est sans appel : il existe, pour chaque dissertation, des variations très fortes d'un correcteur à l'autre (de 5 à 16 sur 20 pour l'une d'entre elles ou de 8 à 18 pour une autre). L'écart de notation peut aller jusqu'à onze points, ce qui est énorme. En moyenne, il est cependant plus proche de deux ou trois points. Autre enseignement, il n'existerait pas de correcteurs « indulgents » ou «sévères», selon le chercheur : ces derniers ne sont pas « constants » dans leur pratique de notation. Ils peuvent noter très sévèrement une copie, puis généreusement les deux autres ou inversement !

Les commentaires des professeurs pour justifier leurs notes peuvent être parfois très contradictoires. Pour l'une des copies, le correcteur numéro 57 a attribué un 3. L'introduction n'est « pas satisfaisante », le propos n'est « pas très clair ». Le plan annoncé est « trop peu précisé, et la troisième partie est hors sujet… » Il a même la sensation que le candidat fait « du remplissage ». À l'inverse, le correcteur numéro 61 attribue un 13 à cette même copie. Pour lui, le «sujet est assez bien cerné ». Les notions clés sont « utilisées », les arguments sont « développés » et « permettent de mettre en évidence les différents mécanismes » du thème abordé.

France — l'école catholique sous contrat de plus en plus « laïque » ?

La Fondation de Service politique a réalisé fin 2007 une enquête sur la liberté scolaire (enseignements public et privé confondus) auprès de ses 30 000 correspondants. Alarmée par les réponses qu’elle a obtenues concernant les atteintes à la liberté religieuse, elle a lancé à nouveau un appel à témoignages. Plus de 3 000 réponses lui sont parvenues au total qui attestent de la gravité de la situation en général, d’autant plus que « les vexations à l’encontre de la foi catholique existent aussi au sein même de l’enseignement catholique ».

Sans prétention scientifique, cette démarche constitue tout de même un indice qualitatif sérieux sur la nature de la liberté religieuse jusque dans l’Enseignement catholique. Elle corrobore ce que maints parents ont vécu ou vivent encore avec leurs enfants scolarisés dans l’école sous-contrat.

Les parents, très majoritairement pratiquants, sont globalement insatisfaits de la qualité de l’enseignement dispensé tant dans le public que dans le privé catholique. Les réponses concernant les questions sur la liberté religieuse sont plus alarmantes encore. « L’enseignement public respecte-t-il la liberté de conscience de vos enfants ? » Réponse : « non » à 67 % ! Petit échantillon de quelques réponses révélatrices sur les torts subis à cause de la foi catholique dans l’Enseignement dit catholique (plus parfois encore que dans le public) :

— Nos sept enfants sont tous allés à l’école primaire dans l’enseignement public. Là, aucun problème, et même un respect total lorsque nous demandions en cas de voyage scolaire que nos enfants assistent à la messe du dimanche…

Alors que :

— Venez en province dans nos collèges soi-disant catholiques, vous serez édifiés. Sans compter que l’aumônerie des collèges publics est bien mieux que la pastorale proposée dans le sein du collège « catho »…

— Ma fille était au collège Saint-X. Elle est arrivée en classe avec une médaille très ordinaire. Le surveillant général l’a publiquement réprimandée en lui demandant de l’enlever parce qu’il était soi-disant « choqué par ce signe ostensible de religion », étant lui-même protestant…

— Ma fille s’est vu demander de rentrer sa médaille de baptême sous ses vêtements pour qu’elle ne soit pas visible.

— L’institutrice a arraché la médaille de ma fille.

— Mes enfants font l’objet de façon régulière de moqueries de la part des autres enfants parce qu’ils se disent ouvertement catholiques, parce qu’ils vont aux rares messes ou aux confessions proposées par le collège privé catholique.

— Un professeur à un élève : « Monsieur X, tout le monde sait bien ici que vous êtes un petit bourgeois catholique, n’ayant pas plus de jugeote que ce vieux débris qui vous sert de pape. » (Dans ce cas précis, des élèves musulmans prirent la défense de l’élève et… du pape.)

— L’année dernière en début d’année, le responsable de la catéchèse de l’école catholique a demandé à la classe d’une de nos filles : « Qui va à la messe le dimanche ? » Notre fille Marie a été la seule à lever le doigt. Le reste de son année n’a été que moqueries, méchancetés de la part de certains élèves de la classe. Nous envisageons de la mettre dans le public.

