lundi 18 mars 2024

Dérive de l'inclusion à tout prix à l'école

 7% des élèves scolarisés en France souffriraient de troubles psychologiques sévères, explique Ophélie Roque, enseignante. Face à ce constat rien ne semble être envisagé à part la politique du rafistolage de dernière minute, déplore-t-elle. Ophélie Roque est enseignante. Ella a publié en 2023 Black Mesa (Robert Laffont, 2023), son premier roman. Elle s'exprime dans les colonnes du Figaro.

 

«7% des élèves scolarisés en France souffriraient de troubles psychologiques sévères».

La question de la santé mentale dans les établissements scolaires reste, encore en 2024, un sujet tabou. On préfère ne pas l'évoquer, enfouir la chose sous le tapis, ou mieux encore, esquisser un sourire gêné. Quelle idée d'aborder frontalement ces choses-là, en tout il faut de la pudeur ! Et pourtant, selon des chiffres officiels, 7% des élèves scolarisés en France souffriraient de troubles psychologiques sévères (bipolarité, autisme, TDAH, troubles délirants, retards mentaux…).

L'école se veut inclusive, la chose est proclamée partout. Soit. D'ailleurs, des unités spécialisées sont implantées au sein de nombreux établissements et plusieurs dispositifs d'intégration existent : 12.200 classes ULIS (Unités localisées pour l'inclusion scolaire) émaillent tout le territoire pour 1200 IME (Institut médico-éducatif). Que signifient de tels chiffres ou, pour le dire autrement, les troubles psychiatriques viennent-ils heurter la routine de l'enseignant ?

Ici aussi, la nuance s'impose. On ne peut traiter l'humain dans les grandes lignes sans que cela n'aboutisse à la pire des inhumanités à savoir l'altruisme comptable et tatillon, soucieux non pas des personnes mais des statistiques. Quand elle est préparée, l'intégration se passe souvent au mieux. Les autres élèves, habitués à avoir un ou deux élèves dits «à particularités», n'y font plus guère attention et se comportent avec eux de la même manière qu'avec un autre. En cela, nous pouvons être fiers de l'école républicaine. Tout n'est donc pas à refaire, de vraies réussites existent ! Mais (parce qu'il y a souvent un «mais») que faire des cas limites ? Ceux qu'on ne sait plus sous quel angle aborder tant les limites de leur pathologie sont mal définies. Au final, ce sont eux les plus nombreux et les plus délicats à gérer : non diagnostiqués donc non accompagnés, ils sont en sommeil et forment autant de petites goupilles prêtes à exploser à chaque instant. Et le plus souvent en plein vol. Je me rappelle d'un élève qui, alors que je diffusais un extrait de film, s'est soudain mis à proférer insanités sur insanités à la vue d'une comédienne de plus de 70 ans, hurlant qu'il allait lui fourrer quelque chose quelque part. Il a fallu une pleine journée pour lui faire quitter cette étonnante lubie.

    On lance des campagnes de sensibilisation, on consacre la journée du 10 octobre à la cause mais rien qui ne dépasse véritablement le cadre des vaines promesses.
    Ophélie Roque

Tous les professeurs ont connu, connaissent ou connaîtront de tels apartés. Invariablement. Dans certains quartiers plus que dans d'autres tant il est constant que la misère s'ajoute à la misère. Chaque année, de trop nombreux élèves au comportement problématique sont laissés dans le système scolaire au détriment du bon sens et, parfois, de la sécurité des autres élèves. Ces enfants perturbés nécessiteraient, a minima, une prise en charge adaptée. Confrontés à une scolarisation «traditionnelle», ils peinent à trouver leur place. C'est qu'il n'y a que 69.000 places dans les instituts spécialisés et l'on veut croire les classes de nos enfants extensibles.

Par ailleurs, songeons que coexistent au sein du même espace plusieurs profils qui devraient mutuellement s'exclure. Ainsi, si les «mutiques» s'isolent (certains élèves ne se redresseront jamais et resteront prostrés sur leur chaise, se recroquevillant si jamais quelqu'un les effleure), les «possédés» - en proie à des psychoses plus ou moins latentes - se mettent à invoquer le démon en plein cours, agressant camarades et professeurs et détériorant le matériel scolaire (déjà pas toujours au mieux de sa forme).

Ne nous leurrons pas, l'école ne sait pas soigner, elle ne peut que tenter de s'ajuster selon des capacités d'adaptation variables. Sans compter qu'il existe des cas plus troubles où le doute existe : l'enfant est-il malade ou se moque-t-il de son monde ? En cas d'accès colériques à répétition, la question peut rapidement s'envisager. Et face à ce problème qui n'est d'ailleurs en rien propre à l'école (13% des adultes disposeraient d'une pathologie psychiatrique) rien n'est véritablement fait. On lance des campagnes de sensibilisation, on consacre la journée du 10 octobre à la cause mais rien qui ne dépasse véritablement le cadre des vaines promesses. Aucun plan ni projet d'ensemble, aucune politique clairement assumée à part celle du rafistolage de dernière minute. À l'école de remédier aux 400 unités scolaires au sein des lieux de soins démantelés ces dix dernières années ! À l'école de faire comme si ce manque n'existait pas ! À l'école de remplacer les éducateurs spécialisés par des professeurs contractualisés formés au lance-pierres et même, le plus souvent, pas formés du tout !