On induit évidemment de tous ces exemples le constat fait par Mgr Cattenoz (courage isolé dans l’épiscopat) : « Avouons-le, aujourd’hui beaucoup d’établissements catholiques n’ont plus de catholique que le nom (...). Je crois que la loi Debré, de 1959, qui avait pour but d’intégrer progressivement les écoles catholiques dans l’enseignement public, est finalement arrivée à ses fins. » Si bien qu’on pourrait reprendre à l’endroit de l’Enseignement catholique la mise en garde qu’adressait naguère à son beau-frère le P. de Foucauld concernant l’école publique soi-disant neutre : « L’air général y est mortel pour les âmes… » qui savait de quoi il parlait, lui le mécréant et le fêteur dans sa jeunesse.

lundi 10 mars 2008

France — l'école à la maison et les préjugés

Plus de 10 000 enfants sont instruits à domicile. Parmi eux, 1 000 à 3 000 ne sont pas même inscrits à des cours par correspondance. Incultes, mal élevés ? Pas du tout. Les « non-sco » égratignent le mythe de l'école républicaine.

Le magazine Le Point a enquêté, quelques extraits :

Car le pays se méfie de l'instruction en famille (IEF), craignant qu'elle ne masque maltraitances et dérives sectaires. En 1998, une loi renforçant les contrôles est votée. Au Sénat, Ségolène Royal s'inquiète : « La scolarisation des enfants doit être la règle [...] Interdire à l'enfant cette expérience fondamentale, c'est l'exclure de l'humanité, c'est le soumettre aux hasards des influences, c'est le rendre plus vulnérable en le faisant moins libre. » Bigre !

Face à cette méfiance, les familles se crispent. Il y a quelques semaines, une conférence de presse organisée par l'association Les Enfants d'abord a failli mal tourner : les journalistes relaient les habituelles interrogations. Une maman se révolte, leur demande quels sont leurs « préjugés ». Un jeune adulte qui n'a jamais mis les pieds à l'école élude une à une les questions qui, selon lui, « n'ont pas de sens ». Le ton monte, on frôle l'incident.

Surmontant ces « préjugés », nous nous sommes donc rendus dans des familles « non sco ». Surprise : ce ne sont pas ces parents raidis de principes, soucieux de contrôler étroitement leur progéniture, mais des familles plutôt « no logo », souhaitant éduquer leurs enfants « sans violence » mais non sans règles, et se mettre à l'écoute de leur spontanéité. Leur but : en faire des individus sûrs d'eux-mêmes, responsables et libres.

Claudia Renau a ainsi beaucoup réfléchi à l'éducation. C'est bien normal : elle était professeur d'histoire-géographie. « Il suffit d'interroger des élèves trois semaines après la leçon pour s'en rendre compte : ils ne se souviennent de rien. L'école ne s'appuie pas sur la motivation des enfants et échoue à transmettre les savoirs. Par contre, elle excelle à transmettre les valeurs souterraines de la société : la compétition, la soumission à la hiérarchie. » Claudia est donc aujourd'hui une adepte de l'unschooling [non-sco, dé-sco] pour ses filles, Auriane, 7 ans et demi, Loline, 5 ans, et Lilou, 2 ans. C'est la version la plus radicale de l'IEF, qui consiste à intervenir le moins possible. « A la limite, déclare Claudia, mon rôle se borne à leur fournir un accès Internet et un abonnement à une bibliothèque. » Auriane a appris à lire « à raison d'un ou deux mots par jour ». Elle écrit et passe de longs moments à découvrir les mots et l'orthographe, l'anglais ou l'espagnol sur un PC qui lui est propre. Pendant que Claudia explique ses choix, Loline fait de la peinture, joue à cache-cache avec sa petite soeur.

[...]

Bien, mais la socialisation des filles ? Claudia sourit. Elle est « relais Paris » de l'association Les Enfants d'abord, et c'est elle qui organise le calendrier des activités. Toutes les semaines, un atelier de bricolage, une visite à la Cité des sciences, une initiation au cirque, au foot, etc. « Les enfants ne limitent pas leurs relations à des camarades issus du même milieu social ni du même âge. » La vraie mixité sociale et affective, c'est l'IEF qui la réaliserait.

[...]

voici Dali, une Française d'origine serbe, surdiplômée et mère de trois jeunes garçons. La petite famille vit au Blanc-Mesnil, dans une cité HLM, avec moins de 1 500 euros par mois. Dali aussi a beaucoup réfléchi : pourquoi cumuler deux salaires, consommer toujours plus et livrer ses enfants à ce « non-sens éducatif » qu'est l'école ? « Les élèves y vont par classe d'âge, séparés des aînés et ligués contre les adultes, alors que les enfants ne peuvent apprendre que par l'imitation ! » Autre lieu, autre ambiance : les Sanson sont catholiques et la maman ne voulait pas que son aîné redouble. Les cinq enfants suivent les cours du CNED. Les Evans, eux, sont des globe-trotteurs : à 6 ans, en Belgique, Mickael tombe sur un instituteur « très rigide » et devient agressif. Ni une ni deux, il est retiré de l'école. Son frère cadet, du coup, n'a jamais mis les pieds en classe !

[...]

Certains ados sont pourtant curieux d'essayer l'école. Mickael Evans, notamment, voulait savoir comment c'était, le lycée. « J'ai tenu trois mois. Quelle perte de temps ! Cinq à sept heures de cours par jour alors qu'à la maison, en deux heures, c'est plié. » Elsa Magnier a eu exactement la même expérience : « Quand j'ai repris le lycée en terminale, j'ai dû laisser tomber toutes mes activités. Etre enfermée six heures à ne rien faire m'épuisait. » Désocialisation patente ? Voire ! Mickael s'apprête à quitter le foyer familial pour suivre une première année universitaire en Angleterre, et Elsa a fait une prépa avant de poursuivre en école d'ingénieurs... à 19 ans !

À écouter les récits, la non-scolarisation n'a que des avantages. Des vacances au ski quand les pistes sont vides, des enfants « jamais malades », qu'on ne tire pas du lit le matin et dont la curiosité s'épanouit hors du carcan des programmes.

[...]

Aucune difficulté ne semble insurmontable aux familles, si ce n'est... ces fichus contrôles de l'inspection ! Des histoires terribles circulent sur le Net, comme celle de cette mère suspectée de dérives sectaires parce qu'elle faisait du yoga ! On n'ose y croire, mais la lettre que Claire a reçue de l'inspection académique est, elle, bien réelle : on lui refuse l'instruction en famille au prétexte que sa fille de 7 ans atteint, en fin de CP, un niveau de lecture de milieu de CP ! De la part d'une institution qui envoie bon an mal an 15 % d'illettrés au collège, cela ne manque pas de sel ! « L'école n'a qu'une obligation de moyens. Nous, une obligation de résultats », soupire Claire. Lisant la lettre, son mari, qui n'était pas chaud au départ pour déscolariser les petites, s'est exclamé : « Mais ce pays est communiste ! »

En France[ et au Québec], on pense volontiers que l'État fait mieux que l'individu, y compris en matière d'éducation. Aux Etats-Unis, on fait davantage confiance à la famille. Il y aurait 2 millions de home schoolers [comme on dit à Paris...] et pas seulement pour des motifs religieux. Des études ont montré que non seulement le quart de ces enfants avaient au moins un an d'avance sur les autres, mais que, contrairement à leurs pairs scolarisés, leurs origines sociales ou ethniques ne pesaient pas sur leurs résultats. En France, aucune étude à ce jour. Pourtant, les solutions bricolées des « non sco » méritent mieux que la suspicion de l'administration. Sandrine n'a pas son bac. Son aînée a appris à lire dans une méthode Boscher, qualifiée de réactionnaire par les « pédagos » [pire, cette méthode marche!]. Mais, pour les maths, Sandrine s'appuie sur une méthode canadienne très novatrice : « On voit les enfants comprendre au fur et à mesure, l'intelligence s'allumer dans leurs yeux. »

Alors, la journaliste, qui tous les matins abandonne la chair de sa chair aux griffes de l'institution scolaire, se rebiffe. Les mères n'ont-elles pas tout simplement le droit de souffler et de se décharger d'une partie de leurs responsabilités ? Un tel sacerdoce n'est pas à la portée de tous ! Valérie Vincent se récrie : « Quel sacerdoce ? Je ne scolarise pas mes enfants parce que je les aime. » Elle se reprend : « Euh... Cela ne signifie pas que les autres ne les aiment pas ! » On respire !

Ils ne sont pas allés à l'école

Maud Fontenoy

Dernier ouvrage : « Le sel de la vie » (Arthaud).