Les rectorats sont d'ailleurs pleinement conscients de la chose. Dans chaque académie, on virevolte avec les chiffres et les jeunes. Des milliers de signalements qui font remonter à la surface la misère enfouie. Que faire des élèves pour qui l'école reste inadaptée ? La situation est d'autant plus sordide qu'à aucun moment la possibilité du soin n'est sérieusement envisagée. Qu'un cas concret, un peu «moche», se présente et c'est «courage, fuyons !». Et si jamais la greffe ne prend pas, il suffit de les maintenir de force dans le système en sachant qu'une fois leurs 16 ans atteints, la porte se referme. Définitivement cette fois-ci.

Épidémiologiste et professeur à Havard licencié pour ses opinions sur les politiques Covid-19

Martin Kulldorff était professeur à la Harvard Medical School jusqu’à récemment. L’épidémiologiste a été professeur à Harvard pendant 20 ans. Il a déclaré qu’il avait été licencié pour avoir été un des coauteurs de la Déclaration de Great Barrington, une coalition de médecins et de scientifiques qui s’opposaient aux fermetures générales pour supprimer le virus, et pour s’être exprimé publiquement contre la réponse du gouvernement à la pandémie.

Pendant la pandémie, il a soutenu que la fermeture des écoles était une politique malavisée, que les confinements étaient inappropriés et draconiens, que les obligations vaccinales étaient injustes, que l’immunité naturelle conférait une protection contre les maladies graves ultérieures, que les enfants n’avaient pas besoin d’être vaccinés et que les enfants de deux ans ne devaient pas porter de masques en tissu à la crèche.

Sur toutes ces positions, Kulldorff s’est heurté au point de vue de l’« ordre établi ».

Il a finalement été licencié pour un délit mineur. Quel aurait été ce crime ?

Martin a refusé de se faire vacciner contre le COVID-19, alors qu’il avait contracté le COVID-19 et qu’il s’en était remis. C’est une décision raisonnable, car personne n’a jamais démontré que la vaccination d’une personne ayant contracté le COVID-19 réduisait davantage le risque de maladie grave ou d’hospitalisation. En outre, cela ne bénéficie pas aux autres, car aucune vaccination Covid ne put en empêcher la transmission. Enfin, la FDA n’a jamais exigé de Pfizer qu’elle réalise un essai sur des personnes atteintes du COVID-19, ce qui constitue une violation de son obligation de fournir des données au peuple américain.

État-il éthique de mettre en œuvre une obligation vaccinale avec un produit non fiable, car il ne peut pas enrayer la transmission de l’infection visée ?

Kulldorf a annoncé son licenciement sur 𝕏 cette semaine, en partageant son vécu dans un article qu’il a écrit pour le City Journal intitulé « Harvard piétine la vérité » et avec ce chapô : « Lorsqu’il s’est agi de débattre des confinements Covid, [la devise de l’université] Veritas n’a pas été le principe qui guidait l’université ».

Quel message ce renvoi envoie-t-il au corps enseignant ? Les universités sont pleines de gens qui ont refusé les vaccins et ont pu continuer à y travailler. Et pourtant Harvard licencie le seul professeur qui s’exprime contre les politiques du gouvernement. Il semble que Harvard applique son règlement de manière sélective.

Ce licenciement envoie le message qu’il est interdit de s’élever contre une politique — même si elle relève de votre compétence — en temps de crise. Bien entendu, les universités sont pleines de règles mesquines et peuvent fermer les yeux si l’on viole l’une ou l’autre de ces règles. Elles les appliqueront de manière sélective et vous licencieront de façon arbitraire. Et au diable la titularisation censée protéger les professeurs. (Techniquement c’est d’abord un hôpital universitaire affilié à Harvard qui a renvoyé M. Kulldorff et ceci aurait automatiquement mis fin à son emploi par l’université Harvard… Une ruse administrative ?)

Critiquer les politiques publiques ou universitaires peut vous voir priver de votre salaire par Harvard. Sauf si vous plagiez, de manière répétée et fréquente et que vous appartenez à une « minorité » — alors vous démissionnerez de votre poste de présidente, mais vous conservez le même salaire de 900 000 $ ! (Voir aussi La responsable en chef de la diversité à Harvard accusée de plagiat et de manipulation de données.)

La Suède comme modèle

Alain Desthexe, sénateur honoraire, sur le cordon sanitaire politique et médiatique en Belgique