Sept jours après sa naissance, Maud embarque à bord d'une goélette avec ses parents et ses deux frères pour un périple de quinze ans, et sa scolarité se déroule par correspondance : « Mon père parfois blaguait : " Attention ! si tu ne travailles pas, tu iras à l'école ! ", comme s'il s'agissait de la pire des punitions. Et c'est vrai qu'à mon arrivée en terminale, ce fut un choc. L'école était l'inverse de tout ce que nous avions appris : la liberté, l'autodiscipline, la responsabilité. Mon premier combat a été de réussir mon bac. L'école a refusé de me présenter et j'ai dû m'inscrire en candidat libre. Je l'ai eu du premier coup. Plus tard, je me suis réconciliée avec l'Éducation nationale. Mais, si j'ai des enfants, j'aimerais bien leur rendre le temps et l'amour que mes parents m'ont donnés. »

Christopher Paolini

Auteur de la trilogie « Eragon » (éditions Bayard).

Le livre « Eragon », une sorte de « Seigneur des Anneaux », a été vendu à 8 millions d'exemplaires dans le monde, traduit en une quarantaine de langues et adapté au cinéma. Il est pourtant sorti de l'imagination d'un Américain de... 15 ans qui n'a jamais mis les pieds à l'école. Dans cet ouvrage de presque 2 000 pages, Christopher Paolini invente une géographie et pas moins de trois langues. « Je ne sais pas si, à la maison, on reçoit une meilleure éducation qu'à l'école, a-t-il expliqué à des fans qui l'interrogeaient. Mais le fait est que cela m'a laissé du temps pour écrire. » Certes.

Pierre-Gilles de Gennes

Prix Nobel de physique 1991, mort en 2007.

De santé fragile, le futur prix Nobel de physique ne met pas les pieds à l'école avant la 5e [12 ans]. Plus tard, sa mère le retire du lycée durant un an pour « parfaire [son] éducation au Louvre ». Tout cela ne l'empêche pas d'entrer à l'Ecole normale supérieure. D'où sa proposition décoiffante de réforme de l'Education nationale : « Je me pose parfois sérieusement la question de savoir si, actuellement, à nombre d'enseignants égal [...] il ne serait pas préférable de prendre les gens individuellement une heure ou deux par jour, [...] plutôt que de soumettre chaque gamin à la moulinette de la classe. [...] »

Pour La Pastorale, le cours d'éthique & culture religieuse est exempt de vraie culture religieuse et contraire au « vivre ensemble »

La revue catholique La Pastorale  du mois de mars publie un article assez percutant du philosophe Gérard Lévesque qui s'intitule : « Un programme sans véritable culture religieuse et contraire au «vivre ensemble ». L'article est cosigné par les professeurs de philosophie MM Marcel Bérubé, Charles Cauchy, Maurice Cormier, Michel Fauteux, Michel Fontaine, Richard Lussier et Gaston Nadeau.

La critique du cours s'articule le long de cinq axes :
  1. ce programme favorisera la transmission d'un savoir religieux superficiel,
  2. il pourrait plutôt susciter le dégoût du religieux et conduire à l'acquisition d'une inculture religieuse,
  3. les élèves (seront) laissés à eux-mêmes en les plaçant dans l'inconfort et l'angoisse de ne pouvoir faire la part des choses entre les diverses interprétations possibles,
  4. les auteurs affirment également que le savoir religieux pouvant répondre aux questions existentielles est non seulement ignoré, il est discrédité par la démarche générale que le programme préconise,
  5. enfin le programme ne va en rien faciliter le « vivre ensemble » en traitant les croyances des autres avec tant de superficialité, il en fera plutôt le sujet de quolibets, de critiques insignifiantes et de ridicules.
Quelques extraits :
[...]
Un savoir religieux de surface

Étrangement, les contenus de cours de culture religieuse du programme et leur description détaillée aux pages 67 à 74 ne font aucune mention du coeur même du phénomène religieux, la foi elle-même. Ce que les jeunes élèves auront à apprendre, ce sont plutôt divers aspects de la pratique religieuse, tels les rituels et les symboles religieux, les objets et lieux de culte, les célébrations et calendriers des fêtes, les fondateurs et guides spirituels, les postures de prière. C’est précisément parce que ces facettes extérieures ne constituent pas le cœur des croyances que de nombreuses personnes se disent croyantes même si ces aspects extérieurs n’ont pas
d’importance à leurs yeux, étant non pratiquantes.

C’est [pourtant] en allant derrière de telles manifestations extérieures qu’on peut commencer à comprendre une religion.

[...]

Au surplus, on sait que le caractère insolite, cocasse ou obsolète de certaines pratiques extérieures des religions témoigne de la difficulté qu’il y a à se faire des religions et de leurs pratiques une juste perception. La posture de prière particulière des musulmans ou le port chez les Juifs hassidiques du couvre-chef noir sur cheveux bouclés ne manquent pas de nous apparaître parfois étranges. Seule la connaissance de l’intérieur d’une religion permet de saisir le sens de telles manifestations. Les élèves du primaire ne pourront donc pas s’en faire une
juste perception. Il n’est pas exagéré de penser que les élèves pourront s’amuser de telles bizarreries et se moquer de ceux qui paraissent prendre tout cela au sérieux.

Le programme n’assurera donc aucunement le fait que les élèves deviendront respectueux des pratiques religieuses, ni respectueux des adeptes de ces pratiques ou des croyances qui s’y rattachent. Au contraire, le phénomène religieux risque fort de leur apparaître comme un bien drôle de phénomène !

Le dégoût du religieux
Pour que les élèves réussissent les examens, on les obligera à mémoriser une longue liste de mots difficiles servant à désigner ces aspects accessoires des diverses religions. Le programme n’en indique qu’une partie mais elle occupe déjà près de dix pleines pages : la croix huguenote, la menorah, le kirpan, le khanda, l’id el Adha, l’Id el Fitr, le Wesak, le Divali, le Tripitaka, le Bahgavad Gita, l’Aataentsic, le Nanajobo, le Glouskap, le Siddharta Gautarna ; et ainsi de suite de tout le reste qui n’a pour effet que d’allonger ce plantureux et indigeste menu scolaire.

Ce savoir encyclopédique, ésotérique et éclectique risque fort de s’avérer une culture du vide. Les élèves devront mémoriser la nomenclature de ces noms de rites, de célébrations, d’objets, de lieux, de symboles, car leur mémoire sera soumise à des évaluations et examens. Ils devront de plus se souvenir précisément à laquelle des nombreuses religions se rattache chacun de ces noms. Il n’y a pas de programme scolaire qui aura autant pour effet de faire des élèves, comme dit Montaigne, « des têtes bien pleines mais non bien faites ».

L’inculture religieuse

Quant aux questions au cœur du phénomène religieux que le désir de connaître de l’élève ne manquera pas de soulever, le programme misera sur la « combinaison » des contenus religieux avec les contenus du premier volet du programme sur les questions éthiques, et sur le dialogue entre élèves. Le programme illustre cette combinaison par un exemple qui déjà laisse perplexe : le grand récit de Noé et du Déluge servira à sensibiliser l’élève à bien traiter les autres êtres vivants, dont les petits animaux : chats, lapins, hamsters !

Pour prendre un exemple de notre cru relatif aux humains entre eux, on peut concevoir aisément qu’une interprétation éthique de la parabole de L’Enfant prodigue peut y voir le bienfait du pardon dans les relations interpersonnelles. Mais une lecture avec ces lunettes de l’éthique ne peut jamais être plus qu’une lecture de premier niveau; elle est incapable de rendre compte du véritable message du récit religieux.

Ainsi le récit de L’Enfant prodigue est tout normalement lié intrinsèquement au coeur du religieux, plus précisément à la préoccupation première et spécifique des grandes religions, la destinée humaine ultime. L’exégèse chrétienne enseigne que ce récit évangélique illustre l’ouverture des portes de l’au-delà grâce à la miséricorde de Dieu le Père représenté par le père de la parabole, malgré la faiblesse des humains qui en sont les créatures et les enfants, représentés par l’enfant prodigue accueilli à bras ouverts dans la maison familiale suite à ses mésaventures.

[...]

Le programme ne manifeste nulle part le moindre souci que les choses religieuses soient interprétées d’une façon conforme à cette véritable culture religieuse. Là aussi, il s’en tient à la surface des écrits sacrés pour en faire un usage réducteur qui les rapetisse: il les subordonne à l’éthique, laquelle est d’origine et de portée simplement humaines, forcément non religieuses et non confessionnelles.

[...]

C’est à l’élève, pourtant maintenu dans l’ignorance du savoir religieux véhiculé par la tradition, qu’est laissée la difficile tâche d’interpréter les textes sacrés. Le « rôle » de l’enseignant et sa «posture professionnelle» se limiteront à être un animateur, non un guide bien informé ou expert en la matière, et à se faire un devoir de « ne pas influencer les élèves dans l’élaboration de leur point de vue ». Parce qu’on est conscient que l’élève ne pourra y arriver correctement, même suite aux diverses interprétations issues de la discussion avec ses pairs, aussi peu éclairés que lui, le programme n’exige de l’élève que cette seule compétence à acquérir : « reconnaître les diverses façons de penser, d’être et d’agir à l’intérieur d’une même tradition religieuse, dans différentes religions de même que dans la société. » Il est hautement navrant de constater que les activités d’apprentissage sont vouées à cultiver l’ignorance et à jeter le jeune esprit des élèves dans l’inconfort et l’angoisse de ne pouvoir faire la part des choses entre les diverses interprétations possibles.
[...]

Le discrédit sur les croyances

Le savoir religieux pouvant répondre aux questions existentielles est non seulement ignoré, il est discrédité par la démarche générale que le programme préconise. Intarissable quand il s’agit de faire état des actes de la raison pure et froide (définir, analyser, discuter, élaborer un point de vue, délibérer, explorer, interroger, faire des liens, etc.

[...]

En soumettant le contenu religieux au seul examen de la raison éthique, le programme ne peut que disqualifier les croyances et l’univers religieux. C’est là une façon de miner à la base l’existence même de la foi et de la croyance religieuse. Bref, le programme omet de faire état de ce que le phénomène religieux contient de plus précieux relativement au cœur même des préoccupations humaines mentionnées ici dès le tout début. Il préfère mettre abondamment l’accent sur ce qu’il montre en surface et qui ne manque pas d’apparaître plein de bizarreries. Il n’y a donc rien dans ce programme pour représenter adéquatement et respecter les diverses confessions religieuses présentes au Québec. Ce programme est davantage une injure à l’égard du fait religieux comme tel, et une insulte aux croyants de toutes les confessions.

[...]

Or le programme vient amplifier cette difficulté [de dialogue et de vivre ensemble]. Il met la table à une situation comparable à celle où les vues de chacun, rabaissées à leur plus simple expression, sont rendues injustement insignifiantes ou ridicules, et où les intervenants ont tout ce qu’il faut pour montrer du doigt et dénoncer les failles et les côtés farfelus des convictions de leurs interlocuteurs.

Nous sommes en présence d’un programme dont les lacunes sont suffisamment graves et nombreuses pour ne pas pouvoir y donner notre adhésion.

France — Les filles réussissent mieux scolairement que les garçons

Selon la brochure Filles et garçons à l’Ecole, sur le chemin de l‘égalité, éditée vendredi par le ministère de l’Education nationale et disponible sur le site www.eduscol.education.fr, les filles réussiraient mieux scolairement que les garçons, sortiraient plus diplômées du système éducatif, mais ne feraient pas les mêmes choix d’orientation.

Les filles, qui représentent 49,7 % de l’ensemble des 14,8 millions d'élèves, apprentis et étudiants, sont tout d’abord « scolarisées plus longtemps ». L’espérance de scolarisation à l‘âge de deux ans est ainsi de 19,1 années pour les filles, contre 18,5 pour un garçon, selon des chiffres qui portent sur l’année 2005-2006.

Les filles sont plus souvent titulaires d’un bac général (163 796 contre 118 992) et les garçons d’un bac professionnel (58 136 contre 42 426). En collège, le taux de réussite au brevet en 2006 était d’un peu plus de 82 % pour les filles, contre près de 76 % pour les garçons. De même, pour la proportion d’une génération titulaire du baccalauréat en 2006 : 70 % des filles, contre 59 % des garçons ont obtenu leur bac.

Au primaire, les filles « redoublent moins souvent que les garçons quel que soit le milieu social d’origine ». A noter aussi qu’elles sont meilleures en français mais que les garçons les devancent en mathématiques. Dans le second degré, les filles vont davantage en ES (sciences économiques et sociales) et en L (littéraire) et les garçons en S (scientifique) et STI (sciences et technologies industrielles).

Sans surprise, on trouve « peu de filles en classes préparatoires scientifiques et peu de garçons en classes préparatoires littéraires », ajoute le document. Résultat : on compte « seulement 25% de femmes parmi les ingénieurs ».

A diplôme équivalent, « les filles s’insèrent moins bien en emploi que les garçons », précise le document. Autre enseignement : au niveau européen, 81 % des Européennes et 75 % des Européens âgés de 20 à 24 ans ont un diplôme du second cycle de l’enseignement secondaire.

jeudi 6 mars 2008

France — Il faut fermer les écoles maternelles !



Julien Dazay est aujourd'hui inspecteur de l'Éducation nationale. Avant, il était lui-même instituteur en maternelle. « J'ai commencé par le bas », déclare au Parisien l'homme qui avoue une petite cinquantaine d'années, mais pas son identité.

Sous le pseudonyme de Julien Dazay, il publie ces jours-ci un petit livre au titre choc : « Il faut fermer les écoles maternelles ». Un titre provocateur, à dessein.


Pour M. Dazay, l'école maternelle française va mal. Elle manquerait d'ambition, sa mission serait ambiguë de sa mission, son rôle peu clair... L'école maternelle française se meurt. Elle ressemble de plus en plus à une simple garderie qui confond éducation et enseignement, creuse les inégalités et ignore la demande pédagogique des parents. L'école maternelle devrait être réformée d'urgence. Pour l'avenir de nos enfants et celui de notre pays. Dans cet essai aux accents provocateurs, l'auteur dresse le tableau noir d'une institution inefficace et très coûteuse qui scolarise aujourd'hui 99,9 % des enfants de trois à cinq ans.

Pourquoi revoir de fond en comble ?

Dans son entretien au Parisien, l'inspecteur Dazay s'explique : « je constate le résultat en CP. Tous les enfants n'y arrivent pas à armes égales, avec les mêmes acquis. Cela veut dire que la maternelle ne remplit pas sa mission : amener tous les enfants aux mêmes chances de réussite. D'autant moins s'ils n'ont pas accès à la culture, et qu'on ne leur lit pas d'histoires dans leur milieu familial. »

Selon l'auteur, l'école maternelle souffrirait d'un manque de programmes clairs et bien définis, ils sont actuellement trop flous, superficiels et n'effleurent que six « domaines » : « vivre ensemble », « découvrir le monde », « savoir s'exprimer avec son corps », etc. Un docmaine comme « découverte du monde » est censé aborder des notions de calcul, de repérage dans l'espace et le temps. On y metrait un ensemble de disciplines sans en dire le nom, en laissant une immense liberté aux enseignants. L'auteur préconise pluôt un retour à des acquis disciplinaires très clairs pour tout le monde.

Le détail d'une journée donnée par M. Dazay est redoutable : avec pauses pipi à répétition, déshabillages, sieste et récréations. Et, en fin de compte, trente-cinq minutes d'enseignement sur trois heures de classe !

À ce compte-là, pourquoi ne pas revenir à des garderies à moindre coût et aux ambitions moins pompeuses  ou même, horresco referens, rendre l'argent de cette garde ruineuse aux parents pour qu'ils décident comment faire garder et éduquer leurs jeunes enfants ? Il est vrai que cela déplaît aux experts cooptés qui pensent pour les parents et utilisent le Monopole de l'État pour imposer leurs modes « scientifiques » et leurs préjugés.

« Respectons le droit des parents à choisir »

Communiqué de presse de la Coalition de la liberté en éducation

Granby, le 4 mars 2008 — Les parents de la région de la Haute-Yamaska sont invités à se mobiliser suite à l’imposition du cours obligatoire d’éthique et culture religieuse (ECR) qui sera dispensé dans les écoles tant publiques que privées dès septembre 2008.

Une marche est organisée à Granby le samedi 15 mars prochain pour permettre aux parents de réclamer l’exercice d’un droit fondamental : celui de choisir pour leur enfant. Car à compter de l’an prochain, l’État se substitue à la volonté parentale et impose ce cours à tous les enfants du primaire et du secondaire.

Organisée par la Coalition pour la liberté en éducation, cette marche aura pour point de départ le Parc Miner (face au 348, rue Principale) de Granby à 13 h 30. Les parents sillonneront les rues de la ville et se rassembleront ensuite devant les locaux de la commission scolaire (55, rue Court) afin d’entendre des conférenciers et de recevoir le formulaire d’exemption du cours mis au point par une équipe juridique.

Ce formulaire est actuellement distribué partout au Québec aux parents souhaitant se prévaloir du droit d’exemption qui leur est accordé dans la Loi sur l’instruction publique (article 222 § 2) et ainsi, soustraire leur enfant au cours d’éthique et de culture religieuse élaboré par le Ministère de l’Éducation du Québec. Le formulaire est également disponible sur le site de la Coalition :

www.coalition-cle.org

* ou article 30 sur l’enseignement privé pour les enfants fréquentant l’école privé.

Source : Marie-Josée Croteau (450) 378-5272

Les jeunes Québécois, de moins en moins bons en français

Le « bilan » sur l'évolution de la situation linguistique au cours des cinq dernières années, publié hier par l'Office québécois de la langue, nous apprend que les résultats des jeunes Québécois en dictée sont de moins en moins bons.

« Les résultats obtenus par les jeunes Québécois aux épreuves obligatoires à la fin des études secondaires et collégiales indiquent une régression de leur taux de réussite » résume l'étude qui constate également que les « principales faiblesses » ont trait à l'orthographe au secondaire alors qu'au collégial les faiblesses sont liées à la syntaxe ainsi qu'à l'orthographe.

Les résultats aux épreuves de cinquième secondaire du Monopole de l’Éducation, compilés par l’Office, montrent une dégradation des taux de réussite depuis 2000.

En 2004, les jeunes diplômés du secondaire réussissaient l’é­preu­ve, la rédaction d’un texte d’opinion de 500 mots, dans une proportion de 78 %. Ce taux de réussite a déjà dépassé les 90 %, mais, selon l’Office, le Monopole de l’Éducation aurait resserré ses critères de correction.

Même avec l’aide du dictionnaire et d'une grammaire, seuls 58 % des jeunes Québécois en 2004 réussissent le volet de la « forme ». L’orthographe — avec un taux d’échec de près de 50 % — représente le plus gros obstacle.

En apparence, les élèves semblent exceller en argumentation, avec plus de 95 % des jeunes qui obtiennent la note de passage, et ce, depuis 10 ans. Ces taux de réussite avaient d’ail­leurs fait dire à la ministre de l’Éducation Michelle Courchesne cet automne que la grille d’évaluation était trop permissive et visait surtout à relever la note globale minée par les défauts objectifs observés en orthographe, grammaire et syntaxe.

Le portrait n’est pas meilleur chez ceux qui terminent leurs études collégiales et doivent, pour obtenir leur diplôme, rédiger une dissertation de 900 mots, avec l’aide d’un maximum de trois ouvrages de référence sur le code linguistique.

Alors que les cégépiens réussissaient dans une proportion de 88,6 % en 1998, ils ne sont plus que 81 % à subir l’épreuve avec succès en 2005.

Pour réussir ce test, un élève doit commettre moins de 30 fautes dans son texte, soit une erreur tous les 30 mots.

L’OQLF note que depuis 1997, le taux de réussite en orthographe baisse.

En outre, une autre étude de l’OQLF démontre que les futurs enseignants au secondaire utilisent une langue française « familière » une fois sur deux. Les auteurs de l'étude recommandent : « On devrait amener les futurs enseignants à utiliser plus de variantes soutenues, dans la mesure où ils agiront comme modèles linguistiques auprès de leurs élèves »

mercredi 5 mars 2008

ECR — Des opposants proposent l'exemption

Dans la Voix de l'Est :
Les opposants au cours d'éthique et culture religieuse ne lâchent pas prise. Ceux-ci manifesteront dans les rues de Granby, le 15 mars, et entendent remettre aux parents un formulaire d'exemption à ce programme, qu'ils accusent d'avoir été conçu en catimini par Québec.

Hier soir, des parents et membres de la Coalition pour la liberté en éducation en Haute-Yamaska (CLE) étaient réunis au restaurant Le Plus pour décrier ce cours. Celui-ci sera enseigné dès l'automne 2008 à tous les élèves de la 1re année du primaire au 5e secondaire.

Depuis septembre, les membres de la CLE multiplient les manifestations publiques pour clamer leur désaccord au gouvernement. Hier, un rassemblement a été annoncé au parc Miner, le samedi 15 mars, à 13 h 30. Les manifestants déambuleront rue Principale et feront un arrêt devant l'édifice de la commission scolaire du Val-des-Cerfs, rue Court.

Le formulaire d'exemption conçu par Jean-Yves Côté, un avocat de Sainte-Julie, sera remis aux parents.

Celui-ci a fait valoir, hier, que le gouvernement enfreignait la liberté de choix des parents en imposant ce cours.

[...]

Les dirigeants [d'établissement] devront transmettre par écrit les conditions de refus, soutient l'avocat en ajoutant qu'une demande de révision pourra être formulée dans un tel cas. « Si c'est encore un refus, peut-être devrons-nous nous tourner vers les tribunaux », dit M. Côté.

Liberté brimée

La représentante de la CLE dans la région, Marie-Josée Croteau, l'enseignant au secondaire Patrice Gagnon et Chantal Ferland, professeure en 1ère année, ont également déploré, hier, l'atteinte à la liberté de choisir imposée par le gouvernement.

Et pour Mme Ferland, qui a suivi la formation pour offrir aux jeunes ce cours, il paraît impossible d'enseigner un contenu aussi lourd à des enfants de six ans. Par exemple, en première année, les élèves devront apprendre les noms de fêtes et rites religieux de six religions différentes, dit-elle. « Présentement, en première année, ils apprennent ce qu'est Noël et Pâques. »